Vision Stratégique de l'Italie pour 2010-2020

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Après l'Allemagne c'est à l'Italie d'exposer sa vision des choses, et sans grosses surprises:

L'Agence Spatiale Italienne (ASI) vient de publier son "Document de Vision Stratégique 2010-2020" (DVS). C'est la première fois que l'Italie se dote d'un tel programme dont l'horizon temporel s'étale sur dix ans, et donc en adéquation avec les durées classiques de conception, de réalisation et d'exploitation des programmes spatiaux. Ce document permet de faire le point sur la situation actuelle de l'ASI et plus particulièrement sur les forces et les faiblesses de l'Italie dans le domaine spatial, ainsi que les objectifs qui en découlent pour les dix années à venir.

L'Italie occupe une place importante dans le domaine spatial en Europe, et notamment au sein de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) dont elle est le troisième pays financeur avec 13% du budget total, derrière la France (28%) et l'Allemagne (20%). Aujourd'hui, l'ASI est impliquée dans plus de 50 projets réalisés avec plus de vingt pays, dont la majorité en partenariat avec l'ESA, mais également avec les Etats-Unis, la Russie, le Japon et l'Inde. L'Italie peut également compter sur un tissu industriel solide, représenté principalement par une cinquantaine d'entreprises, parmi lesquelles quatre grandes sociétés se partagent la majorité du chiffre d'affaires du secteur : Thalès Alenia Space (47% du CA total), Telespazio, Avio et Selex Galileo, ces trois dernières comptant Finmeccanica parmi leurs actionnaires. Les trois plus grosses entreprises réunies (Thalès Alenia Space Italia, Avio et Telespazio) totalisent 77% du chiffre d'affaire du secteur. Avec un total d'environ 5000 employés dans le spatial, l'Italie occupe la troisième position en Europe.

Parmi les grands objectifs stratégiques définis dans le DVS, on notera en particulier l'ambition de l'Italie de s'affirmer comme leader mondial dans le domaine de l'observation de la Terre et la volonté de relancer une activité nationale dans le domaine des télécommunications.

Dans le domaine de l'observation de la Terre, l'Italie bénéficie déjà, grâce à la constellation Cosmo-SkyMed aujourd'hui entièrement déployée, d'une position stratégique au niveau international. L'ASI entend renforcer cette primauté en poursuivant le développement de capteurs SAR (radar à synthèse d'ouverture) de nouvelle génération et en développant des capteurs hyperspectraux. Des accords européens et bilatéraux permettront d'élargir la couverture spatio-temporelle en intégrant d'autres capteurs (ex. programme ORFEO avec le CNES). L'observation de la Terre représentera 36% du budget global de l'ASI, estimé à 7,2 milliards d'euros sur la période 2010-2020, et 50% du budget pour les initiatives nationales.

Dans le domaine des télécommunications, depuis le déorbitage des satellites Italsat F1 et F2 en 2002, l'Italie reste le seul grand pays européen à ne pas avoir de système satellitaire de télécommunications pour utilisation civile, commerciale ou institutionnelle. L'ASI entend récupérer le savoir-faire dans ce secteur et initier des développements technologiques, aussi bien sur le segment spatial que sur le segment terrestre, ayant comme objectif final le déploiement d'une infrastructure de télécommunication nationale, pour utilisation institutionnelle et gouvernementale, caractérisée par une large bande, une couverture optimale du territoire national et des territoires étrangers d'intérêt national. Le budget dédié à ces activités représente 8% du budget global de l'ASI et 11% du budget pour les activités nationales.

Une part importante du budget ASI (25% global et national) sera consacrée à l'observation de l'univers et à l'exploration robotique. L'implication de l'ASI sur ce segment repose en grande partie sur la participation aux programmes de l'ESA dans le cadre du plan stratégique Cosmic Vision. Cependant, les programmes ESA ne couvrant pas tous les domaines d'excellence de la communauté scientifique nationale (en particulier l'astrophysique des hautes énergies, la physique du fond cosmique, l'étude des surfaces planétaires par télédétection radar), l'ASI participe également à des programmes bilatéraux, principalement avec les Etats-Unis et la Russie.

Le reste du budget de l'ASI se répartit entre le secteur de l'accès à l'espace (18% du budget global, 4% du budget national), de la microgravité et l'exploration humaine (8% budget global, 6% budget national) et des technologies (5% budget global, 4% budget national). Concernant l'accès à l'espace, l'ASI a pour objectif de stabiliser la configuration du lanceur VEGA (dont le premier lancement est prévu début 2011 de la base de Kourou) en termes d'autonomie de réalisation nationale et européenne, et de lancer un programme d'activités de R&D dans le secteur de la propulsion spatiale coordonné par le Centre Italien de Recherches Aérospatiales (CIRA) et impliquant centres de recherche et industries. L'activité de l'ASI dans le domaine de l'exploration humaine est principalement liée à son implication, par le biais de l'ESA et des accords avec la NASA, à la Station Spatiale Internationale dont l'Italie a produit plus de 40% du volume habitable. L'ASI vise maintenant une utilisation plus importante de l'ISS, en termes d'expériences embarquées (notamment dans le domaine de la science de la vie dans l'Espace) et de vols habités, afin de rentabiliser l'important effort financier réalisé (environs 1,5 milliard).

L'Italie se dote pour la première fois d'un plan de vision stratégique sur dix ans. Elle annonce clairement à travers ce document son intention de confirmer sa place stratégique dans le domaine de l'observation de la Terre, position acquise notamment grâce au déploiement complet de la constellation COSMO-SkyMed. Plus d'un tiers du budget global de l'ASI (estimé à 7,2 milliards d'euros) sera consacré à ce domaine. L'Italie entend aussi relancer une activité nationale dans le domaine des télécommunications et s'impliquer fortement dans le domaine de l'observation de l'univers et l'exploration robotique, notamment à travers le programme Cosmic Vision de l'ESA, ainsi que dans le secteur de l'accès à l'espace. En outre, 2011 devrait voir le lancement des quatre premiers satellites de la constellation Galileo ainsi que du premier lanceur VEGA, deux projets à forte composante italienne.

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65540.htm
Cice
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