Space Opera a écrit: Argyre a écrit:Quant au maintien en bonne santé sur place, le "peut être une éventuelle cause" parait très hypothétique. Si on ne peut pas être plus explicite sur le problème, je ne vois pas ce qui fait obstacle, de manière a priori, au voyage humain.
Étonnant message. Si tu ne vois pas ce qui peut faire obstacle au voyage humain vers Mars, tu joues probablement un peu à l'homme de mauvaise foi... Dire que pour envoyer l'Homme sur Mars il n'y a pas de problèmes mais juste des solutions,
Désolé, c'est absurde, s'il n'y a pas de problème, il n'y a pas besoin de solution et tu inventes mes propos. En outre, les propos de Montmein concernaient les risques "sur Mars", pas lors du voyage.
Space Opera a écrit:
Il est évident que maintenir un homme en vie sur Mars est une immense cause de soucis, c'est tout sauf simple.
Bien, tu reviens donc au problème "sur" Mars.
Tu as un article de référence pour illustrer tes propos ? Que trouve t-on sur Mars de si terrible qu'il faille en trembler avant de partir ?
Evidemment, il ne s'agit pas de sortir torse nu et personne n'a dit que c'était facile, mais l'adjectif "immense" me parait exagéré. En tout cas, ce n'est pas sur Mars que sont les véritables défis de la mission, c'est au décollage et à l'atterrissage essentiellement. Sur Mars, il y aura des dangers, c'est certain, mais pas de quoi "causer d'immenses soucis".
Space Opera a écrit:
Pas impossible, mais clairement une cause de plein de soucis pour les ingénieurs qui devront mettre ça sur pied. De même que s'il n'y avait aucun obstacle pour le vol humain, on y serait déjà. Le premier obstacle est le prix prohibitif d'une mission habitée par rapport à celle d'un robot type MSL, qui arrive déjà tout juste à se faire voter.
Donc, tu trouves tellement d'arguments du côté des problèmes de santé sur Mars que tu réorientes la discussion sur le coût ...
A ce propos, c'est également une erreur à mon sens. Car ce n'est pas le coût d'une mission habitée qui fait obstacle, c'est le coût de la mission de référence envisagée par la NASA, c'est une nuance importante.
Space Opera a écrit:
Quant à l'handicapé mal voyant, c'est pousser la caricature un peu loin. Je ne pense pas que MSL fasse tellement moins bien que des humains au même endroit, pour une masse négligeable en plus, notamment parce que ce sont bien des humains qui pilotent MSL et parce qu'il transporte plusieurs centaines de kilos d'instruments, fonctionne 24h/24h et... n'a pas couté cher puisqu'on peut lui tolérer des pannes. Ou pour dire les choses autrement, pour le prix d'un seul voyage humain vers Gusev, on peut envoyer 500 robots type MSL tout autour de la planète, ce qui porte à réfléchir quand même.
500 ? Disons 50 à 100 maximum.
Mais le plus important, c'est effectivement le handicap des robots. Un robot ne se faufile pas entre 2 rochers, un robot n'enjambe pas une petite crevasse, un robot ne monte pas les pentes trop importantes, un robot ne se déplace pas dans les terrains trop chaotiques type éboulis, un robot ne traverse pas les dunes de sable mou, un robot n'a pas d'analyse et interprétation temps réel des images et n'utilise donc pas les saccades oculaires ni les mouvements des yeux et du cou pour embrasser en quelques secondes un immense champ de vision, un robot ne fait pas tourner dans sa main un caillou, etc etc. Donc non, je pense que ce n'est pas une caricature, c'est une vérité. D'ailleurs, c'est mathématique, il suffit de compter le nombre de degrés de liberté d'un squelette humain et de le comparer à celui d'un robot comme Curiosity. Si ce n'est pas un handicap, comment l'appeler ? Pour la vision, on peut dire que c'est celle des scientifiques qui le commandent, mais il y a un tel décalage temporel et perte de temps pour un rendement identique que le terme handicap me parait également approprié.
Bref, il faut arrêter avec cette prétention incroyable qui veut faire croire qu'un robot autonome peut faire aussi bien qu'un humain doté d'outils adéquats.
Space Opera a écrit:
Je l'ai déjà dit sur ce forum, regarder le vol habité sous le seul aspect du retour scientifique, c'est le meilleur moyen de le décrédibiliser et de se faire répondre que le rendement scientifique (ex. nombre de papiers par $ investi) des hommes est catastrophique.
Certes, il n'y a pas que l'aspect scientifique, mais le scientifique que je suis, enseignant par ailleurs la robotique, ne peux pas cautionner les propos de ceux qui disent que les robots font "aussi bien" ou "presque aussi bien" que les humains (dotés d'outils appropriés).
Space Opera a écrit:
Personne ne voudra dépenser 100 fois plus plus qu'une mission classique juste pour avoir quelques résultats de plus d'un robot... ce qui reste (en plus) à prouver. La justification du voyage vers Mars sera ailleurs.
La vision court terme te conduit à cette analyse, mais la vision long terme à l'opposé (en termes de retours scientifiques, la première mission conduira plus tard à une base permanente et des avancées scientifiques bien plus grandes, par exemple en biologie en gravité 1/3 (domaine non existant actuellement !!!). Quoi qu'il en soit, il est évident qu'il y a d'autres arguments, là on se rejoint et il serait absurde de ne pas en tenir compte également.
A+,
Argyre