Francois a écrit:
Space ship one a montré que le tendon d'achille du Shuttle (la complexité et la fragilité de son revêtement thermique de type abaltif) pouvait avoir des alternatives.
Justement non ! comme Apolloman ou Bip l'ont dit, la vitesse de rentrée du SS1 est incomparable à celle de la navette, et bien que la rentrée du SS1 nécéssite une petite protection thermique, elle n'a pas la même importance vitale que pour la navette.
Pour Orion, la forme est très adaptée à la rentrée dans l'atmosphère et le décollage, rien à redire dessus.
Là où le projet est un peu faible, c'est pour l'abandon de nouvelle technique de propulsion (méthane ?) aux dépends de carburant classique. Car malheureusement on ira pas sur Mars en utilisant les moyens de propulsion standarts du spatial actuel.
Ensuite, concernant le retour sur la lune, j'ai beau être un fan inconditionnel d'Apollo, il faut constater que pour l'instant les arguments scientifiques en faveur du retour ne sont pas épais ... on va continuer à faire ce qu'à fait Apollo. Ca sera utile, par exemple, pour comprendre comment la lune s'est formée etc, mais on est en droit de se demander si le retour de l'homme là bas est vraiment nécessaire pour répondre à ces questions.
Ensuite on a avancé l'argument du "palier vers Mars" qui est tout à fait recevable. Dans la mesure où il faudra aller sur Mars pour la découvrir autrement plus rapidement que les robots, c'est un bon point d'aller sur lune pour tester nos technologies. Malheureusement, à ce compte là, l'abandon d'utilisation de technologies marsiennes (surtout pour la propu) pose de gros problèmes.
En réalité, le spatial habité n'a pas d'application imminante dans la vie (sauf cadre de découverte minéralogique type Apollo). La développement de vaisseaux/lanceurs a ses retombées dans l'industrie plus tard, pour l'aviation notamment. Malheureusement on ne sait jamais quand, ni avec quelle intensité ces retombées vont avoir lieu.
Le spatial est un domaine de pointe, c'est comme les labos de recherche fondamentale en physique atomique par exemple, où on réalise des expériences pendant des micro seconde (dont pas applicable directement à l'échelle de temps humaine) mais qui montreront la voie de manière théorique pour des applications dans les 10 années qui suivent.
Par exemple vous savez qu'on a en labo des disques durs pas plus gros que les classiques mais qui stockent du teraoctet sans problème ? malheureusement, pour l'instant, les conditions de réalisation de ce matériel ne peuvent être industrialisées, mais cela viendra. C'est un peu pareil pour les technologies des vols habités à mon sens.
[edit] bon sang j'ai écrit un vrai roman ! bravo aux lecteurs qui arrivent jusqu'au bout ! :)