Moratoire sur la croissance en faible gravité

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Je suis en plein réflexion sur la colonisation de Vénus (dont vous verrez les fruits dans environ 1 mois) qui c'est logiquement étendu à la colonisation du système solaire interne et je me suis arrêté sur le problème de la naissance et de la croissance selon la gravité. 
J'imagine que dans un premier temps, il sera tout simplement interdit de concevoir un enfant en faible gravité pour ne pas affecter sont développement. Ce moratoire sur la croissance en faible gravité n'affectera pas Vénus dont la gravité est trop proche de la Terre pour avoir des conséquence  sur l'enfant. Avec cette possibilité, les colonies vont rapidement intégrer des jeunes générations qui ne viendraient pas par émigration terrestre. Cela créera des emplois de sages-femmes, infirmières, instituteurs, coachs sportifs, profs d'université etc qui font croître la population.De plus , au lieu de quitter la planète pour fonder une famille ou lorsqu'il n'ont plus d'activité professionnelle, les parentes auront tendance à rester pour voir grandir leurs enfants puis petits-enfants. Ce développement de génération d'âge dans la colonie entraînera aussi la création d'emplois spécifiques qui feront encore croître la population et la croissance de la population entraînant elle-même de nouveaux emplois et ainsi de suite jusqu’à avoir une population indépendante.  

Pour la lune, on sera (a mon avis si je vous en parle, c'est pour avoir le votre) exactement dans le cas inverse. toute grossesse repérée entraînera immédiatement un rapatriement de la mère sur Terre et probablement des sanctions pour les deux parents. Les sélénites devront donc quitter notre satellite pour fonder une famille, on aura donc uniquement des travailleurs sans enfant ou pour des missions de courtes durées et restera donc un centre industriel. 

Le cas le plus complexe est mars. On se retrouve face a un dilemme, la sécurité de l'enfant incité a renoncer à l'idée d'avoir des enfants la-bas tant qu'on aura pas plus d'info sur l'impact de la fable gravité, mais d'un autre coté, nombreux sont déjà les personnes qui souhaitent s'y établir définitivement. Le problème c'est que contrairement a la Lune, le moratoire est inapplicable avec une fenêtre de tir tout les 2 ans et un voyage de 6 mois sans gravité et plus exposé au radiations (particulièrement néfaste pour un bébé).  Comment réagir quand une femme annoncera être enceinte le lendemain du décollage du dernier vaisseau vers la Terre? faut-il les sanctionner pour éviter que d'autres couples fassent pareil et mettent en danger leur futur enfant ou faut-il les laisser faire afin d'avoir des cas tests (bref de l’expérimentation humaine sur nourrisson) de développement en faible gravité et ouvrir la porte à une colonisation pérenne?
phenix
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Mon avis est que toutes ces questions dépendront énormément du cadre juridique dans lequel se feront ces colonisations. Est-ce que ce sera une mission étatique ? Privée ? Internationale/onusienne ? Les colons seront-ils des fonctionnaires, des salariés, des citoyens, des mercenaires ? Ces sanctions sont tu parles, où seront-elles écrites ? Dans une constitution, une loi, un contrat de travail, un traité ? C'est tellement incertain aujourd'hui que je ne sais pas avoir un avis sur la question.
Thierz
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Bonjour,

Je vais te faire part de mon sentiment : on ne peut pas se reproduire en dehors de la Terre. Pourquoi ? Parce que la vie est "apparue" il y a un peu plus de 4 Mds années et que nous en sommes les fruits d'une lente évolution qui s'est adaptée à son environnement. Lorsque tu analyses la succession de processus qui ont permis à la vie,  à un moment donné, d'émerger sur Terre  (rapport de masse Jupiter / Venus, migration planétaire '"grand tack", bombardement des comètes, angle du choc avec l'objet qui a permis à l'eau de remonter, tectonique des plaques, radioactivité, formation de la lune, etc), tu en arrives à la conclusion que nous sommes uniques. Que la vie telle que nous la connaissons ici est unique.
Coloniser d'autres planètes et lunes, autrement dit vouloir transporter et propager la vie telle que nous a connaissons, en dehors de la Terre n'a  à mon avis aucun sens.

Par contre, l'apport de l'expertise humaine à des missions d'exploration robotisée sur Mars et la Lune, voir même au delà de la ceinture d'astéroïdes sur Europa et Titan, ne serait ce que pour réduire les temps de communication, me paraît rationnel. Il est probable que les progrès technologiques d'ici la fin de ce siècle s'accompagneront de petites révolutions dans la secteur médical et que nous pourrons plus ou moins "adapter" la physiologie de notre espèce à des milieux très agressifs, même s'il faudra inévitablement recréer in situ des cellules de survie.

A mon sens, il n'y aura pas de "planète de rechange". L'humanité s'adapte aux 3 Mds hab. supplémentaires prévus d'ici la fin de ce siècle ou elle disparaît.


Dernière édition par Surt le Jeu 16 Jan 2020 - 18:55, édité 1 fois
Surt
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A propos des conditions de vie sur Mars en faible gravité, il y a cet article 
D'autre part , bien que dans un premier temps des séjours sur Mars , il soit possible de conserver une atmosphère artificielle se rapprochant des conditions terriennes à faible altitude , sur le long terme on pourrait envisager une atmosphère artificielle sous plus faible pression .
Toutefois il y aurait des limites à cela comme l'exemple de la plus haute ville du monde Rinconada à 5300 mètres l’illustre.
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Je relance un peu le débat après avoir vu le projet de colonie de 1 millions d'habitant sur mars.

Avec un tel nombre de personnes qui ont envie de s'y installer définitivement (c'est meme l'objectif), il y aura forcement des couples, des envies de fonder une famille, de voir grandir leurs enfants. mais comment se passera la gestion des naissances? 
-open bar, on laisse faire au risque d'avoir des problèmes médicaux grave sur tous les enfants?
-on interdit les naissances et on tue les projets de civilisation multiplanetaires?
-on autorise quelques naissances archi surveillées par des scientifiques? ça revient à faire de l’expérimentation sur des enfants a naître.
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Cette discussion me paraît prématurée.
Aujourd'hui encore on ne connait que les effets à long terme de la gravité zéro et uniquement sur un organisme humain adulte, mais pas les effets à long terme d'une gravité partielle de 0,16 g (Lune) ou 0,38 g (Mars) sur un organisme humain adulte (et donc encore moins sur l'organisme d'un enfant).
La raison en est simple, il est impossible sur la Terre de simuler réellement et sur de longue durée des gravités inférieures à 1 g. On ne sait donc pas si la relation g -> santé est linéaire ou pas, c'est-à-dire si une petite perte de g est délétère ou s'il faut une grosse perte de g.
Certains pensent qu'une faible gravité permet d'éviter tous les dysfonctionnements organiques du 0 g, d'autres craignent que ces dysfonctionnements apparaissent dès 0,8 g et d'autres que la relation est linéaire... Impossible de trancher aujourd'hui et ce tant qu'il n'y aura pas d'avant-postes habités permanents sur la Lune et Mars.

À noter toutefois que l'organisme humain a su s'adapter en quelques millénaires aux pires conditions de températures, de pressions, d'hygrométries et de compositions de l'atmosphère sur la Terre, contrairement à beaucoup d'autres espèces animales.
Nous sommes l'espèce animale la plus invasive de la planète. ;)

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Après peut-être les insectes ! ;)

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Thierz a écrit:Après peut-être les insectes ! ;)
On ne peut pas comparer la famille (clade plus vaste) des insectes à  celle de l'espèce (clade plus restreint) humaine 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_phylog%C3%A9n%C3%A9tique

Sinon, on pourrait aussi faire des comparaisons avec les bactéries,etc. ;)
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Surt a écrit:Bonjour,

Je vais te faire part de mon sentiment : on ne peut pas se reproduire en dehors de la Terre. Pourquoi ? Parce que la vie est "apparue" il y a un peu plus de 4 Mds années et que nous en sommes les fruits d'une lente évolution qui s'est adaptée à son environnement. Lorsque tu analyses la succession de processus qui ont permis à la vie,  à un moment donné, d'émerger sur Terre  (rapport de masse Jupiter / Venus, migration planétaire '"grand tack", bombardement des comètes, angle du choc avec l'objet qui a permis à l'eau de remonter, tectonique des plaques, radioactivité, formation de la lune, etc), tu en arrives à la conclusion que nous sommes uniques. Que la vie telle que nous la connaissons ici est unique.

Bonjour

Je découvre ce sujet ... surprenant.
D'abord, je réponds au premier post : sans qu'on puisse aujourd'hui le prouver, il y a tout de même des connaissances générales en physique et en biologie qui suggèrent que la capacité à procréer sur la Lune et Mars ne devraient pas poser de problème. En physique, on sait que la pesanteur est une force dirigée vers le bas et que ce que ressent le corps humain, ce n'est pas la pesanteur, mais la réaction du sol qui empêche de tomber, ainsi que la réaction des organes placés en dessous des autres organes et qui empêchent ces derniers de descendre plus bas. C'est pour cela qu'en position allongée, on ressent beaucoup moins ces réactions. Surtout, il est évident que lorsqu'on change de position, debout, assis, couché sur le ventre, le côté ou le dos, les organes subissent les forces de réaction de manière différente. Autrement dit, entre celui qui reste debout 8 heures par jour et qui transporte du matériel, celui qui reste assis 8 heures par jour, ou celui qui reste couché une bonne partie du temps (ou nage en mer par exemple), il y a d'énormes différences au niveau de l'impact de réaction des organes vis-à-vis de la pesanteur et des éléments placés autour qui empêchent de tomber. On peut noter également qu'il y a des effets complémentaires liés aux forces inertielles : ceux qui conduisent des voitures en montagne subissent pendant le trajet les forces centrifuges dans les tournants et ceux qui font un footing régulier subissent des réactions du sol bien plus fortes que ceux qui restent simplement debout. On peut également citer la danse par exemple.Vous pourriez objecter que ces forces n'ont rien à voir avec la pesanteur .... et vous auriez tort. Einstein l'a postulé et c'est maintenant admis : il y a équivalence entre force pesante et force inertielle : on ne peut pas faire la différence entre une accélération due à la pesanteur et une accélération due à une autre force. Bref, il est légitime de parler des contributions des autres forces.
Maintenant, si on envisage des gens sur Mars, on aura les mêmes différences. Logiquement, du point de vue de l'impact sur les organes, il y a plus de différence sur Terre entre quelqu'un debout et quelqu'un couché qu'entre deux personnes sur Terre et sur Mars qui seraient debout ! Ce constat suggère donc que ça devrait bien se passer pour les Martiens. Sans doute ce raisonnement est-il un peu rapide avec de nombreuses approximations et hypothèses à vérifier, mais tout de même, disons qu'après une étude rapide de la question, on ne voit pas bien ce qui pourrait empêcher d'avoir des enfants sur la Lune ou Mars.
Argyre
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Il y aurait bien un dispositif qui pourrait nous en apprendre plus à moindre coût à ce sujet : par exemple, un habitat à la Bigelow relié par un long câble léger et solide (genre Mylar) au dernier étage vide du lanceur ayant servi à le mettre en orbite autour de la Terre, le tout étant mis en lente rotation. L'importance de la longueur du câble permettrait de minimiser les forces de Coriolis.

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