Faibles gravités et santé humaine
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Je pense que c'est le bon endroit pour créer ce fil et j'y reprends ma remarque du fil "Mars Direct, points forts et faiblesses. Alternatives" :
J'aurais tendance à penser que c'est l'absence totale de gravitation qui est dangereuse à long terme pour le squelette. Une gravitation réduite - 17 à 38 % de g - (Lune ou Mars) posant beaucoup moins de problèmes.
Avec en complément, on a l'expérience médicale de la micro-gravité prolongée sur des organismes humains mais pas de faibles gravités comme celles-ci.
Vos avis ?
J'aurais tendance à penser que c'est l'absence totale de gravitation qui est dangereuse à long terme pour le squelette. Une gravitation réduite - 17 à 38 % de g - (Lune ou Mars) posant beaucoup moins de problèmes.
Avec en complément, on a l'expérience médicale de la micro-gravité prolongée sur des organismes humains mais pas de faibles gravités comme celles-ci.
Vos avis ?
_________________
Les fous ouvrent les voies qu'empruntent ensuite les sages. (Carlo Dossi)
J'ai peu de connaissance scientifique sur le sujet, mais si ce sont nos avis qui t'intéresse, en voici une. Je ne crois pas qu'il y ait de problèmes a vivre sur un astre a faible gravité si les colons sont contraint a utilisé de lourd scaphandres plus de 2 heures par jour.
Par contre je ne crois pas au voyage longue duré dans l'espace (plus d'un an) si le vaisseau n'est pas muni de gravité artificiel compartimenté ou total. Même si les cosmonautes russe ont fait la preuve de la survie en l'absence de gravité, a leur retour sur terre, ils avaient une mobilité réduite pour plusieurs semaines.
A+
Par contre je ne crois pas au voyage longue duré dans l'espace (plus d'un an) si le vaisseau n'est pas muni de gravité artificiel compartimenté ou total. Même si les cosmonautes russe ont fait la preuve de la survie en l'absence de gravité, a leur retour sur terre, ils avaient une mobilité réduite pour plusieurs semaines.
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Alpha- Messages : 729
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J'aurais tendance à dire que le problème potentiel n'est pas tant l'adaptation à 0.38g que le retour à 1g après plusieurs années en gravité réduite : il pourrait même y avoir une durée maximale au delà de laquelle une réadaptation serait impossible.
C'est une question pour quelqu'un qui connait la médecine spatiale...
A+
C'est une question pour quelqu'un qui connait la médecine spatiale...
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lambda0- Messages : 4876
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Bonjour,
Pareil pour moi, je ne pense pas qu'il y ait de problème à vivre avec g/3.
J'avais eu un cours sur les problèmes médicaux en impesanteur par Oleg Atkov, médecin Russe qui avait passé quelques jours dans la station MIR.
Il avaient quand même fini par trouver tout un tas de dispositifs pour diminuer les problèmes d'impesanteur. Mais on n'avait pas abordé les problèmes de pesanteurs inférieures à 1g.
En tout cas, je ne vois pas quel système physiologique pourrait être durablement perturbé au point de ne pas pouvoir être réadapté. A priori la seule chose qui pourrait poser problème, c'est les tendons et les muscles, mais ce sont typiquement des organes qui s'adaptent. D'ailleurs, il y a beaucoup d'obèses qui supportent 2 fois le poids théorique qu'il devrait avoir et même s'ils ne sont pas champions de course à pied, ils vivent à peu près normalement. Et du coup, on peut penser qu'il est possible de s'adapter à 2g. Pour 0.38g, on n'a pas de données, mais au niveau de la pression sanguine, ça doit correspondre à notre état physiologique quand on est affalé sur un fauteuil (vous connaissez probablement les expériences menées à Toulouse pour simuler l'impesanteur en restant allongé la tête un peu vers le bas ?). On en déduit qu'il doit être possible de revenir sur Terre et de vivre dans un fauteuil roulant sans ressentir de différence fondamentale à l'état debout sur Mars.
Ceci étant dit, je pense sérieusement qu'il y aura plus de différences de mobilité entre un sédentaire et un sportif terrien qu'entre un sédentaire terrien et un sportif martien. Et n'oublions pas que sur Terre, nous ne restons pas toujours debout ...
Pareil pour moi, je ne pense pas qu'il y ait de problème à vivre avec g/3.
J'avais eu un cours sur les problèmes médicaux en impesanteur par Oleg Atkov, médecin Russe qui avait passé quelques jours dans la station MIR.
Il avaient quand même fini par trouver tout un tas de dispositifs pour diminuer les problèmes d'impesanteur. Mais on n'avait pas abordé les problèmes de pesanteurs inférieures à 1g.
Serais-tu d'un naturel pessimiste ?lambda0 a écrit:J'aurais tendance à dire que le problème potentiel n'est pas tant l'adaptation à 0.38g que le retour à 1g après plusieurs années en gravité réduite : il pourrait même y avoir une durée maximale au delà de laquelle une réadaptation serait impossible.
En tout cas, je ne vois pas quel système physiologique pourrait être durablement perturbé au point de ne pas pouvoir être réadapté. A priori la seule chose qui pourrait poser problème, c'est les tendons et les muscles, mais ce sont typiquement des organes qui s'adaptent. D'ailleurs, il y a beaucoup d'obèses qui supportent 2 fois le poids théorique qu'il devrait avoir et même s'ils ne sont pas champions de course à pied, ils vivent à peu près normalement. Et du coup, on peut penser qu'il est possible de s'adapter à 2g. Pour 0.38g, on n'a pas de données, mais au niveau de la pression sanguine, ça doit correspondre à notre état physiologique quand on est affalé sur un fauteuil (vous connaissez probablement les expériences menées à Toulouse pour simuler l'impesanteur en restant allongé la tête un peu vers le bas ?). On en déduit qu'il doit être possible de revenir sur Terre et de vivre dans un fauteuil roulant sans ressentir de différence fondamentale à l'état debout sur Mars.
Ceci étant dit, je pense sérieusement qu'il y aura plus de différences de mobilité entre un sédentaire et un sportif terrien qu'entre un sédentaire terrien et un sportif martien. Et n'oublions pas que sur Terre, nous ne restons pas toujours debout ...
Argyre- Messages : 3397
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Juste un bemol: un obèse qui pèse 2 fois plus lourd que la normale ne subit pas une pesanteur 2 fois plus importante ! Le sang a autant de facilité qu'un maigre à monter ou descendre etc..., je ne pense pas que l'image soit transposable aussi facillement.
Je ne suis pas un spécialiste de médecine spatiale, mais en tant que médecin intéressé à l'astronautique, j'essaie de me tenir au courant du domaine.
Les effets de l'impesanteur sur le métabolisme humain sont assez bien connus pour des vols de courte et moyenne durée. Au-delà de six mois, le nombre de sujets étudiés réduit ne permet que des extrapolations un peu hasardeuses.
Les études sur la faible gravité sont encore plus rares, faute de méthode expérimentale représentative.
On peut classer les effets physiologiques connus de l'impesanteur à moyen-long terme en 4 catégories (je ne développerai pas les effets psychologiques):
- cardio-vasculaires : principalement une amyotrophie (réduction de la quantité de fibres musculaires) du muscle cardiaque et une redistribution des volumes sanguins
- ostéo-articulaires : amyotrophie et perte de la minéralisation (décalcification) osseuse
- Vestibulaires et cinétiques : troubles de l'équilibre et de l'orientation, liés à l'oreille interne et au système complexe du contrôle de l'équilibre, et plus largement altération des contrôles neurologiques précis comme l'oculo-motricité ou les gestes fins. (en simplifiant : responsable du mal de l'espace, space motion sickness)
- Hématologiques et endocriniens : ces derniers sont encore peu connus, mais probablement les plus difficiles à contrer. Les anomalies des formules sanguines et de certaines hormones semblent toutefois se corriger aprés quelques semaines au retour (1)
De nombreuses contre-mesures (mesures correctives) ont été élaborées et testées avec succés concernant les effets cardio-vasculaires et ostéo-articulaires, au point que l'on peut leur accorder confiance pour les conditions de faible gravité martienne. Les effets sur l'équilibre sont prononcés en milieu agravitaire confiné, mais devrait se corriger à la surface de Mars, le retour à la perception des distances et repères visuels permettant une rééducation naturelle.
Pour les effets plus insidieux, il faudra faire confiance aux capacités d'adaptation biologiques, avec de nombreuses inconnues toutefois.
Mais le plus préoccupant reste l'ignorance quasi complète de méthodes thérapeutiques adaptées à ces milieux. Ainsi, aucune étude n'a été menée sur la pharmacocinétique des médicaments (2): quels effets sur l'efficacité, la durée de demi-vie dans l'organisme, les voies d'élimination ?
Et je ne connais pas d'exemple de chirurgie menée dans l'espace, même si une série d'expériences ont été récemment menées dans l'avion 0g de l'ESA (voir Espace Mag sur ce sujet).
Donc, on ne sait pas grand chose des effets biologiques d'une exposition à une faible pesanteur pendant une longue durée. Mais il ne semble pas que cela soit le plus grand danger que courront les explorateurs martiens...
(1)[Characteristics of cosmonauts' metabolism after extended missions on the international space station]
Aviakosm Ekolog Med. 2005 Jul-Aug;39(4):36-41.
Markin AA, Zhuravleva OA, Morukov BV, Vostrikova LV, Zabolotskaia IV, Poluektova VP.
In eight Russian members of the ISS crews 1 to 5 enzymes and some other metabolites were analyzed in blood in the pre- launch period, on the landing day, and on days 6-8 and 14-19 of recovery. Deviations in the biochemical parameters were typically within the physiological norm without clinical implications. Biochemical deviations on the landing day seemed to relate to metabolic shifts due to long-term microgravity and, on the other hand, were a reaction to acute gravitational stress on return to 1 g. Dynamics of a number of parameters was markedly different as compared with the data from cosmonauts who had made long missions to the Mir space station, but this can be attributed to different g-profiles during descent and blood sampling schedule. In two to three wks the parameters regained normal values suggesting that negative effects of readaptation to the Earth's gravity were fully remedied.
(2) The influence of weightlessness on pharmacokinetics.
Fundam Clin Pharmacol. 2005 Dec;19(6):625-36.
Gandia P, Saivin S, Houin G.
Laboratoire de Pharmacocinetique et Toxicologie Clinique, Hopital Rangueil-Larrey, France.
The primary hostile factor during a spaceflight is the lack of gravity, which can induce space motion sickness and act on bones, muscles and the cardiovascular system. These physiological effects may modify the pharmacokinetics of the drugs administered during the flight producing reduced pharmacological activity or appearance of adverse effects. Given the small number of spaceflights and the difficulties of conducting experiments during missions, pharmacokinetic data obtained in flight are insufficient to determine if drug monitoring is necessary for the drugs present in the onboard medical kit. Therefore, validated earthbound models like tail-suspension performed with animals and long-term bedrest performed with human volunteers are used to simulate weightlessness and to study the pharmacokinetic variations of either absorption, distribution, or elimination of drugs. As a result of these studies, it is possible to make some dosing recommendations but more information is necessary to predict with precision all of the pharmacokinetic variations occurring in spaceflight. To collect more pharmacokinetic information, head-down bedrest studies are still the best solution and as saliva is an appropriate substitution for plasma for some drugs, salivary sampling can be planned during flights.
Les effets de l'impesanteur sur le métabolisme humain sont assez bien connus pour des vols de courte et moyenne durée. Au-delà de six mois, le nombre de sujets étudiés réduit ne permet que des extrapolations un peu hasardeuses.
Les études sur la faible gravité sont encore plus rares, faute de méthode expérimentale représentative.
On peut classer les effets physiologiques connus de l'impesanteur à moyen-long terme en 4 catégories (je ne développerai pas les effets psychologiques):
- cardio-vasculaires : principalement une amyotrophie (réduction de la quantité de fibres musculaires) du muscle cardiaque et une redistribution des volumes sanguins
- ostéo-articulaires : amyotrophie et perte de la minéralisation (décalcification) osseuse
- Vestibulaires et cinétiques : troubles de l'équilibre et de l'orientation, liés à l'oreille interne et au système complexe du contrôle de l'équilibre, et plus largement altération des contrôles neurologiques précis comme l'oculo-motricité ou les gestes fins. (en simplifiant : responsable du mal de l'espace, space motion sickness)
- Hématologiques et endocriniens : ces derniers sont encore peu connus, mais probablement les plus difficiles à contrer. Les anomalies des formules sanguines et de certaines hormones semblent toutefois se corriger aprés quelques semaines au retour (1)
De nombreuses contre-mesures (mesures correctives) ont été élaborées et testées avec succés concernant les effets cardio-vasculaires et ostéo-articulaires, au point que l'on peut leur accorder confiance pour les conditions de faible gravité martienne. Les effets sur l'équilibre sont prononcés en milieu agravitaire confiné, mais devrait se corriger à la surface de Mars, le retour à la perception des distances et repères visuels permettant une rééducation naturelle.
Pour les effets plus insidieux, il faudra faire confiance aux capacités d'adaptation biologiques, avec de nombreuses inconnues toutefois.
Mais le plus préoccupant reste l'ignorance quasi complète de méthodes thérapeutiques adaptées à ces milieux. Ainsi, aucune étude n'a été menée sur la pharmacocinétique des médicaments (2): quels effets sur l'efficacité, la durée de demi-vie dans l'organisme, les voies d'élimination ?
Et je ne connais pas d'exemple de chirurgie menée dans l'espace, même si une série d'expériences ont été récemment menées dans l'avion 0g de l'ESA (voir Espace Mag sur ce sujet).
Donc, on ne sait pas grand chose des effets biologiques d'une exposition à une faible pesanteur pendant une longue durée. Mais il ne semble pas que cela soit le plus grand danger que courront les explorateurs martiens...
(1)[Characteristics of cosmonauts' metabolism after extended missions on the international space station]
Aviakosm Ekolog Med. 2005 Jul-Aug;39(4):36-41.
Markin AA, Zhuravleva OA, Morukov BV, Vostrikova LV, Zabolotskaia IV, Poluektova VP.
In eight Russian members of the ISS crews 1 to 5 enzymes and some other metabolites were analyzed in blood in the pre- launch period, on the landing day, and on days 6-8 and 14-19 of recovery. Deviations in the biochemical parameters were typically within the physiological norm without clinical implications. Biochemical deviations on the landing day seemed to relate to metabolic shifts due to long-term microgravity and, on the other hand, were a reaction to acute gravitational stress on return to 1 g. Dynamics of a number of parameters was markedly different as compared with the data from cosmonauts who had made long missions to the Mir space station, but this can be attributed to different g-profiles during descent and blood sampling schedule. In two to three wks the parameters regained normal values suggesting that negative effects of readaptation to the Earth's gravity were fully remedied.
(2) The influence of weightlessness on pharmacokinetics.
Fundam Clin Pharmacol. 2005 Dec;19(6):625-36.
Gandia P, Saivin S, Houin G.
Laboratoire de Pharmacocinetique et Toxicologie Clinique, Hopital Rangueil-Larrey, France.
The primary hostile factor during a spaceflight is the lack of gravity, which can induce space motion sickness and act on bones, muscles and the cardiovascular system. These physiological effects may modify the pharmacokinetics of the drugs administered during the flight producing reduced pharmacological activity or appearance of adverse effects. Given the small number of spaceflights and the difficulties of conducting experiments during missions, pharmacokinetic data obtained in flight are insufficient to determine if drug monitoring is necessary for the drugs present in the onboard medical kit. Therefore, validated earthbound models like tail-suspension performed with animals and long-term bedrest performed with human volunteers are used to simulate weightlessness and to study the pharmacokinetic variations of either absorption, distribution, or elimination of drugs. As a result of these studies, it is possible to make some dosing recommendations but more information is necessary to predict with precision all of the pharmacokinetic variations occurring in spaceflight. To collect more pharmacokinetic information, head-down bedrest studies are still the best solution and as saliva is an appropriate substitution for plasma for some drugs, salivary sampling can be planned during flights.
socrate- Messages : 80
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Une question me vient a l'esprit, nous parlons régulièrement de colonisé Mars, comment se sentirait un colon Marsien de deuxième génération en visite sur la terre?
Passerat il ses 2 semaines de vacance sur terre en chaise roulante?
Passerat il ses 2 semaines de vacance sur terre en chaise roulante?
Alpha- Messages : 729
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socrate a écrit:
On peut classer les effets physiologiques connus de l'impesanteur à moyen-long terme en 4 catégories .../...
cardio-vasculaires : principalement une amyotrophie (réduction de la quantité de fibres musculaires) du muscle cardiaque et une redistribution des volumes sanguins
.
Pour aujourd’hui essayons de voir ce qui se passe dans le SYSTEME CARDIO-VASCULAIRE :
D’abord un résumé de physiologie cardio-vasculaire (pour nos amis, désolé Socrate).
-constitution de système CV :
le cœur et le système circulatoire comprenant la circulation pulmonaire d’une part et le reste des vaisseaux eux-mêmes répartis en artères et veines ;
dans la circulation systémique, les artères reçoivent le sang à une pression relativement élevée (80 à 90 mm de Hg) et les veines le ramènent vers le cœur sous une pression de 5 à 15 mm Hg ;
la capacité des veines représente 70% du volume sanguin ;
la circulation pulmonaire est elle un système à « basse pression » (10 à 20 mm Hg)
-notion de gradient de pression :
sur terre (gravité =1g), sur un homme en position debout existe une différence de pression artérielle (pour simplifier environ 70 mm Hg à la tête, 100 au niveau du cœur, 200 aux pieds) ; cela est dû au fait que le système est assimilé à une colonne de sang (de la même manière que la pression sous la mer augmente)
-circulation du sang :
chassé du ventricule gauche du cœur par la contraction de celui-ci, le sang passe dans les artères puis les capillaires où se font les échanges avec les tissus, pour revenir vers le cœur par les veines ; il arrive dans le ventricule droit d’où il est éjecté vers la circulation pulmonaire, d’abord dans les veines pulmonaires puis dans les artères pulmonaires par lesquelles il revient au cœur ;
La gravité terrestre influence directement la circulation du sang :
-debout, elle entraîne une certaine stase du sang dans les veines distensibles des jambes et s’oppose au retour vers le cœur (situé plus haut)
-les systèmes facilitant la « remontée « du sang sont essentiellement les valves situées dans les veines et les contractions des muscles des jambes qui repoussent le sang.
On va compliquer un peu les choses.
Il existe des systèmes de régulation complexes qui agissent en gros à 3 niveaux :
1.le cœur :
-adaptation du volume systolique en fonction du volume de sang apporté au cœur et des résistances contre lesquelles il doit lutter ; ce mécanisme intervient rapidement en cas de variation de facteur de charge (hypo- ou hyper-gravité)
- l’automatisme cardiaque (passons…)
- le contrôle nerveux inhibiteur et accélérateur
- le contrôle humoral (hormones, facteurs physiques comme la température
- différents effecteurs mettent en jeu ces contrôles mais surtout les barorécepteurs de la crosse de l’aorte et des carotides : ce sont des récepteurs de la distension des artères en fonction de la pression
2.la motricité des vaisseaux :
-il existe un tonus vasomoteur de base qui peut être renforcé (vasoconstriction) ou relaché (vasodilatation)
-sa mise en jeu est essentiellement réflexe par les barorécepteurs du système à basse pression (oreillette droite, veines)
-la circulation veineuse est en particulier très sensible aux facteurs gravitationnels
3.le volume sanguin : avec des adaptations en particulier sur les échanges capillaires suivant le sens de déplacement des liquides des tissus vers les vaisseaux ou inversement.
Quels sont les éléments principaux influencés par la microgravité ?
Le facteur gravitationnel agit sur :
1. la répartition du sang
2. la répartition des liquides organiques
3. le régime des pressions
1.le volume sanguin est de 5 litres, dont 80% se localisent dans le système à basse pression, dont les veines des membres inférieurs ; en microgravité ce sang va « remonter » vers le haut du corps , la tête et le thorax, entraînant l’aspect de « chicken-legs » et la sensation de congestion de la tête
2. lorsqu’on traite des désordres engendrés par les variations de gravité, on utilise le concept de pression transmurale. C’est la différence entre la pression sanguine à l’intérieur des vaisseaux et la pression dans les tissus. Cette différence est responsable des mouvements liquidiens. En l’absence de pesanteur, on supprime la pression hydrostatique dans les vaisseaux et l’on augmente donc le passage des liquides des tissus vers les capillaires ; on augmente donc le volume sanguin circulant
La pression dans un élément liquide comprend 2 composantes :
P = P. statique + P. dynamique
La pression statique (ou hydrostatique) en un point donné est lié au poids de la colonne liquidienne située au dessus selon : deltaP = µ . g . h
Où µ est la masse volumique et g la force de la pesanteur et c’est là où notre microgravité intervient (si g=0, deltaP =0)
Tous ces éléments (et d’autres encore) entraînent des conséquences au niveau cardio-vasculaire en microgravité, en fonction des phases du vol (décollage, adaptation initiale, adaptation à long terme) et lors du retour sur terre ;
Un élément très intéressant et très étudié est l’hypotension orthostatique…..prochain épisode
dominique M.- Messages : 1863
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Merci à Dominique pour cette explication précise.
Pour illustrer
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socrate- Messages : 80
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plus visible (j'espère)
socrate- Messages : 80
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Localisation : Hyeres (Var)
Merci à Socrate et Dominique pour ces explications.
C'est là qu'on se rend compte qu'on ne s'affranchira pas comme ça de quelques centaines de millions d'années d'évolution sous gravité terrestre...
Nos explorateurs martiens risqueraient donc d'avoir la tête un peu "congestionnée" mais pas autant qu'en apesanteur.
Celà entrainerait-il une légère augmentation des risques d'accidents vasculaire cérébral, sur des durées assez longues, 500 jours sur Mars par exemple, ou cette congestion n'est-elle qu'un état transitoire, l'organisme s'adaptant au bout de quelques semaines ou mois ?
Et je suppose que d'autres fonctions, comme la digestion, peuvent être affectées de façon difficilement prévisible.
A+
C'est là qu'on se rend compte qu'on ne s'affranchira pas comme ça de quelques centaines de millions d'années d'évolution sous gravité terrestre...
Nos explorateurs martiens risqueraient donc d'avoir la tête un peu "congestionnée" mais pas autant qu'en apesanteur.
Celà entrainerait-il une légère augmentation des risques d'accidents vasculaire cérébral, sur des durées assez longues, 500 jours sur Mars par exemple, ou cette congestion n'est-elle qu'un état transitoire, l'organisme s'adaptant au bout de quelques semaines ou mois ?
Et je suppose que d'autres fonctions, comme la digestion, peuvent être affectées de façon difficilement prévisible.
A+
lambda0- Messages : 4876
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lambda0 a écrit:Merci à Socrate et Dominique pour ces explications ...
Oui, merci beaucoup
Patrick- Invité
très bien tes schémas (dans quoi tu puises ça?)
quand même un petit problème:
il me semblait bien qu'à la phase aigue, on avait une augmentation du volume sanguin circulant et que ce n'était qu'en phase d'adaptation que l'on avait une diminution de celui-ci
....je viens de regarder ton 1er schéma et il correspond à l'ADAPTATION initiale; je comprend mieux
la stimulation de barorécepteurs carotidiens va entraîner une diminution de l'excès de liquides de la partie haute du corps avec diminution de la sensation de soif et augmentation initiale de l'excrétion rénale
la diminution des volumes liquidiens de la partie basse du corps correspond à 1 à 2 litres.
Au bout de 3 à 5 jours, le volume extra-cellulaire se stabilise à -2 à -4% par rapport au niveau avant le vol.Le volume plasmatique diminue lui alors de 20 à 22%.
L'eau corporelle totale est inchangée, ce qui veut dire qu'il y a augmentation du volume intra-cellulaire
Il y a une réduction également de la masse globulaire (par diminution du nombre d'hématies ou par microcytose ??)
Sur le plan cardiaque:
les études échographiques ont montré:
1. une augmentatuion importante du volume cardiaque lors de la phase initiale (mise en orbite) par augmentation du retour veineux
2. une diminution progressive dans la phase d'adaptation. pour aboutir à un volume cardiaque abaissé en séjour prolongé, en raison de la baisse du volume sanguin et de l'absence de lutte contre la gravité (en plus l'activité physique est quand même diminuée, même avec les exercices de contremesure réalisés). Cependant, les astronautes de SKYLAB IV (84 jours en orbite) avaient amélioré leurs performances par rapport à avant le vol (où ils n'avaient pas d'entrainement physique spécifique)
sur le plan de la capacité à l'effort:
1. il n'y a pas de différence significative à la capacité maxi sur la VO² max; cela traduit l'adaptation physiologique très performante du système CV
2. au contraire, la VO² max est réduite immédiatement après retour en normogravité (il faut environ 1 semaine pour récupérer)
quand même un petit problème:
il me semblait bien qu'à la phase aigue, on avait une augmentation du volume sanguin circulant et que ce n'était qu'en phase d'adaptation que l'on avait une diminution de celui-ci
....je viens de regarder ton 1er schéma et il correspond à l'ADAPTATION initiale; je comprend mieux
la stimulation de barorécepteurs carotidiens va entraîner une diminution de l'excès de liquides de la partie haute du corps avec diminution de la sensation de soif et augmentation initiale de l'excrétion rénale
la diminution des volumes liquidiens de la partie basse du corps correspond à 1 à 2 litres.
Au bout de 3 à 5 jours, le volume extra-cellulaire se stabilise à -2 à -4% par rapport au niveau avant le vol.Le volume plasmatique diminue lui alors de 20 à 22%.
L'eau corporelle totale est inchangée, ce qui veut dire qu'il y a augmentation du volume intra-cellulaire
Il y a une réduction également de la masse globulaire (par diminution du nombre d'hématies ou par microcytose ??)
Sur le plan cardiaque:
les études échographiques ont montré:
1. une augmentatuion importante du volume cardiaque lors de la phase initiale (mise en orbite) par augmentation du retour veineux
2. une diminution progressive dans la phase d'adaptation. pour aboutir à un volume cardiaque abaissé en séjour prolongé, en raison de la baisse du volume sanguin et de l'absence de lutte contre la gravité (en plus l'activité physique est quand même diminuée, même avec les exercices de contremesure réalisés). Cependant, les astronautes de SKYLAB IV (84 jours en orbite) avaient amélioré leurs performances par rapport à avant le vol (où ils n'avaient pas d'entrainement physique spécifique)
sur le plan de la capacité à l'effort:
1. il n'y a pas de différence significative à la capacité maxi sur la VO² max; cela traduit l'adaptation physiologique très performante du système CV
2. au contraire, la VO² max est réduite immédiatement après retour en normogravité (il faut environ 1 semaine pour récupérer)
dominique M.- Messages : 1863
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lambda0 a écrit:
Celà entrainerait-il une légère augmentation des risques d'accidents vasculaire cérébral, sur des durées assez longues, 500 jours sur Mars par exemple, ou cette congestion n'est-elle qu'un état transitoire, l'organisme s'adaptant au bout de quelques semaines ou mois ?
Et je suppose que d'autres fonctions, comme la digestion, peuvent être affectées de façon difficilement prévisible.
Il me semble impossible de prévoir les effets de cette nature. La médecine des séjours spatiaux prolongés reste à découvrir, tant en ce qui concerne les maladies que leur traitement. Même les maladies bien identifiées sur Terre pourraient prendre une ampleur ou des formes nouvelles dans un environnement trés différent. L'Homme ne sera pas le seul à s'adapter, les multiples formes de vie plus ou moins microscopiques qu'il véhicule en feront de même.
socrate- Messages : 80
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Henri a écrit:J'aurais tendance à penser que c'est l'absence totale de gravitation qui est dangereuse à long terme pour le squelette. Une gravitation réduite - 17 à 38 % de g - (Lune ou Mars) posant beaucoup moins de problèmes.
Avec en complément, on a l'expérience médicale de la micro-gravité prolongée sur des organismes humains mais pas de faibles gravités comme celles-ci.
Vos avis ?
a priori, les effets physiologiques devraient être proportionnels à la fraction de g
par exemple si on reprend la petite équation concernant la pression hydrostatique: P(hydro) = µ . g . h, on peut penser que les conséquences circulatoires seront réduites sur Mars et l'adaptation dans un sens ou dans l'autre facilitée.
Mais cela reste hypothétique car il n'y a pas , à ma connaissance, d'études faisant varier le facteur gravitationnel
dominique M.- Messages : 1863
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Localisation : val d'oise
dominique M. a écrit:très bien tes schémas (dans quoi tu puises ça?)
J NEPHROL 2004; 17: 180-186
History of fluid balance and kidney function in space
Christian Drummer, Massimo Cirillo, Natale G. De Santo
extraits :
CHRONIC ADAPTATION TO MICROGRAVITY
Because adaptation to µ-gravity occurs in a biphasic manner, it appears appropriate to summarize the chronic adaptation separately (Fig. 4b), with the latter mechanisms supposed to start several hours after the astronaut’s arrival in µ-gravity. The ongoing deficit in effective blood volume must be considered as the key event in the chronic adaptation to µ-gravity. Lower stroke volumes at baseline and during orthostatic stress (26, 27), compared with respective reference experiments on Earth, as well as chronically reduced plasma ANP concentrations (12) indicate the deficit in plasma volume. Several compensatory mechanisms are continuously activated, such as: muscle sympathetic ner vous activity (27), other components of the adrenergic nervous system (10) and fluid retaining hormonal system (renin, aldosterone and vasopressin (12)), in an effort to overcome the effective blood volume deficit. In consequence, the kidney responses to either isotonic saline infusion (28) or oral water loading (29) are much attenuated compared to supine reference experiments on Earth. In contrast to what we expect from terrestrial experiences, none of the activated fluid retaining systems return to normal during Space flight. There is a new steady state, trying imperfectly to restore effective blood volume to pre-flight conditions. The evaluation of water- and sodium homeostasis during metabolic ward experiments in µ-gravity (12) gives some further inside information into the pathophysiological mechanisms. If astronauts are on an identical nutritional sodium intake as during simulations on Earth, their daily sodium excretion is approximately 50 mmol lower than intake and than at 1-G conditions, meaning they retain sodium for weeks, without any detectable aldosterone escape phenomenon (25). A comparable sodium retention can be calculated from the SLS-1/2 missions (24) and even from Apollo and Skylab data. On the other hand, water is not retained and does not follow the retained sodium. Aboard SLS-1/2 (24) and during the 15-days MIR’97 metabolic ward (25), all components of water balance were measured. Both, oral fluid intake and daily urinary fluid excretion are diminished compared to Earth. The invisible weight loss, meaning evaporation, was consistently lower in µ-gravity than on Earth. The resultant water balance therefore was stable throughout these missions (during SLS-1/2 even confirmed by isotope techniques), comparable to the terrestrial simulations and excluded any loss or retention. This obvious discrepancy in sodium and water handling during µgravity conditions compared to Earth may be described as an acquired renal diabetes insipidus, the disorder of vasopressin regulated water reabsorption.
KIDNEY FUNCTION IN MICROGRAVITY
What is known about renal hemodynamics and classic kidney function during Space flight? As already mentioned, not very much (14). Urinary creatinine data as an indicator of glomerular filtration are invalid in conditions of immobilization and severe alterations of muscle mass. Surprisingly, only during the SLS-1/2 missions, para-amino-hippurate and insulin clearances were measured, showing a slight increase in GFR, meaning hyperfiltration during flight day 1 (24), however with some methodological concerns (14). The deficit in available data is particularly regrettable, since renal hydrostatic pressure changes, renal hemodynamics and tubular handling of water and electrolytes, during the acute phase and during chronic adaptation to µ-gravity, are still far from being understood. However, these components represent the link between adaptation of the cardiovascular system and attenuated urinary output of water and electrolytes. Therefore, much remains to be done in this respect, including evaluation of respective glomerulotubular feedback mechanisms. As one step, Cirillo at al recently examined urinary albumin excretion in astronauts from various missions before launch, during inflight days and after flight. In contrast to expectations, urinary albumin excretion was consistently and significantly less (minus 27%) when compared to pre-flight or post-flight measurements, respectively (32). It remains to be answered whether glomerular load, glomerular filtration rate, glomerular hydrostatic pressure, permselectivity of the glomerular filter to macromolecules, or tubular reabsorption is affected and to which degree by µ-gravity. In conclusion, much has been learned during recent decades about fluid balance and kidney function in Space, which deviates from what was predicted and what we know from Earth. However, much remains to be investigated and understood in the future.
socrate- Messages : 80
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Localisation : Hyeres (Var)
A propos d'effets cardio-vasculaires, on trouve un bon topo à :
http://www.med.univ-tours.fr/recherche/equipes/umps/coursSpatial.html
dont je tire cette image
http://www.med.univ-tours.fr/recherche/equipes/umps/coursSpatial.html
dont je tire cette image
socrate- Messages : 80
Inscrit le : 20/09/2005
Age : 66
Localisation : Hyeres (Var)
merci beaucoup, je ne connaissais pas leur site
dominique M.- Messages : 1863
Inscrit le : 15/10/2005
Localisation : val d'oise
dominique M. a écrit:merci beaucoup ...
+1
Patrick- Invité
Tu me fais rire ! :D As-tu la tête congestionnée quand tu es affalé sur ton fauteuil ? Pour l'impesanteur, la simulation est différente puisqu'il faut être allongé, la tête légèrement plus basse que le corps. Et effectivement, si on essaye ces 2 positions, la 2ème est inconfortable car le sang monte à la tête, alors que la 1ère est tout ce qu'il y a de plus confortable !lambda0 a écrit:Nos explorateurs martiens risqueraient donc d'avoir la tête un peu "congestionnée" mais pas autant qu'en apesanteur.
Ceci étant dit, comme nos spécialistes de médecine l'ont précisé, cet effet ne dure pas, car il y a perte de volume sanguin et donc baisse de la pression.
A priori, je reformulerais la question, histoire de positiver :lambda0 a écrit:
Celà entrainerait-il une légère augmentation des risques d'accidents vasculaire cérébral,
"Celà entrainerait-il une légère baisse des risques d'accidents cardio-vasculaire ?"
Et je tente de justifier cette reformulation : a priori, la pression étant plus faible, le coeur n'a pas besoin de pousser aussi fort et les membranes n'auraient pas besoin d'être aussi résistantes. Sa durée de vie moyenne pourrait donc être rallongée, non ? De même, les artères et vaisseaux sanguins subiraient des différences de pression plus faibles, donc une usure plus faible ?
Au niveau ostéo-articulaire, là c'est certain, les contraintes seraient plus faibles (sauf pour les travailleurs de force).
Tout ça pour finalement oser poser l'hypothèse que la durée de vie moyenne sur Mars pourrait être supérieure à la durée de vie humaine sur Terre ... si on se protège bien des radiations.
Chers spécialistes docteurs, qu'en pensez vous ?
Argyre- Messages : 3397
Inscrit le : 31/01/2006
Age : 58
Localisation : sud-ouest
Argyre a écrit: ... la pression étant plus faible, le coeur n'a pas besoin de pousser aussi fort ...
Socrate donne une réponse à ce propos dans son message du en 17 Mar à 20:48 dans cette même discussion :
"On peut classer les effets physiologiques connus de l'impesanteur à moyen-long terme en 4 catégories ...
- cardio-vasculaires : principalement une amyotrophie (réduction de la quantité de fibres musculaires) du muscle cardiaque et une redistribution des volumes sanguins ... "
Patrick- Invité
Et si tu restes affalé pendant 3 ans sur un fauteuil, que se passe-t-il quand tu essayes de te remettre debout ?Argyre a écrit:
Tu me fais rire ! :D As-tu la tête congestionnée quand tu es affalé sur ton fauteuil ? Pour l'impesanteur, la simulation est différente puisqu'il faut être allongé, la tête légèrement plus basse que le corps. Et effectivement, si on essaye ces 2 positions, la 2ème est inconfortable car le sang monte à la tête, alors que la 1ère est tout ce qu'il y a de plus confortable !
Ceci étant dit, comme nos spécialistes de médecine l'ont précisé, cet effet ne dure pas, car il y a perte de volume sanguin et donc baisse de la pression.
Et sur une durée de plusieurs années, les os peuvent se fragiliser suivant un processus inconnu...Argyre a écrit:
Au niveau ostéo-articulaire, là c'est certain, les contraintes seraient plus faibles (sauf pour les travailleurs de force).
Pour le reste, on a vu que quand la gravité change, les liquides se répartissent différemment.
Socrate (le notre!) a bien dit qu'on ne sait pas grand chose des effets à long terme, et Dominique l'a confirmé.
P'tet ben qu'on aura moins mal au dos sur Mars, p'tet ben qu'il y aura d'autres maladies imprévisibles.
Euh, les humano-martiens qui vivent 300 ans, c'est dans les romans de Stanley-Robinson... ;)Argyre a écrit:
Tout ça pour finalement oser poser l'hypothèse que la durée de vie moyenne sur Mars pourrait être supérieure à la durée de vie humaine sur Terre ... si on se protège bien des radiations.
lambda0- Messages : 4876
Inscrit le : 22/09/2005
Age : 57
Localisation : Nord, France
Argyre a écrit:Tout ça pour finalement oser poser l'hypothèse que la durée de vie moyenne sur Mars pourrait être supérieure à la durée de vie humaine sur Terre ... si on se protège bien des radiations.
Chers spécialistes docteurs, qu'en pensez vous ?
la question est de savoir si les effets délétères de la vie en microgravité - que l'organisme arrive finalement relativement bien à compenser- seraient contrebalancés par d'éventuels effets bénéfiques, par exemple au niveau du vieillissement cellulaire?
dominique M.- Messages : 1863
Inscrit le : 15/10/2005
Localisation : val d'oise
lambda0 a écrit:Et si tu restes affalé pendant 3 ans sur un fauteuil, que se passe-t-il quand tu essayes de te remettre debout ?
à peu près la même chose que si tu reviens d'un séjour de 6 mois en microgravité!
dominique M.- Messages : 1863
Inscrit le : 15/10/2005
Localisation : val d'oise
lambda0 a écrit:[Et sur une durée de plusieurs années, les os peuvent se fragiliser suivant un processus inconnu...
la cause de la décalcification des os en microgravité est connue: c'est l'absence de contrainte liée à la gravité elle-même;
les voies par lesquelles ce mécanisme aboutit à une forme d'ostéoporose assez voisine de celle observée chez les personnes âgées sur terre commencent à être connues (c'était le sujet de mon mémoire de capacité de gériatrie); ces voies sont par contre relativement différentes au niveau biochimique, enzymatique, cellulaire...
d'une façon simpliste, on aboutit sensiblement au même résultat, à partir de causes différentes et par des voies différentes.
dominique M.- Messages : 1863
Inscrit le : 15/10/2005
Localisation : val d'oise
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