montmein69 a écrit:Tous les avis sont respectables.
Mais il faut admettre que sur un forum ils ne sont pas monolithiques.
Même si j'ai accepté de prendre des pincettes pour apaiser les débats, c'est un peu trop demander de vouloir que tous les forumeurs se rangent derrière un avis univoque (surtout si cela a été l'expression concertée dune certaine forme de lobbying - je ne te mets pas dans le lot mais tu es bien sûr libre de te ranger à leurs arguments - n'admettant aucun avis divergent sur sa pensée unique)
J'ai essayé de rester "dans les clous" en utilisant le terme "épaulé" un peu plus neutre ... donc en respectant les consignes pour ne pas voir certains refaire monter la mayonnaise en utilisant des qualificatifs que je n'ai jamais ni osé, ni souhaité utiliser contre quiconque (on semble l'oublier) .....
Cela dit je conserve mon point de vue. Et je ne pense pas être le seul.
Comme disait Obispo , mais dans un contexte plus fiscalisé :lol!: ... "vous n'aurez pas ma liberté de penser"
En fait ce qui est juste dans ton terme "d'épauler", c'est qu'il s'applique à la quasi-totalité des activités économiques depuis la première guerre mondiale et traduit même le caractère de volant d'entrainement de toute l'activité économique par les commandes publiques depuis cette période. Par exemple, sans les contrats publics (notamment militaires, mais pas seulement), ni l'aviation, ni l'électronique, ni l'informatique, ni la fuséonautique, ni la chimie fine, ni l'industrie nucléaire n'auraient pu faire les investissements considérables qui ont permis les percées technologiques du XX
ème siècle, alors que le chemin de fer lui avait pu commencer à se développer sur la base du transport commercial de passagers dés le XIX
ème siècle et aurait pu se passer des contrats publics pour ses investissements...
Là où le terme inadapté de "subvention" (pour les raisons légales que j'ai évoquées plus haut) ou le terme "d'épauler" devient tendancieux, c'est lorsqu'on fait mine d'insinuer sans aucune preuve que SpaceX disposerait d'avantages spécifiques à travers les contrats publics (surfacturation supposée des prestations ? sous-facturation supposée des équipements publics mis à disposition ?) dont n'auraient pas disposés les autres acteurs du spatial en leur temps ou même une foule d'activités économiques comme celles que j'ai cité plus haut dans ce post.
En fait à mon avis, même ULA, LM, Boeing, etc. comme SpaceX aujourd'hui ont toujours facturé leurs services et marchandises à leur vrai prix (pour des raisons d'économie politique sur lesquelles je ne souhaite pas m'étendre ici, je considère que toute marchandise ou service est en moyenne vendue à sa valeur, simplement on nous vend parfois toutes sortes de choses que nous n'avons pas désiré acheter, comme par exemples le packaging, les frais publicitaires, etc...).
Dans le cas qui nous intéresse de l'activité spatiale, il faut garder à l'esprit le vieux dicton que ce sont les derniers pourcentages de performances qui coûtent la peau des f... (et dégradent la fiabilité). Par exemple, les impulsions spécifiques mirifiques obtenues avec le LH2 en combustion étagée à haute pression sont une technologie "Rolls-Royce". Ça, les opérateurs du spatial l'ont compris depuis longtemps. Ils s'abritent derrière l'équation de Tsiolkovski pour "économiser" sur la masse initiale au sol d'un lanceur alors que cette dernière est essentiellement constituée d'ergols et ils font ainsi mine d'oublier que les ergols ne représentent qu'une fraction infime du coût du transport spatial. Il devient à partir de là évident qu'il vaut mieux - en termes de coûts - utiliser un lanceur partiellement récupérable "à la Falcon Heavy" surdimensionné avec des Isp moins coûteuses que les lanceurs sur-optimisés d'ULA utilisant LH2 pour mettre en orbite une charge utile en GEO par exemple.
C'est aussi un peu cette philosophie qui explique la longévité et (en partie) les prix modérés de la Semiorka...