Site consacré à l'homme sur Mars

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Propulsion électrique serait plus à propos...

http://en.wikipedia.org/wiki/Electrically_powered_spacecraft_propulsion


Dernière édition par Eyetam le Mar 21 Juin 2011 - 5:09, édité 1 fois

Eyetam

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Mais pour lancer un vaisseau habité vers Mars, avec un Delta V de l'ordre de 3,6 km/s à partir de l'orbite basse, une masse de plusieurs dizaines de tonnes et une durée de voyage déjà très importante, l'intérêt de la propulsion ionique paraît limité.

Il y a un compromis entre un véhicule strictement cargo avec propulsion ionique et un véhicule strictement habité avec propulsion chimique pour accélérer le trajet. Il est souvent proposé que le vehiculé habité commence son accélération en spirale en mode non habité vers une orbite haute ou un point La Grange. À ce point l'équipage rejoindrait le véhicule habité dans un "petit véhicule" comme Orion sur une trajectoire rapide avec un sytème de propulsion chimique. Ensuite le véhicule interplanétaire continurait son parcours vers la destination voulu. Cette architecture permet de profiter des avantages de la propulsion ionique tout en épargnant plusieurs dizaines de jours à l'équipage à "spiraler" hors de l'orbite terrestre.



Sur une toute autre note, pour le support visuel de ton article, j'ai remarqué que l'illustration du VASIMR utilisée date quelque peu. Voici une ilustration du même véhicule en meilleure qualité:
Site consacré à l'homme sur Mars - Page 3 Nk_nov10

De plus dans l'article suivant, une autre variation du même véhicule, mais cette fois ci ils ont revus à la hausse la taille des radiateurs.
http://www.adastrarocket.com/Gateway%20Winter%202010%20Ad%20Astra%20pages.pdf
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Bon je viens de lire la section dans son intégralité. Excellent site au fait Argyre, très instructif Super

Je voudrais signaler une inexactitude, au début de l'article tu écris: "La durée de vie du moteur est généralement limitée en raison de l'érosion due aux ions". L'érosion des électrodes ne s'applique pas au VASIMR puisque celui-ci n'utilise pas des électrodes pour émettre ses ions. Ce sont des ondes électro-magnétiques qui ionisent l'argon dans le VASIMR.
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Argyre a écrit:
...
J'attends votre retour.
...
J'arrive, j'arrive ;)

Bon, on tire des conclusions un peu expéditives dans cet article, à partir de chiffres repris d'un autre contexte pour la masse spécifique de la centrale énergétique en prenant 50 kg/kW, des systèmes optimisés avec des contraintes différentes.
Même les études de cargo avec une puissance assez modeste ne considèrent pas des valeurs si élevées, mais au plus 20 kg/kW, à quelques centaines de kW.
Compte tenu d'économies d'échelle, à plusieurs MW, les études sérieuses considèrent une masse spécifique comprise entre 5 et 15 kg/kW pour la centrale électrique, sans utiliser de technologies trop spéculatives.
"Mars en 39 jours avec le VASIMR" est un cas extrême un peu caricatural, une sorte de slogan commercial, pas une étude sérieuse (jai dû écrire ça une bonne dizaine de fois par ici).
Enfin, il n'y a pas que le VASIMR, des moteurs MPDT (prenez votre souffle: =MagnetoPlasmoDynamique) conviennent aussi à ces niveaux de puissance (et cette techno est peut-être même plus mature - déjà utilisé dans l'espace).
Voir par exemple AIAA-17843-144, "Flexible piloted Mars mission using continuous electric propulsion", DLR.
Pas de VASIMR ici, du MPDT, et même avec un rendement assez modeste (seulement 37%), inférieur à ce qui a été démontré en laboratoire (une variante de ce moteur, le LiLFA, atteint 50-60%), ça donne des aller-retour de l'ordre de 450 jours, avec seulement 4 MW, et une poussée de 100 N.

Avec 10 MW, un vaisseau habité en propulsion électrique peut faire le trajet Terre-Mars en 3-4 mois, mais surtout celà permet de réduire la durée totale de la mission à environ 1 an, avec un séjour de 1-2 mois sur place (et accessoirement, l'équipage est censé embarquer lorsque le vaisseau se trouve au dessus des ceintures de Van Allen, il n'y a donc pas vraiment de problème insurmontable à ce niveau).
Une durée de mission de l'ordre de 1 an présente le grand avantage d'être consistante avec l'expérience des plus longs séjours dans l'espace (oui, je sais, je radote ;) ).
Au delà, on ne sait pas trop ce qui passe, mais le plus probable est que les problèmes techniques et humains s'accumulent.

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Bonjour,

Tout d'abord, merci à tous pour les commentaires, je ne m'attendais pas à des réponses aussi rapides et pertinentes ! Je vais effectuer quelques modifications très bientôt pour tenir compte de vos observations.

Eyetam a écrit:Il y a un compromis entre un véhicule strictement cargo avec propulsion ionique et un véhicule strictement habité avec propulsion chimique pour accélérer le trajet. Il est souvent proposé que le vehiculé habité commence son accélération en spirale en mode non habité vers une orbite haute ou un point La Grange. À ce point l'équipage rejoindrait le véhicule habité dans un "petit véhicule" comme Orion sur une trajectoire rapide avec un sytème de propulsion chimique. Ensuite le véhicule interplanétaire continurait son parcours vers la destination voulu. Cette architecture permet de profiter des avantages de la propulsion ionique tout en épargnant plusieurs dizaines de jours à l'équipage à "spiraler" hors de l'orbite terrestre.
Oui, c'est effectivement un scénario qui est proposé. Néanmoins, il y a 2 inconvénients à cette approche. En premier lieu, si le module habité n'est qu'une capsule Orion, le reste, c'est à dire le module cargo, doit peser au bas mot une centaine de tonnes. Dans ce cas, à moins de disposer d'un système énergétique de plusieurs MégaWatts, il faut plusieurs années pour parvenir en orbite haute, ce qui ne parait pas raisonnable. Et deuxièmement, bien que le vaisseau Orion puisse également être utilisé pour le retour sur Terre, son surpoids par rapport à une capsule de réentrée dédiée est une pénalité de CU, ce qui est dommage. Néanmoins, il peut être intéressant d'envoyer en orbite haute un vaisseau cargo beaucoup plus léger, par exemple un petit module contenant des consommables et des outils pour le voyage, de l'ordre de 10 tonnes de CU. Ca me parait être une option réaliste pour une mise en oeuvre à court terme.

Eyetam a écrit:
Sur une toute autre note, pour le support visuel de ton article, j'ai remarqué que l'illustration du VASIMR utilisée date quelque peu. Voici une ilustration du même véhicule en meilleure qualité:
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De plus dans l'article suivant, une autre variation du même véhicule, mais cette fois ci ils ont revus à la hausse la taille des radiateurs.
http://www.adastrarocket.com/Gateway%20Winter%202010%20Ad%20Astra%20pages.pdf
Ok merci, je vais voir ça.

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Henri a écrit:
Juste un détail, à plusieurs reprise tu mets le VASIMR dans la catégorie ionique alors que son principe même est de toujours manipuler un plasma neutre (chauffé par des micro-ondes puis canalisé dans une tuyère magnétique). Ça n'a rien à voir avec les moteurs ioniques qui accélèrent des cations puis les recombinent avec les électrons pour assurer la neutralité de l'éjecta.

Eyetam a écrit:
Propulsion électrique serait plus à propos...
http://en.wikipedia.org/wiki/Electrically_powered_spacecraft_propulsion

Je voudrais signaler une inexactitude, au début de l'article tu écris: "La durée de vie du moteur est généralement limitée en raison de l'érosion due aux ions". L'érosion des électrodes ne s'applique pas au VASIMR puisque celui-ci n'utilise pas des électrodes pour émettre ses ions. Ce sont des ondes électro-magnétiques qui ionisent l'argon dans le VASIMR.

Ok, c'est noté.
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lambda0 a écrit:
Argyre a écrit:
...
J'attends votre retour.
...
J'arrive, j'arrive ;)

Bon, on tire des conclusions un peu expéditives dans cet article, à partir de chiffres repris d'un autre contexte pour la masse spécifique de la centrale énergétique en prenant 50 kg/kW, des systèmes optimisés avec des contraintes différentes.
Même les études de cargo avec une puissance assez modeste ne considèrent pas des valeurs si élevées, mais au plus 20 kg/kW, à quelques centaines de kW.
Ok.

lambda0 a écrit:Compte tenu d'économies d'échelle, à plusieurs MW, les études sérieuses considèrent une masse spécifique comprise entre 5 et 15 kg/kW pour la centrale électrique, sans utiliser de technologies trop spéculatives.
Ok. Néanmoins, je me méfie toujours des études papiers. Dans la DRA 5.0, il y a 10 tonnes qui sont ajoutées uniquement pour réduire l'exposition des astronautes aux radiations du réacteur.
lambda0 a écrit:
"Mars en 39 jours avec le VASIMR" est un cas extrême un peu caricatural, une sorte de slogan commercial, pas une étude sérieuse (jai dû écrire ça une bonne dizaine de fois par ici).
Oui, mais il faut penser à tous ceux qui en ont entenu parler, qui ne savent pas que c'est caricatural et qui s'attendent à trouver l'étude en passant par mon site ...

lambda0 a écrit:
Enfin, il n'y a pas que le VASIMR, des moteurs MPDT (prenez votre souffle: =MagnetoPlasmoDynamique) conviennent aussi à ces niveaux de puissance (et cette techno est peut-être même plus mature - déjà utilisé dans l'espace).
Voir par exemple AIAA-17843-144, "Flexible piloted Mars mission using continuous electric propulsion", DLR.
Pas de VASIMR ici, du MPDT, et même avec un rendement assez modeste (seulement 37%), inférieur à ce qui a été démontré en laboratoire (une variante de ce moteur, le LiLFA, atteint 50-60%), ça donne des aller-retour de l'ordre de 450 jours, avec seulement 4 MW, et une poussée de 100 N.
Ok.

lambda0 a écrit:
Avec 10 MW, un vaisseau habité en propulsion électrique peut faire le trajet Terre-Mars en 3-4 mois, mais surtout celà permet de réduire la durée totale de la mission à environ 1 an, avec un séjour de 1-2 mois sur place (et accessoirement, l'équipage est censé embarquer lorsque le vaisseau se trouve au dessus des ceintures de Van Allen, il n'y a donc pas vraiment de problème insurmontable à ce niveau).
Une durée de mission de l'ordre de 1 an présente le grand avantage d'être consistante avec l'expérience des plus longs séjours dans l'espace (oui, je sais, je radote ;) ).
Au delà, on ne sait pas trop ce qui passe, mais le plus probable est que les problèmes techniques et humains s'accumulent.
Ok, mais pour quel IMLEO ? Si on arrive à 1000 tonnes en LEO (c'est bien de cet ordre, non ?), soit 2,5 fois l'ISS, cela nécessite un nombre de lancements très important, un assemblage très complexe et très long en orbite (quel fiabilité des systèmes après 5 à 10 ans ?) et un coût exorbitant. Est-ce bien raisonnable ?
Néanmoins, il est vrai que je devrais en parler.

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Message Mar 21 Juin 2011 - 10:04


Argyre a écrit:
lambda0 a écrit:
Avec 10 MW, un vaisseau habité en propulsion électrique peut faire le trajet Terre-Mars en 3-4 mois, mais surtout celà permet de réduire la durée totale de la mission à environ 1 an, avec un séjour de 1-2 mois sur place (et accessoirement, l'équipage est censé embarquer lorsque le vaisseau se trouve au dessus des ceintures de Van Allen, il n'y a donc pas vraiment de problème insurmontable à ce niveau).
Une durée de mission de l'ordre de 1 an présente le grand avantage d'être consistante avec l'expérience des plus longs séjours dans l'espace (oui, je sais, je radote ;) ).
Au delà, on ne sait pas trop ce qui passe, mais le plus probable est que les problèmes techniques et humains s'accumulent.
Ok, mais pour quel IMLEO ? Si on arrive à 1000 tonnes en LEO (c'est bien de cet ordre, non ?), soit 2,5 fois l'ISS, cela nécessite un nombre de lancements très important, un assemblage très complexe et très long en orbite (quel fiabilité des systèmes après 5 à 10 ans ?) et un coût exorbitant. Est-ce bien raisonnable ?
Néanmoins, il est vrai que je devrais en parler.
Argyre
En général moins de 500 tonnes tout compris, avec le cargo.
On arrive à des masses plus élevées, même 1000 tonnes, si on veut vraiment aller beaucoup plus vite et faire le trajet en moins de 3 mois, la puissance nécessaire augmente très vite dans ce cas, ainsi que la masse de propulsif requise.
Tenir compte aussi du fait qu'une centrale électrique peut avoir une durée de vie de 10 ans ou un peu plus et servir à plusieurs voyages.
Tout celà fait que les comparaisons de coûts et masses à lancer sont assez complexes, et devraient s'apprécier sur tout un programme de missions.

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Message Mer 22 Juin 2011 - 12:50


Si on utilise un lanceur lourd 100 tonnes LEO, on peut lancer le vaisseau en 10 lancements max ce qui peut être faisable sur une période assez courte.
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Message Mer 22 Juin 2011 - 14:23


Energia24 a écrit:Si on utilise un lanceur lourd 100 tonnes LEO, on peut lancer le vaisseau en 10 lancements max ce qui peut être faisable sur une période assez courte.

Sur le papier, ça a l'air simple, mais il faut procéder à un assemblage et là ça se complique. En premier lieu, il faut des systèmes pour déplacer les modules, gérer leur rotation et guider leurs mouvements. S'il y a besoin d'humains pour cette tâche, ce qui est probable, il faut lancer d'autres fusées et avoir un module habité en permanence dans l'espace. Qui dit module habité, dit également approvisionnement du module habité. De plus, si on est en LEO, périodiquement, il faut remonter tous les modules. Avec tout ça, il faut prévoir des retards possibles pour les lancements et les assemblages, voire même des échecs. Il faut donc avoir plusieurs mois ou années d'avance. Mais si on prend trop d'avance, les systèmes risquent de ne plus être fonctionnels lorsqu'on voudra les exploiter ...
Au final, on se retrouve avec un processus si complexe que le risque d'échec devient majeur. C'est en tout cas la conclusion de la NASA qui estime qu'il s'agit d'une des phases les plus critiques de la mission de référence pour l'aller-retour vers Mars, alors qu'il n'y a (que) 7 lancements lourds à effectuer pour assembler 3 vaisseaux.
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Message Mer 22 Juin 2011 - 22:22


Bon, ben voici la 2ème version de la page dédiée à la propulsion électrique des engins spatiaux.
http://salotti.pagesperso-orange.fr/propulsionionique.htm
J'ai essayé de tenir compte de toutes les remarques. J'ai ajouté des références (merci lambda0).
Si vous avez d'autres remarques ?

A+,
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ps : moi, j'ai une remarque ! J'ai changé un peu d'avis. Je suis moins catégorique sur l'avantage d'un scénario de conjonction (3 ans) par rapport à un scénario d'opposition (1 an). Si on peut atteindre 10 kg / kW, ce qui semble le cas, le scénario d'opposition devient très intéressant. Le hic, cependant, c'est l'utilisation du nucléaire, qui est tout sauf politiquement correct à l'heure actuelle.
En vérité, le plus important n'est pas là. Je suis conforté dans l'idée que le scénario de référence de la NASA peut être considérablement amélioré car il y a de nombreuses pistes qui n'ont pas été explorées ou très mal. S'il n'y a pas de programme martien habité à l'heure actuelle, ce n'est pas parce que c'est trop difficile ou trop cher ou trop complexe, c'est parce que les moyens n'ont pas été mis pour déterminer le scénario le plus simple, sûr et peu coûteux.
Il serait temps qu'on se réveille un peu tout en haut de la hiérarchie pour mener les études qui font défaut !
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Le scénario de référence de NASA est tout à fait ridicule, l'exercise est intéressant, mais nous n'irons jamais sur mars de cette façon. Effectuer cinq lancement d'une Ares V en 120 jours pour assembler deux véhicules cargos, suivi deux ans plus tard de 4 autres lancements d'une Ares V en 90 jours pour assembler le vaisseau habité. Sans oublier que l'envoi de l'équipage consistera en un dixième lancement.

Même la navette spatiale dans ses meilleures années n'a jamais volée avec une telle fréquence. Sans oublier que chaque éléments de tous ces véhicule est critique au succès de la mission.

J'ai beaucoup de difficulté à concevoir de façon réaliste une mission nécessitant un assemblage de plus de 3 lanceurs lourds. À l'exception peut-être de véhicules de transfert réutilisables.


Bien franchement j'aimerais bien qu'on commence pas tester les effets de radiations et de gravité réduite pour des voyages d'une telle durée. C'est bien beau mettre deux véhicules en rotation pour créer une force centrifuge, mais ca n'a jamais été testé ou nous n'avons aucune idée des effets secondaires d'être exposé à ce genre de forces pour des périodes prolongées...ce n'est pas une reproduction exacte de la gravité planétaire... Et quelle est la gravité minimum pour compenser les effets négatifs d'un tel voyage..gravité lunaire, gravité martienne ou 80% de la gravité terrestre? Quand l'astronaute atterris sur mars il ne doit pas seulement être vivant, mais il doit être capable de se lever et fonctionner...vous avez vu les astronautes qui sortent de leur soyuz après 6 mois dans l'espace, je suis pas certain que je leur demanderais immédiatement d'aller effectuer plusieurs traverses géologiques et commencer l'assemblage de leur base martienne.

Des missions de référence avec autant d'inconnus de base, ça m'exaspère. Bah, c'est certain qu'il faut commencer quelque part, mais bon...

En attendant j'aimerais bien voir des missions de longues durées sur ISS (plus de 6 mois) et peut être même des plans pour une mission pour tester les effets de la gravité artificielle sur l'homme. Même un démonstrateur de production de carburant à partir de l'atmosphère martienne.


Si nous voulons aller sur mars un jour, il faudra premièrement commencer par tester des missions d'une telle durée et les effets sur l'homme, l'ISS me semble l'endroit idéal pour faire ces expérimentations. L'architecture doit être réaliste, pour pouvoir continuer les voyages. Une mission unique avec 9 lancements lourds est irréaliste, c'est le genre de mission qui même si se produit ne se répétera sans doute jamais. Des architectures comme Mars Direct même si impliquant beaucoup plus de risques ont l'avantage d'être beaucoup plus soutenables sur le long terme (chaque mission=2 lancements étalés sur 2 ans), bien qu'il y a encore beaucoup d'inconnus pour être convaincu de ces architectures...

Si nous allons sur mars un jour, aussi bien s'arranger pour pouvoir y rester.
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Argyre a écrit:
...
Si vous avez d'autres remarques ?
...
Petite coquille dans la section "mission d'opposition" :
* la poussée est de 100 N, et non 100 tonnes.
* 145 jours = environ 5 mois

1. La raison pour laquelle ce type de mission, dite "short stay", n'est pas si souvent retenu dans les études est que la durée du séjour sur Mars est un peu courte, c'est pour celà qu'il
me paraissait éventuellement intéressant d'augmenter un peu la puissance disponible (mettons à 10 MW ?), pour aller tout petit peu plus plus vite et pouvoir rester 60 jours, à durée totale de mission équivalente (400-450 jours). Ca fait un peu plus de masse à lancer, mais on ne double pas la masse totale pour rester deux fois plus longtemps.
2. d'un autre côté, avec un équipage à 2 ou 3, on récupère de la masse
3. pour un exemple de mission à séjour long avec propulsion électrique, voir aussi le rapport de stage d'E.Cliquet.
4. le développement d'un générateur nucléaire est en effet un point un peu délicat, même techniquement, raison pour laquelle j'ai une petite préférence pour la centrale solaire maintenant, surtout si la même centrale est utilisée sur plusieurs missions.


Eyetam a écrit:
...
Des missions de référence avec autant d'inconnus de base, ça m'exaspère. Bah, c'est certain qu'il faut commencer quelque part, mais bon...
...
Je pense qu'il s'agit surtout d'études destinées à occuper les ingénieurs et entretenir les compétences tant que les expéditions habitées vers Mars ne sont pas d'actualité.
D'ailleurs, il y a encore plus lourdingue : l'étude ESA (plus de 1300 t et des dizaines de tirs sur 5 ans !), Argyre a dû la référencer sur son site. Mais le rapport précise bien qu'il ne s'agit pas d'un scénario destiné à être implémenté.
Si celà devenait d'actualité, on rebalaierait toutes les options possibles, il y aurait des propositions et évaluations sérieuses de ces propositions.

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Message Jeu 23 Juin 2011 - 10:39


lambda0 a écrit:Petite coquille dans la section "mission d'opposition" :
* la poussée est de 100 N, et non 100 tonnes.
* 145 jours = environ 5 mois
Merci, c'est corrigé !

lambda0 a écrit:
1. La raison pour laquelle ce type de mission, dite "short stay", n'est pas si souvent retenu dans les études est que la durée du séjour sur Mars est un peu courte, c'est pour celà qu'il me paraissait éventuellement intéressant d'augmenter un peu la puissance disponible (mettons à 10 MW ?), pour aller tout petit peu plus plus vite et pouvoir rester 60 jours, à durée totale de mission équivalente (400-450 jours). Ca fait un peu plus de masse à lancer, mais on ne double pas la masse totale pour rester deux fois plus longtemps.
En fait, dans l'article de la DLR, ils expliquent qu'on peut rester plus longtemps sans qu'il y ait d'impact sur la puissance nécessaire et la quantité d'ergols. L'impact n'est que sur la durée du retour qui est un peu plus longue. En vérité, les auteurs ont volontairement augmenté un peu la quantité d'ergols (par rapport à un minimum strict) pour parvenir à cette capacité de retour quasiment libre, c'est pour cela que cette mission est très flexible. J'espère seulement qu'ils n'ont pas fait d'erreur de calculs, car le dessin qui illustre les trajectoires est un peu surprenant.

lambda0 a écrit:
2. d'un autre côté, avec un équipage à 2 ou 3, on récupère de la masse
Exactement ! Et il y a plein de variantes à envisager qui permettraient de réduire encore l'IMLEO.
lambda0 a écrit:
3. pour un exemple de mission à séjour long avec propulsion électrique, voir aussi le rapport de stage d'E.Cliquet.
C'est vrai qu'elle présente une synthèse intéressante.

lambda0 a écrit:
4. le développement d'un générateur nucléaire est en effet un point un peu délicat, même techniquement, raison pour laquelle j'ai une petite préférence pour la centrale solaire maintenant, surtout si la même centrale est utilisée sur plusieurs missions.
D'un point de vue kg/kW, je pense qu'on peut effectivement atteindre des valeurs intéressantes avec la centrale solaire, mais ce qui pose problème, c'est le déploiement et le maintien d'une telle centrale si on veut atteindre plusieurs MegaWatts (plusieurs milliers de mètres carrés, soit un stade de football ...). D'autant plus que si on veut l'utiliser pour le retour, la puissance est 2 fois moindre à partir de l'orbite martienne. Pour gagner en simplicité, on aurait sans doute intérêt à diviser la CU autant que possible. Au hasard, pourquoi ne pas envisager un scénario avec des petits vaisseaux habités pour 2 astronautes ... ?

:D
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Message Jeu 23 Juin 2011 - 10:55


Argyre a écrit:
...
Au hasard, pourquoi ne pas envisager un scénario avec des petits vaisseaux habités pour 2 astronautes ... ?
...
Hum...
Voyages à quatre : belote, poker, etc.
A deux : échecs, go, dames
Pas du tout les mêmes critères de sélection 🍺
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Message Mer 29 Juin 2011 - 23:49


Tu dis sur ton site au sujet du VASIMR:
Argyre a écrit:Ce concept est intéressant (voir ci-dessus le vaisseau de Chang-Diaz), mais tel qu'il est présenté, il est totalement utopique pour les raisons suivantes :

- Le bouclier thermique pour l'aérocapture n'est pas prévu
- Les ergols pour la descente sur Mars ne sont pas prévus
- Le système de propulsion pour l'atterrissage et le décollage de Mars ne sont pas prévus
- Les ergols du retour ne sont pas prévus
- La masse spécifique de 0,6 kg / kW semble très optimiste. Actuellement, on serait plutôt à quelques kg/kW.

J'aimerais bien voir la source de cet information. Si je me fis à ce récent article (mars 2011) publié sur le site de Ad Astra rocket (ici) on y détaille à peu près tous les éléments que tu indiques comme manquants.

On y mentionne notamment un lander de 61Tm qui entre directement dans l'atmosphère martienne tandis que le vaisseau mère effectue une longue insertion orbitale (passant mars que pour s'insérer en orbite plusieurs semaines plus tard). Bon, l'article est très riche en information je te conseille de lire...


Sur une toute autre note, Robert Zubrin était l'invité du Space Show mardi dernier, je suis certain que ça t'intéressera (ici).
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Le VASIMR sert juste au transfert inter planete. Non?
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Message Jeu 30 Juin 2011 - 11:13


Eyetam a écrit:Tu dis sur ton site au sujet du VASIMR:
Argyre a écrit:Ce concept est intéressant (voir ci-dessus le vaisseau de Chang-Diaz), mais tel qu'il est présenté, il est totalement utopique pour les raisons suivantes :

- Le bouclier thermique pour l'aérocapture n'est pas prévu
- Les ergols pour la descente sur Mars ne sont pas prévus
- Le système de propulsion pour l'atterrissage et le décollage de Mars ne sont pas prévus
- Les ergols du retour ne sont pas prévus
- La masse spécifique de 0,6 kg / kW semble très optimiste. Actuellement, on serait plutôt à quelques kg/kW.

J'aimerais bien voir la source de cet information. Si je me fis à ce récent article (mars 2011) publié sur le site de Ad Astra rocket (ici) on y détaille à peu près tous les éléments que tu indiques comme manquants.

On y mentionne notamment un lander de 61Tm qui entre directement dans l'atmosphère martienne tandis que le vaisseau mère effectue une longue insertion orbitale (passant mars que pour s'insérer en orbite plusieurs semaines plus tard). Bon, l'article est très riche en information je te conseille de lire...
Attention, il y a plusieurs versions de voyage avec VASIMR. J'ai bien indiqué qu'il s'agit de celle qui a fait le buzz dans tous les médias avec un voyage de seulement 39 jours. Il s'agit de l'article suivant, qui date de 2010, que je vais d'ailleurs ajouter en référence sur mon site :
A Survey of missions using VASIMR for flexible space exploration, téléchargeable ici :
http://www.adastrarocket.com/VASIMR_for_flexible_space_exploration.pdf
Il est vrai que dans mon texte, je ne mentionne pas les études complémentaires qui ont été faites (et qui sont d'ailleurs présentées dans l'article en question). Je vais procéder à quelques modifications, merci de cette remarque.

Eyetam a écrit:
Sur une toute autre note, Robert Zubrin était l'invité du Space Show mardi dernier, je suis certain que ça t'intéressera (ici).
Ok, je vais voir. Zubrin est toujours très théâtral, c'est assez marrant. Il est très bon en comm. Il a même fait dernièrement une nouvelle proposition de voyage vers Mars avec des Falcon Heavy, mais le volume qu'il réserve aux astronautes est ridicule (entre autres problèmes) et je me refuse pour l'instant à en parler sur mon site.
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Message Jeu 30 Juin 2011 - 16:47


Argyre a écrit:Attention, il y a plusieurs versions de voyage avec VASIMR. J'ai bien indiqué qu'il s'agit de celle qui a fait le buzz dans tous les médias avec un voyage de seulement 39 jours. Il s'agit de l'article suivant, qui date de 2010, que je vais d'ailleurs ajouter en référence sur mon site :
A Survey of missions using VASIMR for flexible space exploration, téléchargeable ici :
http://www.adastrarocket.com/VASIMR_for_flexible_space_exploration.pdf
Il est vrai que dans mon texte, je ne mentionne pas les études complémentaires qui ont été faites (et qui sont d'ailleurs présentées dans l'article en question). Je vais procéder à quelques modifications, merci de cette remarque.

L'article parle de deux configurations de voyage, celle en 39 jours et une autre en 3 mois (l'aller) avec un réacteur nucléaire nettement plus "modeste". Considérant que l'article est très récent (3-4 mois), je suppose qu'il apporte des corrections et améliorations par rapport aux précédents articles...

Argyre a écrit:Ok, je vais voir. Zubrin est toujours très théâtral, c'est assez marrant. Il est très bon en comm. Il a même fait dernièrement une nouvelle proposition de voyage vers Mars avec des Falcon Heavy, mais le volume qu'il réserve aux astronautes est ridicule (entre autres problèmes) et je me refuse pour l'instant à en parler sur mon site.

Zubrin a une tendance a être super optimiste quand il parle de ses propositions...

Il élabore dans l'interview au sujet de son plan semi-direct utilisant la Falcon H. Il y précise l'utilisation d'un module gonflable en addition du Dragon pour le voyage vers mars et le retour. Ce module semble avoir plus ou moins les même dimensions que le Sundancer de Bigelow (6x8m). Des modules gonflable sont aussi mentionnés pour les opérations sur la surface martienne. Fait interessant, il précise que les premiers 3 lancement ne sont pas habités, y compris le lander. Ce ne sera que 2 ans plus tard que des astronautes seront envoyés avec 3 nouveaux lancements pour rejoindre les infrastructures initiales.

Autrement dit chaque mission habitée aura systématiquement accès à 2 Mars Ascent Vehicle (surface de mars vers orbite de mars) et 2 Mars Transfer Vehicle (orbite de mars vers la terre) ainsi que toutes les installations des précédentes missions déployées en surface. Naturellement il considère que chaque mission retourne toujours au mème endroit permettant ainsi de développer cette "base martienne". Chaque mission déployant un Dragon + autre infrastructures de surface comme des modules gonflables, ainsi qu'un réacteur de 10 kW amené avec le MAV.


Je ne suis pas nécessairement convaincu de cette architecture, mais contrairement à ce qui avait été dit auparavant, il semble que les astronautes seront plus confortables que prévu (utilisation de modules gonflables et non seulement les petits Dragon) et qu'il y aura un certain niveau de redondance pour certaine phases de la mission (doublon de plusieurs véhicules précédent un départ).

Cette architecture a au moins le mérite d'utiliser plusieurs éléments presque existants (Dragon, FH, modules Bigelow) ou ayant existés (réacteur de 10 kW). J'aime bien cette approche, même si ayant un certain niveau de risque, elle me donne au moins l'espoir de peut-être voir un jour un humain marcher sur mars.
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Message Mer 20 Juil 2011 - 12:27


Bonjour,

Petite mise à jour de mon site.
Voici une page consacrée à l'aérocapture.
http://salotti.pagesperso-orange.fr/aerocapture.htm

J'ai également fait quelques petites modifs sur d'autres pages.

Sinon, je travaille actuellement à une nouvelle version de 2-4-2. Cette nouvelle version sera présentée à Dallas, lors de la Mars Society convention, ainsi qu'à Cape Town pour IAC 2011.
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Message Mer 20 Juil 2011 - 13:46


A propos de l'aérocapture et de l'utilisation de deux boucliers, (un pour se mettre en orbite et un pour se poser au sol), il y a sans doute une piste avec le bouclier gonflable pour la mise en orbite.
Il peut être assez léger et offrir une plus grande surface pour limiter l'échauffement (dans le sens ou l'objet à satelliser pourrait frôler la planète plus haut, dans une atmosphère plus ténue).
C'est sans doute une technique à développer pour l'avenir.

Image d'artiste et scène de l'aerobraking de 2010, Odyssée 2
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Bonsoir,



Grosse mise à jour du scénario de mission martienne que je propose.

J'ai laissé la synthèse de l'article publié dans Acta Astronautica et j'ai ajouté toute une page sur une variante qui me parait plus intéressante.

Voir mon site :

http://salotti.pagesperso-orange.fr/concept242.htm

Cliquez ensuite sur le nouveau scénario dit "illustré". Vous constaterez que j'ai ajouté de nombreuses images de synthèse.

Quelques changements majeurs :

- L'atterrisseur est divisé en 2 atterrisseurs plus petits afin de réduire au maximum le coefficient balistique et simplifier le freinage et l'atterrissage;

=> on en déduit la taille et la forme possible des atterrisseurs

=> Pas d'assemblage en orbite, seulement un rendez-vous

=> Un lanceur avec une CU en LEO de 90 tonnes suffit

=> On en déduit les caractéristiques possibles d'un lanceur



J'attends votre retour,

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Voici ma liste de critiques de ton architecture. SVP, même si ce post se veut critique, il ne se veut pas offensant ou irrespectueux.


Je ne sais pas quoi penser de ta Super Ariane...les modifications semblent majeures...nouveau pas de tir pour accomoder tous ces SRBs et l'intégration d'équipage, nouveau core central (allongé et renforcé), ainsi que la capacité d'un point de vue aérodynamique, de lancer une charge utile à diamêtre variable (jusqu'à 12 m!). Aussi bien construire un nouveau lanceur...ou baser ton architecture sur des lanceurs existants ou presque existants (Falcon H ou SLS).

Je suis très sceptique du fait d'avoir à gérer 6 lancements et 6 injections martiennes plus ou moins en même temps, ça me semble d'un point de vue opérationnel très difficile...surtout les TMIs à "quelques minutes d'interval" comme tu le dis.

Comment gères-tu l'exposition aux radiations??? Ton équipage risque de revenir leucémique sur terre après autant de temps dans l'espace et sur Mars.

Comment gère tu l'exposition prolongée à une gravité réduite??? Il y a minimum 500 jours sur mars et je suppose que le transfert en rotation n'atteindra pas 1g de gravité artificielle? Malheureusement aucune donnée n'existe sur l'exposition prolongée a des gravités partielles sur l'homme, mais je doute que la gravité martienne suffise à prévenir la perte de masse osseuse. Encore une fois, tes astronautes risquent de revenir sur terre et se fracturer le fémur en effectuant le premier pas hors de leur capsule...En fait il n'y a même pas de données sur la faisabilité de mettre deux véhicules en rotation pour induire des "gravités artificielles", les effets secondaire sont tout à fait inconnus...

Un module Bigelow portable...vraiment? J'aimerais bien voir un concept de la chose, surtout des donnés concernant la masse et l'autonomie additionnelle permise par cette station spatiale de poche.

Je suis un peu sceptique avec le principe de produire les ergols de retour in-situ sur mars en même temps que l'équipage effectue sa mission. Bon tu expliques plusieurs principes de redondance, mais personnellement je préfère les concepts à la Mars-Direct où tous les ergols de retour sont produits avant même le lancement de l'équipage vers mars.


Cette architecture me semble tout à fait irréaliste, car elle n'adresse nullement les principaux défis d'un voyage vers Mars. C'est-à-dire, comment remédier aux différentes contraintes biologiques (Apesanteur et micro-gravité / exposition prolongée aux raditations, particulièrement les particules de hautes énergie). En fait je ne connais aucune architecture qui propose des solutions pertinentes...

Ensuite d'un point de vue opérationel je suis très sceptique. Autant de véhicules qui doivent fonctionner en harmonie me semble très difficile. Il ne semble pas y avoir de marge de manoeuvre (en masse de carburant ou DeltaV) pour compenser les différentes précessions et regressions orbitales en LEO si les lancements sont espacés. Pourquoi ne pas tenter un rassemblement des véhicules à un point Lagrange? Ça me semble d'un point de vue DeltaV idéal pour un rassemblement des véhicules étalé sur une plus longue période. Ensuite le TMI d'un point Lagrange risque d'être plus court, ce qui devrait faciliter un départ simultané d'après ton architecture.



Cordialement.


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Eyetam a écrit:
Je suis très sceptique du fait d'avoir à gérer 6 lancements et 6 injections martiennes plus ou moins en même temps, ça me semble d'un point de vue opérationnel très difficile...surtout les TMIs à "quelques minutes d'interval" comme tu le dis.
Tout d'abord merci pour toutes ces observations qui me sont évidemment très utiles.
Concernant les 6 lancements, c'est effectivement un point très délicat. Toutefois, quelles sont les alternatives ? Dans l'article précédent, je proposais moins de lancements mais les charges utiles étaient plus importantes, ce qui obligeait à concevoir un lanceur capable de placer de l'ordre de 150 tonnes en LEO avec un assemblage en orbite. Dans le scénario de la NASA (DRA 5.0), il y a 10 lancements et un assemblage très complexe. Dans Mars Direct, c'est vrai qu'il y a moins de lancements (2), mais Zubrin propose un retour dans un habitat très petit avec plusieurs paramètres qui sont discutables. Je lui ai d'ailleurs personnellement fait remarquer (lors de la Mars Society convention début août 2011) que son système de propulsion était très léger (réservoirs compris) en regard de la masse d'ergols nécessaire au décollage de Mars (voir la nouvelle version de "The Case for Mars"). Il m'a répondu que c'était effectivement un challenge, mais qu'il pouvait être relevé pour peu qu'on impose aux ingénieurs un tel cahier des charges. De plus, si on effectue une comparaison point à point entre l'habitat de la mission de référence de la NASA et l'habitat de Mars Direct, il y a des différences notables. Si on considère que les estimations de la NASA sont plus crédibles et que le vaisseau de retour est bien plus lourd, il faut revoir la production d'ergols et on arrive à la conclusion que la faisabilité de Mars Direct est discutable ou qu'il y a besoin d'un lanceur gigantesque ou ... qu'il faut plusieurs lanceurs de taille raisonnable mais avec un assemblage en orbite !
Remarque : par rapport au scénario que je propose, comment expliquer la plus faible CU en LEO pour Mars Direct ? La seule explication qui tienne est que dans Mars Direct, il y a une estimation plus faible des consommables, du bouclier thermique etc etc ... Ce n'est donc pas un bon argument.
Bref, tout cela pour dire que les alternatives sont encore plus complexes. Oui, il y a 6 lancements, mais seulement 3 par pas de tir, par exemple 3 à Kourou et 3 en Floride lors d'une coopération Europe-USA et surtout, il n'y a aucun assemblage ni aucune sortie EVA. Certes, il y a tout de même un rendez-vous en orbite, mais c'est un passage quasi-obligé, car il faut bien faire décoller les astronautes dans une petite capsule prête à être éjectée et les transférer dans l'habitat principal.

Eyetam a écrit:
Comment gères-tu l'exposition aux radiations??? Ton équipage risque de revenir leucémique sur terre après autant de temps dans l'espace et sur Mars.
Je ne veux pas rentrer dans cette polémique. Selon les estimations actuelles, il y a un risque qu'un cancer soit développé de l'ordre de 3 à 4% et dans tous les cas longtemps après l'expédition martienne. Comme le dit Zubrin, certains astronautes russes ayant effectué plusieurs séjours dans une station orbitale ont déjà accumulé plus de REM que lors d'une mission martienne et personne ne s'en émeut.

Eyetam a écrit:
Comment gère tu l'exposition prolongée à une gravité réduite??? Il y a minimum 500 jours sur mars et je suppose que le transfert en rotation n'atteindra pas 1g de gravité artificielle? Malheureusement aucune donnée n'existe sur l'exposition prolongée a des gravités partielles sur l'homme, mais je doute que la gravité martienne suffise à prévenir la perte de masse osseuse. Encore une fois, tes astronautes risquent de revenir sur terre et se fracturer le fémur en effectuant le premier pas hors de leur capsule...En fait il n'y a même pas de données sur la faisabilité de mettre deux véhicules en rotation pour induire des "gravités artificielles", les effets secondaire sont tout à fait inconnus...
Tu as parfaitement raison, nous manquons de données physiologiques concernant l'exposition à des gravités ou des forces centrifuges de l'ordre de 1/3g. Il faudra impérativement mener des expériences en LEO avant d'aller vers Mars. Je reste toutefois confiant, car il existe d'autres solutions, comme par exemple une petite centrifugeuse à bras courts qu'on pourrait placer dans l'habitat.

Eyetam a écrit:Un module Bigelow portable...vraiment? J'aimerais bien voir un concept de la chose, surtout des donnés concernant la masse et l'autonomie additionnelle permise par cette station spatiale de poche.
Allié à un petit véhicule tout terrain, ce concept me parait en effet bien plus intéressant qu'un gros rover pressurisé. Ce module gonflable aurait la fonction de tente en comparaison du rover pressurisé qui est comparable à un camping-car. Pas besoin d'une grande tente. L'objectif est simplement de pouvoir entrer à l'intérieur pour se reposer, s'alimenter et se laver. On sait faire des systèmes de support vie très légers puisque de tels systèmes équipent les scaphandres. L'idée est donc d'adjoindre à cette tente un système de support vie à peine plus complexe. Evidemment, c'est une idée théorique, la faisabilité reste à démontrer, mais je pense que c'est la solution la plus adaptée : on gagne en masse, on gagne en place dans le vaisseau, on gagne en maintenance, on gagne en besoins énergétiques et surtout on gagne en mobilité.

Eyetam a écrit:
Je suis un peu sceptique avec le principe de produire les ergols de retour in-situ sur mars en même temps que l'équipage effectue sa mission. Bon tu expliques plusieurs principes de redondance, mais personnellement je préfère les concepts à la Mars-Direct où tous les ergols de retour sont produits avant même le lancement de l'équipage vers mars.
Pour moi, c'est tout le contraire. Comme je l'explique dans l'article, grâce à la présence humaine on gagne sur 3 tableaux : on choisit les technologies les plus adaptées au problème (panneaux solaires et extracteurs d'eau), on gagne en charge utile (tout est produit sur Mars, y compris l'eau) et on gagne en fiabilité (capacité de maintenance et de réparation des humains). Je comprends qu'on puisse avoir quelques craintes, mais ces craintes doivent pouvoir être levées grâce à des tests approfondis réalisés sur Terre en simulateur ainsi que sur Mars si le besoin s'en faisait ressentir.

Eyetam a écrit:
... Ensuite d'un point de vue opérationel je suis très sceptique. Autant de véhicules qui doivent fonctionner en harmonie me semble très difficile. Il ne semble pas y avoir de marge de manoeuvre (en masse de carburant ou DeltaV) pour compenser les différentes précessions et regressions orbitales en LEO si les lancements sont espacés. Pourquoi ne pas tenter un rassemblement des véhicules à un point Lagrange? Ça me semble d'un point de vue DeltaV idéal pour un rassemblement des véhicules étalé sur une plus longue période. Ensuite le TMI d'un point Lagrange risque d'être plus court, ce qui devrait faciliter un départ simultané d'après ton architecture.
Oui, j'y ai pensé. En ce qui concerne les marges de manœuvre, il faut bien évidemment en tenir compte. Toutefois, un rendez-vous orbital ou dans l'espace ne requiert pas un grand Delta V si les 2 vaisseaux sont déjà sur une orbite voisine. De plus, en ce qui concerne l'aller-retour terre Mars, je suis parti des estimations de la NASA dans son rapport de la DRA 5.0. Or, la NASA a envisagé plusieurs dates pour la configurations Terre-Mars et a évalué l'impact de son choix d'orbite martienne pour le véhicule de retour. Donc a priori, le scénario est relativement robuste.

Cordialement,
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Eyetam a écrit: Autant de véhicules qui doivent fonctionner en harmonie me semble très difficile. Il ne semble pas y avoir de marge de manoeuvre (en masse de carburant ou DeltaV) pour compenser les différentes précessions et regressions orbitales en LEO si les lancements sont espacés. Pourquoi ne pas tenter un rassemblement des véhicules à un point Lagrange? Ça me semble d'un point de vue DeltaV idéal pour un rassemblement des véhicules étalé sur une plus longue période. Ensuite le TMI d'un point Lagrange risque d'être plus court, ce qui devrait faciliter un départ simultané d'après ton architecture.
Après réflexion, il me parait injustifié de placer en rotation le module cargo et le module habité. Comme il y a 2 modules habités qui en plus doivent rester proches l'un de l'autre pour permettre un transbordement, autant mettre l'un en rotation autour de l'autre !!!
Du coup, on gagne en flexibilité car on peut faire partir les modules cargo quelques semaines à l'avance.
Je vais modifier mon site en conséquence ...

A+,
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Argyre a écrit:Je ne veux pas rentrer dans cette polémique. Selon les estimations actuelles, il y a un risque qu'un cancer soit développé de l'ordre de 3 à 4% et dans tous les cas longtemps après l'expédition martienne. Comme le dit Zubrin, certains astronautes russes ayant effectué plusieurs séjours dans une station orbitale ont déjà accumulé plus de REM que lors d'une mission martienne et personne ne s'en émeut.

Vraiment!?!? Ceci est un non-sens personne n'a jamais passé plus d'un an dans l'espace encore moins au delà du cham magnétique terrestre... Quand il s'agit de radiations Zubrin est la dernière personne à considérer. À la simple mention du mot radiation il ferme les yeux et pince le nez...

Malheureusement je n'ai pas de lien sous la main en ce moment, mais n'importe quel biologiste ou médecin spécialisé dans le domaine semble montrer un énorme sceptisime avec les méthodes actuelles évoquées pour subvenir aux radiations... Je te reviendrai la dessus si je retrouve un de mes liens.

Argyre a écrit:Tu as parfaitement raison, nous manquons de données physiologiques concernant l'exposition à des gravités ou des forces centrifuges de l'ordre de 1/3g. Il faudra impérativement mener des expériences en LEO avant d'aller vers Mars. Je reste toutefois confiant, car il existe d'autres solutions, comme par exemple une petite centrifugeuse à bras courts qu'on pourrait placer dans l'habitat.

Ton architecture risque de s'effondrer en incluant une centrifuge de la sorte...ça ne doit pas être bien légé un tel joujou... Je crois que la principale alternative pour une architecture, si il est mis en évidence que la gravité matienne est insuffisante pour l'homme sur une longue période, serait de planifier un scénario avec une expédition de surface de courte durée, suivi d'une phase orbitale où il serait possible d'effectuer des opérations télérobotiques de surface ou visiter les lunes de mars.

Argyre a écrit:Allié à un petit véhicule tout terrain, ce concept me parait en effet bien plus intéressant qu'un gros rover pressurisé. Ce module gonflable aurait la fonction de tente en comparaison du rover pressurisé qui est comparable à un camping-car. Pas besoin d'une grande tente. L'objectif est simplement de pouvoir entrer à l'intérieur pour se reposer, s'alimenter et se laver. On sait faire des systèmes de support vie très légers puisque de tels systèmes équipent les scaphandres. L'idée est donc d'adjoindre à cette tente un système de support vie à peine plus complexe. Evidemment, c'est une idée théorique, la faisabilité reste à démontrer, mais je pense que c'est la solution la plus adaptée : on gagne en masse, on gagne en place dans le vaisseau, on gagne en maintenance, on gagne en besoins énergétiques et surtout on gagne en mobilité.

Si ce module peut acceuillir deux astronautes et leur scaphandres ainsi que les consommable pour plusieurs jours, pourquoi ne pas y ajouter 4 roues et un volant...? tu aurais ainsi un mini rover pressurisé....le chassis et les roues ne devrait pas être bien bien plus lourd que tes deux quads.

Argyre a écrit:Oui, j'y ai pensé. En ce qui concerne les marges de manœuvre, il faut bien évidemment en tenir compte. Toutefois, un rendez-vous orbital ou dans l'espace ne requiert pas un grand Delta V si les 2 vaisseaux sont déjà sur une orbite voisine. De plus, en ce qui concerne l'aller-retour terre Mars, je suis parti des estimations de la NASA dans son rapport de la DRA 5.0. Or, la NASA a envisagé plusieurs dates pour la configurations Terre-Mars et a évalué l'impact de son choix d'orbite martienne pour le véhicule de retour. Donc a priori, le scénario est relativement robuste.

Le problème avec ces prédictions de la NASA c'est qu'il est rarement considéré un retard de l'assemblage ou du rendez-vous des différents éléments. Le moindrement que du retard s'accumule dans les lancements, le plan de ton orbite en LEO risque de sortir du plan d'intersection avec mars...Les architectures papiers tendent toujours à considérer une séquence de lancement plus ou moins parfaite, poutant dans la réalité, ce scéanrio semble plus ou moins probable. Une mission à lancements multiples (plus de 2) tendent à s'écrouler sur le plan opérationnel.
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