Hélas, les grands programmes spatiaux Français (y compris militaires) ne sont plus que rarement purement Franco-Français comme du temps de De Gaulle et il faut bien faire en la matière avec les équilibres des participations Françaises dans les divers programmes. Une politique à long terme consistent à respecter ses engagements vis à vis de ses partenaires quelque soit les difficultés rencontrées sur les projets que l'on juge prioritaires. Même sans changer de gouvernement, la France a beaucoup de mal à respecter au-delà de 10 ans les engagements qu'elle prend au niveau international par absence de vision à long terme de la place qu'elle veut conserver dans ces grands programmes. Heureusement, l'Europe spatiale a pu continuer même sans grande volonté politique Française (on peut se demander ce que sont devenus les conclusions du rapport Revol pourtant si pertinentes).David L. a écrit:
Le problème qui fait que la thèse de Yoshio ne tient pas, c'est qu'en France, la majorité parlementaire et le président étaient les mêmes au moment du lancement du programme Hermès et au moment de son abandon !
Il y a eu bien eu une alternance politique en 1986, mais ensuite une autre en 1988. Ce n'est donc pas les alternances politiques en France qui ont causé la mort d'Hermès.
Mais l'Allemagne n'a rien changé de ses priorités spatiales durant cette période et a même renforcé sa contribution à Columbus (jusqu'à 45%) à cause de la diminution de la part Française. L'abandon d'Hermès en 1992 est une responsabilité partagée et non plus le fait d'un partenaire plutôt que d'un autre, aucun visionnaire alors ne s'étant posé la question de l'abandon des navettes américaines et de l'indépendance vis à vis de la Russie.David L. a écrit:
De l'autre coté du Rhin, c'est plus simple : Helmut Kohl a été le chancelier fédéral de 1982 à 1998 !
Donc, de nouveau, pas de changement de majorité parlementaire...
La réunification n'a pas infléchi la contribution de l'Allemagne aux projets ESAtiques (la décision d'abandonner les projets uniquement nationaux datait de 1976 et au contraire, la réunification l'a conduit à en reprendre quelques uns à partir de 1989). Elle a permis à l'Allemagne de diminuer ses budgets d'armement pour les recentrer sur les activités porteuses de paix au niveau international (en 2000, 85% du budget spatial Allemand était investi dans les programmes internationaux... et en France moins de 50%). En 2012, l'Allemagne est même devenu le premier contributeur au budget de l'Agence Européenne devant la France tout en ayant repris ses programmes militaires nationaux (e.g SARLupe, Georg...etc).David L. a écrit:
Mais pour Hermès, dont je regrette l'abandon, la réunification allemande était-elle un fait géopolitique dont on pouvait faire abstraction ?
Au fait, pour être objectif, la politique spatiale Européenne notamment en matière de vols habités ne se fait pas que grâce à la France et l'Allemagne, l'Italie n'a jamais démenti son soutien à ces programmes et même de plus petits contributeurs comme l'Espagne ou la Belgique font preuve d'une persévérance qui manque cruellement à nos décideurs hexagonaux.
Dernière édition par Kostya le Sam 18 Aoû 2018 - 15:56, édité 1 fois