Mars se trouve dans l’écosphère ou zone habitable solaire et est considérée comme la plus proche planète pouvant abriter la vie, d’où son exploration.
Et Vénus ? A t-on oublié qu’elle se situe elle aussi, tout comme la Terre et Mars, dans cette zone ?
Quelle différence y a t-il entre ces deux planètes du point de vue de leur habitabilité ?
Mars :
Les dernières observations suggèrent que son écosystème a été favorable à l’éclosion de la vie durant le premier milliard d’années suivant sa formation.
Sur Terre, la vie serait apparue il y a environ 3.5-4 Mia d’années, c’est-à-dire 0.5- 1 Mia d’années après sa formation. En calquant ce processus sur Mars, on peut en déduire que la vie n’a eu que 0.5-1Mia d’années pour y prospérer et s’y adapter. C’est peu.
De nos jours une vie en surface est très improbable. Soit elle se trouve enfouie en profondeur soit elle a dû s’adapter d’une manière drastique. Un explorateur humain ou robot devra explorer les endroits les plus protégés de la planète pour éventuellement détecter des traces de vie: un travail long et coûteux.
Vénus :
Il apparait que l’écosystème de cette planète a été favorable à la vie pendant les 2 premiers Mia d’années suivant sa formation. En faisant le même raisonnement que pour Mars, la vie sur Vénus aurait donc eu environ 1 Mia d’années de plus pour y prospérer. Ce n’est pas suffisant pour évoluer en multicellularité mais néanmoins nettement plus que sur Mars.
De nos jours, la vie en surface y est quasi impossible. Par contre, dans l’atmosphère à 55 km d’altitude, règnent des conditions très clémentes pour soutenir une forme de vie. La pression atmosphérique avoisine les 0.5 Bar et la température y est d’environ 27°C. A cette altitude, l’atmosphère est composée d’acide sulfurique et d’un mélange d’acide chlorhydrique et d’eau dans une proportion de 75-25%. Certaines bactéries anaérobies terriennes pourraient y vivre sans problème et donc quid des bactéries autochtones ?
Sur Terre on a trouvé des bactéries vivant dans la stratosphère, dans des conditions bien plus difficile que dans l’atmosphère vénusienne !
En conclusion, je dirais qu’il ne faut pas négliger cette planète dans la quête de la vie extraterrestre. Il suffirait de filtrer l’atmosphère d’une manière passive pour détecter sa présence. Nous aurions ainsi une recherche sur la vie extraterrestre à moindre coût ! Un avantage supplémentaire réside dans le fait qu’atteindre Vénus nécessite une ∂v inférieure à celle nécessaire pour atteindre Mars.
PS : Gros bémol : malheureusement il est peut-être déjà trop tard car les sondes soviétiques ont éventuellement déjà contaminé l’atmosphère vénusienne et, qui sait, éliminé les bactéries autochtones!