Montmein69 a écrit:N'a-t-il jamais été envisagé un déplacement de la planète depuis une orbite plus éloignée du Soleil ? Avec les grosses planètes externes on est quasiment certain qu'il y a eu de grosses parties de billard pour les plus petites.
L’astronomie n’a pas encore permis d'écrire avec beaucoup de certitude l’histoire du système solaire, et si certains beaux récits nous sont présentés périodiquement de manière assez affirmative, ils sont souvent remis en cause quelque temps plus tard.
Cela étant, il semble que depuis les migrations planétaires qui ont causé le « grand bombardement tardif » il y a très approximativement quatre milliards d’années, les orbites planétaires sont restées stables.
En outre, les migrations planétaires de cette époque semblent n’avoir concerné que les planètes géantes. La Terre et la Lune, Mars et Vénus, et bien sûr Mercure, n’ont été concernées, lors de ces événements cataclysmiques, « que » par des impacts violents et nombreux. Ces planètes telluriques ne semblent pas avoir changé de place il y a 4 milliards d’années.
Donc, si l’on envisage une migration de Mercure, il faut remonter encore plus loin dans le temps, au tout début du système solaire, il y a environ 4,5 milliards d’années.
Or si, à cette époque, Mercure s’était formée loin du soleil, et s’était chargée de glace en surface, les épisodes mouvementés qui ont suivi auraient fait fondre cette glace. La vapeur d’eau issue de cette fonte et de cette sublimation se serait dispersée loin de Mercure.
Par ailleurs, le fait que Mercure ait un énorme noyau métallique est un argument fort en faveur de sa formation à proximité du soleil. Le vent solaire de notre étoile naissante a chassé les éléments légers de l’orbite où s’est formée Mercure.
Mais il y avait certainement un brassage de planétoïdes, dont certains devaient avoir des orbites très elliptiques avant de frapper des embryons de planètes telluriques en formation, et notamment celui de Mercure.
A la suite de ces impacts remontant à quatre milliards et demi d'années, de l’eau a peut-être ainsi pu être piégée dans le manteau et le noyau de Mercure. Et il pourrait exister depuis, peut-être jusqu'à aujourd'hui, un mécanisme de remontée lente ou plus rapide (volcanisme ?) de cette eau en direction de la surface.
Dans la zone polaire glacée de Mercure, cette eau venue des entrailles de l’astre pourrait ainsi geler. Elle s’accumulerait très lentement au fond de certains cratères.
C’est une hypothèse, à côté de deux autres : origine météoritique plus récente, ou réactions chimiques entre des roches oxygénées et le vent solaire chargé d’hydrogène.
Autre hypothèse totalement farfelue, les Vénusiens, avant de rôtir sur leur planète lors de l’emballement de l’effet de serre causé par un usage immodéré des énergies fossiles, auraient détourné des comètes pour provoquer leur écrasement aux pôles de Mercure. Ils auraient ainsi voulu stocker de la glace sur Mercure pour réapprovisionner leurs Starship de l’époque en ergols. :iout: