la DGA serait en train de discuter avec Dassault sur un éventuel avion spatial:
http://www.opex360.com/2021/11/24/la-direction-generale-de-larmement-discute-dun-projet-davion-spatial-avec-dassault-aviation/
C'est ce que semble suggérer le général Adam dans le verbatim intégral de l'audition, sans toutefois prononcer explicitement le nom du X-37.jassifun a écrit:Il ne s’agit pas forcément d’un système avec équipage. On peut imaginer une sorte de X-37.
Général Adam a écrit:S’agissant des moyens dont nous aurons besoin, nous avons parlé de l’alerte avancée. Nous avons évoqué le fait de s’opposer à un certain nombre de choses. Les avions spatiaux sont l’un des moyens auxquels nous pensons. D’une façon générale, l’avion spatial est la résurgence de la réutilisation des lanceurs, que l’on envoie dans l’espace. Aujourd’hui, nous essayons de faire rentrer proprement ce que nous envoyons dans l’espace ; cela ne fonctionne pas du tout en géostationnaire, mais cela fonctionne dans les orbites basses. Nous sommes tenus légalement de garder du carburant pour désorbiter proprement ces satellites. La plupart du temps, quand nous les désorbitons, ils sont détruits, ils brûlent à la rentrée. L’essentiel des satellites que nous avons envoyés ont brûlé. Pour autant, quand il s’agit du premier étage d’un lanceur chinois de 20 tonnes qui revient dans l’atmosphère, il reste tout de même de gros morceaux. La plupart du temps, ils retombent dans l’océan, mais ce n’est pas toujours le cas. Cette question mérite donc que l’on s’en préoccupe. Une bonne façon d’éviter que des morceaux rentrent de façon incontrôlée est de contrôler la rentrée. C’est une première amorce : on récupère ce qui rentre, on remet un coup de peinture, on le remplit de carburant et on le renvoie. L’autre avantage est que le modèle économique est bien plus intéressant et tire les prix de lancement vers le bas. C’est l’idée de SpaceX. Cela marche plutôt bien pour l’instant, et tout le monde se met sur ce créneau.
L’avion spatial permet d’avoir des moyens flexibles. C’était l’idée de la navette spatiale, qui avait été abandonnée avec Hermès, mais qui reprend sérieusement de l’intérêt parce que la technologie le permet, que les usages sont probablement différents, et que cela se fera de façon plus automatisée – pas forcément pilotée comme peuvent l’être des drones. Les Chinois comme les Américains procèdent souvent ainsi ; cela peut d’ailleurs être une première solution pour désorbiter des matériels que l’on n’arrive pas à désorbiter autrement ou pour récupérer des débris qui sont gênants afin d’éviter d’aggraver la situation. Sur cette question également, nous n’en sommes qu’aux débuts.
Est-ce que ça correspond au besoin ?TheRathalos a écrit:La DGA peut pas simplement financer/acheter quelques Space Riders de Avio/Thales? Ou c'est trop italien a leurs gouts?
Pourquoi des guillemets à "responsable" ?montmein69 a écrit:Ce "responsable" commandant de l'espace, envisage-t-il ce type d'équipement "avion spatial" pour l'armée française ? cela semble bien sa proposition.
Pour ma part, je vois cette proposition comme un lobbying pour la société Dassault, comme il y en a d'effectués par des constructeurs de satellites, de tugs spatiaux (façon SUSIE) ou autres équipements.
Et si c'est envisagé pour la France ... il n'y a que Dassault - me semble-t-il ? -qui serait envisageable comme constructeur (?)
Il s'agit d'obtenir des contrats d'étude d'abord, puis de soumettre une proposition à "kinenveut ? .... mais qui sinon l'Armée de l'air et de l'espace ?
De mauvaises langues pourraient dire que le général .... est en campagne promotionnelle.
Vu que les milliards pour la défense semblent s'écouler depuis peu d'une corne d'abondance inépuisable ..... il faut bien que cela profite.
Vadrouille a écrit:
L'avion spatial est censé répondre à un besoin qui est celui de pouvoir déployer rapidement une flotte satellitaire en cas de crise, ou bien l'utiliser directement pour abriter des charges utiles de reconnaissance ou d'écoute.
S'ils veulent de la réactivité ils ont qu'a pousser AG créer une nouvelle filiale semi-startup et les laisser faire joujou avec les stocks de M45 et M51 obsolète, T'implantes çà prés de Bordeaux, tu testes depuis Biscarosse et tu fais un pas de tir dans le Finistere, les chinois font ça, et ça marche très bien..Vadrouille a écrit:L'avion spatial est censé répondre à un besoin qui est celui de pouvoir déployer rapidement une flotte satellitaire en cas de crise, ou bien l'utiliser directement pour abriter des charges utiles de reconnaissance ou d'écoute. L'enjeu, c'est que si un ennemi neutralise notre flotte actuelle de satellites (les CSO, Pléiades, CERES, futurs CO3D...), ou même si on perd ceux-ci fortuitement (collision, panne, syndrome de Kessler) il faut être en capacité de rapidement remettre sur pied une flotte. Sinon des ennemis pourraient profiter du trou capacitaire pour agir contre nos intérêts
(invasion d'un DOM-TOM, déploiement terrestre ou naval contre nos Opex, etc...).
Or on voit bien que l'écosystème actuel, basé sur Ariane et Vega, n'est pas très réactif. Dans un monde en paix c'est très bien pour renouveler progressivement les moyens satellitaires, mais en cas de crise, c'est fragile. L'arrêt de Soyouz-ST, les retards d'Ariane et les échecs de Vega donnent d'ailleurs des sueurs froides au CNES pour les lancements militaires à venir (il y a un CSO et un Syracuse dans les cartons)
Donc en soit, que la France et certains de ces alliés disposent de moyens de réaction rapides pour agir militairement, envoyer des satellites, des "tugs" ou autres vaisseaux dans l'Espace en cas de crise, c'est une bonne chose.
Après, est-ce que l'avion spatial façon X-37 est la solution miracle ? Je ne sais pas. Tout dépend comment il est lancé. Et c'est probablement assez cher. Déjà si on l'armée pouvait s'assurer de pouvoir à l'horizon 2030 lancer un Zephyr de Latitude et un MaiaOne de MaiaSpace en moins de 10 jours, ça serait un premier pas.
Dassault fait son lobbying, cela fait des années qu'ils veulent être maître d’œuvre d'un projet spatial. Mais comme ils ont une approche très institutionnelle (il faut d'abord que l'Etat-client paie), rien n'est sorti. C'est de bonne guerre, ArianeGroup, Airbus, Thales Alenia, ils font tous la même chose. Il faut quand même s'assurer que ces projets ait une utilité et soient pratiques à mettre en œuvre.
C'est un peu usant à la longue cet effet "loupe déformante".Vadrouille a écrit:En effet avoir quelques missiles balistiques réformés en lanceurs, quitte à en lancer un par an pour maintenir les compétences, me semblerait plus utile comme force de réaction rapide que faire un avion spatial.
Que Dassault veuille le faire, ok, qu'un général veuille les fonds, ça ne me surprend pas, mais il faudrait expliquer à quoi cela pourrait servir concrètement d'un point de vue militaire. Les vaisseaux type SpaceRider, REV-1, Nyx de The Exploration Company ou d'autres peuvent être intéressant commercialement (fabrication en-orbite...). Mais d'un point de vue militaire, j'ai du mal à saisir.
Vadrouille a écrit:En effet avoir quelques missiles balistiques réformés en lanceurs, quitte à en lancer un par an pour maintenir les compétences, me semblerait plus utile comme force de réaction rapide que faire un avion spatial.
Que Dassault veuille le faire, ok, qu'un général veuille les fonds, ça ne me surprend pas, mais il faudrait expliquer à quoi cela pourrait servir concrètement d'un point de vue militaire. Les vaisseaux type SpaceRider, REV-1, Nyx de The Exploration Company ou d'autres peuvent être intéressant commercialement (fabrication en-orbite...). Mais d'un point de vue militaire, j'ai du mal à saisir.
En effet.jassifun a écrit:Vadrouille a écrit:En effet avoir quelques missiles balistiques réformés en lanceurs, quitte à en lancer un par an pour maintenir les compétences, me semblerait plus utile comme force de réaction rapide que faire un avion spatial.
Que Dassault veuille le faire, ok, qu'un général veuille les fonds, ça ne me surprend pas, mais il faudrait expliquer à quoi cela pourrait servir concrètement d'un point de vue militaire. Les vaisseaux type SpaceRider, REV-1, Nyx de The Exploration Company ou d'autres peuvent être intéressant commercialement (fabrication en-orbite...). Mais d'un point de vue militaire, j'ai du mal à saisir.
Cela a été étudié maintes fois, par exemple le E4 dérivé du M4. La réponse des militaires et des politiques a toujours été non, car d'une part cela rendrait plus facile l'acquisition de données sur le missile par l'adversaire et d'autre part en cas d'échec au lancement cela jetterai un doute sur la fiabilité de la dissuasion francaise. Voir ci-dessous article de 1991... 32 ans...
Aérospatiale s'intéresse au marché des petits lanceurs
https://twitter.com/OpexNews/status/1708732804899512677?s=20TheRathalos a écrit:https://twitter.com/BorisJorgen/status/1708808180157886740
Dassault Aviation serait en pourparlers avec Rocket Lab pour la fourniture de moteurs de fusée pour son projet d’avion spatial militaire :
https://www.lalettrea.fr/entreprises_defense-et-aeronautique/2023/10/02/dassault-prospecte-des-fournisseurs-pour-son-futur-avion-spatial,110060237-art (paywall)