[SpaceX] Avenir, perspectives et opinions (2/4)

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DeepThroat a écrit:
David L. a écrit:Les capsules Dragon ne sont pas considérées comme faisant partie de la masse à acheminer à l'ISS !
 Encore une fois, ce n'est pas ce que j'ai dit, je parlais d'un point de vue financier, les capsules peuvent être considérées comme propriété de la NASA qui en a payé le développement et non incluse dans le prix de lancement. Si quelqu'un a le détail des contrats qu'il ne se prive pas de venir l'exposer.

Comme avec Orbital-ATK, la NASA achète un service d'acheminement de fret à l'ISS. C'est SpaceX qui gère et qui est propriétaire de son système de lancement et d'acheminement. En prévision de l'arrêt des navettes, les programmes COTS et CRS ont transféré la responsabilité de la desserte de l'ISS au privé afin de libérer la NASA de cette activité, être propriétaire des cargos Dragon irait à l'encontre de cette orientation et ne présenterait aucun intérêt pour la NASA.

Au contraire même, si un cargo Dragon a une défaillance, le service n'est pas réalisé et c'est beaucoup plus net au niveau de la responsabilité si c'est SpaceX qui gère tout et qui est propriétaire de tous les éléments.

David L.
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DeepThroat a écrit:
David L. a écrit:

Ce n'est pas ce que j'ai dit, j'ai parlé des comptes de Space X pas du montant de tel ou tel contrat. Il est déjà difficile de connaître la réalité des comptes à l'intérieur d'une société, de l'extérieur c'est quasiment mission impossible surtout sans accès à des bilans. Si quelqu'un connait les montants (pas que sur certains contrats) reçus par Space X, les investissements, la masse salariale, les conditions d'exploitations réelles des pas de tir etc....je suis preneur. 

Moi aussi. Beaucoup de monde également, surtout la concurrence.  ;)

Nous savons combien le système de desserte Falcon 9 + Dragon est payé par la NASA pour COTS et CRS-1 (le montant du contrat CRS-2 n'a pas été rendu public), mais par contre, ce qu'il coûte réellement à SpaceX est un mystère...

Ce qu'il est juste possible de conclure, c'est qu'un lancement de Falcon 9 doit forcément revenir à moins de 62 M$, le prix officiel. SpaceX n'aurait aucun intérêt à faire des lancements commerciaux à perte. SpaceX ne peut pas faire disparaître la concurrence. Le DoD voudra conserver l'accès assuré à l'espace, donc deux opérateurs de lancement et continuera à commander des lancements à ULA. Les autres puissances spatiales n'arrêteront pas leur industrie des lanceurs, même s'ils ne font plus de lancements commerciaux. Et enfin, les opérateurs privés de satellites veulent avoir le choix entre plusieurs opérateurs, donc continueront à commander des lancement à un ou deux autres concurrents.

Afficher un prix public bidon puis dire ensuite aux cliens potentiels qu'en fait c'est plus n'aurait aucun intérêt.

Les lancements d'Iridium sont facturés ~ 70 M$ (de mémoire), un coût supérieur probablement dû à l'utilisation d'un dispenseur et au lancement depuis la Californie. Les lancements d'ULA sont aussi plus chers depuis la côte ouest.
David L.
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https://www.nasa.gov/centers/johnson/pdf/189228main_setc_nnj06ta26a.pdf

Allez voir l'article 7 page 5..... C'est la porte ouverte à tout ce que l'on veut comme mélange des genres.... Ca, je ne l'ai jamais vu dans un contrat Européen.

Quand j'aurai un peu de temps, je chercherai d'autres perles....

Bons Vols
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Message Sam 24 Fév 2018 - 14:45


DeepThroat a écrit:
https://www.nasa.gov/centers/johnson/pdf/189228main_setc_nnj06ta26a.pdf

Allez voir l'article 7 page 5..... C'est la porte ouverte à tout ce que l'on veut comme mélange des genres.... Ca, je ne l'ai jamais vu dans un contrat Européen.

Quand j'aurai un peu de temps, je chercherai d'autres perles....

Bons Vols

Pourquoi ?

La clause dit en substance que la NASA peut, à sa seule discrétion, décider de fournir du matériel et des services en plus à SpaceX au cours du contrat. Donc ce n'est pas un droit pour SpaceX.

Cette clause suit la logique de partenariat, qui vise non seulement à exiger des résultats du contractant, mais aussi à l'aider à atteindre l'objectif fixé par la NASA. 

Concrètement, j'imagine que cela veut dire que la NASA peut transférer des technologies par exemple, notamment pour la question du rendez-vous et l'arrimage (accès Canadarm, technos pour le sas, etc.) sur lesquels SpaceX n'avait aucune expérience. 

Le résultat de cette logique a quand même été un assez incroyable come-back des Américains sur le segment des lanceurs.
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[SpaceX] Avenir, perspectives et opinions (2/4) - Page 23 Empty Déplacements SpaceX

Message Dim 25 Fév 2018 - 8:23


bds973 a écrit:
DeepThroat a écrit:

J'espère pour eux (et pour nous) qu'ils en savent un peu plus.  :eeks:

La réalité est cependant un peu plus complexe, si je maintiens que l'opacité des comptes de Space X ne permet pas de connaître l'état réel de leur finance, ils ont un énorme avantage, c'est de remettre en question l'ordre établi.

Au niveau d'une boite comme Airbus, mais ce serait tout aussi vrai si on parlait de Thales, le problème est que la population se divise en deux parties: ceux qui bossent réellement, et ceux qui sont dans le fromage. Comme ces boites en grandissant ont besoin de plus en plus de relations avec les pouvoirs en place, le temps passant il y a, en relatif,  de plus en plus de gens (venus ou serviteurs du pouvoir)  dans la deuxième catégorie. Ces gens la n'ayant pour seule préoccupation que leur survie dans le fromage ils génèrent des activités dont la rentabilité est pour le moins discutable (les ineffables créateurs de process et autres workshops...). C'est ce phénomène, qui existe dans toutes les grandes organisations, qui augmente le coût des activités. 

On peut imaginer que les USA, étant parfaitement conscient de ce problème qui existe tout autant chez eux, ont délibérément choisi de 'créer' de nouvelles structures plus petites pour réaliser plus efficacement ce qu'ils ne peuvent plus faire. D'où Space X et ses relations un peu incestueuses avec la NASA. Ce ne sont pas tant les industriels proprement dits qui sont en cause, ils n'ont aucun intérêt à ce que le système soit inefficace, que les interactions avec les pouvoirs en place qui conduisent à la situation actuelle. Si Space X peut contribuer à améliorer les choses, grâce lui soit rendue.

Bons Vols

Les comptes d’une boîte comme arianegroup sont un doux mélange entre les activités de défense (M51) et civile (ariane), plus les participations dans les coentreprises avec Avio 
A mon humble avis, ces comptes sont encore plus flous que ceux de spaceX.
Allez donc démêler ce qui vient du spatial et du militaire!

Et n’oubliez pas non plus que le rôle du cfo d’un Boîte est de rendre indemerdables les comptes tout en cachant ce qui peut l’etre 

Donc oubliez ! Vous ne saurez jamais la vérité des chiffres de space x ou arianegroup

(Et je suis bien d’accord avec toi de la nuisance de tous ces Workshop !)

Bonjour,
Les seuls chiffres que nous ayons sur les résultats de SpaceX proviennent d'informations ayant filtré (fuite - notamment comptes financiers de 2011 à fin 2015) dans un article paru en janvier 2017 dans le Wall Street Journal. 
https://www.wsj.com/articles/exclusive-peek-at-spacex-data-shows-loss-in-2015-heavy-expectations-for-nascent-internet-service-1484316455
Ce qu'on apprend : 
- SpaceX ne gagne pas d'argent mais équilibre à peu près ses comptes ;
- la moitié de ses revenus provient du Gouvernement américain (NASA et un peu DoD) ;
- il espérent faire un peu de profits à partir de 2020, d'abord avec les lancements, avec une cadence de 52 tirs par an à partir de 2019 ;
- il espèrent faire beaucoup de profits ensuite avec Starlink, qui représenteraient 75 % de leurs revenus en 2025.



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Prétendre que SpaceX n'a pas d'argent c'est comme si ti prétendais que le Groupe Boeing n'a pas d'argent.
Ils n'ont pas d'argent liquide peut-être mais une entreprise ne se résume pas à son compte en banque!
De plus c'est basé sur des comptes antérieurs à 2017, et ça ne prend pas en compte les corps qui on volés deux fois!
Et comme on ne connait pas réellement le coût d'un lanceur dire qu'ils perdent de l'argent c'est pure spéculation.
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Ce soir Musk fait un Q&A dans le cadre d'un évènement à Austin, Texas. A voir s'il évoque SpaceX.

A voir en live à l'adresse suivante. https://www.sxsw.com/live/

Le mec est déjà passé hier (dans un panel sur la série Westworld) est une rock star absolue (cris du public). Heureusement, n'étant pas né américain, il ne peut devenir président des Etats-Unis...  :blbl:

Il a eu cette belle sortie déjà hier :


  • "La vie ne peut pas seulement se limiter à résoudre des problèmes les uns après les autres, cela ne peut pas être la seule chose. On a besoin de choses qui vous inspirent, qui vous rendent heureux de vous lever le matin, de faire partie de l'humanité. C'est pour cela qu'on a fait cela [lancement Falcon Heavy]. Il y a ce gars qui s'appelle Tsiolkovski, un russe, un des pionniers de la science des fusées, qui avait cette belle phrase : "La terre est notre berceau, on ne reste pas dans son berceau pour toujours"".


https://twitter.com/SuzanneMOMalley/status/972614001107652610
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Voici la vidéo https://www.youtube.com/watch?v=5TMnH4foxM0.

On apprend pas grand-chose sur SpaceX mais Musk confirme sa vision globale et se montre confiant pour de premiers tests au premier semestre 2019 pour le BFR (vols suborbitaux), qui est en cours de construction.

Pour ceux qui s'intéressent à l'intelligence artificielle, il y a une discussion assez intéressante.

Attention c'est en anglais non sous-titré et Musk n'est pas évident à comprendre.
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le BFR au premier semestre 2019 !? Mais ils ne devaient pas construire le BFS en premier ?
En effet que fera le BFR sans son BFS, un aller-retour comme grasshopper  ?
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On parle de vol suborbital, cela englobe un plan de vol à la "grasshopper", il n'y a pas de contradiction pour le moment.
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bed31fr a écrit:le BFR au premier semestre 2019 !? Mais ils ne devaient pas construire le BFS en premier ?
En effet que fera le BFR sans son BFS, un aller-retour comme grasshopper  ?
Oui oui, Musk parlait bien du BFS, pas du BFR
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ReusableFan a écrit:Voici la vidéo https://www.youtube.com/watch?v=5TMnH4foxM0.
le son est très moche!
le son est un peu meilleur sur cette version:
https://www.youtube.com/watch?v=DahRypEoeM4
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wow un premier vol du BFS dès 2019! :bave:
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SX serait en train de lever 500 millions de dollars supplémentaires par le biais de vente d'action existantes (détenues par des investisseurs). Musk lui-même en rachèterait pour 100 millions.

https://techcrunch.com/2018/03/16/spacex-is-making-big-money-moves/

Avec les 290 millions que le DoD vient d'attribuer ça fait beaucoup de cash à brûler pour SX, qui en a certainement besoin pour investir dans Starlink et la BFR !

*

Pour mémoire, la dernière levée de près de 450 millions en 2017, qui donnait à SX une valorisation potentielle de 21,5 milliards de dollars.

https://www.cnbc.com/2017/11/28/spacex-raises-100-million-in-funding-round.html
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ReusableFan a écrit:SX serait en train de lever 500 millions de dollars supplémentaires par le biais de vente d'action existantess (détenues par des investisseurs). Musk lui-même en rachèterait pour 100 millions.

https://techcrunch.com/2018/03/16/spacex-is-making-big-money-moves/

Avec les 290 millions que le DoD vient d'attribuer ça fait beaucoup de cash à brûler pour SX, qui en a certainement besoin pour investir dans Starlink et la BFR !

*

Pour mémoire, la dernière levée de près de 450 millions en 2017, qui donnait à SX une valorisation potentielle de 21,5 milliards de dollars.

https://www.cnbc.com/2017/11/28/spacex-raises-100-million-in-funding-round.html

Pour les 290 M$, il ne les aura en totalité que quand les trois lancements auront été réalisés, en n'oubliant pas, de surcroît, qu'il n'y a qu'un lancement ferme et deux options.
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Une photo des équipes féminines de Space X, qui donne une idée de la taille de leur fusée Falcon 9. 

[SpaceX] Avenir, perspectives et opinions (2/4) - Page 23 Dxyjmx10
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La même photo chez nous montrerait le bas de la future Ariane 6x et Jassifun devant  :megalol:                  :iout:
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DeepField a écrit:Une photo des équipes féminines de Space X, qui donne une idée de la taille de leur fusée Falcon 9. 

[SpaceX] Avenir, perspectives et opinions (2/4) - Page 23 Dxyjmx10

Excellente communication de SpaceX à nouveau.

Cette Falcon 9 réutilisable est de loin la fusée la plus importante depuis la R7 (première satellisation) en termes de rupture technologique. Elle ouvre la voie au BFR, qui sera la prochaine rupture.

Je crois de plus en plus que la BFR va effectivement être développée et voler. On ne le réalise pas encore complètement, mais si ça marche c'est la porte des étoiles que l'on espérait depuis longtemps. Accès rapide et "bon marché" (moins de 6 millions le lancement selon SpaceX), à l'orbite mais aussi vers d'autres corps célestes.

La question pour l'Europe est de savoir si elle reste dans l'ancien monde ou entre dans le nouveau.

*

A visionner : cette présentation du responsable de l'ingénieur en chef du programme matien à l'évènement "Beyon the Cradle" il y a quelques jours. C'est la dernière dans la vidéo (aussi une présentation de BO et Planetary Ressources). C'est en anglais évidemment. On apprend pas grand-chose (pour ceux qui suivent la BFR attentivement) mais ça fait un bon résumé en 20 minutes.

https://www.media.mit.edu/videos/beyond-the-cradle-2018-03-10-a/
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ReusableFan a écrit:Cette Falcon 9 réutilisable est de loin la fusée la plus importante depuis la R7 (première satellisation) en termes de rupture technologique. Elle ouvre la voie au BFR, qui sera la prochaine rupture.

Je crois de plus en plus que la BFR va effectivement être développée et voler. On ne le réalise pas encore complètement, mais si ça marche c'est la porte des étoiles que l'on espérait depuis longtemps. Accès rapide et "bon marché" (moins de 6 millions le lancement selon SpaceX), à l'orbite mais aussi vers d'autres corps célestes.

Je partage l'avis de ReusableFan.

Les sourires des détracteurs de SpaceX en 2016 lors de la présentation du projet initial de l'ITS ne sont plus de mise. Le BFR devrait faire à peu près, grâce aux ravitaillements en orbite terrestre, tout ce que devait faire l'ITS, et  SpaceX a de sérieux atouts pour mener à bien cet ambitieux projet.

Cela étant, tout ne viendra pas à SpaceX comme sur un tapis roulant. SpaceX va de défi en défi et met la barre de plus en plus haut. Ce qui rend son histoire passionnante, c'est qu'à tout moment elle peut échouer et effectivement parfois elle échoue. Elle "perd des batailles", comme on l'a vu principalement avec les deux échecs de 2015 et 2016, mais elle a suffisamment de résilience pour que cela ne compromette pas sa capacité à "gagner les guerres".

Tous les jours, ce Forum donne des nouvelles de SpaceX. Comment ne pas avoir, par rapport à ce flux et ce flot d'informations, le "nez sur le guidon"  ? A l'aune de quel référentiel "stratégique" faut-il évaluer l'importance variable de tous ces faits, pour les hiérarchiser ?

L'histoire passée et prévisionnelle de SpaceX peut être décomposée en quatre étapes avec des enjeux stratégiques successifs différents.

1ère étape  (2002-2009) : être la première entreprise du secteur spatial qui apparaisse comme un vrai opérateur, et non comme un sous-traitant d'une agence d'Etat.

Avec la Falcon 1, SpaceX a été, non sans mal, la première compagnie privée à mettre un satellite sur orbite, ce qui n'est pas négligeable alors que de grands Etats, comme le Brésil, n'y sont toujours pas parvenus...

Aujourd'hui cela nous paraît évident. Mais en 2008, la première mise en orbite réussie par SpaceX après plusieurs échecs a été une petite révolution, que nous avons oubliée mais sans laquelle rien de ce que nous avons vu depuis dix ans n'aurait été possible.

Avec, déjà, un nouveau modèle économique, évitant la cascade de sous-traitance, et comptant sur les propres forces de l'entreprise.

2ème étape  (2010-2019) : inventer et démontrer l'efficience d'un nouveau concept de réutilisabilité.

Pour mesurer l'apport de SpaceX, il faut rappeler le contexte et le caractériser.

Les historiens qui raconteront l'histoire de la conquête spatiale dans l'avenir décriront sans doute les années 2000 comme une sorte de Bérézina que personne n'avait vu venir.

Dans les années 1980, les partisans de la conquête spatiale, dont j'ai toujours été, étaient exaspérés de voir côté soviétique, une station sans navette réutilisable, et côté américain, une navette sans station. Le rapprochement américano-russe, concrétisé par le programme Shuttle-Mir (une improvisation) et surtout par la mise en place de l'ISS à compter de la fin 1998, était perçu comme un grand espoir pour la relance de la conquête spatiale. Certes, des scientifiques et des grincheux disaient : l'ISS, pour faire quoi ? La réponse était : ok, pour la science, l'ISS ne fera pas de miracle, mais elle fera faire un sérieux bond en avant aux technologies. Elle banalisera le voyage spatial. 

Quel n'était pas notre bonheur, quand nous voyions les rendez-vous entre l'ISS et la navette américaine, qui semblaient presque correspondre à certaines images bien connues de l'Odyssée de l'Espace de Clarke et Kubrick, sur fond sonore de Beau Danube Bleu...

Et puis, patatras, 2003, la destruction de Columbia lors de son retour vers la Terre. Longue attente avant la reprise des vols. Celle-ci intervient, mais de manière très laborieuse, et petit à petit la vérité s'impose : non seulement la navette est coûteuse, mais c'est aussi un engin dangereux, reposant sur un concept qu'il n'est pas possible d'améliorer sur le plan de la sécurité.

Repli sur le Soyouz, un engin non réutilisable, archaïque (fascinant dans les années 60 et 70, et c'est pourquoi nous l'aimons tous comme nous aimons Apollo, mais complètement anachronique dans les années 2010...). Les Américains tombent, de manière à peine croyable, sous la dépendance des russes, à un moment où il devient de plus en plus difficile de croire que la Russie post-soviétique est une démocratie comme les autres... On vit dans ce paysage, nous y sommes totalement habitués, mais si l'on se place du point de vue des années 60, 70, 80, donc du point de vue de ma génération, qui n'est pas très jeune, c'est un paysage de décadence de l'humanité, c'est de la science-fiction noire. 

A la fin des années 2000, le concept de réutilisabilité avait pratiquement fait naufrage. Après les abandons de Bourane à la fin des années 1980, puis d'Hermès, et l'échec des travaux en coopération franco-russe sur Baïkal, l'arrêt des vols de la navette spatiale annoncé aux lendemains de la catastrophe de Columbia en 2003, après 135 vols qui avaient en fait épuisé le budget spatial de l'Amérique en apportant peu, a semblé sonner le glas de la réutilisabilité, voire des vols spatiaux habités.

Heureusement, dans l'histoire humaine, lorsqu'une catastrophe absolue se produit, des personnalités à  caractère fort surgissent qui disent "non". 

Jeanne d'Arc en 1428. Le Général de Gaulle en 1940.

La comparaison peut choquer. Le registre n'est pas le même, évidemment. Mais enfin, ce qu'a fait une entreprise SpaceX, et son dirigeant, Elon Musk, n'est pas mal non plus sur le plan du développement des technologies.

Toutefois, je mettrai un petit bémol. Au début de 2018, oui, le nouveau concept de la réutilisabilité qui va enfin marcher est en place. Plus de vingt récupérations, huit réutilisations y compris celles de la Falcon Heavy. Et aucun échec sur la réutilisation à ce jour ! Techniquement, ça marche, pour l'envoi de charges automatiques sur orbite. L'extrapolation qui consiste à penser que cela va permettre des gains d'efficience est tout à fait raisonnable. Mais cela reste une extrapolation, ce n'est pas une démonstration. Idem pour l'application de cette nouvelle technologie de réutilisation aux vols habités : l'extrapolation qui consiste à dire que cela va marcher n'est pas déraisonnable, mais ce n'est pas une démonstration.

Or, comme l'indique mon rappel sur la navette spatiale, le vrai enjeu pour l'avenir de la conquête spatiale est là : pour que la boucle soit bouclée, pour que l'humiliation subie par l'espèce humaine avec la navette spatiale soit effacée, il faut que la nouvelle technologie de réutilisation de SpaceX puisse être appliquée aux vols habités. Ne soyons pas amnésique, au commencement de tout était cette navette spatiale, qui ne se conçoit qu'avec un équipage, et il faut lui trouver un véritable substitut plus économique et plus sûr.

Donc, si l'on récapitule, SpaceX, depuis 2010, n'a relevé que trois et demi des six défis de la seconde étape de son histoire :

- le développement d'une fusée de classe moyenne, beaucoup plus puissante que la Falcon 1, et d'une capacité de ravataillement automatisé de l'ISS ; 

- la récupération ;

- la réutilisation, sur le plan technique ;

- le développement d'une fusée lourde, la Falcon Heavy.

Pour la Falcon Heavy, ne vendons pas la peau de l'ours : elle a pu s'envoler, mais avec un mode doux d'utilisation des moteurs qui ne lui permettrait pas, s'il était reproduit, de réaliser les performances attendues. Bien entendu, c'est capital. Ce n'est qu'ainsi que SpaceX pouvait récupérer les données pour fiabiliser ce nouveau lanceur. Mais il reste maintenant à exploiter ces données de manière fructueuse. Donc, le défi n'a été relevé qu'à 50%.

Il reste donc, pour les vingt derniers mois de l'étape 2, deux défis et demi à relever :

- faire voler le block 5, qui sera le véritable système de lancement réutilisable de SpaceX ; les blocks 3 et 4 ne sont que des brouillons ; le block 5 vient certes dans une continuité, mais il revoit beaucoup d'aspects de la Falcon 9 ; souvenons-nous du débat sur la surréfrigération à l'automne 2016... peut-être que, comme pour la récupération, SpaceX va nous sidérer, en réussissant du 1er coup le vol du block 5 ; mais enfin, il serait fort naïf de penser que l'arrivée du véritable premier système de lancement récupérable et rentable peut se faire en claquant des doigts ; quand Elon Musk dit qu'il n'y aura pas de block 6, il avoue en creux qu'il est conscient qu'en changeant de version de Falcon 9, il se met en danger, il peut, non pas tout perdre, certes, mais perdre en tout cas un temps précieux...

- deuxième défi, (ou demi-défi) faire voler la Falcon Heavy à pleine performance, et en utilisant le block 5 ; si ce n'était pas SpaceX, avec son brillant parcours, tout le monde dirait que cette combinaison de défis est périlleuse, trop ambitieuse ;

- troisième défi, le vol habité ; ne sous-estimons pas la question ; si le système de réutilisation de SpaceX ne parvenait pas à envoyer des hommes dans l'espace, il resterait en marge du développement central de la conquête spatiale ; dès le départ, après l'échec de la navette, il était prévu que les opérateurs privés développent cette capacité d'envoi d'équipages ; si cela doit continuer à se faire avec des fusées non réutilisables, la grande conquête spatiale continuera à avancer à un rythme lent du type SLS  - Orion.

Je ne crois certes pas en ce scénario, mais en revanche, SpaceX n'a pas encore remporté la partie. Car derrière, il y a Blue Origin, avec ses énormes moyens financiers.

Le raisonnement stratégique me paraît donc devoir être le suivant : Space X a les moyens d'échouer en 2018 sur un ou deux de ces défis, mais pas simultanément sur les trois. Et il a jusqu'à la fin de 2019, ou un peu au-delà, pour réussir sur ces trois points. Mais guère davantage. Car après, en 2020, c'est - en principe - l'arrivée de Blue Origin et de la New Glenn.

Un retard trop prolongé de SpaceX sur le vol habité serait d'autant plus préjudiciable qu'en 2019, Blue Origin va probablement concrétiser ses vols suborbitaux habités avec la New Shepard.

Le duel entre SpaceX et Blue Origin va être sanglant en GRH (récupérer les meilleurs) et sur le plan de la mobilisation des capitaux.

Musk a été habile en lançant sa dernière opération de recapitalisation maintenant, avant les échecs ou les retards possibles sinon probables de 2018...

3ème étape  (2020-2025) : concevoir et construire le premier vaisseau interplanétaire, le BFR.

C'est l'ambition technologique finale de SpaceX. Double défi technique et financier. On est habitué à tout ou presque avec SpaceX, mais le niveau d'ambition, dans ces deux domaines, est vraiment très élevé. L'atout principal : la dynamique de la réussite. Et c'est pourquoi il faut que 2018 et 2019 (ci-dessus) tiennent leurs promesses.

Et attention ! Le contexte est complètement différent de celui de l'étape 2 sur trois points :

- d'abord et avant tout, la concurrence de Blue Origin, qui est une société à la culture agile, comme SpaceX, aux moyens financiers considérables, plus importants que ceux de SpaceX, et dirigée par un patron animé par une vision de l'avenir, différente de celle de SpaceX, mais de nature à vertébrer sur le long terme une stratégie d'un volontarisme acharné ;

- ensuite, l'absence, à ce stade, de soutien de l'Etat fédéral américain, contrairement à l'étape 2 ;

- enfin, un financement qui ne peut pas non plus s'appuyer principalement sur le marché commercial des satellites lancé pour le compte de tiers, marché qui se contracte ;  ce financement devra être assuré par un modèle économique inconnu à ce jour, reposant sur une intégration verticale du lancement de satellites, de la fabrication de satellites, et de l'exploitation de satellites, Musk opérant avec le fabuleux projet Starlink un retour aux sources, en revenant sur le marché des technologies de l'information et de la communication.

SpaceX a quelques années d'avance sur Blue Origin. Mais si des échecs surviennent, si le marché des satellites pour le compte de tiers se contracte, si SpaceX n'obtient pas les autorisations administratives pour Starlink, si le changement de métier (construction et exploitation de satellites) soulève des problèmes de recrutement ou d'organisation, si la NASA se crispe sur les aspects sécurité... Les écueils possibles sont nombreux.

J'ai insisté sur les écueils financiers auxquels pourrait se heurter le développement du BFR. Les écueils techniques sont évidents. Il y a ceux qui viennent en premier à l'esprit : développer un Raptor efficient et sûr, faire fonctionner ensemble un grand nombre de moteurs en évitant les interférences et les vibrations, assurer la résistance aérodynamique des deux étages, mettre au point les installations au sol pour la récupération. Mais enfin, il y a beaucoup d'autres écueils. La NASA elle-même ne sait pas tout sur le vol interplanétaire, et sur quelles bases juridiques pourra-t-elle communiquer ce qu'elle sait à SpaceX ? Plutôt qu'à Blue Origin et à d'autres ?

Puis, il faudra trouver des clients et des usages. Retour à l'aspect économique.

En outre, il y aura d'autres concurrences... Notamment celle de Rocket Lab avec ses procédés de fabrication 3D et ses projets qui ne se limiteront peut-être pas toujours au marché  - au demeurant non négligeable - des microsatellites. SpaceX risque d'être prise en tenaille entre un marché des petits satellites tombant entre les mains de Rocket Lab ou d'autres, et ceux des grosses charges que Blue Origin dominera si le BFR tarde à venir.

Le développement du BFR est certes déjà engagé. Mais Musk devra le faire voler en 23 ou en 24 pour ne pas être surpassé par Blue Origin (dans l'hypothèse ou celle-ci elle-même ne rencontre pas des difficultés). Actuellement, il dit 22. Mais c'est comme souvent un calendrier volontariste.

Le BFR sera un "couteau suisse". Conçu par rapport aux contraintes du voyage vers Mars, il devra peut-être pendant longtemps se contenter de la Lune et des alentours de la Terre. Il aura peut-être un destin "à la Soyouz", celui d'être utilisé pour des ambitions inférieures à ses ambitions de départ : conçu pour la Lune, le Soyouz a dû se contenter pendant cinquante ans des orbites terrestres basses ; s'il n'avait pas été conçu avec ce niveau de contrainte, il n'aurait pas eu cette longévité. Cette longévité qui a fini par devenir le symbole de l'échec des deux générations d'ingénieurs qui ont suivi celle des années soixante...

Mais il se peut aussi que le BFR fasse briller les yeux des politiciens qui y verront la possibilité de réaliser le voyage vers Mars.


4ème étape (2025-2035) : le BFR face à son destin 

Pour la filière Ariane, on tient sur d'autres fils des raisonnements qui envisagent l'avenir jusqu'en 2030. Mais SpaceX va tellement vite que prévoir son avenir à long terme est quasiment impossible. 

Y aura-t-il un BFR ? C'est probable, mais ce n'est pas certain. Peut-être SpaceX aura-t-elle été rachetée par un concurrent, par exemple, par Bezos, si le modèle économique de l'étape 3 se casse la figure. Ce serait plus facile pour Blue Origin de faire le New Armstrong en s'appuyant sur un BFR même inachevé qu'en ne comptant que sur ses propres forces.

Pour moi, l'avenir du New Space est assuré, mais pas celui de SpaceX qui devra continuer à se battre pour survivre.

Si le BFR ne voit pas le jour, Musk n'en aura pas moins révolutionné le transport spatial et son nom aura toute sa place dans les livres d'histoire derrière ceux de Tsiolkovski, Von Braun et Korolev. Son roadster qui gravitera pour l'éternité ou presque entre la Terre et les astéroïdes aura marqué au fer rouge l'histoire de la conquête spatiale, en tant que symbole, évidemment. Les bases martiennes, les cratères de Sedna et d'autres astres lointains porteront son nom.

Mais s'il réussit le voyage vers Mars, alors, son nom restera dans les mémoires pour des millénaires.

Ce n'est pas gagné. Cela dépend d'autres facteurs. Il est possible que d'autres derrière lui récupèrent son œuvre et s'en attribuent le mérite, sans le faire totalement oublier.

Que fera-t-on du BFR ? Un système d'approvisionnement du LOP (ex DSG), de la surface lunaire, des villes spatiales dont rêve Bezos ? Un système de transport de voyageurs intercontinental ?

Bien sûr, il ne faut pas penser l'avenir de la conquête spatiale à la manière de Perrette dans la fable de La Fontaine "Perrette et le pot au lait".

Il ne faudrait pas qu'un jour proche, comme Perrette, nous nous disions en regardant les photos des débris d'un block 5 : "adieu, veau, vache, cochon et couvée".

Mais Musk a plus d'intelligence que Perrette, et Bezos plus d'argent... Et ce qu'ils ont déjà fait est une source d'inspiration, même en Europe.

Donc, on peut être certain qu'il va se passer des choses intéressantes.

Dans l'immédiat, les trois points clés à surveiller sont bien ceux du block 5, de la transformation de l'essai pour la Falcon Heavy et des vols habités privés. Si ces trois défis sont relevés avant la fin 2019, alors il faut vraiment s'attendre à des années spatiales 2020 placées sous le signe du développement du BFR. Si en revanche un soir, en allant sur le Forum, vous voyez que les délais sur ces trois points, de fil en aiguille, s'étirent au-delà de 2019, vous pourrez vous inquiéter pour SpaceX. C'est alors Blue Origin qui pourrait devenir leader.

Mais nous sommes, pour SpaceX, dans un moment de grâce : jusqu'à présent, avec retard, mais de manière effective, ses projets principaux se sont réalisés. Alors, il n'est pas déraisonnable d'espérer que nos autres rêves, avec SpaceX, vont devenir assez vite des réalités.
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Toujours très bon dans l'analyse PierredeSedna je suis tout à fait d'accord à une petite nuance, il y a aussi la construction du pas de tir à Bocca qui doit prendre place d'ici à la fin de cette année.
Il semble que cela soit en fait pour les essais de la BFS et plus tard du booster de cette fusée.

A l' horizon 2022-2023 il y a aussi la construction d'un vrai ravitailleur pour la BFR et là c'est le grand mystère et un sacré challenge si c'est pour ne faire qu'un seul ravitaillement sur une BFR!
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Space X devient rentable et la Falcon Heavy qui a décollé le 6 février montre le sérieux de Musk et de ses collaborateurs, du niveau de la Delta IV Heavy. Space X devient capable de satelliser de très gros satellites (6 tonnes et plus), c'est un pas vers la BFR et vers Mars.

Le problème va sans doute se corser quand il va falloir lancer des astronautes, donc de la viande humaine, vers les étoiles.
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PierredeSedna a écrit:Les sourires des détracteurs de SpaceX en 2016 lors de la présentation du projet initial de l'ITS ne sont plus de mise.

Les détracteurs avaient raison, puisque ce projet a été annulé et remplacé par une BFR, de dimensions plus modestes.
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Lunarjojo a écrit:
PierredeSedna a écrit:


Les sourires des détracteurs de SpaceX en 2016 lors de la présentation du projet initial de l'ITS ne sont plus de mise. 


Les détracteurs avaient raison, puisque ce projet a été annulé et remplacé par une BFR, de dimensions plus modestes.



En effet !  :wall:

Mais bon ! Si le véhicule a bénéficié en 2017 d'une cure d'amincissement, en revanche, le projet de voyage vers Mars et le calendrier restent à peu près les mêmes, ainsi que l'ambition d'établir à terme une colonie sur la planète rouge.

Les critiques sur le projet de 2016 n'auraient donc dû viser que la taille irréaliste de cette première version de la fusée. Or, certains observateurs sont allés au-delà et n'ont vu dans la démarche de Musk qu'une opération de communication sans rien derrière.  

Depuis, SpaceX a fait voler 18 Falcon 9 en 2017, elle a poursuivi à peu près au même rythme en 2018, et la Falcon Heavy a réalisé son premier vol. Parallèlement, les tests sur le Raptor ont avancé. 

Il est manifeste aujourd'hui que le BFR est un réel projet industriel, ambitieux et risqué, mais dont la mise en œuvre a déjà commencé et qui a quelques chances d'aboutir. En tout cas, c'est le principal investissement de SpaceX pour les sept prochaines années.
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Excellente analyse, comme toujours, PierreDeSedna ! Et en plus bien écrit, sans fautes. C'est très agréable à lire.

Je partage très largement ce que tu dis.

Pour aller dans ton sens, notre chance, c'est qu'on a Musk ET Bezos. Le lièvre et la tortue ? : l'important est qu'il en reste au moins un sur la ligne d'arrivée, à savoir l'établissement d'un système fiable et accessible pour mettre des humains dans le système solaire.

Finalement, les Etats avaient remplacé au 20ème siècle les grands explorateurs des siècles passés, mais les revoilà (bon, certes, eux ne vont pas risquer leur vie dans les voyages, en tous cas pas pour l'instant).

Tu as raison de tempérer mes messages un peu définitifs : SX a de très importants défis à relever dès cette année. Je tremble en imaginant un accident de Dragon 2 tuant les astronautes. N'y pensons pas.

Pour l'instant je suis optimiste et, après m'être longtemps un plaint de ne pas avoir vu Apollo de mes yeux, je suis bien content de n'avoir qu'une trentaine d'années, donc j'espère encore quelques décennies pour suivre tout ça de près.

*

Un peu (beaucoup) hors-sujet, mais les participants à ce forum se retrouvent-ils de temps à autre de vive voix ? L'on pourrait avoir de beaux échanges sur tous ces sujets. Je suis personnellement parisien.
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A vous lire SPX est le fer de lance de l'avenir du vecteur spatial et même des futurs vaisseaux, mais tous les SI que vous mettez sur sa route et qui peuvent faire capoter l'entreprise sont bien réels ils le sont tout autant pour Blue Origin. Pour le moment ce sont les deux entreprises dont on parle pour l'avenir de l'astronautique. Même si la micro fusée "New Zelandaise" (fabriquée en imprimante 3D  :D ) a pris son envol, il faudra du temps avant d’avoir l'équivalent d'une Falcon 9 et je ne parle pas d'Heavy. Je ne vois pas encore cette micro entreprise attaquer SPX ou Blue Origin, même si je lui accorde un avenir. Je ne vois pas de trace d'un début de qq chose d'aussi dynamique dans les pays concurrents, leur seul espoir pour exister étant leurs marchés captifs, et l'espoir que les fameux SI coulent et SPX et Blue Origin et même Rocket Lab. On peut toujours rêver.   :scratch:


(Tiens SLS et Orion ne me sont même pas venus à l'esprit et que dire de cst 100)
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Astro-notes a écrit:A vous lire SPX est le fer de lance de l'avenir du vecteur spatial et même des futurs vaisseaux, mais tous les SI que vous mettez sur sa route et qui peuvent faire capoter l'entreprise sont bien réels ils le sont tout autant pour Blue Origin.

Bon s'il n'y avait pas de "si" on s'ennuierait presque un peu ...  :iout:
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