[Littérature] Jules verne et l'espace

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Bonjour à toutes et tous,

j'ouvre ce fil de discussion pour échanger sur la vision de Jules Verne de la conquête spatiale, son coté visionnaire, ce qu'il a bien anticipé mais aussi les erreurs et raccourcis de ses romans en rapport avec l'espace : De la Terre à la Lune, Autour de la Lune, Hector Servadac, et de façon plus indirecte "Sans dessus dessous".

Pour démarrer, ce rapprochement étonnant entre l'amerrissage de la capsule Crew Dragon et celui de l'obus lunaire de J Verne dans "Autour de la Lune"

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Nemo59

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Autre "coïncidence" étonnante. La base de lancement de l'obus vernien se trouve également en Floride, comme le montre cette carte extraite de "De la Terre à la Lune" où l'on voit Cap Canaveral(étoile bleu) et la Columbiad de Verne (rouge)

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Dernière édition par Nemo59 le Ven 7 Aoû 2020 - 11:58, édité 1 fois
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Nemo59

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Ma petite contribution avec cette vidéo que j'avais vue il y a quelques temps

Fabien0300
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Merci Fabien pour ce lien très intéressant ;D

Concernant le fait que les passagers seront transformés en "couche moléculaires" au départ, Verne n'est pas dupe. Dans le roman il présente ça au début comme _la_ seule difficulté et Barbicane la résout avec des "cloisons brisantes" (ce qui ne résoudraient évident rien dans la réalité). 

Voir ce dialogue quand les passagers sont dans l'obus  juste avant la mise à feu :


— Ne sommes-nous pas prêts ?
— Sans doute. Mais il est encore quelques précautions à prendre pour atténuer autant que possible le premier choc
— N’avons-nous pas ces couches d’eau disposées entre les cloisons brisantes, et dont l’élasticité nous protégera suffisamment ?
— Je l’espère, Michel, répondit doucement Barbicane, mais je n’en suis pas bien sûr !
— Ah ! le farceur ! s’écria Michel Ardan. Il espère !… Il n’est pas sûr !… Et il attend le moment où nous sommes encaqués pour faire ce déplorable aveu ! Mais je demande à m’en aller ! (...)
-Tout est à sa place, dit Barbicane. Il s’agit de décider maintenant comment nous nous placerons le plus utilement pour supporter le choc du départ. La position à prendre ne saurait être indifférente, et autant que possible, il faut empêcher que le sang ne nous afflue trop violemment à la tête. (...)étendons-nous sur le côté. Nous résisterons mieux ainsi au choc. Remarquez bien qu’au moment où le boulet partira que nous soyons dedans ou que nous soyons devant, c’est à peu près la même chose.
Si ce n’est qu’« à peu près » la même chose, je me rassure, répliqua Michel Ardan.

Ce type d'humour pour sortir d'une situation impossible se retrouve assez souvent dans les romans de Jules Verne, comme par exemple dans Voyage au centre de la Terre.  Le voyage en obus est tout à  fait impossible en fait, mais l'avantage du romancier sur le scientifique c'est qu'il peut passer outre, sinon il n'y a pas de roman.


Dernière édition par Nemo59 le Dim 9 Aoû 2020 - 17:03, édité 6 fois
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Nemo59

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Dans ce roman, Verne évoque bien les fusées. Mais curieusement uniquement pour l'atterrissage (ou plutôt alunissage) et pas pour le décollage  


Barbicane observa avec intérêt que ses fusées et autres artifices n’avaient pas été endommagés. Ces pièces importantes, puissamment chargées, devaient servir à ralentir la chute du projectile, lorsque celui-ci, sollicité par l’attraction lunaire, après avoir dépassé le point d’attraction neutre, tomberait sur la surface de la Lune. Chute, d’ailleurs, qui devait être six fois moins rapide qu’elle ne l’eût été à la surface de la Terre, grâce à la différence de masse des deux astres.
(...) 
En effet, de puissants artifices, prenant leur point d’appui sur le culot et fusant à l’extérieur, pouvaient, en produisant un mouvement de recul, enrayer dans une certaine proportion, la vitesse du boulet. Ces fusées devaient brûler dans le vide, il est vrai, mais l’oxygène ne leur manquerait pas, car elles se le fournissaient elles-mêmes(...)
Barbicane s’était donc muni d’artifices renfermés dans de petits canons d’acier taraudés, qui pouvaient se visser dans le culot du projectile. Intérieurement, ces canons affleuraient le fond. Extérieurement, ils le dépassaient d’un demi-pied. Il y en avait vingt.  

Je me demande si le choix du canon pour le décollage n'est pas avant tout littéraire et puis ca permet un premier chapitre absolument extraordinaire sur le fameux Gun Club. Ou il a considéré (on lui a dit) qu'il n'y aurait jamais la puissance suffisante pour une mise en orbite de cette façon.

Comme l'obus n'atteint pas la Lune suite à une erreur de calcul dévié par la rencontre inopportune avec un astéroïde (voir LunarJojo ci-dessous) la propulsion par fusées et finalement utilisée pour essayer de corriger la trajectoire mais cela les redirige vers la Terre après avoir fait le tour de la Lune. En fait tout ce passe un peu comme pour Apollo XIII

[Littérature] Jules verne et l'espace Lune10


Dernière édition par Nemo59 le Sam 8 Aoû 2020 - 12:57, édité 4 fois
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Au passage J Verne a eut connaissance  pendant l'écriture "De la Terre à la Lune" du boulet de Newton évoqué dans la vidéo. Voir ce courrier à son éditeur Hetzel en 1864:

Lettre de JV a Hetzel a écrit: Comment, si j'emploierai l'aluminium? Je le crois bien! J'ai étudié la chose - notre boulet est fait! Il nous coutera 300.000 francs mais nous sommes riches.
L'expérience des animaux se fera aussi - un chien et un écureuil. Le chien aura mangé l'écureuil.
Comment M. Bertrand (*), à qui nous avons raconté notre histoire,  ne nous a-t-il pas dit que Newton avait eu l'idée d'envoyer un projectile à la Lune?
Nous en causerons (...)

(*) Joseph Bertrand, membre de l'académie des sciences, auteur de "Les fondateurs de l'astronomie moderne" ouvrage qui figure dans la bibliothèque du Capitaine Nemo
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Nemo59 a écrit:
Comme l'obus n'atteint pas la Lune suite à une erreur de calcul,

L'obus n'atteint pas la Lune car il est dévié par la rencontre inopportune avec un astéroïde, que Barbicane considérait comme une deuxième lune tournant autour de la Terre.
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Nemo59 a écrit:Je me demande si le choix du canon pour le décollage n'est pas avant tout littéraire et puis ca permet un premier chapitre absolument extraordinaire sur le fameux Gun Club. Ou il a considéré (on lui a dit) qu'il n'y aurait jamais la puissance suffisante pour une mise en orbite de cette façon.

Même si Jules Verne a été un visionnaire sur de nombreux points (voir "Paris au 20ème siècle", par exemple), il se basait sur des choses qui existait à son époque pour en extrapoler les machines de ses romans.

A son époque, l'arme de guerre principale était le canon, pas le missile. C'était une invention déjà ancienne, mais en constante évolution, surtout en terme de charge explosive et de portée. A côté de ça, les fusées, bien qu'anciennes elles-aussi, faisaient pâle figure.

On peut supposer que pour envoyer un objet aussi massif à une aussi grande distance, il ait été plus plausible à Jules Verne d'utiliser un canon gigantesque plutôt qu'une fusée. Surtout que bien qu'étant un auteur de science-fiction, il s'est quand même attaché à rendre ses inventions relativement plausibles pour ses lecteurs.
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Bonjour,

Une maquette scratch.

[Littérature] Jules verne et l'espace Scrh_o10



Le site [url=http://modelstories.free.fr/Verne/]http://modelstories.free.fr/Verne/[/url]
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Euh, Lune :D Peux-tu nous remettre le lien correctement, parce que là, même moi, j'y arrive pas. ;)

Edit : Ah si, ca y est : http://modelstories.free.fr/Verne/

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Blink / Pamplemousse a écrit:
Nemo59 a écrit:Je me demande si le choix du canon pour le décollage n'est pas avant tout littéraire et puis ca permet un premier chapitre absolument extraordinaire sur le fameux Gun Club. Ou il a considéré (on lui a dit) qu'il n'y aurait jamais la puissance suffisante pour une mise en orbite de cette façon.

Même si Jules Verne a été un visionnaire sur de nombreux points (voir "Paris au 20ème siècle", par exemple), il se basait sur des choses qui existait à son époque pour en extrapoler les machines de ses romans.

A son époque, l'arme de guerre principale était le canon, pas le missile. C'était une invention déjà ancienne, mais en constante évolution, surtout en terme de charge explosive et de portée. A côté de ça, les fusées, bien qu'anciennes elles-aussi, faisaient pâle figure.

On peut supposer que pour envoyer un objet aussi massif à une aussi grande distance, il ait été plus plausible à Jules Verne d'utiliser un canon gigantesque plutôt qu'une fusée. Surtout que bien qu'étant un auteur de science-fiction, il s'est quand même attaché à rendre ses inventions relativement plausibles pour ses lecteurs.
Les premières fusées militaires datent de la dynastie Ming en Chine ainsi d'ailleurs que le premier récit de fiction qui décrit l'ascension du monarque sur un trône porté par des fusées !
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Anovel
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Blink / Pamplemousse a écrit:

Même si Jules Verne a été un visionnaire sur de nombreux points (voir "Paris au 20ème siècle", par exemple), il se basait sur des choses qui existait à son époque pour en extrapoler les machines de ses romans.

Effectivement... Voici un large extrait de l'entretien de J Verne cité dans la vidéo. Il parle du Nautilus mais c'est pareil pour la Columbiad. Il évoque aussi "Les premiers hommes sur la Lune" de HG Wells et de ce qui le différencie de lui.

Jules Verne a écrit:« (...) Il existe un auteur dont l'oeuvre m'a toujours immensément plu du point de vue de l'imagination, et dont j'ai suivi les livres avec un intérêt considérable. Je parle de Mr H. G.Wells. Quelques-uns de mes amis ont suggéré que son travail suit des lignes assez similaires au mien, mais ici, me semble-t-il, ils font erreur. Je le considère, en tant qu'écrivain de pure imagination, mériter une louange très forte, mais nos méthodes sont complètement différentes. J'ai toujours cherché à fonder mes prétendues inventions sur une couche de faits véritables, et à employer dans la construction de mes romans des méthodes et du matériel qui ne dépassent pas entièrement la limite des possibilités et des connaissances contemporaines.

  « Prenez, par exemple, le cas du Nautilus. Tout compte fait, c'est un mécanisme sous-marin n'ayant rien de complètement extraordinaire ni d'au-delà des limites de la véritable connaissance scientifique. Il monte et descend par des processus parfaitement faisables et familiers ; les détails de sa direction et de sa propulsion sont parfaitement rationnels et compréhensibles. Même sa force motrice ne renferme aucun secret : le seul point où j'ai fait appel à l'imagination est dans l'application de   cette force, où j'ai laissé délibérément un blanc pour que le lecteur puisse tirer ses propres conclusions : un simple hiatus technique, pour ainsi dire, que tout esprit formé et totalement pratique pourrait remplir.

  « Les créations de Mr Wells, en revanche, appartiennent indiscutablement à un âge et à un niveau de connaissances scientifiques très éloignés du présent, même si je ne dis pas au-delà des limites du possible. Il fait évoluer non seulement ses constructions complètement à partir du domaine de l'imagination, mais également les matériels avec lesquels il les fabrique. Voyez, par exemple, son histoire Les Premiers hommes dans la lune. Vous vous rappellerez qu'il nous y présente une substance d'anti-gravité totalement nouvelle, mais nous ne recevons point la moindre idée concernant son moyen de préparation ni sa véritable composition chimique. Et nous ne pouvons, non plus, prévoir une méthode par laquelle un tel résultat pourrait être atteint, en nous référant aux connaissances scientifiques actuelles. Dans La Guerre des mondes également, oeuvre pour laquelle je confesse une grande admiration, on ignore entièrement le genre de créatures que peuvent être les Martiens, et la manière de produire le merveilleux rayon à chaleur qu'ils utilisent pour faire tant de dégâts à leurs agresseurs.
 
« Attention, continua M. Verne, en ce disant, je n'indique aucune réserve quant aux méthodes de Mr Wells : au contraire, j'ai le plus grand respect pour son génie créateur. Je ne fais que contraster nos styles respectifs pour noter la différence fondamentale qui y existe, et je veux que ce soit clairement compris que je n'exprime aucune opinion quant à une supériorité prétendue de l'un ou de l'autre. Mais maintenant, ajouta-t-il en se levant, je crains bien que je commence à vous fatiguer. Le temps passe si vite en conversation, et voyez-vous, nous parlons déjà depuis plus d'une heure. »

Interview de Jules Verne par Gordon Jones. Parue dans Temple Bar (Londres), Nº 129, juin 1904
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Nemo59

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Très intéressant cet interview de Jules Verne par Gordon Jones où il résume bien à quelle catégorie d’auteur de Science-fiction auquel il appartient : celle d’un futur proche - si ce n’est immédiat - avec le souci de rester rationnel.
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Giwa
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Anovel a écrit:
Blink / Pamplemousse a écrit:

Même si Jules Verne a été un visionnaire sur de nombreux points (voir "Paris au 20ème siècle", par exemple), il se basait sur des choses qui existait à son époque pour en extrapoler les machines de ses romans.

A son époque, l'arme de guerre principale était le canon, pas le missile. C'était une invention déjà ancienne, mais en constante évolution, surtout en terme de charge explosive et de portée. A côté de ça, les fusées, bien qu'anciennes elles-aussi, faisaient pâle figure.

On peut supposer que pour envoyer un objet aussi massif à une aussi grande distance, il ait été plus plausible à Jules Verne d'utiliser un canon gigantesque plutôt qu'une fusée. Surtout que bien qu'étant un auteur de science-fiction, il s'est quand même attaché à rendre ses inventions relativement plausibles pour ses lecteurs.
Les premières fusées militaires datent de la dynastie Ming en Chine ainsi d'ailleurs que le premier récit de fiction qui décrit l'ascension du monarque sur un trône porté par des fusées !
En tout cas il s'en ai fallu de peu, il aura suffit de 2 générations pour que tsiolkovski théorise le vol par fusée dans le livre L'Exploration de l'espace cosmique par des engins à réaction (1903), Lui même ayant été très inspire par jules verne
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La vision de l'impesanteur ( ou apesanteur) par Jules Verne, dans "Autour de la Lune" (1870)

Nicholl ayant laissé échapper un verre de sa main, le verre, au lieu de tomber, resta suspendu dans l’air.

« Ah ! s’écria Michel Ardan, voilà donc un peu de physique amusante ! »

Et aussitôt, divers objets, des armes, des bouteilles, abandonnés à eux-mêmes, se tinrent comme par miracle. Diane, elle aussi, placée par Michel dans l’espace, reproduisit, mais sans aucun truc, la suspension merveilleuse opérée par les Caston et les Robert-Houdin. La chienne, d’ailleurs, ne semblait pas s’apercevoir qu’elle flottait dans l’air. Eux-mêmes, surpris, stupéfaits, en dépit de leurs raisonnements scientifiques, ils sentaient, ces trois aventureux compagnons emportés dans le domaine du merveilleux, ils sentaient que la pesanteur manquait à leur corps. Leurs bras, qu’ils étendaient, ne cherchaient plus à s’abaisser. Leur tête vacillait sur leurs épaules. Leurs pieds ne tenaient plus au fond du projectile. Ils étaient comme des gens ivres auxquels la stabilité fait défaut. Le fantastique a créé des hommes privés de leurs reflets, d’autres privés de leur ombre ! Mais ici la réalité, par la neutralité des forces attractives, faisait des hommes en qui rien ne pesait plus, et qui ne pesaient pas eux-mêmes !

Soudain Michel, prenant un certain élan, quitta le fond, et resta suspendu en l’air comme le moine de la Cuisine des Anges de Murillo. Ses deux amis l’avaient rejoint en un instant, et tous les trois, au centre du projectile figuraient une ascension miraculeuse.

« Est-ce croyable ? Est-ce vraisemblable ? Est-ce possible ? s’écria Michel. Non. Et pourtant cela est!

[Littérature] Jules verne et l'espace Apesan10

Le ressenti de l'impesanteur par des cosmonautes (extraits de "La Terre vue du ciel" de Kevin W. Kelley) :

Quand j'étais enfant je faisais souvent ce rêve : je descendais une rue en courant, je sautais en l'air, je me mettais à voler dans le ciel par moi-même. C'est à cela que ressemble l'apesanteur.

Robert Gibson, Etats-Unis

L'apesanteur, elle survient brusquement. Je planais comme si j'avais été à l'intérieur d'une bulle de savon. Pareil à un enfant dans le sein de mon vaisseau spatial. J'étais pourtant toujours le rejeton de ma mère la Terre.

Miroslav Hermaszewski, Pologne

Comme dans un rêve vous éprouvez une étrange sensation de liberté : vous êtes soudain capable d'étendre vos jambes et vos bras comme si vous nagiez dans les nuages.

Valery Kouzabov, Union Soviétique


Dernière édition par Nemo59 le Dim 9 Aoû 2020 - 0:34, édité 8 fois
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Nemo59

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La sortie extravéhiculaire envisagée par Verne dans "Autour de la Lune" :


– Ah ! reprit Michel, ce que je regrette, c’est de ne pouvoir faire une promenade à l’extérieur. Quelle volupté de flotter au milieu de ce radieux éther, de se baigner, de se rouler dans ces purs rayons de soleil ! Si Barbicane avait seulement pensé à se munir d’un appareil de scaphandre et d’une pompe à air, je me serais aventuré au dehors, et j’aurais pris des attitudes de chimère et d’hippogryphe sur le sommet du projectile.

– Eh bien, mon vieux Michel, répondit Barbicane, tu n’aurais pas fait longtemps l’hippogryphe, car, malgré ton habit de scaphandre, gonflé sous l’expansion de l’air contenu en toi, tu aurais éclaté comme un obus, ou plutôt comme un ballon qui  s’élève trop haut dans l’air. Donc ne regrette rien, et n’oublie pas ceci : Tant que nous flotterons dans le vide, il faut t’interdire toute promenade sentimentale hors du projectile ! »

Michel Ardan se laissa convaincre dans une certaine mesure. Il convint que la chose était difficile, mais non pas « impossible », mot qu’il ne prononçait jamais.


Et Michel Ardan avait bien raison de douter puisque la première sortie extravéhiculaire a été effectuée par le cosmonaute soviétique Alexei Leonov le 18 mars 1965 (pile 100 ans après "de la Terre à la Lune"), à partir du vaisseau Voskhod 2. Il est vrai que ça a faillit mal tourner tellement son scaphandre s'était dilaté...

Peinture d'Alexei Leonov
[Littérature] Jules verne et l'espace Leonov10
A Leonov a écrit:C’est surtout le silence qui me frappa le plus. C’était un silence impressionnant, comme je n’en ai jamais rencontré sur Terre, si lourd et si profond que je commençais à entendre le bruit de mon propre corps […] La Terre paraissait petite, bleue, claire, si attendrissante, si esseulée. C’était notre demeure, et il fallait que je la défende comme une sainte relique. Elle était absolument ronde. Je crois que je n’ai jamais su ce que signifiait “rond” avant d’avoir vu la Terre depuis l’espace.

Source : https://lafilledanslalune.fr/alexei-leonov-le-premier-homme-a-etre-sorti-dans-lespace/
(un excellent site que je découvre !)
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Nemo59

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Cette citation de Leonov... D'autres ont rapporté ce sentiment incroyable à la vue de la Terre d'en haut... Ça donne envie d'assister au spectacle...

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Documents pour le FCS :
  • [Littérature] Jules verne et l'espace Favicon3 Grand concours de pronostics SpaceX
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Thierz a écrit:Cette citation de Leonov... D'autres ont rapporté ce sentiment incroyable à la vue de la Terre d'en haut... Ça donne envie d'assister au spectacle...
En effet ;D ... J'ai un superbe bouquin grand format "La Terre vue du Ciel" (ou je me trompe de titre, en tout cas  pas celui de YA Bertrand, un autre plus ancien) avec beaucoup de citations de ce genre et des photos magnifiques prise de l'espace (à la "main"). Malgré la taille du livre plus moyen de mettre la main dessus. Ah!! retrouvé :cheers:  C'est bien "La Terre vue du ciel", conçu et réalisé par Kevin W. Kelley. J'adore ce livre! La citation de Leonov y est ;D Ce bouquin est vraiment top, grand format, photos superbes et parfaitement référencées, citations sourcées ! En plus chaque citation est en VO et sa traduction française.



One thing that I remember most visually was being on the moon and looking back at the Earth an thinking how far, how far away it was. I was impressed by the distance, it seemed very unreal to be there. Frequently on the lunar surface I said to myself, This is the moon, that is the Earth. I'm really here. I'm really here
Alan Bean


(La terre vue du ciel, P94)
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Nemo59

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Nemo59 a écrit:Bonjour à toutes et tous,

j'ouvre ce fil de discussion pour échanger sur la vision de Jules Verne de la conquête spatiale, son coté visionnaire, ce qu'il a bien anticipé mais aussi les erreurs et raccourcis de ses romans en rapport avec l'espace : De la Terre à la Lune, Autour de la Lune, Hector Servadac, et de façon plus indirecte "Sans dessus dessous".

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[Littérature] Jules verne et l'espace Tweetj10


Etonnante cette similitude, merci pour ce sujet très intéressant.
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La vision de la Terre depuis l'espace dans Autour de la Lune :

Jules Verne a écrit:Michel Ardan s’était agenouillé sur la vitre. Elle était sombre, comme opaque.

« Eh bien, s’écria-t-il, et la Terre ?

– La Terre, dit Barbicane, la voilà.

– Quoi ! fit Ardan, ce mince filet, ce croissant argenté ?

– Sans doute, Michel. Dans quatre jours, lorsque la Lune sera pleine, au moment même où nous l’atteindrons, la Terre sera nouvelle. Elle ne nous apparaîtra plus que sous la forme d’un croissant délié qui ne tardera pas à disparaître, et alors elle sera noyée pour quelques jours dans une ombre impénétrable.

– Ça ! la Terre ! » répétait Michel Ardan, regardant de tous ses yeux cette mince tranche de sa planète natale.

L’explication donnée par le président Barbicane était juste. La Terre, par rapport au projectile, entrait dans sa dernière phase. Elle était dans son octant et montrait un croissant finement tracé sur le fond noir du ciel. Sa lumière, rendue bleuâtre par l’épaisseur de la couche atmosphérique, offrait moins d’intensité que celle du croissant lunaire. Ce croissant se présentait sous des dimensions considérables. On eût dit un arc énorme tendu sur le firmament. Quelques points, vivement éclairés, surtout dans sa partie concave, annonçaient la présence de hautes montagnes ; mais ils disparaissaient parfois sous d’épaisses taches qui ne se voient jamais à la surface du disque lunaire. C’étaient des anneaux de nuage disposés concentriquement autour du sphéroïde terrestre.
(...)
Tandis que les voyageurs cherchaient à percer les profondes ténèbres de l’espace, un bouquet étincelant d’étoiles filantes s’épanouit à leurs yeux. Des centaines de bolides, enflammés au contact de l’atmosphère, rayaient l’ombre de traînées lumineuses et zébraient de leurs feux la partie cendrée du disque. À cette époque, la Terre était dans son périhélie, et le mois de décembre est si propice à l’apparition de ces étoiles filantes, que des astronomes en ont compté jusqu’à vingt-quatre mille par heure. Mais Michel Ardan, dédaignant les raisonnements scientifiques, aima mieux croire que la Terre saluait de ses plus brillants feux d’artifice le départ de trois de ses enfants.

En somme, c’était tout ce qu’ils voyaient de ce sphéroïde perdu dans l’ombre, astre inférieur du monde solaire, qui, pour les grandes planètes, se couche ou se lève comme une simple étoile du matin ou du soir ! Imperceptible point de l’espace, ce n’était plus qu’un croissant fugitif, ce globe où ils avaient laissé toutes leurs affections !

[Littérature] Jules verne et l'espace Croiss10

Jeffrey Hoffman a écrit:
Soudain, j'ai vu un météore passer en dessous de moi. Un instant plus tard je me suis surpris à penser : "mais ça ne peut pas être un météore. Les météores se consument dans l'atmosphère au-dessus de nous. Celui-ci est passé en dessous." Et alors, tout d'un coup, j'ai compris.

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Nemo59

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Nemo59 a écrit:

En effet ;D ... J'ai un superbe bouquin grand format "La Terre vue du Ciel" (ou je me trompe de titre, en tout cas  pas celui de YA Bertrand, un autre plus ancien) avec beaucoup de citations de ce genre et des photos magnifiques prise de l'espace (à la "main"). Malgré la taille du livre plus moyen de mettre la main dessus. Ah!! retrouvé :cheers:  C'est bien "La Terre vue du ciel", conçu et réalisé par Kevin W. Kelley. J'adore ce livre! La citation de Leonov y est ;D Ce bouquin est vraiment top, grand format, photos superbes et parfaitement référencées, citations sourcées ! En plus chaque citation est en VO et sa traduction française.

Je l'ai aussi, il est excellent, j'ai passé des heures avec ! C'est le premier (il me semble) des livres édités pour l'Association des Exlorateurs de l'Espace en 1988.
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cosmochris

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Un autre sujet où Jules Verne se montre, me semble-t-il, visionnaire dans "De la Terre à la Lune", c'est dans le lien étroit entre le projet de conquête spatiale, l'industrie militaire et l'aspect patriotique du projet. Chacun ici connait les liens entre les programmes spatiaux de l'ex-Union Soviétique ou des USA et l'industrie militaire. On sait aussi que le programme Apollo doit beaucoup à Wernher von Braun artisan majeur des fusées V2 censée donner un avantage militaire à Hitler.  Wernher von Braun et les principaux ingénieurs ayant participé au projet V2 furent récupérés par les forces américaines.

Chez Jules Verne, le projet lunaire est initié par le "Gun-club" décrit comme ceci dans le premier chapitre du roman qui est un chef d'oeuvre d'humour noir :

Quand un Américain a une idée, il cherche un second Américain qui la partage. Sont-ils trois, ils élisent un président et deux secrétaires. Quatre, ils nomment un archiviste, et le bureau fonctionne. Cinq, ils se convoquent en assemblée générale, et le club est constitué. Ainsi arriva-t-il à Baltimore. Le premier qui inventa un nouveau canon s’associa avec le premier qui le fondit et le premier qui le fora. Tel fut le noyau du Gun-Club. Un mois après sa formation, il comptait dix-huit cent trente-trois membres effectifs et trente mille cinq cent soixante-quinze membres correspondants.

Une condition sine qua non était imposée à toute personne qui voulait entrer dans l’association, la condition d’avoir imaginé ou, tout au moins, perfectionné un canon ; à défaut de canon, une arme à feu quelconque. Mais, pour tout dire, les inventeurs de revolvers à quinze coups, de carabines pivotantes ou de sabres-pistolets ne jouissaient pas d’une grande considération. Les artilleurs les primaient en toute circonstance.

« L’estime qu’ils obtiennent, dit un jour un des plus savants orateurs du Gun-Club, est proportionnelle « aux masses » de leur canon, et « en raison directe du carré des distances » atteintes par leurs projectiles ! »

Un peu plus, c’était la loi de Newton sur la gravitation universelle transportée dans l’ordre moral.(...)

Aussi admettra-t-on sans conteste le calcul suivant, obtenu par le statisticien Pitcairn : en divisant le nombre des victimes tombées sous les boulets par celui des membres du Gun-Club, il trouva que chacun de ceux-ci avait tué pour son compte une « moyenne » de deux mille trois cent soixante-quinze hommes et une fraction.

À considérer un pareil chiffre, il est évident que l’unique préoccupation de cette société savante fut la destruction de l’humanité dans un but philanthropique, et le perfectionnement des armes de guerre, considérées comme instruments de civilisation. C’était une réunion d’Anges Exterminateurs, au demeurant, les meilleurs fils du monde.

Mais faute de guerre ces "anges exterminateurs" s'ennuient. Le président Barbicane tient alors un discours aux accents quasi Kennedien qui a un retentissement mondial :


(...) L’assemblée sentit que son président allait aborder le point délicat. Elle redoubla d’attention.

« Depuis quelques mois, mes braves collègues, reprit Barbicane, je me suis demandé si, tout en restant dans notre spécialité, nous ne pourrions pas entreprendre quelque grande expérience digne du dix-neuvième siècle, et si les progrès de la balistique ne nous permettraient pas de la mener à bonne fin. J’ai donc cherché, travaillé, calculé, et de mes études est résultée cette conviction que nous devons réussir dans une entreprise qui paraîtrait impraticable à tout autre pays. Ce projet, longuement élaboré, va faire l’objet de ma communication ; il est digne de vous, digne du passé du Gun-Club, et il ne pourra manquer de faire du bruit dans le monde !

— Beaucoup de bruit ? s’écria un artilleur passionné.

— Beaucoup de bruit dans le vrai sens du mot, répondit Barbicane.

— N’interrompez pas ! répétèrent plusieurs voix.

— Je vous prie donc, braves collègues, reprit le président, de m’accorder toute votre attention. »

Un frémissement courut dans l’assemblée. Barbicane, ayant d’un geste rapide assuré son chapeau sur sa tête, continua son discours d’une voix calme :

« Il n’est aucun de vous, braves collègues, qui n’ait vu la Lune, ou tout au moins, qui n’en ait entendu parler. Ne vous étonnez pas si je viens vous entretenir ici de l’astre des nuits. Il nous est peut-être réservé d’être les Colombs de ce monde inconnu. Comprenez-moi, secondez-moi de tout votre pouvoir, je vous mènerai à sa conquête, et son nom se joindra à ceux des trente-six États qui forment ce grand pays de l’Union !
(...)
Aussi, le soir même, à mesure que les paroles s’échappaient des lèvres de l’orateur, elles couraient sur les fils télégraphiques, à travers les États de l’Union, avec une vitesse de deux cent quarante-huit mille quatre cent quarante-sept milles à la seconde. On peut donc dire avec une certitude absolue qu’au même instant les États-Unis d’Amérique, dix fois grands comme la France, poussèrent un seul hurrah, et que vingt-cinq millions de cœurs, gonflés d’orgueil, battirent de la même pulsation.

Le lendemain, quinze cents journaux quotidiens, hebdomadaires, bimensuels ou mensuels, s’emparèrent de la question ; ils l’examinèrent sous ses différents aspects physiques, météorologiques, économiques ou moraux, au point de vue de la prépondérance politique ou de la civilisation. Ils se demandèrent si la Lune était un monde achevé, si elle ne subissait plus aucune transformation. Ressemblait-elle à la Terre au temps où l’atmosphère n’existait pas encore ? Quel spectacle présentait cette face invisible au sphéroïde terrestre ? Bien qu’il ne s’agît encore que d’envoyer un boulet à l’astre des nuits, tous voyaient là le point de départ d’une série d’expériences ; tous espéraient qu’un jour l’Amérique pénétrerait les derniers secrets de ce disque mystérieux, et quelques-uns même semblèrent craindre que sa conquête ne dérangeât sensiblement l’équilibre européen.

Le projet discuté, pas une feuille ne mit en doute sa réalisation ; les recueils, les brochures, les bulletins, les « magazines » publiés par les sociétés savantes, littéraires ou religieuses, en firent ressortir les avantages, et « la Société d’Histoire naturelle » de Boston, « la Société américaine des sciences et des arts » d’Albany, « la Société géographique et statistique » de New-York, « la Société philosophique américaine » de Philadelphie, « l’Institution Smithsonienne » de Washington, envoyèrent dans mille lettres leurs félicitations au Gun-Club, avec des offres immédiates de service et d’argent.

Aussi, on peut le dire, jamais proposition ne réunit un pareil nombre d’adhérents ; d’hésitations, de doutes, d’inquiétudes, il ne fut même pas question. Quant aux plaisanteries, aux caricatures, aux chansons qui eussent accueilli en Europe, et particulièrement en France, l’idée d’envoyer un projectile à la Lune, elles auraient fort mal servi leur auteur ; tous les « life-preservers » du monde eussent été impuissants à le garantir contre l’indignation générale. Il y a des choses dont on ne rit pas dans le nouveau monde.

Impey Barbicane devint donc, à partir de ce jour, un des plus grands citoyens des États-Unis, quelque chose comme le Washington de la science(...)

J'aime bien la pique à l'Europe et à la France... 160 ans après cela n'a guère changé ;D

Michel Ardan

Mes chers auditeurs, reprit-il, à en croire certains esprits bornés, — c’est le qualificatif qui leur convient, — l’humanité serait renfermée dans un cercle de Popilius qu’elle ne saurait franchir, et condamnée à végéter sur ce globe sans jamais pouvoir s’élancer dans les espaces planétaires ! Il n’en est rien ! On va aller à la Lune, on ira aux planètes, on ira aux étoiles, comme on va aujourd’hui de Liverpool à New-York, facilement, rapidement, sûrement, et l’océan atmosphérique sera bientôt traversé comme les océans de la Lune !

Kennedy
Il y a de nombreuses années, quand on a demandé au grand explorateur britannique George Mallory pourquoi il voulait l'escalader, il a répondu : "Parce que c'est là."

Et bien, l'espace est là, et nous allons y aller; et la lune et les planètes sont là aussi, porteur de nouveaux espoirs, de nouvelles connaissance et de paix. C'est pourquoi avant de nous embarquer pour cette aventure la plus dangereuse et la plus grande que l'homme ait jamais tentée nous demandons la bénédiction de Dieu .
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Nemo59

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N'oublions pas un roman un peu moins connu de Jules Verne : "Les cinq cents millions de la Begum"
Les voyages spatiaux ne sont pas le thème principal du roman, mais Jules Verne récidive avec les canons : évocation du premier satellite artificiel, lancé par un canon, quoique de façon accidentelle (dans le roman, le supercanon est en fait une arme destinée à détruire une ville).
(on sait bien sûr que c'est impossible physiquement, il faudrait une manoeuvre après lancement pour qu'un tel objet puisse boucler une orbite sans retomber sur Terre).
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lambda0 a écrit:N'oublions pas un roman un peu moins connu de Jules Verne : "Les cinq cents millions de la Begum"
Les voyages spatiaux ne sont pas le thème principal du roman, mais Jules Verne récidive avec les canons : évocation du premier satellite artificiel, lancé par un canon, quoique de façon accidentelle (dans le roman, le supercanon est en fait une arme destinée à détruire une ville).

Dans un autre roman que j'aime beaucoup "Sans dessus dessous" (*)  publié en 1889, où il est question de redresser l'axe de la Terre (!!) le super-canon fait encore mieux en envoyant carrément le boulet ("nouvelle petite planète") en orbite solaire... Ce roman se termine par un Chapitre supplémentaire, dont peu de personnes prendront connaissance  signé par  Albert Badoureau, mathématicien et ingénieur et ami de J Verne qui précise tous les calculs et équations. Ce roman reprend les personnages de Barbicane, Nicholl et Maston.

(*) Par d'erreur d'orthographe dans le titre, mais il faut lire le roman pour comprendre
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Nemo59

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Nemo59 a écrit:
lambda0 a écrit:N'oublions pas un roman un peu moins connu de Jules Verne : "Les cinq cents millions de la Begum"
Les voyages spatiaux ne sont pas le thème principal du roman, mais Jules Verne récidive avec les canons : évocation du premier satellite artificiel, lancé par un canon, quoique de façon accidentelle (dans le roman, le supercanon est en fait une arme destinée à détruire une ville).

Dans un autre roman que j'aime beaucoup "Sans dessus dessous" (*)  publié en 1889, où il est question de redresser l'axe de la Terre (!!) le super-canon fait encore mieux en envoyant carrément le boulet ("nouvelle petite planète") en orbite solaire... Ce roman se termine par un Chapitre supplémentaire, dont peu de personnes prendront connaissance  signé par  Albert Badoureau, mathématicien et ingénieur et ami de J Verne qui précise tous les calculs et équations. Ce roman reprend les personnages de Barbicane, Nicholl et Maston.

(*) Par d'erreur d'orthographe dans le titre, mais il faut lire le roman pour comprendre

Tiens, je pensais avoir tout lu de Jules Verne, mais je ne connaissais pas ce roman.

Par contre, dans "La journée d'un journaliste américain en 2889" (1889), on peut lire :


...
Puis revenant à Corley :
« Mais à défaut de Jupiter, obtenons-nous au moins un résultat du côté de la Lune ?...
- Pas davantage, monsieur Bennett !
-  Ah  !  cette  fois,  vous  n'accuserez  pas  l'optique.  La lune  est  six  cents  fois  moins  éloignée  que  Mars,  avec lequel, cependant, notre service de correspondance est régulièrement établi. Ce ne sont pas les télescopes qui manquent...
-  Non,  mais  ce  sont  les  habitants,  répondit  Corley,avec un fin sourire de savant tuffé d'X.
- Vous osez affirmer que la Lune est inhabitée ?
- Du moins, monsieur Bennett, sur la face qu'elle nous présente. Qui sait si de l'autre côté...
-  Eh  bien,  Corley,  il  y  a  un  moyen  très  simple  de  s'en assurer...
- Et lequel ?...
- C'est de retourner la lune ! »
Et, ce jour-là, les savants de l'usine Bennett piochèrent les  moyens  mécaniques,  qui  devaient  amener  le  retournement de notre satellite.
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