Dès le retour de Shenzhou VI, Pékin pense déjà à la prochaine étape
PEKIN (AFP) - A peine la mission Shenzhou VI de retour sur terre, la Chine a annoncé lundi vouloir procéder dès 2007 à des sorties de taïkonautes dans le cosmos, confirmant ses ambitions dans le domaine de la conquête spatiale.
"Je peux vous dire que la prochaine étape est une sortie dans l'espace vers 2007", a déclaré Tang Xianming, un des principaux responsables du programme de vol habité chinois, lors d'une conférence de presse à Pékin, quelque heures seulement après le retour sur Terre des deux astronautes.
Au même moment, Fei Junlong et Nie Haisheng, qui venaient de passer cinq jours dans l'espace, défilaient dans une voiture décapotable dans une base militaire de l'ouest de Pékin, acclamé comme des héros, sur fond de fanfare militaire.
Entre 2009 et 2012, des opérations d'arrimage seront menées, l'objectif pour la Chine étant de disposer d'une station spatiale permanente, a expliqué Tang Xiangming, soulignant par ailleurs que "dans un avenir proche, dans nos équipes de taïkonautes, il y aura sûrement des femmes".
Selon les experts, un arrimage de deux vaisseaux Shenzhou, lancés à quelques mois d'intervalle, constituerait une préfiguration d'une telle station.
Le principal architecte du programme de vol habité, Wang Yongzhi, a salué le succès de la mission Shenzhou VI, estimant que la Chine maîtrisait désormais la technologie pour des vols habités à plusieurs sur une période plus longue.
C'est d'"une grande importance" pour la suite du programme, a-t-il souligné.
En octobre 2003, le premier taïkonaute Yang Liwei était resté 21 heures dans l'espace, contre 115 heures et 32 minutes pour ses successeurs.
Avec Shenzhou VI, qui a coûté 110 millions de dollars, Pékin a achevé la première étape du programme de vol habité, a précisé Tang Xianming, la prochaine étant de "réaliser une percée et de maîtriser la technologie pour réaliser des activités extra-véhiculaires, une mission avec arrimage et des expériences spatiales scientifiques valables".
Pour l'expert américain James Oberg, le principal défi technologique sera de mettre au point une fusée trois fois plus puissante que la Longue Marche 2F, qui a permis de lancer Shenzhou VI mercredi dernier.
"Ce sera la clé pour leur station spatiale, la clé pour des lancements commerciaux rentables de satellites de communications, et la clé, s'ils le veulent, pour faire voler Shenzhou encore plus haut", a-t-il affirmé.
Les ingénieurs chinois ont déjà planché sur une telle fusée sous le nom de Longue Marche 5, mais elle ne sera pas disponible avant au moins cinq ans.
De plus, un nouveau centre de lancement devra être construit pour l'accueillir, celui de Jiuquan, en Mongolie intérieure, ne disposant pas de rail assez large pour transporter des fusées de ce genre.
"Les Chinois ne sont pas pressés. Cela va être déterminé par les questions de sécurité et de budget. Ce sera un programme très progressif", remarque cependant Joan Johnson-Freese, spécialiste américain du programme spatial chinois.
Balayant les craintes occidentales de voir la Chine utiliser l'espace à des fins militaires, Tang Xianming a de nouveau réaffirmé lundi que le but de la mission était de conduire des expériences dans des buts pacifiques, soulignant la volonté de la Chine de collaborer avec d'autres pays.
Peu après le retour des taïkonautes, le président du parlement a fait une lecture quelque peu différente de l'événement. "Ce succès est éminemment important pour le prestige de la Chine sur la scène mondiale, la promotion de son économie, de la science et de ses capacités de défense nationale", a dit Wu Bangguo.
Ce n'est pas surprenant, tempèrent les experts spatiaux, tout programme spatial possédant des applications militaires potentielles.
"Bien sûr, 95% de la technologie spatiale est à double usage (civil et militaire)", dit M. Johnson-Freese.
PEKIN (AFP) - A peine la mission Shenzhou VI de retour sur terre, la Chine a annoncé lundi vouloir procéder dès 2007 à des sorties de taïkonautes dans le cosmos, confirmant ses ambitions dans le domaine de la conquête spatiale.
"Je peux vous dire que la prochaine étape est une sortie dans l'espace vers 2007", a déclaré Tang Xianming, un des principaux responsables du programme de vol habité chinois, lors d'une conférence de presse à Pékin, quelque heures seulement après le retour sur Terre des deux astronautes.
Au même moment, Fei Junlong et Nie Haisheng, qui venaient de passer cinq jours dans l'espace, défilaient dans une voiture décapotable dans une base militaire de l'ouest de Pékin, acclamé comme des héros, sur fond de fanfare militaire.
Entre 2009 et 2012, des opérations d'arrimage seront menées, l'objectif pour la Chine étant de disposer d'une station spatiale permanente, a expliqué Tang Xiangming, soulignant par ailleurs que "dans un avenir proche, dans nos équipes de taïkonautes, il y aura sûrement des femmes".
Selon les experts, un arrimage de deux vaisseaux Shenzhou, lancés à quelques mois d'intervalle, constituerait une préfiguration d'une telle station.
Le principal architecte du programme de vol habité, Wang Yongzhi, a salué le succès de la mission Shenzhou VI, estimant que la Chine maîtrisait désormais la technologie pour des vols habités à plusieurs sur une période plus longue.
C'est d'"une grande importance" pour la suite du programme, a-t-il souligné.
En octobre 2003, le premier taïkonaute Yang Liwei était resté 21 heures dans l'espace, contre 115 heures et 32 minutes pour ses successeurs.
Avec Shenzhou VI, qui a coûté 110 millions de dollars, Pékin a achevé la première étape du programme de vol habité, a précisé Tang Xianming, la prochaine étant de "réaliser une percée et de maîtriser la technologie pour réaliser des activités extra-véhiculaires, une mission avec arrimage et des expériences spatiales scientifiques valables".
Pour l'expert américain James Oberg, le principal défi technologique sera de mettre au point une fusée trois fois plus puissante que la Longue Marche 2F, qui a permis de lancer Shenzhou VI mercredi dernier.
"Ce sera la clé pour leur station spatiale, la clé pour des lancements commerciaux rentables de satellites de communications, et la clé, s'ils le veulent, pour faire voler Shenzhou encore plus haut", a-t-il affirmé.
Les ingénieurs chinois ont déjà planché sur une telle fusée sous le nom de Longue Marche 5, mais elle ne sera pas disponible avant au moins cinq ans.
De plus, un nouveau centre de lancement devra être construit pour l'accueillir, celui de Jiuquan, en Mongolie intérieure, ne disposant pas de rail assez large pour transporter des fusées de ce genre.
"Les Chinois ne sont pas pressés. Cela va être déterminé par les questions de sécurité et de budget. Ce sera un programme très progressif", remarque cependant Joan Johnson-Freese, spécialiste américain du programme spatial chinois.
Balayant les craintes occidentales de voir la Chine utiliser l'espace à des fins militaires, Tang Xianming a de nouveau réaffirmé lundi que le but de la mission était de conduire des expériences dans des buts pacifiques, soulignant la volonté de la Chine de collaborer avec d'autres pays.
Peu après le retour des taïkonautes, le président du parlement a fait une lecture quelque peu différente de l'événement. "Ce succès est éminemment important pour le prestige de la Chine sur la scène mondiale, la promotion de son économie, de la science et de ses capacités de défense nationale", a dit Wu Bangguo.
Ce n'est pas surprenant, tempèrent les experts spatiaux, tout programme spatial possédant des applications militaires potentielles.
"Bien sûr, 95% de la technologie spatiale est à double usage (civil et militaire)", dit M. Johnson-Freese.