20/21 juillet 1969 : comment ont-ils vécu ce moment ? Témoignages recherchés !
Page 1 sur 1
Le jour du 50ème anniversaire de l'arrivée de l'homme sur la Lune approche.
Ce fil est ouvert à tous ceux, membres du Forum ou personnes qui le découvriraient, qui auraient envie de raconter comment le moment de l'arrivée des premiers hommes sur la Lune s'est glissé dans la vie de leurs parents, de leurs grands-parents, voire d'eux-mêmes, s'ils sont assez âgés pour cela.
Il s'agit simplement de recueillir ici des témoignages personnels sur la rencontre d'un événement ponctuel et d'une vie particulière, dans son quotidien estival, puisque beaucoup de gens étaient en vacances en ce bel été 1969 - il faisait très chaud en France.
Que faisaient-ils le soir du 20 juillet 1969, et le matin du 21 juillet 1969 même si cela n'a aucun rapport avec Apollo XI ? Quand et comment ont-ils appris l'incroyable nouvelle du premier pas sur la Lune ? Ont-ils été émus, indifférents, inquiets, critiques ? Comment l'ont-ils interprété, au regard du contexte de la politique mondiale de l'époque ? Qu'ont-ils entendu comme commentaires dans la cour de récréation ou dans les clubs de vacances, dans les dîners familiaux, dans les conversations avec leurs collègues et voisins ? Et avec le recul du temps, qu'ont-ils pensé de leur première réaction ?
Tout, à cet égard, est intéressant, même de rapporter que les personnes interrogées ne se souviennent de rien et qu'elles n'ont réfléchi à l'événement que plus tard.
Bien entendu, si quelqu'un retrouve dans son grenier le journal personnel d'un membre de sa famille, ce serait très intéressant de signaler ce qui était écrit par l'intéressé à la fin du mois de juillet 1969. Peut-être cela sera-t-il comme le journal de Louis XVI le 14 juillet 1789, où le monarque avait simplement écrit sous cette date : "rien", parce qu'il n'était pas allé à la chasse, activité qui comptait beaucoup pour lui.
Par ailleurs, pourraient être également données sur ce fil les références de ce que de grands auteurs sans lien avec le spatial ont pu écrire sur leur vécu de ces journées - ou pour les romanciers, ce qu'ils en font dire à leurs personnages. Les références pourraient être éclairées par un résumé de ces passages de livres, dans le respect des règles concernant les droits d'auteur, ou assorties de liens avec des contenus accessibles sur internet.
Pour les plus jeunes, cette écriture ou cette lecture pourra faire miroir avec la question : qu'est-ce que je ressentirai et qu'est-ce que je ferai (champagne, fête, méditation, pèlerinage en certains lieux, etc.) le jour où la première femme posera sa botte sur le sol lunaire, ou quand des équipages débarqueront pour la première fois sur le sol martien ?
Car n'en doutez pas, après cinquante ans d'attente, nous allons sortir du tunnel.
Ce fil est ouvert à tous ceux, membres du Forum ou personnes qui le découvriraient, qui auraient envie de raconter comment le moment de l'arrivée des premiers hommes sur la Lune s'est glissé dans la vie de leurs parents, de leurs grands-parents, voire d'eux-mêmes, s'ils sont assez âgés pour cela.
Il s'agit simplement de recueillir ici des témoignages personnels sur la rencontre d'un événement ponctuel et d'une vie particulière, dans son quotidien estival, puisque beaucoup de gens étaient en vacances en ce bel été 1969 - il faisait très chaud en France.
Que faisaient-ils le soir du 20 juillet 1969, et le matin du 21 juillet 1969 même si cela n'a aucun rapport avec Apollo XI ? Quand et comment ont-ils appris l'incroyable nouvelle du premier pas sur la Lune ? Ont-ils été émus, indifférents, inquiets, critiques ? Comment l'ont-ils interprété, au regard du contexte de la politique mondiale de l'époque ? Qu'ont-ils entendu comme commentaires dans la cour de récréation ou dans les clubs de vacances, dans les dîners familiaux, dans les conversations avec leurs collègues et voisins ? Et avec le recul du temps, qu'ont-ils pensé de leur première réaction ?
Tout, à cet égard, est intéressant, même de rapporter que les personnes interrogées ne se souviennent de rien et qu'elles n'ont réfléchi à l'événement que plus tard.
Bien entendu, si quelqu'un retrouve dans son grenier le journal personnel d'un membre de sa famille, ce serait très intéressant de signaler ce qui était écrit par l'intéressé à la fin du mois de juillet 1969. Peut-être cela sera-t-il comme le journal de Louis XVI le 14 juillet 1789, où le monarque avait simplement écrit sous cette date : "rien", parce qu'il n'était pas allé à la chasse, activité qui comptait beaucoup pour lui.
Par ailleurs, pourraient être également données sur ce fil les références de ce que de grands auteurs sans lien avec le spatial ont pu écrire sur leur vécu de ces journées - ou pour les romanciers, ce qu'ils en font dire à leurs personnages. Les références pourraient être éclairées par un résumé de ces passages de livres, dans le respect des règles concernant les droits d'auteur, ou assorties de liens avec des contenus accessibles sur internet.
Pour les plus jeunes, cette écriture ou cette lecture pourra faire miroir avec la question : qu'est-ce que je ressentirai et qu'est-ce que je ferai (champagne, fête, méditation, pèlerinage en certains lieux, etc.) le jour où la première femme posera sa botte sur le sol lunaire, ou quand des équipages débarqueront pour la première fois sur le sol martien ?
Car n'en doutez pas, après cinquante ans d'attente, nous allons sortir du tunnel.
Dernière édition par PierredeSedna le Sam 22 Juin 2019 - 18:48, édité 2 fois
PierredeSedna- Donateur
- Messages : 2490
Inscrit le : 24/08/2017
Age : 65
Localisation : Région Ile-de-France
Je suis devenu accro à ce programme spatial d'exception depuis Apollo 8 ( on peut dire que je suis entré dans l'église astronautique par la grande porte :hot: ) et ait continué à regarder les directs en intégrale jusqu'au retour d'Apollo 17 sur Terre. Ma mère m'a permis de veiller en pleine nuit pour admirer la plus célèbre EVA de l'histoire de l'astronautique :eeks: . Dans la foulée, je me suis précipité pour acheter un exemplaire du spécial Paris-Match. Puis à la rentrée scolaire ( classe de troisième ) de septembre, le prof a mis en débat le choix du décor d'un panneau de bois, sempiternellement décoré de "bécanes" ( mon collège était uniquement masculin ) : une moitié a (re)proposé les rituelles bécanes, une autre moitié n'avait pas d'idées bien arrêtées : j'ai été le seul a proposer de le décorer de photos d'une mission lunaire devenue récemment célèbre. Le prof a accepté sans difficulté. J'ai donc dû courir au siège de Paris-Match pour acheter un deuxième exemplaire. Disant ceci à un de mes collègues, il m'a rétorqué que j'aurais tout aussi bien pu m'acheter une paire de pâtisseries ( sur lesquelles je ne crache jamais dessus...). Sans doute, mais ce n'est pas comme ça que je fonctionne. A côté du volet réaliste, je me régalais de fiction télé aussi avec " les envahisseurs" dont un épisode voit David Vincent se mettre en travers de l'intrusion d'un envahisseur dans une mission Apollo lunaire. L 'épisode ayant été diffusé début 1967, on y voit deux plans de Saturn V : la SA 500-F inactive intercalés avec deux plans d'une Saturn I-B ( ça devait être l'AS-203 ). Mais ça se termine "bien" : la Saturn I-B explose alors que la tour de sauvetage aurait dû récupérer l'alien ce qui aurait bien emm... la NASA ! :megalol: Conclusion simple : je suis bien content d'avoir été ado en cette époque. :blbl:
Ripley- Messages : 1998
Inscrit le : 07/09/2006
Age : 69
Localisation : Paris
Bonsoir PierredeSedna.
A la question que tu poses il y a déjà eu des témoignages dans ce forum à l'adresse suivante:
https://www.forum-conquete-spatiale.fr/t7783-souvenirs-spatiaux-de-forumers#141833
Il y dix ans, notre ami Spaceman1969 avait fait appel aux souvenirs des forumeurs ayant vécu la fameuse nuit du 20 au 21 juillet 1969: j'ai donc témoigné et mon souvenir est toujours intact ainsi que ma passion pour l'exploration spatiale sous toutes ses formes.
De très nombreuses publications paraissent depuis plusieurs mois pour les 50 ans d'Apollo-11. Beaucoup de livres et de revues, avec hélas de nombreuses inexactitudes, de raccourcis ou d'erreurs pour certains. Malgré tout on en trouve de "très bons ou pas trop mal" comme:
- l'Aventure Apollo, par Charles Frankel;
- Apollo confidentiel, de Lukas Viglietti;
- Ils ont marché sur la Lune, de Philippe Henarejos;
- Apollo: l'histoire-les missions-les héros, par Olivier de Goursac;
- Spécial Hors Série de la revue "Air et Cosmos".
Je n'irais pas plus loin car la liste commence à être assez longue.
Bonne lecture.
KH210
A la question que tu poses il y a déjà eu des témoignages dans ce forum à l'adresse suivante:
https://www.forum-conquete-spatiale.fr/t7783-souvenirs-spatiaux-de-forumers#141833
Il y dix ans, notre ami Spaceman1969 avait fait appel aux souvenirs des forumeurs ayant vécu la fameuse nuit du 20 au 21 juillet 1969: j'ai donc témoigné et mon souvenir est toujours intact ainsi que ma passion pour l'exploration spatiale sous toutes ses formes.
De très nombreuses publications paraissent depuis plusieurs mois pour les 50 ans d'Apollo-11. Beaucoup de livres et de revues, avec hélas de nombreuses inexactitudes, de raccourcis ou d'erreurs pour certains. Malgré tout on en trouve de "très bons ou pas trop mal" comme:
- l'Aventure Apollo, par Charles Frankel;
- Apollo confidentiel, de Lukas Viglietti;
- Ils ont marché sur la Lune, de Philippe Henarejos;
- Apollo: l'histoire-les missions-les héros, par Olivier de Goursac;
- Spécial Hors Série de la revue "Air et Cosmos".
Je n'irais pas plus loin car la liste commence à être assez longue.
Bonne lecture.
KH210
Keyhole- Messages : 217
Inscrit le : 30/01/2009
Age : 79
Localisation : Région lyonnaise
Keyhole a écrit:Bonsoir PierredeSedna.
A la question que tu poses il y a déjà eu des témoignages dans ce forum à l'adresse suivante:
https://www.forum-conquete-spatiale.fr/t7783-souvenirs-spatiaux-de-forumers#141833
Merci beaucoup @Keyhole. Mais sur ce fil d'il y a dix ans, ton témoignage, fort intéressant, est le plus développé.
Keyhole s'exprimant il y a dix ans a écrit:Une seule chaîne de télévision (l’ORTF), quelques radios (Europe 1, France Inter, RTL et RMC) et la presse quotidienne (Le Monde, La Croix, Le Figaro, l’Humanité Le Progrès, etc..) et enfin les revues (Science et Vie, Sciences & Avenir, Aviation Magazine et enfin et surtout Air & Cosmos avec les fameux articles hebdomadaires d’Albert Ducrocq.
Actuellement lorsqu’un événement survient, l’information fait le tour de la planète dans les minutes qui suivent. Il est possible de suivre en direct une EVA d’astronaute dans la soute de la navette pour aller travailler sur le télescope Hubble.
En 1969 cela pouvait prendre parfois plusieurs heures avant que le détail de l’info ne nous parvienne. Certes, les astronautes d’Apollo-11 étaient visibles en direct, mais avec une mauvaise qualité d’image, une caméra statique montrant toujours le même paysage. Savez-vous que Houston demandait parfois aux astronautes de se placer dans le champ de la caméra. Et pour les commentaires des journalistes de l’ORTF, c’était pas toujours très brillant (Michel Anfrol, Claude Chapel, Jacques Sallebert si ma mémoire est bonne). Seul Europe n°1 avait su tirer son épingle du jeu en disant à ses auditeurs : ''Allumez votre téléviseur, baissez le son , et écoutez-nous sur Europe n°1''. Et l’on pouvait alors suivre l’événement en direct avec l’inimitable Albert Ducrocq, qui lui au moins connaissait bien son sujet. A tel point qu’il savait passionnés les auditeurs, quel que soit le sujet traité. Quelle connaissance! Quelle culture! Quel grand bonhomme!!!
J’ai donc assisté à l’aide de l’ORTF au décollage majestueux de la Saturn-5, puis avec Europe n°1 à l’atterrissage d’Apollo-11. Je me souviens du cri de joie tonitruant d’Albert Ducrocq à la radio : "L’homme a marché sur la Lune". J’ai veillé toute la soirée à l’écoute des infos en passant d’une radio à l’autre. A quelle heure les astronautes devaient marcher sur la Lune ? Il était question qu’ils se reposent pendant la nuit avant d’effectuer leur sortie. Puis l’heure de sortie a été avancé de 5h car dans l’excitation du moment, Armstrong et Aldrin étaient incapables de dormir, préférant poursuivre la mission. J’ai veillé toute la nuit avec le téléviseur et la radio allumés, baissant le son pour ne pas importuner toute ma famille qui dormait du sommeil du juste. Pendant toute ces attentes j’avais étalé sur la table du salon toute la documentation que j’avais et la consultait régulièrement pour m’imprégner de ce qui se passait, pour imaginer le déroulement des opérations : SV/HS La Lune, Air & Cosmos, Aviation Magazine, Interavia, les nombreux articles de presse et des posters, etc… Je n’avais pas de documentation anglaise à l’époque. Celle-ci est venu beaucoup plus tard avec les revues Space World, Aviation Week, les films en super 8 de Movie Newsreels, puis les presskits de toutes sortes commandés au GPO, etc, etc… Je suis resté jusqu’à l’annonce effective de la sortie qui a débuté peu avant 4h du matin. J’ai vu Armstrong, silhouette évanescente descendre les marches du Lunar Module, se positionner sur le patin du train d’atterrissage, décrivant verbalement la nature du sol, et de son pied gauche toucher le sol de la Lune. L’image était mauvaise, sautillante, floue, mais quelle spectacle celle-ci donnait. Le son n’était pas mieux, mais on arrivait plus ou moins à comprendre les mots du traducteur, pas ceux de l’astronaute. Par contre si la transmission télévisé n’était pas sensationnelle, le commentateur sur Europe n°1 était beaucoup plus explicite.
La sortie s’est déroulée pendant un peu plus de deux heures, se déroulant tel que vous pouvez la voir dans toutes les séquences vidéos que l’on peut trouver à foison sur internet. J’ai été témoin de cet événement et redécouvre toujours avec émotion ce spectacle vécu à 24 ans, ayant personnellement conscience de la portée historique de ce que je venais de vivre. Mais en ayant aussi un pincement au cœur quand à la suite qui en a été donné. L’exploration de la Lune par l’homme s’est arrêté avec Apollo-17, car aucune suite n’a été donné à cette époque à l’occupation de la Lune (base permanente), et à l’exploration de Mars. Il y avait de grands projets dans les cartons mais ceux-ci sont restés au vestiaire.
Après avoir revu une seconde diffusion vers 7h, abrégée celle-là. Je suis allé me coucher aux alentours de 9h30/10h, et je me suis relevé vers 15h pour assister à la suite. En effet, le décollage de la Lune était prévu pour 17h je crois, et pour rien au monde je ne voulais manquer une seule miette du spectacle. Pas d’image à la télévision, mais de très longues explications avec Albert Ducrocq sur la poursuite des opérations. Une attente encore dans l’espérance de la complète réussite de la montée, de la jonction et de l’amarrage. Mais tout le monde connaît ce scénario, et je pense qu’Apolloman saurait mieux nous en parler que moi. Trois jours d’attente enfin avant d’assister au retour triomphal sur le porte-avions Hornet. J’ai été scotché à la télévision et à mon poste radio toutes les fois que cela était possible.
Ton évocation d'Albert Ducrocq, en particulier, est émouvante. Comme d'autres ici, je l'ai un peu personnellement connu. Oui, c'était un grand personnage. Il a en particulier été mon professeur de "Technique et civilisation" à Sciences Po, et j'ai suivi ses conférences, lu ses livres et ses articles de 1970 à 2001. Je l'ai accompagné jusqu'à ses obsèques quand il a rejoint les étoiles. Il a structuré en partie ma manière d'aborder les questions spatiales ainsi que d'autres sujets.
Ci-dessous, la célèbre photo d'Albert Ducrocq conversant avec Youri Gagarine, la joie manifeste de cette rencontre symbolisant à mes yeux l'esprit de la conquête spatiale.
(S'il faut payer des droits à Air et Cosmos pour la rediffusion de cette photo, que Mustard me contacte, je le ferai).
Ce que tu dis sur les limites de la circulation de l'information à l'époque est important.
Mais je me permets d'insister auprès des contributeurs potentiels à ce fil : sur le fil de 2009, il n'y a, outre le tien que quatre ou cinq témoignages. Il faudrait en recueillir davantage !
On ne recherche pas des témoignages d'un type exceptionnel, mais celui de "Monsieur tout le monde", et si possible, précisément, de gens qui n'étaient pas du tout spécialistes en 1969.
Le but n’est pas d’apprendre de nouvelles choses sur l’événement lui-même (les livres, notamment ceux que tu cites, le font de manière précise), mais sur la façon dont les gens l’ont ressenti.
N'attendons pas 2029 ou 2039 ! Car sauf succès du programme d'immortalité de Google (mais on n'en entend plus parler) il est probable qu'il y aura de moins en moins de témoins...
PierredeSedna- Donateur
- Messages : 2490
Inscrit le : 24/08/2017
Age : 65
Localisation : Région Ile-de-France
D’accord ...mais c’est un peu facile....tu veux garder ça pour toi...pourtant on nous raconte que les premiers souvenirs sur le long terme peuvent se mettre en place dès trois ans et 9 = 3^2....mais peut-être, tu n’avez pas l’autorisation de passer une nuit blanche comme moi un peu plus âgé.Wakka a écrit:Si tu veux absolument un témoignage, voici le mien : j'avais 9 ans et je ne m'en souviens absolument pas... :D
En tout cas, j’ai vécu ce premier pas de l’Homme sur la Lune 🌔 comme un rêve...et parfois je me demandais si j’étais bien éveillé ou si c’était lors d’une phase de sommeil 😴 paradoxal ;)
Giwa- Donateur
- Messages : 12831
Inscrit le : 15/04/2006
Age : 81
Localisation : Draguignan
Intéressant comme témoignage ....ce n’est pas ironique, car cela met en évidence que quelque soit l’importance d’un événement historique, cela dépend aussi du statut des témoins.Wakka a écrit:J'ai de vagues souvenirs des premiers pas, flous et en N&B (comme tout le monde) mais pas en direct, c'est sûr. Le lendemain, peut-être...
En tout cas en ce qui me concerne je peux témoigner de deux événements historiques pour l’astronautique : le premier Spoutnik et Apollo 11.
Pour le premier événement j’avais 14 ans et je rêvais d’un monde futur où les voyages spatiaux existeraient...mais cela me semblait survenir que dans un futur très éloigné...alors quel choc ce fut ce vendredi 4 octobre 1957 au matin, d’entendre à la 📻. le premier Bip Bip provenant de l’Espace ....avant de devoir partir en classe . On fut pris à froid 🥶 sans préparation (il est vrai que c’était la guerre froide )...Quelle surprise, ce qui ne fut pas le cas d’Apollo 11.
Pour Apollo 11, on y était préparé et on savait déjà que c’était du domaine du possible avec les vols précédents à part le côté extraordinairement symbolique de poser le premier pas d’un humain sur la Lune.
En tout cas j’ai vécu cet événement devant mon poste de télé 📺 en noir et blanc en passant une nuit blanche .... avant de me rendre à mon travail .
Pour Mars, je ne peux qu’imaginer...sauf si Elon Musk et son équipe de SpaceX se dépêchent encore un peu plus ...mais j’anticipe qu’avec un voyage de plusieurs mois , cela sera plus progressif...même si le premier pas d’un humain...sera encore plus hautement symbolique comme l’avènement d’une société humaine multiplanétaire !
Giwa- Donateur
- Messages : 12831
Inscrit le : 15/04/2006
Age : 81
Localisation : Draguignan
Je n'étais pas né lors du lancement du Spoutnik, mais j'avais dix ans au moment d'Apollo XI. Effectivement, comme le dit @Giwa, les deux événements diffèrent par le caractère soudain du premier, qui a pris tout le monde à froid, et la programmation publique, annoncée longtemps à l'avance, du second.
De surcroît, tout au long des années 1960, l'opinion a été témoin de la mobilisation industrielle croissante des deux superpuissances pour arriver à poser un homme sur la Lune et pour le ramener vivant sur Terre. L'on pouvait ainsi présumer que si l'une de ces superpuissances échouait, l'autre y parviendrait. Et c'est bien ce qu'il s'est passé.
Mais il y avait quand même des sceptiques. Dans ma famille, qui ne comptait pas de spécialistes du sujet, les opinions étaient partagées. Mes grands-parents pensaient que cela allait se faire, que "c'était le progrès". De vieilles cousines, qui habitaient à la campagnes, étaient inquiètes : "pourquoi aller déranger cet astre tranquille ?" disaient-elles ? C'est quelque chose que l'on a oublié : à cette époque, pour certains, aller sur la Lune, c'était apporter un trouble à l'ordre du monde, et peut-être conduire celui-ci à sa perte.
Les gens avaient vu les photos prise par les sondes automatiques et constataient qu'il n'y avait pas d'habitants sur la Lune, mais certains restaient méfiants, et craignaient néanmoins des représailles terribles. Ma mère m'avait dit qu'elle avait lu dans un hebdomadaire féminin l'hypothèse d'une journaliste selon laquelle il pourrait y avoir des "pierres pensantes" sur la Lune, et que celles-ci pourraient être extrêmement contrariées de cette incursion humaine.
En tout cas, plusieurs personnes de ma famille pensaient que le débarquement sur la Lune était trop transgressif par rapport à une certaine idée de la normalité pour réussir à la première tentative. "Il y aura des morts" entendais-je à chaque repas de famille où la question était abordée.
Le 20 juillet 1969, je séjournais avec ma famille dans une station balnéaire de Vendée. Dans le petit meublé en location que nous occupions, nous n'avions ni la télévision, ni même la radio. Mon père achetait le journal chaque jour, mais il y avait à cette époque dans ma famille une règle curieuse, "les enfants ne doivent pas lire le journal" (probablement à cause des faits divers, ou pour tenir les enfants à l'écart des débats politiques dans une société qui avait connu l'occupation par les Allemands vingt-cinq ans plus tôt…). Heureusement mon père me tenait informé.
Par conséquent, je savais parfaitement le 20 juillet que la tentative aurait lieu dans la nuit. Mais il se trouve que mes parents m'ont emmené le soir au cinéma pour voir un film comique dont Louis de Funès était le principal acteur. Momentanément, dans ce contexte de divertissement, j'ai oublié Apollo XI. Mais lorsque je suis ressorti à la nuit tombée, je me suis brutalement souvenu de l'événement en préparation. Le ciel de Vendée était clair et à défaut de pouvoir suivre le déroulement des opérations à la télévision, j'ai observé la Lune, en me disant que pour la première fois, des humains dont je faisais partie regardaient une Lune où s'apprêtaient à débarquer d'autres humains.
Désolé pour les fautes d'orthographe, j'avais dix ans et je tenais ce journal quotidien à l'insu des adultes.
L'arrivée de l'homme sur la Lune m'a donc causé une vive émotion, d'abord une sorte d'allégresse, et ensuite, un quart d'heure plus tard, une angoisse compte tenu des croyances populaires de cette époque sur les risques de cette arrivée de l'homme sur la Lune.
J'ai passé une assez mauvaise nuit, mais j'ai été complètement rassuré au réveil car mon père qui était allé acheter des croissants avait acheté le Figaro et m'a dit "ils l'ont fait". Comme je n'arrivais pas complètement à le croire, mon père m'a autorisé à titre exceptionnel à lire le Figaro moi-même. Je restais néanmoins inquiet, et sur une autre page de mon journal personnel, au soir du 21 juillet, je parle d'Armstrong, Aldrin et Collins, en les citant par leur nom et en ajoutant ce commentaire dans une note de bas de page : "reviendront-ils vivants ?"
Après le retour d'Apollo XI sur terre, et la rentrée des classes en septembre (je rentrais en classe de 6ème) j'ai décidé de m'informer sur la conquête spatiale par tous les moyens. Pour les missions Apollo XII et Apollo XIII, j'ai pu écouter Albert Ducrocq sur Europe 1. Par ailleurs, j'ai pris l'habitude de m'installer devant le kiosque à journaux de mon quartier parisien et de lire le Figaro (où écrivait Albert Ducrocq) debout dans la rue. La marchande de journaux ayant fini par repérer mon manège m'a dit "faut pas te gêner !" et m'a fait partir, mais j'ai passé un accord avec un camarade de classe : il me donnait l'argent pour acheter le Figaro, je découpais les articles d'Albert Ducrocq, et je lui rendais le reste du journal qu'il transmettait ensuite à ses parents.
Mes parents n'ayant pas eu la télévision avant 1971, j'ai suivi le retour d'Apollo XIII avec une paire de jumelles en regardant l'écran de télévision de la voisine d'en face, qui était très âgée et n'a jamais protesté. Je n'oublierai jamais le soulagement quand je vis l'image de la capsule se balançant sous ses parachutes au-dessus de l'océan.
J'ai suivi la mission Apollo XV l'été en Autriche, en lisant des journaux en langue allemande. Pour Apollo XVI et Apollo XVII, j'ai pu enfin voir des retransmissions en direct grâce au téléviseur - en couleur ! - que venaient d'acheter mes parents.
Voilà mon témoignage, j'espère que d'autres d'entre vous donneront le leur, ou solliciteront les personnes âgées de leur entourage pour les faire parler de cet événement hors norme de l'histoire humaine.
De surcroît, tout au long des années 1960, l'opinion a été témoin de la mobilisation industrielle croissante des deux superpuissances pour arriver à poser un homme sur la Lune et pour le ramener vivant sur Terre. L'on pouvait ainsi présumer que si l'une de ces superpuissances échouait, l'autre y parviendrait. Et c'est bien ce qu'il s'est passé.
Mais il y avait quand même des sceptiques. Dans ma famille, qui ne comptait pas de spécialistes du sujet, les opinions étaient partagées. Mes grands-parents pensaient que cela allait se faire, que "c'était le progrès". De vieilles cousines, qui habitaient à la campagnes, étaient inquiètes : "pourquoi aller déranger cet astre tranquille ?" disaient-elles ? C'est quelque chose que l'on a oublié : à cette époque, pour certains, aller sur la Lune, c'était apporter un trouble à l'ordre du monde, et peut-être conduire celui-ci à sa perte.
Les gens avaient vu les photos prise par les sondes automatiques et constataient qu'il n'y avait pas d'habitants sur la Lune, mais certains restaient méfiants, et craignaient néanmoins des représailles terribles. Ma mère m'avait dit qu'elle avait lu dans un hebdomadaire féminin l'hypothèse d'une journaliste selon laquelle il pourrait y avoir des "pierres pensantes" sur la Lune, et que celles-ci pourraient être extrêmement contrariées de cette incursion humaine.
En tout cas, plusieurs personnes de ma famille pensaient que le débarquement sur la Lune était trop transgressif par rapport à une certaine idée de la normalité pour réussir à la première tentative. "Il y aura des morts" entendais-je à chaque repas de famille où la question était abordée.
Le 20 juillet 1969, je séjournais avec ma famille dans une station balnéaire de Vendée. Dans le petit meublé en location que nous occupions, nous n'avions ni la télévision, ni même la radio. Mon père achetait le journal chaque jour, mais il y avait à cette époque dans ma famille une règle curieuse, "les enfants ne doivent pas lire le journal" (probablement à cause des faits divers, ou pour tenir les enfants à l'écart des débats politiques dans une société qui avait connu l'occupation par les Allemands vingt-cinq ans plus tôt…). Heureusement mon père me tenait informé.
Par conséquent, je savais parfaitement le 20 juillet que la tentative aurait lieu dans la nuit. Mais il se trouve que mes parents m'ont emmené le soir au cinéma pour voir un film comique dont Louis de Funès était le principal acteur. Momentanément, dans ce contexte de divertissement, j'ai oublié Apollo XI. Mais lorsque je suis ressorti à la nuit tombée, je me suis brutalement souvenu de l'événement en préparation. Le ciel de Vendée était clair et à défaut de pouvoir suivre le déroulement des opérations à la télévision, j'ai observé la Lune, en me disant que pour la première fois, des humains dont je faisais partie regardaient une Lune où s'apprêtaient à débarquer d'autres humains.
Désolé pour les fautes d'orthographe, j'avais dix ans et je tenais ce journal quotidien à l'insu des adultes.
L'arrivée de l'homme sur la Lune m'a donc causé une vive émotion, d'abord une sorte d'allégresse, et ensuite, un quart d'heure plus tard, une angoisse compte tenu des croyances populaires de cette époque sur les risques de cette arrivée de l'homme sur la Lune.
J'ai passé une assez mauvaise nuit, mais j'ai été complètement rassuré au réveil car mon père qui était allé acheter des croissants avait acheté le Figaro et m'a dit "ils l'ont fait". Comme je n'arrivais pas complètement à le croire, mon père m'a autorisé à titre exceptionnel à lire le Figaro moi-même. Je restais néanmoins inquiet, et sur une autre page de mon journal personnel, au soir du 21 juillet, je parle d'Armstrong, Aldrin et Collins, en les citant par leur nom et en ajoutant ce commentaire dans une note de bas de page : "reviendront-ils vivants ?"
Après le retour d'Apollo XI sur terre, et la rentrée des classes en septembre (je rentrais en classe de 6ème) j'ai décidé de m'informer sur la conquête spatiale par tous les moyens. Pour les missions Apollo XII et Apollo XIII, j'ai pu écouter Albert Ducrocq sur Europe 1. Par ailleurs, j'ai pris l'habitude de m'installer devant le kiosque à journaux de mon quartier parisien et de lire le Figaro (où écrivait Albert Ducrocq) debout dans la rue. La marchande de journaux ayant fini par repérer mon manège m'a dit "faut pas te gêner !" et m'a fait partir, mais j'ai passé un accord avec un camarade de classe : il me donnait l'argent pour acheter le Figaro, je découpais les articles d'Albert Ducrocq, et je lui rendais le reste du journal qu'il transmettait ensuite à ses parents.
Mes parents n'ayant pas eu la télévision avant 1971, j'ai suivi le retour d'Apollo XIII avec une paire de jumelles en regardant l'écran de télévision de la voisine d'en face, qui était très âgée et n'a jamais protesté. Je n'oublierai jamais le soulagement quand je vis l'image de la capsule se balançant sous ses parachutes au-dessus de l'océan.
J'ai suivi la mission Apollo XV l'été en Autriche, en lisant des journaux en langue allemande. Pour Apollo XVI et Apollo XVII, j'ai pu enfin voir des retransmissions en direct grâce au téléviseur - en couleur ! - que venaient d'acheter mes parents.
Voilà mon témoignage, j'espère que d'autres d'entre vous donneront le leur, ou solliciteront les personnes âgées de leur entourage pour les faire parler de cet événement hors norme de l'histoire humaine.
PierredeSedna- Donateur
- Messages : 2490
Inscrit le : 24/08/2017
Age : 65
Localisation : Région Ile-de-France
👍 Ce témoignage de PierredeSedna qui était déjà visionnaire avec ce cahier 📒 intime d’écolier qu’il posterait ensuite sur FCS :)xx
Je remarque en particulier que ses grands-parents croyaient au progrès comme Auguste Comte , philosophe du Positivisme... et que dans les générations suivantes, on retrouverait des personnes plus chargées de Négativisme....Mais c’est l’Histoire qui n’est pas un long fleuve tranquille ...;)
Enfin du Positivisme, il reste la devise du Brésil 🇧🇷 « ordem e progresso »
Je remarque en particulier que ses grands-parents croyaient au progrès comme Auguste Comte , philosophe du Positivisme... et que dans les générations suivantes, on retrouverait des personnes plus chargées de Négativisme....Mais c’est l’Histoire qui n’est pas un long fleuve tranquille ...;)
Enfin du Positivisme, il reste la devise du Brésil 🇧🇷 « ordem e progresso »
Dernière édition par Giwa le Dim 23 Juin 2019 - 16:05, édité 2 fois
Giwa- Donateur
- Messages : 12831
Inscrit le : 15/04/2006
Age : 81
Localisation : Draguignan
@PierredeSedna. Alors là !!! Ressortir un carnet intime, où enfant, vous décriviez votre perception de la mission APOLLO... Respect :ven:
Hadéen- Donateur
- Messages : 2441
Inscrit le : 03/09/2016
Age : 24
Localisation : Terra
Comme Giwa et pour le même motif j'ai été pris à froid par Spoutnik-1. Il nous est tombé dessus sans crier gare. J'étais déjà passionné d'aérospatial, mais ça, les bip bip quel choc. Comme Giwa, Apollo on a vu venir le programme bien diffusé dans les média cela nous tenait en haleine et aussi comme Giwa, quoique déjà pilote militaire j'ai passé une nuit blanche dans le mess devant le coin TV sans voir beaucoup de spectateurs. De temps en temps quelqu'un venait voir, demandait où cela en était promettait de revenir au moment fatidique et puis plus rien. Je crois que nous étions guère plus de deux ou trois à assister avec l'image médiocre que vous connaissez au premier pas, et autant vous dire que j'étais ému, transporté par l'événement. J'avais ressenti une émotion du même genre avec le vol de Gagarine lui aussi pressenti mais de moins loin qu'Apollo ce fut aussi une grosse émotion. Voilà trois événements qui m'ont remué. Aussi je partage avec vous le plaisir de voir la page que nous donne à lire de PierredeSedna. Oui comme Giwa (nous qui partageons un même age) je doute de ma présence pour le premier vol martien mais je prédis à mes plus jeunes collègues une immense émotion qui marquera votre vie car cet événement marquera à n'en pas douter l'histoire humaine. Les conséquences de ce vol fera les choux gras de nos anthropologues. :)xx
Née 9 ans trop tard, comme Thomas Pesquet. C'est dans ces moments-là que je regrette de ne pas être née + tôt, rien que pour voir ça !!! Espérons que je verrai l'homme marcher à nouveau sur la Lune... Voire sur Mars !!!
Ce samedi soir, vingt minutes d'émission de France 2, sur le même sujet, avec les témoignages d'un écrivain, Bernard Werber, d'un musicien, Jean-Michel Jarre, d'une astronaute, Claudie Haigneré, d'un explorateur, Bertrand Piccard...
Claudie Haigneré : " et moi je l'ai vécu comme une communion de l'ensemble des citoyens de la planète Terre ".
Jean-Michel Jarre : " pour la première fois on a eu la sensation d'être une seule et même communauté ".
Bernard Werber : " Pour un enfant, voir ça, ça voulait dire : tout est possible ! ".
Claudie Haigneré : "C'est ça qui a déclenché dans ma tête d'enfant une transformation ; se dire que ce que l'on pense inatteignable, et bien parfois, ça arrive ! ".
Ces phrases résument très bien à mon sens la portée tonique de l'événement, son impact dans la durée. Les Trente Glorieuses ont pris fin, mais nous avons supporté des décennies de crises et d'interrogations, et nous continuerons à résister aux aléas de l'histoire humaine, en nous appuyant sur le souvenir puissant de cet exploit.
Et de ceux qui vont maintenant suivre et dont l'impact civilisationnel sera sans doute tout aussi fort !
L'émission se prolonge par la présentation du projet français Sanctuary, qui a pour objet d'envoyer sur la Lune, à brève échéance (l'année prochaine ?), un condensé des connaissances de notre civilisation, du génome humain à la faune et la flore en passant par des dessins d’enfants, gravés sur des petits disques présumés indestructibles. L'atterrisseur se posera à proximité du site où se déroula en 1972 la mission Apollo XVII.
https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/20h30-le-samedi/20h30-le-samedi-du-samedi-29-juin-2019_3489447.html
.
Claudie Haigneré : " et moi je l'ai vécu comme une communion de l'ensemble des citoyens de la planète Terre ".
Jean-Michel Jarre : " pour la première fois on a eu la sensation d'être une seule et même communauté ".
Bernard Werber : " Pour un enfant, voir ça, ça voulait dire : tout est possible ! ".
Claudie Haigneré : "C'est ça qui a déclenché dans ma tête d'enfant une transformation ; se dire que ce que l'on pense inatteignable, et bien parfois, ça arrive ! ".
Ces phrases résument très bien à mon sens la portée tonique de l'événement, son impact dans la durée. Les Trente Glorieuses ont pris fin, mais nous avons supporté des décennies de crises et d'interrogations, et nous continuerons à résister aux aléas de l'histoire humaine, en nous appuyant sur le souvenir puissant de cet exploit.
Et de ceux qui vont maintenant suivre et dont l'impact civilisationnel sera sans doute tout aussi fort !
L'émission se prolonge par la présentation du projet français Sanctuary, qui a pour objet d'envoyer sur la Lune, à brève échéance (l'année prochaine ?), un condensé des connaissances de notre civilisation, du génome humain à la faune et la flore en passant par des dessins d’enfants, gravés sur des petits disques présumés indestructibles. L'atterrisseur se posera à proximité du site où se déroula en 1972 la mission Apollo XVII.
https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/20h30-le-samedi/20h30-le-samedi-du-samedi-29-juin-2019_3489447.html
.
PierredeSedna- Donateur
- Messages : 2490
Inscrit le : 24/08/2017
Age : 65
Localisation : Région Ile-de-France
En dehors des naissances post-juillet 1969, on peut dire qu'à un titre ou à un autre on a été touché par l'arrivée des premiers hommes sur la Lune. Pourtant en 1968 un équipage humain avait déjà fait le voyage à la Lune et en était revenu vivant, sans oublier le premier voyage d'animaux comme sur Zond-5 récupérés vivants sur Terre à la même époque ; nous savions que c'était le moment. Nos réactions ont marqué l'événement à l'aune de notre statut : enfants, adolescents, jeunes adultes, hommes, femmes, niveaux supérieurs, niveaux primaires, etc. Bref nous avons tous qq chose à dire de cette aventure : l'Homme sur la Lune. :ven:
PierredeSedna a écrit:
L'émission se prolonge par la présentation du projet français Sanctuary, qui a pour objet d'envoyer sur la Lune, à brève échéance (l'année prochaine ?), un condensé des connaissances de notre civilisation, du génome humain à la faune et la flore en passant par des dessins d’enfants, gravés sur des petits disques présumés indestructibles. L'atterrisseur se posera à proximité du site où se déroula en 1972 la mission Apollo XVII.
https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/20h30-le-samedi/20h30-le-samedi-du-samedi-29-juin-2019_3489447.html
.
Le site ici http://www.sanctuaryproject.eu/
Bonjour,
Nous étions en vacances en Bretagne et sans TV. Mais nous en avons beaucoup parlé le lendemain avec les copines ! Ma grand'mère a acheté Paris Match ... perdu depuis :oops:
Le vol Apollo 11 est resté gravé dans ma mémoire. J’avais 13 ans et j’étais en vacances dans un camping de l’île d’Oléron avec la famille et des amis tout le mois de juillet. Nous n’avions hélas pas de télé à disposition mais on pouvait suivre les évènements grâce à la presse et surtout en direct grâce à la radio, sur des petits transistors à piles.
On sentait que la tension montait les jours précédents le décollage avec de plus en plus de reportages consacrés aux astronautes, leurs familles et les derniers préparatifs du vol. Il y avait eu aussi la crainte d’un report car quelques jours avant le décollage le petit singe Bonny était mort subitement à son retour de l’espace sans trop d’explications…
Enfin le 16 juillet c’est le décollage de la Saturn V, à 14h32 heure française, suivi sur France-Inter en « ondes moyennes » (car la réception des autres radios, RTL, Europe 1, en « longues ondes » était alors assez difficile dans l’ouest). Je griffonnais fébrilement les premières notes sous un soleil de plomb. France-Soir avait publié un album spécial « 4 Pas sur la Lune » , sorte de « presskit » de la mission pour suivre toute la progression du vol. Chaque jour plusieurs pages du journal y étaient consacrées et reprenaient les étapes du vol en s’y référant avec une numérotation L1, L2, L3 etc…jusqu’à l’amerrissage.
France-Soir avait aussi publié une pleine page couleur du portrait de N. Armstrong, ce qui devait être une première à l’époque. Cette image est longtemps restée affichée comme poster ! Il y avait aussi le n° spécial « LUNE » de Science & Vie » que beaucoup de personnes avaient sous la main. A l’intérieur je me souviens d’un grand poster qui présentait l’écorché très détaillé de la Saturn V…. un must !
Je me souviens également des reportages sur l’inquiétude suscitée par le lancement de la sonde russe Luna 15. Allait elle interférer avec Apollo en route vers la Lune ? ramener des échantillons avant les astronautes ? le suspens était total.
Dans la soirée du 20 juillet, alors qu’on voyait la Lune dans le ciel et qu’on ne pouvait s’empêcher de penser aux hommes qui allaient y débarquer, c’est le suspens de l’alunissage, tous rassemblés dehors autour du transistor qui diffuse les commentaires des reporters à Houston, sur fond de brouhaha et de dialogues des astronautes plus ou moins traduits en simultanée. Ce sont les derniers mètres … (on ne connaitra que plus tard les problèmes rencontrés avec le déclenchement des alarmes du LM, ces infos ayant échappé aux commentateurs) et enfin alunissage confirmé ! C’est un ouf de soulagement.
Ensuite j’ai le souvenir d’une certaine confusion quant à l’heure de la sortie sur la Lune. Elle serait avancée par rapport au planning initial… mais rien ne se passe et vers minuit, il faut aller se coucher !
Dès le lendemain matin, j’allume la radio : tout s’est bien passé mais c’est déjà fini ! Il me faudra attendre la fin du mois pour voir enfin à la télévision les images de la sortie d’Armstrong et Aldrin. Et puis il y aura les photos tant attendues sur papier glacé du Paris Match du 16 août 1969 acheté dès sa parution !
Je me rappelle aussi très bien ce jour-là en fin d’après-midi le suspens du décollage du LM. Que se passerait-il si le moteur ne fonctionnait pas ? Les commentateurs reparlent (comme lors d’Apollo 8) de pilules de cyanure que les astronautes avaleraient au cas où… Mais le décollage puis le rendez-vous avec Collins sont parfaits.
Les titres dans les journaux des jours suivants sont énormes et tous consacrent plusieurs pages à détailler les activités des 2 astronautes sur la Lune et publient des extraits du dialogue « Terre-Lune ».
Le sentiment qui prévalait alors était que l’humanité venait de changer d’ère et que plus rien ne serait désormais comme avant. On comparait l’évènement à la première fois qu’un organisme vivant était sorti de la mer pour s’adapter à la vie terrestre. Il y avait aussi pour la première fois la notion d’un évènement qui avait été suivi et vécu simultanément par toute l’humanité et que cela aurait désormais un impact fort sur la conscience humaine…
On sentait que la tension montait les jours précédents le décollage avec de plus en plus de reportages consacrés aux astronautes, leurs familles et les derniers préparatifs du vol. Il y avait eu aussi la crainte d’un report car quelques jours avant le décollage le petit singe Bonny était mort subitement à son retour de l’espace sans trop d’explications…
Enfin le 16 juillet c’est le décollage de la Saturn V, à 14h32 heure française, suivi sur France-Inter en « ondes moyennes » (car la réception des autres radios, RTL, Europe 1, en « longues ondes » était alors assez difficile dans l’ouest). Je griffonnais fébrilement les premières notes sous un soleil de plomb. France-Soir avait publié un album spécial « 4 Pas sur la Lune » , sorte de « presskit » de la mission pour suivre toute la progression du vol. Chaque jour plusieurs pages du journal y étaient consacrées et reprenaient les étapes du vol en s’y référant avec une numérotation L1, L2, L3 etc…jusqu’à l’amerrissage.
France-Soir avait aussi publié une pleine page couleur du portrait de N. Armstrong, ce qui devait être une première à l’époque. Cette image est longtemps restée affichée comme poster ! Il y avait aussi le n° spécial « LUNE » de Science & Vie » que beaucoup de personnes avaient sous la main. A l’intérieur je me souviens d’un grand poster qui présentait l’écorché très détaillé de la Saturn V…. un must !
Je me souviens également des reportages sur l’inquiétude suscitée par le lancement de la sonde russe Luna 15. Allait elle interférer avec Apollo en route vers la Lune ? ramener des échantillons avant les astronautes ? le suspens était total.
Dans la soirée du 20 juillet, alors qu’on voyait la Lune dans le ciel et qu’on ne pouvait s’empêcher de penser aux hommes qui allaient y débarquer, c’est le suspens de l’alunissage, tous rassemblés dehors autour du transistor qui diffuse les commentaires des reporters à Houston, sur fond de brouhaha et de dialogues des astronautes plus ou moins traduits en simultanée. Ce sont les derniers mètres … (on ne connaitra que plus tard les problèmes rencontrés avec le déclenchement des alarmes du LM, ces infos ayant échappé aux commentateurs) et enfin alunissage confirmé ! C’est un ouf de soulagement.
Ensuite j’ai le souvenir d’une certaine confusion quant à l’heure de la sortie sur la Lune. Elle serait avancée par rapport au planning initial… mais rien ne se passe et vers minuit, il faut aller se coucher !
Dès le lendemain matin, j’allume la radio : tout s’est bien passé mais c’est déjà fini ! Il me faudra attendre la fin du mois pour voir enfin à la télévision les images de la sortie d’Armstrong et Aldrin. Et puis il y aura les photos tant attendues sur papier glacé du Paris Match du 16 août 1969 acheté dès sa parution !
Je me rappelle aussi très bien ce jour-là en fin d’après-midi le suspens du décollage du LM. Que se passerait-il si le moteur ne fonctionnait pas ? Les commentateurs reparlent (comme lors d’Apollo 8) de pilules de cyanure que les astronautes avaleraient au cas où… Mais le décollage puis le rendez-vous avec Collins sont parfaits.
Les titres dans les journaux des jours suivants sont énormes et tous consacrent plusieurs pages à détailler les activités des 2 astronautes sur la Lune et publient des extraits du dialogue « Terre-Lune ».
Le sentiment qui prévalait alors était que l’humanité venait de changer d’ère et que plus rien ne serait désormais comme avant. On comparait l’évènement à la première fois qu’un organisme vivant était sorti de la mer pour s’adapter à la vie terrestre. Il y avait aussi pour la première fois la notion d’un évènement qui avait été suivi et vécu simultanément par toute l’humanité et que cela aurait désormais un impact fort sur la conscience humaine…
MRS- Messages : 524
Inscrit le : 18/02/2017
Age : 68
Localisation : PARIS
Sujets similaires
» [Livre] 50ème Anniversaire Premier Homme Sur la Lune - 21 Juillet 1969 - 21 Juillet 2019
» MSL : comment avez-vous vécu l'atterrissage ?
» Air & cosmos du 26 juillet 1969
» que faissiez vous dans la nuit du 20 au 21 Juillet 1969?
» 20 juillet 1969 - Hommage à JFK
» MSL : comment avez-vous vécu l'atterrissage ?
» Air & cosmos du 26 juillet 1969
» que faissiez vous dans la nuit du 20 au 21 Juillet 1969?
» 20 juillet 1969 - Hommage à JFK
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum