Re: [Japon] Lancement Epsilon-2 - ERG - Kagoshima - 20 décembre 2016

**Hadéen** Donateur Messages : 2441 Inscrit le : 03/09/2016

David L. a écrit:
Hadéen a écrit:

C'est probablement un effet d'optique mais l'inclinaison du lanceur au décollage avec le jet du moteur qui vise la tour de service c'est un peu déstabilisant !

C'est la particularité des lanceurs à poudre japonais. Mu-3S-2, M-V, Epsilon, ils ont tous été tirés inclinés dès la mise à feu.

Guider dès le début du vol, c'est sûrement optimal pour la performance ! Ce qui étonnant c'est d'arroser le segment sol avec le jet de gaz chauds ! De manière plus classique le guidage n'est activé qu'après plusieurs dizaines de secondes pour protéger les installations.

Cela dit, encore une fois, avec une simple photo c'est difficile de dire où est le point d'impact du jet.

Hadéen a écrit:le guidage n'est activé qu'après plusieurs dizaines de secondes pour protéger les installations.

Moi j'avais entendu le corolaire: c'est pour éviter qu'Ariane 5 se s'accroche à la plateforme de lancement que durant les première secondes on pousse "tout droit". Quitte à ce que ça ne soit pas optimal.

Space Opera a écrit:
Hadéen a écrit:le guidage n'est activé qu'après plusieurs dizaines de secondes pour protéger les installations.
Moi j'avais entendu le corolaire: c'est pour éviter qu'Ariane 5 se s'accroche à la plateforme de lancement que durant les première secondes on pousse "tout droit". Quitte à ce que ça ne soit pas optimal.

Tu avais donc entendu des choses incorrectes. D'abord on décolle vertical, pour sortir les tuyères EAP des supports sans toucher, puis pour ne pas cogner la tour mais aussi pour maîtriser les conséquences du jet EAP (car je te garantis qu'un braquage EAP vers la tour, et hop... Plus de tour). Puis on pilote à incidence nulle pour passer le PDmax et échapper des couches denses (pour la tenue structurale), et enfin on enclenche le guidage.

Hadéen a écrit:
Space Opera a écrit:
Moi j'avais entendu le corolaire: c'est pour éviter qu'Ariane 5 se s'accroche à la plateforme de lancement que durant les première secondes on pousse "tout droit". Quitte à ce que ça ne soit pas optimal.
Tu avais donc entendu des choses incorrectes. D'abord on décolle vertical, pour sortir les tuyères EAP des supports sans toucher, puis pour ne pas cogner la tour mais aussi pour maîtriser les conséquences du jet EAP (car je te garantis qu'un braquage EAP vers la tour, et hop... Plus de tour). Puis on pilote à incidence nulle pour passer le PDmax et échapper des couches denses (pour la tenue structurale), et enfin on enclenche le guidage.

A quelle altitude Ariane-5 commence-t-elle à s'incliner ?

David L. a écrit:
Hadéen a écrit:
Tu avais donc entendu des choses incorrectes. D'abord on décolle vertical, pour sortir les tuyères EAP des supports sans toucher, puis pour ne pas cogner la tour mais aussi pour maîtriser les conséquences du jet EAP (car je te garantis qu'un braquage EAP vers la tour, et hop... Plus de tour). Puis on pilote à incidence nulle pour passer le PDmax et échapper des couches denses (pour la tenue structurale), et enfin on enclenche le guidage.

A quelle altitude Ariane-5 commence-t-elle à s'incliner ?

Il va me falloir réviser un peu avant de répondre :scratch:

Hadéen a écrit:
David L. a écrit:

A quelle altitude Ariane-5 commence-t-elle à s'incliner ?
Il va me falloir réviser un peu avant de répondre :scratch:

Désolé pour cette interro surprise... ;)

David L. a écrit:
Hadéen a écrit:
Il va me falloir réviser un peu avant de répondre :scratch:

Désolé pour cette interro surprise... ;)

d'après le lunch kit du dernier vol d’Ariane 5 ( celui de hier soir) à h0 + 13 s Fin d’ascension verticale et début de basculement en tangage
h0 + 17 s Début des manœuvres en roulis

Donc c'est juste après le dégagement de la tour à quelques centaine de mètre du sol je dirais

Hadéen a écrit:D'abord on décolle vertical, pour sortir les tuyères EAP des supports sans toucher, puis pour ne pas cogner la tour

On s'est mal compris: c'est exactement ce qu'on m'avait raconté ! :-)

Hadéen a écrit:mais aussi pour maîtriser les conséquences du jet EAP (car je te garantis qu'un braquage EAP vers la tour, et hop... Plus de tour).

J'apprends des choses tous les jours...

Heu, si je ressasse mes vieux souvenirs aéronautiques, ce n'est pas la manœuvre de roulis qui peut éloigner la fusée de la tour ou même quitter son ascension verticale ce n'est pas elle qui peut faire changer la direction pendant la montée verticale, mais ce sont les tangage & lacet, qui eux assurent un changement de direction (basculement ou inclinaison comme vous voudrez) qui font mal à la structure du lanceur au point de vue mécanique.

Astro-notes a écrit:Heu, si je ressasse mes vieux souvenirs aéronautiques, ce n'est pas la manœuvre de roulis qui peut éloigner la fusée de la tour ou même quitter son ascension verticale ce n'est pas elle qui peut faire changer la direction pendant la montée verticale, mais ce sont les tangage & lacet, qui eux assurent un changement de direction (basculement ou inclinaison comme vous voudrez) qui font mal à la structure du lanceur au point de vue mécanique.

Tu as parfaitement raison. La manœuvre en roulis, rotation autour de son axe longitudinal, est là pour "orienter" le lanceur, notamment ses répondeurs radar et antennes hertziennes et optimiser les bilans de liaison avec les récepteurs au sol.

Quelques photos de la base de lancement d'Uchinoura prises après le lancement d'après le commentaire twitter.

[Japon] Lancement Epsilon-2 - ERG - Kagoshima - 20 décembre 2016 - Page 2 188

[Japon] Lancement Epsilon-2 - ERG - Kagoshima - 20 décembre 2016 - Page 2 188

[Japon] Lancement Epsilon-2 - ERG - Kagoshima - 20 décembre 2016 - Page 2 224

[Japon] Lancement Epsilon-2 - ERG - Kagoshima - 20 décembre 2016 - Page 2 315

[Japon] Lancement Epsilon-2 - ERG - Kagoshima - 20 décembre 2016 - Page 2 189

David L. a écrit:
A quelle altitude Ariane-5 commence-t-elle à s'incliner ?

Après révisions et en restant dans le domaine public, on peut dire que pour une Ariane 5 en trajectoire GTO:

- Le décollage intervient à H0+7s

- A H0+13s (100 mètres d'altitude), une première manœuvre en tangage pour se rapprocher de la trajectoire optimale (tout en étant conservatif vis à vis du jet EAP)

- A H0+17s (300 mètres d'altitude), une manœuvre en roulis pour optimiser le bilan de liaison hertzien

- Mach 1 à 48s, PDmax à 68s (13,5 km d'altitude) et accélération maximale à 112s.

- H0+147s (72 km d'altitude), début du guidage sur trajectoire optimale.

En synthèse, cette première phase de vol correspondant à la sortie atmosphérique, est dictée par le souci principal de limiter les efforts sur le lanceur et donc comme solution de piloter à incidence nulle. Avec un azimut quasi constant, une trajectoire très proche de la verticale pour sortir le plus vite possible de l'atmosphère et pour le tout début du vol en respectant la sécurité du pas de tir.

Fin du HS et revenons au sujet du fil de discussions LOL

Merci pour ces précisions Super

Ce serait peut-être utile de dupliquer ton message dans la partie Technique / Propulsion et lanceurs ....

Pourtant à H0+147s, la fusée est très, très inclinée il me semble.

Space Opera a écrit:Pourtant à H0+147s, la fusée est très, très inclinée il me semble.

Je ne sais pas trop quoi te dire... La vision par des caméras au sol est toujours étonnante.

A la séparation EAP (143s), le downrange est déjà de plus de 100km. Donc c'est pas franchement une illusion d'optique...

On pourrait trouver un titre de sujet plus explicite, non ? LOL

[mod]Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, nous avions le bon titre avant... Je le remets.
Wakka[/mod]

Hadéen a écrit:
David L. a écrit:

Après révisions et en restant dans le domaine public, on peut dire que pour une Ariane 5 en trajectoire GTO:
- Le décollage intervient à H0+7s
- A H0+13s (100 mètres d'altitude), une première manœuvre en tangage pour se rapprocher de la trajectoire optimale (tout en étant conservatif vis à vis du jet EAP)
- A H0+17s (300 mètres d'altitude), une manœuvre en roulis pour optimiser le bilan de liaison hertzien
- Mach 1 à 48s, PDmax à 68s (13,5 km d'altitude) et accélération maximale à 112s.
- H0+147s (72 km d'altitude), début du guidage sur trajectoire optimale.
En synthèse, cette première phase de vol correspondant à la sortie atmosphérique, est dictée par le souci principal de limiter les efforts sur le lanceur et donc comme solution de piloter à incidence nulle. Avec un azimut quasi constant, une trajectoire très proche de la verticale pour sortir le plus vite possible de l'atmosphère et pour le tout début du vol en respectant la sécurité du pas de tir.
Fin du HS et revenons au sujet du fil de discussions

Merci pour les infos. Super

Les photos postées par WAKKA montrent un pas de tir en parfait état et qui semble très peu avoir souffert du décollage. Le jet de gaz chauds est donc parfaitement maîtrisé :sage:

[Japon] Lancement Epsilon-2 - ERG - Kagoshima - 20 décembre 2016