Re: Bill Gerstenmaier remplacé

**Surt** Messages : 585 Inscrit le : 07/02/2018

Le premier mandat de Trump s'achève avec quelques échecs : le "mur", les négociations avec Kim Jong Un, le commerce avec la Chine. A un an des élections, Trump n'a pas d'autres choix que de tout verrouiller pour occuper les scènes nationales et internationales et faire diversion pour ressouder son électorat.
Donc des annonces loufoques du genre "Lune 2024", il devrait y en avoir d'autres d'ici octobre 2020.
En fait c'est une impasse : si Trump est réélu, la même farce va continuer, si les démocrates l'emportent, le programme lunaire s'éteint.
6 à 8 mds de $ en plus de son budget annuel actuel, voilà ce qui est nécessaire à la NASA si elle souhaite (avec une bonne dose de chance) poser des astronautes sur la Lune durant la prochaine décennie.
https://arstechnica.com/science/2019/07/heres-a-reality-check-on-nasas-artemis-moon-landing-program/

Et du côté des privés, on attend toujours un module fiable pour aller rejoindre l'ISS (Merci la Russie). BO n'a toujours montré que son New sheppard, quelques moteurs affutés et des maquettes. SX, malgré quelques belles démonstrations de fiabilité et performance, semble plus préoccupé par sa navette starship que par la Lune.

Enfin, du côté des "petites mains", Canada, Europe, Japon, la situation doit être intenable car personne n'a de visibilité pour voter un budget alloué à l'espace pour les prochaines années.

vp Messages : 4122 Inscrit le : 21/09/2005 Age : 49 Localisation : RP

Lunarjojo a écrit:
De plus, à l'heure actuelle, ni le SLS, ni Orion n'ont volé, et ne sont pas à l'abri de dysfonctionnements lorsqu'ils seront essayés en réel. Enfin, 5 ans avant l'échéance, le scénario de la mission lunaire n'est toujours pas figé. Pour reprendre un message précédent, en 1964, le scénario était connu et le matériel en cours de construction. Les Américains auront besoin de beaucoup de chance pour respecter la date fixée.

J'ose une comparaison ave le programme Apollo :
- le vol d'Orion EFT-1 (décembre 2014) correspond un peu au vol AS-201 (février 1966)
- le vol d'Orion EM-1 (prévu à l'été 2020) correspond au vol d'Apollo 4 (novembre 1967)
Et donc, même si 2024 est une échéance politique (tout comme 1969 l'était), je ne vois pas pourquoi les Américains d'aujourd'hui serait moins compétents que ceux d'hier.

Le gros bémol, c'est si les démocrates gagnent la prochaine élection présidentielle.
Si Trump (Artémis) avait succédé à Bush (Constellation), les Américains serait surement en train de gambader sur la lune.

le problème pour la Lune est d'y trouver un projet viable. Se promener, ça a déjà été fait par Apollo.

Si on n'a pas de projet viable pour la lune, on n'a qu'à dire que c'est pour préparer Mars dans 15 ans :D

Plus sérieusement, on voit clairement que dans les plans actuels, le but est de générer du business ! On tente de commercialiser l'ISS, nul doute qu'on aimerait bien que des entrepreneurs (ou touristes) trouvent un intérêt à avoir à leur disposition des infrastructures d'accès à (de séjour sur) la lune. Bien malin qui peut prévoir l'avenir avec certitude dans ce domaine.

Thierz a écrit:
Plus sérieusement, on voit clairement que dans les plans actuels, le but est de générer du business ! On tente de commercialiser l'ISS, nul doute qu'on aimerait bien que des entrepreneurs (ou touristes) trouvent un intérêt à avoir à leur disposition des infrastructures d'accès à (de séjour sur) la lune. Bien malin qui peut prévoir l'avenir avec certitude dans ce domaine.

C'est bien plus rentable pour les investisseurs de faire du "mountain top removal" pour extraire du charbon dans les Appalaches, ou de la fracturation hydraulique pour récupérer de l'huile ou du gaz de schiste.
Même en fournissant un accès gratuit, et des subventions généreuses pour développer du matériel d'exploitation lunaire, aucun investisseur ne se lancera dans du business spatial si le business sur Terre est plus simple et plus lucratif sur le court terme.
Ce qui posera problème aux fournisseurs de "transport" (Space X, Blue origin ou autres créateurs de cargos, atterrisseurs etc ...) si l'Etat US ne renforce pas sur le long terme ses propres injections de fonds publics. Et là .... les aléas de la politique, des élections .... ne garantissent rien.

vp a écrit:
J'ose une comparaison ave le programme Apollo :
- le vol d'Orion EFT-1 (décembre 2014) correspond un peu au vol AS-201 (février 1966)
- le vol d'Orion EM-1 (prévu à l'été 2020) correspond au vol d'Apollo 4 (novembre 1967)
Et donc, même si 2024 est une échéance politique (tout comme 1969 l'était), je ne vois pas pourquoi les Américains d'aujourd'hui serait moins compétents que ceux d'hier.

Ils ne sont pas moins compétents, mais ils étaient plus organisés. Simplement parce que la demande politique était claire, donc la NASA pouvait anticiper. Donc, vous mettez en parallèle EM-1 et Apollo 4. Rappelons qu'Apollo 4 consistait surtout à l'essai de la Saturne 5, tandis que EM1 prévoit un vol lunaire. Les approches sont différentes. Surtout, 5 ans avant 1969, le constructeur du LM était désigné et la construction avait démarré. On ne connait toujours pas aujourd'hui qui construira le futur atterrisseur. Le temps imparti pour répondre à la volonté du Président Trump, uniquement d'ordre politique car aucune vision d'exploration lunaire n'est parue, est très (trop) court.

Apparemment les contrats seront distribués en septembre, donc les soumissionnaires ont déjà dû bien plancher sur leurs propositions, si ce n'est pas déjà rendu.

Thierz a écrit:Si on n'a pas de projet viable pour la lune, on n'a qu'à dire que c'est pour préparer Mars dans 15 ans :D

Non, non! Depuis des décennies, on a toujours dit que Mars ce serait dans 30 ans... Faut pas faire miroiter de faux espoirs... :megalol: :iout:

Ken Bowersox a remplacé Bill Gerstenmaier hier pour sa participation prévue au symposium John Glenn :

https://spacenews.com/questions-linger-about-reassignment-of-nasa-exploration-officials/

"Bowersox did hint at changes to come in NASA’s exploration programs. “You’ll probably see changes in the future as we iterate internally, and with all of our stakeholders in the government and all of our international and commercial partners,” he said at the beginning of a presentation providing an overview of the Artemis program.
Those changes could include the Gateway. His presentation included a slide NASA released earlier this year showing one configuration of the Gateway with various modules and components provided by international partners. “This changes as we discuss and look at our architecture and talk about our plans, so don’t be surprised if you see this change in the future,” he said."

"Bowersox a fait allusion aux changements à venir dans les programmes d’exploration de la NASA. «Vous constaterez probablement des changements dans l’avenir à mesure que nous travaillons en interne, avec l’ensemble de nos parties prenantes au gouvernement et avec tous nos partenaires commerciaux et internationaux», at-il déclaré au début d’une présentation donnant un aperçu du programme Artemis. Ces modifications pourraient inclure la "Gateway". Sa présentation comprenait une diapositive de la NASA publiée au début de l’année, illustrant une configuration de la "Gateway" avec divers modules et composants fournis par des partenaires internationaux. "Cela change au fur et à mesure que nous discutons et examinons notre architecture et discutons de nos projets, alors ne soyez pas surpris si vous voyez ce changement dans le futur", a-t-il déclaré.

Surt a écrit: Ces modifications pourraient inclure la "Gateway".

DAns un autre article de Space News, on lit : “Gateway’s providing a safe haven capability for us,” Gerstenmaier told the committee Dec. 6. “Gateway is also providing a rendezvous destination so there’s no time criticality associated with these three elements coming together. They can be launched months apart, years apart.”

La Gateway est critiquée par beaucoup de monde et Gerstenmaier soutenait malgré tout la Gateway, avec un impact important sur les délais du voyage vers la Lune. Voilà sans doute une des raisons de sa mise à l'écart.

Ce serait ballot de renoncer à la gateway juste après l'attribution du contrat pour le module de base.

Mais bon, mieux vaut tard que jamais :D

http://nasawatch.com/archives/2019/10/douglas-loverro.html

L'administrateur de la NASA, Jim Bridenstine, a choisi Douglas L. Loverro comme prochain administrateur associé de la direction de la mission Exploration humaine et opérations. Loverro succède à l’ancien astronaute Kenneth Bowersox, administrateur adjoint par intérim depuis juillet (après l'éviction de W. Gerstenmaier).

"... Il est un leader stratégique respecté dans les programmes civils et de défense, supervisant le développement et la mise en œuvre de systèmes extrêmement compliqués", a déclaré l'administrateur Bridenstine ... "Il est connu pour son travail bipartisan fort et son expérience des grands programmes sera d'un grand avantage pour la NASA en cette période critique de notre développement final des systèmes de vols habités pour équipage commercial et Artemis."

Pendant trois décennies, Loverro a travaillé au ministère de la Défense et au NRO pour élaborer, gérer et établir une politique nationale pour l'ensemble des activités spatiales liées à la sécurité nationale.

C'est clairement un spécialiste de l'espace militaire. On peut noter qu'il est classé comme Démocrate (ou Indépendant) mais pas comme Républicain.

Bill Gerstenmaier remplacé