[livre] Le destin cosmique de l'humanité

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Par Alain Dupas et Charles Chatelin.

Qui nous préoccupera tous suite à la fin du Soleil...

https://www.notre-planete.info/terre/fin_du_monde/mort_soleil.php

                                               

https://quebecloisirsnumerique.com/fr/products/le-destin-cosmique-de-l-humanite

L'hebdo politique "Valeurs actuelles" a quelques pages habituelles consacrées aux formes de littérature sérieuses : histoire, littérature. Rares sont les incursions en dehors de ces domaines. Il faut donc saluer la recension du "Destin cosmique de l'humanité" par Mikaël Fonton
sous le titre
                                                                         " Et tu quitteras la Terre mon fils !"...

Le futur de l'espèce humaine s'écrira-t-il dans l'espace ? Un essai érudit et prenant pose cette question vertigineuse et soutient que, si les obstacles sont énormes, l'histoire va dans le sens de cette nouvelle odyssée.

  Les dinosaures ont disparu parce qu'ils n'avaient pas inventé le voyage spatial. Lancé sous forme de boutade par l'astrobiologiste Carl Sagan, cette phrase, liant la survie d'une espèce à sa possibilité de quitter le sol de sa planète, est en réalité terriblement sérieuse. Le future de la Terre est en effet certain : dans quelques milliards d'années, elle n'existera plus. La cause n'en sera plus ni le changement climatique, ni une gigantesque météorite, ni même l'apocalypse nucléaire : ce sera le Soleil, notre bonne vieille étoile, aujourd'hui à la moitié de son existence et dont les couches externes sont destinées à engloutir lentement le cortège planétaire dont nous faisons partie. L'humanité est donc en sursis. Un sursis long, certes, mais un sursis quand même.
  Ce dont ont manqué les dinosaures, souligne Sagan, c'est une technologie adaptée à la situation. Cette technologie qui leur aurait permis d'éviter l'astéroïde, l'humanité en dispose aujourd'hui - ou à peu près. Elle périrait peut-être mais elle aurait à tout le moins essayé d'éviter l'impact. Il y a donc depuis le crétacé mais, malgré cela, nous sommes encore largement dépendants de ce qui se passe ou se passera sur notre sol natal. Douze hommes ont marché sur la Lune depuis Apollo 11. Plus de 200 personnes ont séjourné dans la Station spatiale internationale. Nos sondes ont survolé tout ce qui existe dans le système solaire. Nous posons des robots sur des comètes. Nos télescopes regardent de plus en plus loin dans l'Univers, mais nous sommes encore des Terriens.
  Et pourtant nous sommes des enfants du ciel ! " Tu es poussière et tu retourneras à la poussière ", est-il écrit dans la Genèse. On avait oublié de préciser qu'il s'agissait de poussières d'étoiles", avait commenté une lectrice dans une lettre à l'astrophysicien québécois Hubert Reeves, qui en a fait le titre de l'un de ses ouvrages. C'est ce qui s'est passé autour de ce Soleil qui a fait la Terre telle qu'elle est. C'est l'histoire chaotique de cette petite planète dans ses premiers âges (il y a quelque quatre milliards d'années) qui a permis à la vie d'apparaître à sa surface et à cette vie d'accoucher lentement de sa plus belle réalisation : l'homme.
  Le très grand intérêt de l'ouvrage d'Alain Dupas, spécialiste des stratégies spatiales, et de Charles Chatelin, qui fut trente ans durant notre collaborateur, est de montrer que la destinée spatiale de l'humanité ne s'appuie pas sur un trait caractéristique mais isolé de celle-ci, mais qu'elle s'enracine au cœur même de la pâte humaine. Tout semble avoir concouru à ce qu'un jour nous quittions la surface terrestre. D'abord pour y revenir très vite, plus tard pour un voyage sans retour. Dans des chapitres denses, qui satisferont le spécialiste sans égarer le profane, et aux titres tirés des grands classiques de la science-fiction ("La nuit des temps", "Terre et fondation", "Sculpteurs de ciel", etc.), les deux auteurs passent en revue les grands moments de cette aventure singulière.
  Les fondateurs tout d'abord, ceux qui ont tant scruté le ciel qu'ils en ont bouleversé leur époque : Kepler, Copernic, Galilée, Newton. Avec ces géants, l'humanité est déjà au bord du voyage spatial. Ils ont dans la tête toute la science nécessaire pour l'imaginer et pourtant ils ne le font pas - et ceci d'ailleurs, notent les auteurs, est assez fascinant.. Il faut attendre encore un peu, un autre moment, d'autres personnes. Ce sera en France, cette fois, et le fait d'esprits très différents : Jules Vernes, Camille Flammarion, l'abbé Moreux. L'époque est à la vulgarisation. Elle est aussi aux grand travaux, à la technique triomphante. après la science pure, place aux écrits de science-fiction. Ils nourriront une génération internationale de scientifiques et d'ingénieurs qui façonneront le futur. Le second étage de la fusée est en place.
  Le troisième est enfant du XXe siècle, en ses horreurs - ce qui, là aussi, interpelle. C'est au cœur du nazisme et du communisme que grandissent les pères des premières fusées.. C'est la guerre, chaude puis froide, qui sera la mère de la conquête spatiale. "Tout marche à merveille mais elles n'atterrissent pas sur la bonne planète" aurait dit l'ingénieur allemand Wernher von Braun en apprenant que les premières V2 s'étaient écrasées sur Londres. Viendront ensuite Spoutnik, Gagarine,Armstrong, la guerre des étoiles. De nouveau une épopée, théâtralisée par la NASA, qui vient féconder l'imagination des futurs pionniers.
  Ceux-ci se nomment aujourd'hui Jeff Bezos et Elon Musk. Ils sont scientifiques mais seulement de formation. Ils ne sont ni Einstein ni même Stephen Hawking. Ils sont enfants de la science-fiction et du rêve américain. Ils sont très riches, donc libérés des contraintes habituelles du spatial - les grandes agences, les Etats. Ils ont un pied dans le réel - un business plus que florissant (Amazon, tesla) - et la tête dans les étoiles. Bezos veut exploiter la Lune et les astéroïdes et créer des habitations permanentes dans l'espace proche. Musk voit plus loin : il veut coloniser Mars, répandre l'étincelle humaine sur une autre planète. l'expansion spatiale pourrait se faire sans eux. Il se peut aussi que l'on soit à un tournant et que leur force motrice soit, en réalité, indispensable. L'Histoire tranchera.
  Les questions restent légion. Qui seront ceux qui auront envie de partir ? Où iront-ils ? Et comment feront-ils ? les milliers de scientifiques, d'ingénieurs, de techniciens qui travaillent aujourd'hui dans le spatial ( au sens très large ) ne sont pas tous des voyageurs, de obsédés du temps long et des distances infinies. Ils travaillent cependant, vite et bien, à quantité de projets que l'on ne peut s'empêcher de trouver crédibles - et épatants. On peut ne pas se soucier d'aller soi-même sur Mars, on en reste pas moins concerné par ce que l'humanité fera de son futur. L'indifférence totale n'est, sur ce sujet, pas vraiment tenable. Après la lecture de l'ouvrage de Dupas et Chatelin, on ne sait pas encore si, comme ils le disent, "l'intelligence et le temps suffiront" pour quitter la Terre. On ne possède pas la réponse, mais on se pose un peu mieux la question.

Essai de réponse sur 276 pages pour la modique somme de 23,90€ :study:
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Ripley

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J'aurais tendance à parler de "destin comique" à force de tous vouloir ce qu'on a pas encore, va-t-on un jour changer de planète ?
katalpa
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