ReusableFan a écrit:
Je veux pas faire le relou mais tout ceci s'inscrit dans une tendance d'institutionnalisation croissante des activités d'Arianespace.
Si on parle de ce vol précis ... (vu le titre du Fil ....)
- Venus : satellite d'observation terrestre franco-israélien ..... construit en Israel, est institutionnel pour chacun des deux pays ....
-Opsat 3000 construit pas Israel pour les besoins d'observation du ministère italien de la défense est aussi institutionnel pour ce pays européen.
Sur quoi d'autre voudrais-tu qu'il soit lancé ? Un PSLV indien ? un Dniepr russe ?
Donc cela représente le créneau institutionnel européen (Israel n'ayant pas de lanceur équivalent à proposer) pour lequel une préférence de choix d'un lanceur européen parait logique. C'est le prix pour conserver son accès à l'espace.
Le problème n'est pas tant une institutionnalisation croissante ... que d'éviter que des pays européens ne jouent pas le jeu (ou en tout cas soient fortement tentés de le faire) pour ce genre de mission (suivez mon regard)
C'est plutôt AMHA .... le souci de capter des activités commerciales .... et là la fiabilité, la qualité du service, peuvent être des arguments insuffisants face à des prix plus compétitifs d'autres fournisseurs de lanceurs. Cela ne risque pas d'être facilité par l'irruption de nouvelles sociétés (RocketLab, Vector Space Systems pour en citer seulement deux) . Donc il faut tenter de comprimer les prix, et de ce point de vue la propulsion à poudre ne me parait pas un handicap majeur. Et en visant des CU qui ne soient pas les plus petites. Avec l'évolution vers Vega C .... on peut rester sur un créneau que les petites sociétés émergentes mettront un certain temps à pouvoir satisfaire.
Sans faire le relou à mon tour, si l'argument que tu sous-entends , c'est le moteur méthalox et la ré-utilisabilité qu'il aurait fallu décider il y a dix ans ....
Sans revenir ici sur d'autres débats (houleux), le choix global de la propulsion à poudre sur des lanceurs spécialisés (Ariane 62, Ariane 64, Vega, Soyouz, etc.) avec structure industrielle éclatée nous met dans la nasse.
Ben .... tu y reviens quand même
Pour Soyouz, lanceur de conception russe dont l'avenir à Kourou va assez rapidement se poser, il n'y a pas de poudre.
Tu as bien sûr le droit de ne pas apprécier la poudre, mais elle n'a jamais fait de problème majeur sur Ariane 5 et Vega. Pour le décollage elle fournit une poussée sur laquelle il n'y a pas grand chose à critiquer.
Et le pari des nouveaux lanceurs Vega C, Ariane 62 et Ariane 64 c'est de rationnaliser son utilisation avec le même propulseur à poudre C120 comme premier étage de Vega C et comme boosters d'appoint pour les deux autres : rationalisation de la production sur une seule série (je ne sais pas si tous seront fabriqués à Kourou mais çà ne serait que mieux).
En attendant de changer de cap (ou pas), la question d'une préférence européenne est cruciale.
Sur ce point je suis d'accord. Pour l'institutionnel d'abord (du coup je ne comprend plus ta toute première phrase ...).
Pour le marché commercial .... il n'y a aucun moyen de forcer un client européen à choisir un lanceur européen* , les arguments à faire valoir sont fiabilité, qualité du service, et prix serré afin qu'ils attirent suffisamment pour supplanter la concurrence. (et en sachant qu'un client ne mettra de toute façon, jamais tous ses oeufs dans le même panier et gardera toujours un minimum de deux fournisseurs de lanceurs).
Et si le méthalox et la ré-utilisabilité sont appelés à devenir un credo incontournable, afin de ne pas être complétement évincé du marche commercial (qui nous a sourit depuis pas mal d'années) , il faut accélérer la mise au point des projets R&D dans ce sens (comme Prométheus et Adeline par exemple)** afin de mener les essais permettant de s'en assurer sans ambigüité, pour pouvoir alors accélérer la transition post Vega C/Ariane 62/Ariane 64.
Et d'autre que moi ont déjà dit que si ce marché venait à se rétrécir .... cela ne serait pas malgré tout la mort dans la nasse, du spatial européen.
* la "conscience d'appartenir à l'Europe" n'a qu'un intérêt relatif pour les actionnaires, sauf pour d'éventuelles subventions ou remises fiscales
** en y affectant des ressources suffisantes pour que cela puisse être fait sérieusement et sans trainer