Thierz a écrit:Argyre, as-tu des échos de la lecture de tes papiers dans les "hautes sphères" des agences spatiales ?
Question difficile.
D'abord, je pense que dans les hautes sphères, personne ne lit les articles des scientifiques et des ingénieurs. Plus on est haut placé, plus on est ignare des techniques et méthodes de l'astronautique, c'est une certitude. C'est un vrai problème, parce que des décisions sont prises sur des à peu près, des raisonnements tronqués et aussi en fonction des plus forts lobbys du moment.
Cependant, entre les hautes sphères et ceux qui publient, il y a beaucoup de monde. Ce sont eux qui peuvent faire le relais de l'information. Le hic, c'est qu'à la NASA, beaucoup d'ingénieurs fonctionnent en vase clos, ils n'écoutent personne d'autres que leurs collègues et encore ...
Malgré tout, je peux me targuer de quelques résultats positifs dans ma communication :
- l'an dernier, j'ai été invité à un Workshop de la NASrA sur les missions martiennes habitées dites "affordable", où j'ai pu exposer mes idées.
Mais c'est plus le résultat d'une discussion avec des gens de la NASA lors d'un congrès que de la qualité de ma publication.
- il me semble qu'il y a un message fort qui commence à passer : une mission Mars sample return est fondamentale pour la qualification des systèmes d'entrée descente et atterrissage (publication de 2014 et présentation du concept à de nombreuses reprises).
Pour finir, je vais publier très prochainement une version étendue de l'article paru dans IAC 2015. Ce sera le plus long article que j'ai jamais écrit. Et comme j'ai quelques contacts à la NASA, je vais leur envoyer.
On ne sait jamais, mais il faut être réaliste, malgré tous mes efforts pour faire un scénario réaliste et américain (car exploitant Orion et SLS), il est difficile de convaincre des gens qui ne prêtent guère attention aux écrits d'un Français.
Dernier point. Même si mon scénario n'est pas retenu, le scénario privilégié actuellement par la NASA (basé sur la propulsion solaire électrique) est bien plus réaliste que celui de 2009 avec la propulsion nucléaire thermique. Donc, dans tous les cas, on avance dans la bonne direction.