Re: Bilans 1957 - 2022

[David L.]

Avec son 7^e tir de l'année, réalisé hier, le Japon bat son record d'activité annuel.

Il pourrait être porté à 8 tirs le 28 décembre, avec le lancement de la petite fusée SS-520-5.

[David L.]

Même si l'activité en 2017 aura été d'un lancement en dessous de celle de 2014, elle confirme la progression régulière, bien visible sur les deux graphiques. 2014 et 2017 sont les deux années les plus actives depuis 1994.

Cette augmentation de l'activité est due aux pays hors URSS/Russie, car l'activité de ce dernier pour les années 2016 et 2017 est à son niveau le plus bas depuis 1961. De 1962 à 2015, l'URSS puis la Russie a toujours procédé à plus de 20 tirs orbitaux, avec un record de 108 en 1982. La Russie n'a procédé qu'à 17 lancements l'an dernier et 19 cette année.

Nombre de tirs orbitaux (échecs inclus) par année :


Moyenne glissante sur 5 ans :

[David L.]

Les incidents significatifs en 53 années d'activités extra-véhiculaires :

https://spaceflight.nasa.gov/outreach/Significant_Incidents_EVA_Report2017.pdf

[David L.]

Bilan des sorties extra-véhiculaires du programme ISS, après VKD-44 :

[David L.]

Nombre de lancements orbitaux au cours du 1^er trimestre, de 1957 à 2018 :



31 tirs orbitaux ont eu lieu entre le 1er janvier et le 31 mars 2018.

Seules les années 1969 (37 tirs), 1978 (36) et 1981 (33) ont vu une activité plus importante.

Une activité égale a eu lieu en 1966, 1967 et 1976.

[Astro-notes]

Oui, mais si on voit bien la rupture de 1992, arrêt de la guerre froide, et l'actuelle remontée de l'activité jusqu'à 2018 (et ce n'est pas fini), on ne mesure pas combien le nombre de vecteurs nouveaux (voire réutilisables) sont mis en service et le grand nombre de charges orbitales multiples qui accompagnent cette remontada qui justifient ce graphe. Certes ce n'était pas le sujet de David L, mais il faut l'avoir présent à l'esprit. Nous assistons sans trop le commenter à une nouvelle orientation spatiale avec la mise en orbite de grosses noria de micro/nano/pico satellites dont chacun compte pour UN.

[David L.]

La NASA a mis à jour son récapitulatif des sorties extra-véhiculaires réalisées durant le programme ISS après celle du 15 août :

https://www.nasa.gov/mission_pages/station/spacewalks

[David L.]

A partir d'une estimation des besoins de remplacement des satellites géostationnaires, Airbus prévoit les futurs besoins annuels entre 15 et 18 satellites commerciaux, soit moins que les 20 à 25 du passé récent mais plus que les sept commandés en 2017.

Mais cette prévision ne tient pas compte de l'avènement des satellites de maintenance et d'extension de vie orbitale. D'autres sont plus pessimistes, descendant à entre 10 et 15 satellites pour TAS.

https://spacenews.com/airbus-forecasts-15-to-18-commercial-geo-orders-as-new-annual-norm/

Rappel des satellites géostationnaires du marché ouvert lancés par année depuis 1990 :
[Graphique en attente de remise en ligne]

Rappel de l'ensemble des satellites géostationnaires lancés par année :
[Graphique en attente de remise en ligne]

[David L.]

Si mes décomptes sont corrects, l'échec de satellisation de ce matin est le 374^e sur 5959 tirs orbitaux depuis le 4 octobre 1957, soit un taux de satellisation de 93,7 %.

[David L.]

Taux de satellisation annuel :



Taux de satellisation moyen sur 5 ans :

[David L.]

Nombre d'échecs de satellisation chaque année, depuis 1957 :

[Wakka]

"Belle perf" ! On n'avait pas vu ça depuis 1971...

[David L.]

"Belle perf" ! On n'avait pas vu ça depuis 1971...

Et l'année n'est pas terminée...

[David L.]

La progression du nombre de lancements orbitaux réalisés par les principales puissances spatiales depuis 1957 :



Les Etats-Unis sont en bleu clair, l'URSS et la Russie en rouge, l'Europe en bleu, la Chine en bordeaux (avec points jaunes), le Japon est en vert et l'Inde en orange.

[David L.]

Nombre d'échecs de satellisation chaque année, depuis 1957 :
(mise à jour après l'échec du lancement de Rocket 3.3 LV0008 le 10 février 2022)

[Astro-notes]

David L, c'est le bon moment de nous rappeler ça, mais j'aurai aimé voir sur le même graphe le nombre de satellisations en parallèle. 

[David L.]

David L, c'est le bon moment de nous rappeler ça, mais j'aurai aimé voir sur le même graphe le nombre de satellisations en parallèle. 

Tu pourras trouver ça dans les graphiques sur la fiabilité des tirs orbitaux.

[Lunarjojo]

Nombre d'échecs de satellisation chaque année, depuis 1957 :
(mise à jour après l'échec du lancement de Rocket 3.3 LV0008 le 10 février 2022)

Pour ma gouverne, qu’appelez-vous échec de satellisation? Est-ce uniquement l'échec du lanceur qui n'envoie pas le satellite sur son orbite, ou est-ce aussi un satellite non mis à poste suite à une défaillance? Toujours dans la même veine, considérez-vous que les 40 satellites perdus par SpaceX rentrent dans cette catégorie? Car dans ma vision des choses, est échec tout satellite qui n'est pas placé à son poste.

Bravo pour vos statistiques: c'est du boulot....

[David L.]

Pour ma gouverne, qu’appelez-vous échec de satellisation? Est-ce uniquement l'échec du lanceur qui n'envoie pas le satellite sur son orbite, ou est-ce aussi un satellite non mis à poste suite à une défaillance? Toujours dans la même veine, considérez-vous que les 40 satellites perdus par SpaceX rentrent dans cette catégorie? Car dans ma vision des choses, est échec tout satellite qui n'est pas placé à son poste.

Pour ce graphique, j'ai pris en compte tous les tirs orbitaux qui n'ont pas débouché sur une satellisation, quelque soit l'orbite atteinte, nominale ou non. Les échecs sont principalement dus aux lanceurs, mais il y a probablement au moins un cas où la responsabilité est partagée entre le lanceur et le satellite (problème de résonance sur un lancement chinois d'un satellite HS-601 au début des années 1990).

Je prends en compte les satellisations sur une orbite non nominale comme des anomalies, classées en deux catégories :
- satellisations sur une orbite qui doit être corrigée par la charge utile en utilisant ses propres ergols, ce qui réduit sa durée de "vie" en orbite,
- satellisations sur une orbite qui ne peut être corrigée par la charge utile, en raison d'une quantité d'ergols insuffisante ou de l'impossibilité de faire plusieurs allumages (cas ancien des moteurs d'apogée à poudre), rendant le satellite inexploitable.

Il y aussi les lancements qui endommagent le satellite, placé ou non sur la bonne orbite.

Comme il y a satellisation, je ne les compte pas dans les échecs de satellisation, faciles à recenser, mais dans la fiabilité des lanceurs (consultables dans un autre sujet), avec différents niveaux :
- lancement nominal
- charge utile exploitable mais dont la durée de "vie" en orbite a été réduite
- charge utile perdue (par l'absence de satellisation ou par la satellisation sur une orbite la rendant inexploitable)

Cela rend le travail de compilation plus lourd et plus complexe, mais à mon avis meilleur. Et je n'utilise pas la notion de "demi-échec", qui n'a pas de sens.

Je ne compte pas les satellites perdus par SpaceX ces derniers jours car le lancement a été réussi. Ils ont été injectés sur l'orbite visée et le problème s'est produit après le succès du lancement. Les charges utiles sont en cause, pas le lanceur. Ce ne sont donc pas des échecs de satellisation, même s'ils sont rentrés très rapidement dans l'atmosphère, en raison du choix d'une orbite d'injection très basse, en partie pour augmenter le nombre de satellites par lancement.

Quand une Ariane 4 avait lancé Telstar 402 mais qu'aucun contact n'avait jamais pu être établi avec le satellite en orbite, le lanceur avait été mis hors de cause et il ne s'agissait pas d'un échec de lancement ou d'un "demi-échec", mais d'une anomalie de la charge utile. C'est le cas pour les satellites Starlink, dont un grand nombre n'a pas pu sortir du mode de sauvegarde.

Il faut distinguer les anomalies dues aux lancements et celles dues aux charges utiles. Sur ces dernières, le travail de compilation est également intéressant mais plus compliqué.

Sur le fait que des satellites Starlink lancés la semaine dernière n'ont pas été mis à poste, je crois que c'est le cas pour presque tous les lancements de Starlink. La différence, certes de taille, est la proportion de satellites qui n'ont pu élever leur altitude jusqu'à l'orbite opérationnelle, une minorité habituellement et une majorité cette fois ci.

[David L.]

Bravo pour vos statistiques: c'est du boulot....

Merci.

[Astro-notes]

pour moi aussi +1 David L.