Bonsoir,
Quelques remarques sur ce sujet (découvert au hasard d'une recherche sur le net):
Gasgano a écrit: Uranus Pathfinder, d'origine britannique, émane du Mullard Space Science Laboratory (University College London) dans le Surrey, dirigé par le Dr. Chris Arridge, avec 110-120 scientifiques impliqués dans ce projet soumis à l'ESA en décembre 2010.
Coût estimé à 400 millions de Livres Sterling soit environ 465 millions d'Euros au cours actuel.
Ce projet émane de la convergence d'équipes anglaise (qui réfléchissait sur une mission à destination des géantes glacées, initialement un survol), française (intéressée spécifiquement par Uranus, et un orbiteur) et américaine (dont l'équipe d'auteurs d'un white paper soumis au au NASA planetary decadal survey et proposant un orbiteur d'Uranus avec panneaux solaires). Il implique néanmoins plus largement les communautés européenne (notamment magnétosphérique) mais aussi américaine (deux white papers supplémentaires ont été soumis en parallèle de la réponse à l'appel d'offre ESA-M3 au Heliophysics NASA decadal survey pour proposer un orbiteur d'Uranus couvrant des objectifs axés sur la magnétosphère).
Le projet a été jugé très positif scientifiquement par l'ESA, et non retenu essentiellement à cause de la faisabilité (d'ici 2022) de RTGs européens. Dans la foulée, le résultat du planetary decadal survey de la NASA a apporté une bonne surprise en classant une mission vers Uranus comme priorité 3 de la classe flagship (derrière EJSM).
Le projet Uranus pathfinder n'est donc pas avorté et continue présentement sous la forme d'un consortium international qui présentera à nouveau ce projet dès que l'occasion se présentera.
montmein69 a écrit:De belles missions .... on est (du moins je) toujours déçu lorsque certaines ne sont pas retenues, ou reportées à plus tard.
Et pourtant les budgets à mettre en oeuvre pour chacune d'elles reste modeste. Et la moisson de données, puis d'interprétations scientifiques éclairant ces autres mondes n'est jamais décevante.
Les missions conçues dès le départ en collaboration entre aux moins deux agences spatiales restent les plus susceptibles d'aller au bout ... Il faut utiliser la bonne taquetique pour arriver à ses fins
57 missions proposées en réponse à l'appel d'offre de l'ESA si je me souviens bien: tout le monde ne peut pas être servi. ;)
Ripley a écrit:Il y a peu Uranus semblait le dernier des soucis des concepteurs de projets et aujourd'hui on a vu ( trop brièvement ) se télescoper deux projets sur Uranus. Il ne faut pas se désespérer.
Les missions de ce type ne sont pas proposées par des professionels du projet, mais par des scientifiques qui veulent atteindre des objectifs précis. Dans le cas d'Uranus pathfinder, ces objectifs ont fait l'objet de discussions avancées, et c'est une fois qu'ils ont été identifiés que le concept de mission (instruments, charge utile...) a été mis sur l'ouvrage.
Ripley a écrit:En fait ce qui est désespérant, c'est que si cela se fait, ce sera fait par les Américains avec éventuellement un strapontin pour les Européens....
C'est une idée reçue. EJSM témoigne plutôt d'une difficulté de financement actuelle américaine. Par ailleurs, la tendance n'est plus aux missions "arbre de Noël" à la Cassini, mais plus à des projets à coût réduit (de type M). Notre espoir avec un projet fédérateur comme Uranus est d'impulser une collaboration ESA/NASA pour tenter de "coupler" deux missions moyennes en une grande.
En tout cas, merci de votre enthousiasme, ça fait chaud au coeur!