Juno - Mission en orbite jovienne

Moi qui aime l'humour sous toutes ses formes j'en reste à la remarque (probablement malveillante) d'un journaliste :
Après deux ans de voyage la sonde est à 560 km de la Terre. Certes oui, je me doute que le gradient de vitesse n'est pas le même que celui du départ, mais au second degrés je suis :megalol: MdR

Il serait bon de connaître la vitesse de JUNO à l'entrée et à la sortie du voisinage
de la Terre . Quelle sera l'augmentation de la  vitesse en KM/Seconde ?
On imagine bien l'effet fronde , on parle moins des résultats quantitatifs .

josé a écrit:Il serait bon de connaître la vitesse de JUNO à l'entrée et à la sortie du voisinage
de la Terre . Quelle sera l'augmentation de la  vitesse en KM/Seconde ?
On imagine bien l'effet fronde , on parle moins des résultats quantitatifs .

D'après ce que j'avais lu une fois quelque part, normalement l'attraction terrestre ne joue pas, car la vitesse gagnée par l'attraction lorsque la sonde fonce vers la Terre est reperdue par l'attraction inverse lorsque la sonde s'en éloigne. Le gain augmenté lors d'un effet de fronde gravitationnel est celui de la vitesse orbitale de la Terre autour du soleil, soit 29.8km/s en moyenne (107000 km/h).

Mais cela c'est de la théorie, dans les faits la sonde a gagné 7.3km/s (26280 km/h). Pourquoi une telle différence, je l'ignore, est ce que cela dépend de l'altitude avec l'astre frolé lors du Flyby ? ... les pros ici nous le diront peut etre.
Sinon pour info, avant son arrivée autour de la Terre la sonde voyageait à 37.42km/s, maintenant 44.7km/s. Le gain a donc été de +20% environ, ce qui est très interessant.

J'ai pensé à ces valeurs. Comme l'attraction ne joue pas , je suppose que la distance 560 km visée, sera fonction aux valeurs vectorielles de sortie pour JUNO pour avoir une nouvelle direction spatiale soleil-Jupiter la plus juste possible pour trouver l'insertion au moment voulu futur : les corrections de trajectoire pour la sonde étant onéreuses.
Si la sonde était porteuse d'un générateur radio-isotopique, l'altitude visée aurait été bien plus élevée !
merci pour les infos

Mustard a écrit:

D'après ce que j'avais lu une fois quelque part, normalement l'attraction terrestre ne joue pas, car la vitesse gagnée par l'attraction lorsque la sonde fonce vers la Terre est reperdue par l'attraction inverse lorsque la sonde s'en éloigne. Le gain augmenté lors d'un effet de fronde gravitationnel est celui de la vitesse orbitale de la Terre autour du soleil, soit 29.8km/s en moyenne (107000 km/h).

Mais cela c'est de la théorie, dans les faits la sonde a gagné 7.3km/s (26280 km/h). Pourquoi une telle différence, je l'ignore, est ce que cela dépend de l'altitude avec l'astre frolé lors du Flyby ? ... les pros ici nous le diront peut etre.
Sinon pour info, avant son arrivée autour de la Terre la sonde voyageait à 37.42km/s, maintenant 44.7km/s. Le gain a donc été de +20% environ, ce qui est très interessant.

L'altitude de frôlement va en effet avoir une influence sur la vitesse de sortie de la sonde dans le repère héliocentrique ainsi que sur l'angle de la trajectoire. Les autres paramètres à prendre en compte sont aussi la masse de l'astre survolé et la vitesse relative avant le survol. On choisit donc l'altitude en fonction des différents critères de sortie recherchés (et en faisant en sort de ne pas frôler un satellite, naturel ou artificiel ;-)). (L'équation est relativement simple quand il n'y a que 2 corps, mais cela devient un vrai casse tête lorsque plus de 3 corps entrent en compte comme une grosse planète avec de nombreux satellites de taille respectable).

Au final il s'agit d'un transfert d'énergie entre les 2 objets, l'un en gagne l'autre en perd toujours dans le repère solaire. Fort heureusement dans notre cas la différence de masse est telle que l'influence sur la trajectoire de la terre est négligeable.
A savoir qu'il est aussi possible de ralentir une sonde en passant devant la trajectoire de la planète, cela revient donc à accélérer la planète en question. :-)

Si jamais un objet suffisamment gros venait à survoler la terre, en fonction des paramètres de survol cela pourrait aboutir à une éjection pure et simple de la terre du système solaire. Ce phénomène de "fronde" gravitationnelle (avec les phénomènes de résonnance) est d'ailleurs très certainement responsable de l'emplacement des planètes du système solaire telle que nous les connaissons ainsi que du bombardement météorique qui a apporté la majorité de l'eau sur notre bonne vieille terre. Jupiter ayant fait quelques allés-retours entre le soleil et sa position actuelle en faisant le ménage au passage tout autour.

josé a écrit:J'ai pensé à ces valeurs. Comme l'attraction ne joue pas , je suppose que la distance 560 km visée, sera fonction aux valeurs vectorielles de sortie pour JUNO pour avoir une nouvelle direction spatiale soleil-Jupiter la plus juste possible pour trouver l'insertion au moment voulu futur : les corrections de trajectoire pour la sonde étant onéreuses.
Si la sonde était porteuse d'un générateur radio-isotopique, l'altitude visée aurait été bien plus élevée !
merci pour les infos

Si l'attraction joue, plus on descend bas et plus on va se retrouver accéléré (par rapport au soleil). Par contre si on considère les distances gigantesques entre la Terre et Jupiter en rapport avec la gravité de énorme de Jupiter, quelques km/h de plus ne ferons pas une énorme différence et on peut du coup affiner l'altitude de survol en fonction de l'angle final souhaité.

Je réfléchis peut être à voix haute (clavier haut... enfin bref) mais ne s'agit-il pas simplement d'une application de la conservation de la quantité de mouvement?

P=M*v=cte

?

les premières images commencent à apparaitre
http://www.msss.com/junocam_efb/efbimg.html

javi.solidsnake a écrit:Je réfléchis peut être à voix haute (clavier haut... enfin bref) mais ne s'agit-il pas simplement d'une application de la conservation de la quantité de mouvement?

P=M*v=cte

?

D'une certaine façon oui, si on considère l'ensemble Sonde-Planète et non juste la sonde toute seule. D'où le "transfert" d'énergie entre les deux dans le repère héliocentrique (mais pas dans le repère planétaire).

Première image prise par la cam de Juno à 11h07 GMT lorsque la sonde était 206.000 kilomètres de la Lune

Syl35 a écrit:

javi.solidsnake a écrit:Je réfléchis peut être à voix haute (clavier haut... enfin bref) mais ne s'agit-il pas simplement d'une application de la conservation de la quantité de mouvement?

P=M*v=cte

?

D'une certaine façon oui, si on considère l'ensemble Sonde-Planète et non juste la sonde toute seule. D'où le "transfert" d'énergie entre les deux dans le repère héliocentrique (mais pas dans le repère planétaire).

:) C'est vrai, je pensais exclusivement par rapport au Soleil.

Merci

Il semblerait que le earth-flyby d'hier soir se soit terminé sur un safe-mode pour JUNO.
Pas évident d'avoir des news en live en raison du "shutdown" fédéral.

source : http://www.nbcnews.com/science/jupiter-bound-juno-encounters-glitch-after-earth-flyby-safe-mode-8C11361416

:(
Quatre termes anglophone en deux phrases, pardon.

FlyBy réussi pour Juno:

- Le vaisseau est entré dans l'ombre de la Terre à 19:19:37 GMT, lorsque Juno était à 700 kilomètres d'altitude.

- Une minute et 48 secondes après, à 19:21 GMT, Juno a fait son approche au plus près, en passant à ~ 559 kilomètres au-dessus de l'océan à 34° sud et 34° est et à environ 200 kilomètres au large des côtes de l'Afrique du Sud.

- Pendant l'approche, Juno a subi un blackout des communications. A 19:33, la station au sol de Perth a acquis le signal du vaisseau spatial, confirmant que Juno était encore "en vie" après être entré dans l'ombre de la Terre.

- Quelque temps après le survol, Juno est entrée en mode sans échec, à un certain moment au cours de l'éclipse. Après avoir discuté avec Rick Nybakken (Juno Project Manager), Emily Lakdawalla de la Planetary Society a indiqué que Juno est entrée dans un état nominal dans l'éclipse mais s'est retrouvée en mode sans échec lorsque les communications ont été reprises. Juno est programmée pour entrer en mode sans échec lorsque l'ordinateur de bord détecte un paramètre ou une anomalie qui dépasse ses limites pré-programmées. Emily Lakdawalla a rapporté que Juno était dans un état stable après son survol, tant au niveau des communications avec le sol qu'au niveau des données de télémétrie qui sont à l'étude par les équipes pour trouver la cause du mode sans échec et élaborer des solutions.

- 11 h après sa rencontre avec la Terre, Juno a rapidement pris de l'altitude et a à nouveau traversée l'orbite de la Lune.

- Au cours des prochains jours, Juno sera suivie par le Deep Space Network afin de déterminer si le le delta-v fourni à Juno l'a mise sur la trajectoire prévue. Tout manquement à ce Delta-v ou erreurs de trajectoire seront corrigés par une seule manœuvre de correction qui se produira dans les prochaines semaines avant de Juno ne s'installe pour une croisière tranquille vers Jupiter.


http://www.spaceflight101.com/juno-mission-updates-2013.html

Des images de la Terre prises par Juno sont maintenant publiées :


 Source

Ainsi que le passage de la sonde vu depuis le sol :


Source

Vous vous rendez compte de ce qu'il nous est donné de voir maintenant :shock: 

Tout en sachant que comme Juno est en rotation (spin), il faut un traitement des "bandes" prises par la JunoCam pour reconstituer une image cohérente.
Et la couleur est issue de prises de vue avec 4 filtres différents.



http://missionjuno.swri.edu/media-gallery

A priori Juno est passé en "Safe mode" (mode de sécurité)

http://www.spaceflight101.com/juno-mission-updates-2013.html

Un effet collatéral des corrections logicielles effectuées pour rétablir la situation après le précédent incident ? Ou une autre raison ?

L'article indique qu' ils ont du temps pour analyser et corriger l'anomalie d'ici début décembre (c'est la limite pour effectuer la correction de trajectoire n°9)

The team is in no rush to resolve the Safe Mode, currently having the luxury of time as the next significant spacecraft event, Trajectory Correction Maneuver 9, can be pushed into December without any issues. Teams will be taking their time to understand the situation and its root cause in order to develop a solution before transitioning the vehicle to Cruise Mode.

Cela dit .... le précédent passage en safe mode avait été bien compris (passage dans l'ombre de la Terre et donc problème de chute d'alimentation électrique). Il n'avait pas été très compliqué de "résoudre" l'anomalie et de rétablir le mode croisière.

Data analysis has shown that some conservative power-consumption limits were exceeded and Juno's computers detected that the vehicle was consuming more power than had been planned and transitioned to Safe Mode as it was programmed to do. Transitioning Juno back into nominal mode did not require much time because the problem was understood and did not require a complex fix. Juno will not be in eclipse again throughout its mission at Jupiter which was designed to keep the vehicle's solar arrays illuminated at all times.

Dans le cas actuel .... c'est probablement du à autre chose.

Le problème ne semble pas bien méchant. Mieux vaut s'en rendre compte maintenant.

L'explication fournie dans l'article est que lorsque la sonde est entrée dans l'ombre de la Terre, le système de puissance a basculé sur les batteries (c'était prévu), ce qui a bien sûr diminué le niveau de tension de celles-ci (c'était prévu). Mais le logiciel de vol avait une valeur de tension trop "conservatrice" (au-dessus du niveau qu'ont atteint les batteries) et dont la flexibilité n'allait pas de pair avec une souplesse vis-à-vis des conditions rencontrées. Ça, c'était pas prévu...

C'était la première fois que Juno rencontrait une éclipse (j'ai lu ça ailleurs). Donc les ingénieurs et les responsables du logiciel n'ont peut-être pas eu l'occasion d'être confrontés au problème.

montmein69 a écrit:Un effet collatéral des corrections logicielles effectuées pour rétablir la situation après le précédent incident ? Ou une autre raison ?

C'est en passant l'ordinateur de vol et tous les systèmes associés du mode "flyby" en mode "croisière" qu'une unité de référence stellaire (Stellar Reference Unit) utilisée pour la navigation est restée en mode "flyby" provoquant une consommation de courant plus élevée puis le mode de sécurité.
Juno reste dans ce mode jusqu’à ce que les équipes appréhendent le problème.

Then, on Sunday, the Mission Team commanded the Juno spacecraft to transition from its Earth Flyby mode back into Cruise Mode. When Juno's flight computer and all associated systems made the transition, a single Stellar Reference Unit (Star Tracker used for navigation) remained in Flyby mode and showed a higher current draw, causing the computer to initiate Safe Mode again - pointing the vehicle to the sun and contacting Earth for help. Juno remains in a safe configuration while teams investigate this second Safe Mode.

Donc, il se pourrait qu'il soit délicat de remettre ce "Star Tracker" en mode croisière ? On est toujours inquiet lorsque des "sautes" u des "pics" de courant se produisent. Il y a bien sûr des sécurités qui se déclenchent .... mais un circuit électronique cela peut mal réagir.
Il faut espérer qu'il y ait redondance du système de repérage spatial et d'orientation de la sonde ... si le problème perdurait.

La sonde est sorite de son mode de sécurité, tout est redevenu nominal
http://www.spaceflight101.com/juno-mission-updates-2013.html

vidéo sur le trajet jusqu’à Jupiter

Des radio amateurs d'Amérique du Sud captent le signal balise de la sonde Juno à son passage près de la Terre sur la fréquence
OC de 28 MHz. Le signal spectral visible montre bien l'effet Doppler comparé aux signaux du bruit ambiant. Le codage CW (code Morse)
permet d'entendre quatre points suivit de deux points, soit le signal bien connu H I (salut en anglais).

http://www.qsl.net/py4zbz/hijuno.htm

http://photojournal.jpl.nasa.gov/archive/PIA17744.mov


La sonde étant passée vite, elle est maintenant trop loin pour être captée par les amateurs de base.
Seules des antennes de pro continuent maintenant le tracking.

Je ne me doutais pas que certains aient l'idée de pointer leurs antennes vers un émetteur au déplacement
si rapide et si fugace.  :up8:

La sonde avait immortalisé notre système lors de son rapide passage, il me semble ne pas encore avoir vu cette photo sur le forum.


(NASA)

C'est là:

http://www.lemonde.fr/sciences/video/2013/12/11/la-rotation-de-la-lune-autour-de-la-terre-filmee-pour-la-premiere-fois_3529196_1650684.html