On en sait un peu plus sur la mission Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, dont le lancement est prévu en octobre 2008 au moyen d'une fusée Delta II de Boeing. Cette sonde est la premiÚre de toute une série de missions robotiques à destination de la Lune, essentiellement pour soutenir l'effort américain de retour de l'homme sur notre satellite naturel (Vision for Space Exploration de la NASA).
La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO)
Il s'agit notamment pour la NASA de déterminer les risques que peut faire peser l'environnement lunaire sur la présence prolongée d'une expédition habitée et tracer les cartes suivantes:
- Carte du rayonnement subi en environnement lunaire ;
- Carte des températures supérieures à 5K ;
- Carte des régions ombragées en permanence, résolution d'environ 50m par pixel ;
- Carte des régions polaires ;
- Carte des ressources lunaires et caractéristiques du régolite ;
- Vue grand angle des régions polaires afin de caractériser les variations d'illumination ;
- Image HD résolution pour identifier les reliefs de l'ordre du mÚtre dans la zone d'atterrissage potentiel ;
- Détermination d'une carte géodésique en 3D de la Lune ;
- Connaissance de la topographie globale géodésique ;
- Carte topographique détaillée des futurs sites d'atterrissages.
Objectifs scientifiques et technologiques
La construction de la sonde à proprement parler n'a pas encore débuté. La NASA est en plein processus conceptuel et l'assemblage des six instruments prévus sur la plate-forme est prévu mi-2006.
Le profil de la mission prévoit une phase opérationnelle d'au moins une année sur une orbite polaire circulaire de 30 à 50 km d'altitude. La NASA a d'ores et déjà prévu au moins une extension de mission de 5 ans mais, la mission serait légÚrement différente. Toujours sur une orbite basse, LRO serait utilisée pour mener des observations continues et comme satellite de relais de communication.
Lunar Reconnaissance Orbiter sera également utilisé comme démonstrateur technologique dont le but est de développer de nouvelles approches et technologies pour soutenir l'exploration humaine de l'espace à Mars et à d'autres destinations.
D'un point de vue scientifique, la sonde a plusieurs objectifs prioritaires et six instruments pour y arriver. Parmi ces objectifs prioritaires, on citera:
- La caractérisation des radiations provenant de l'espace lointain reçues en orbite lunaire ;
- Topographie globale géodésique ;
- Cartographie à haute résolution de la répartition de l'hydrogÚne ;
- Carte des températures des régions polaires restant dans l'ombre ;
- Identification et localisation des possibles dĂ©pĂŽts de glace dans ces mĂȘmes rĂ©gions polaires ;
- Evaluation et cartographie Ă petite et grande Ă©chelle des futures zones d'atterrissage ;
- Caractérisation de l'éclairement des régions polaires.
Le systĂšme de propulsion
Notez que le systÚme de propulsion de la sonde sera des plus classiques, emportant de 500 à 700 kg de carburant. Certains scientifiques avaient suggéré d'équiper cette sonde d'une propulsion nucléaire en s'inspirant des avancées de Prometheus, un programme qui vise la mise au point de réacteurs nucléaires pour l'exploration et la propulsion spatiale et de s'attaquer aux défis des vols habités de longue durée. La NASA et le Department of Energy Office of Naval Reactors sont parties prenantes dans ce programme. Cette solution n'a pas été retenue pour des raisons budgétaires mais également face à la difficulté de mettre au point des applications concrÚtes à partir des avancées de Prometheus.
Ce type de rĂ©acteur, de type civil, ne doit pas seulement fournir de l'Ă©lectricitĂ© au systĂšme de propulsion d'une sonde, il doit Ă©galement ĂȘtre capable d'alimenter en Ă©nergie l'ensemble des instruments scientifiques d'une charge utile et fournir suffisamment de puissance pour autoriser les communications entre une sonde situĂ©e dans le SystĂšme Solaire externe et la Terre.