NicFit Lun 15 Nov 2010 - 10:43
Kostya, si je puis me permettre de répondre à tes questions :
1) Un réservoir d'He est ce qu'il y a de moins dangereux car, à part la pression, l'He est inerte et n'explose donc pas... alors de quels risques d'explosion parle-t-on là ? Si le réservoir est percé lors de la ré-entrée, l'He sera dispersé dans la haute atmosphère: quel est le danger ?
>>> Le problème vient du fait que le réservoir d'Hélium est sous haute pression. Dans le cas d'un impact avec un débris ou un micro-météorite arrivant à très haute vitesse - ce qui est de moins en moins invraisemblable - il en résultera une explosion et donc génération d'une quantité de nouveaux débris. Alors que si le réservoir est dépressurisé, on a juste une fissure ou un trou. De manière plus générale, la passivation d'un satellite en fin de vie sert à éliminer au maximum l'énergie embarquée à bord, sous quelque forme que ce soit : mécanique, chimique, électrique, pyrotechnique etc. pour éviter autant que possible ce genre de désagrément.
2) Il a été question d'un [grosse] fuite d'ergols donc ne pensez-vous pas plutôt que les réservoirs se sont vidés tous seuls sans que personne ne fasse quoique ce soit ?
>>>> C'est le cas pour un des 2 réservoir d'ergol, pour l'autre je ne sais pas s'ils l'ont vidé.
3) Les S/Ls sont normalement tirés avec les batteries chargés à bloc et le mode utilisé lors du lancement est normalement très économe en énergie donc il est fort possible que celui-ci puisse encore recevoir des TCs mais évidemment, comme ses antennes sont mal pointées, il faudrait une chance énorme et beaucoup de persévérance et d'argent (la location d'une couverture complète du réseau terrestre coute plutôt cher et est normalement limitée aux phases de mise à poste, pour ce qui est des satellites GEO). Pour mémoire, le plus gourmand en énergie sur un S/L de télécoms, c'est loin d'être la plate-forme mais la charge utile avec ses puissants amplis et transpondeurs: heureusement, avant l'arrivée à poste, la charge utile est peu active, non ?
>>>> Pas sûr de comprendre la question. En tout cas d'après moi, ils avaient effectivement suffisamment d'énergie électrique à bord pour tranquillement faire ce qu'ils avaient à faire, puis passiver.
4) Enfin, je ne connais pas bien cette plateforme mais comme chacun le sait, avant que les grands GS déployés comme d'immenses ailes n'existent, les satellites se contentaient de l'énergie fournie par les cellules collées à leur surface (il existe encore de tels satellites d'ailleurs comme Météosat stabilisé par rotation), est-ce qu'en attendant le déploiement complet des GS, un tel satellite ne reçoit pas déjà une faible partie de l'énergie totale en provenance des deux panneaux externes dont la surface est bien tournée vers l'extérieur. Cela ne suffit-il pas à maintenir un semblant de vie électrique (après tout, en orbite de transfert, les éclipses durent bien moins longtemps que ce que peut être amené à subir un S/L en GEO) ou bien le mécanisme de charge des batteries n'est-il pas censé fonctionner avant le déploiement des panneaux ?
>>>> cf ci-dessus, il y avait même peut-être eu déploiement partiel des panneaux ce qui leur donnait tout le temps.
Par ailleurs, je lis que beaucoup d'entre vous pensent que le satellite ne pouvait maintenir son attitude, cela m'étonne. Cela a-t-il été confirmé officiellement ? Après tout, le contrôle d'attitude se fait avec les gyro et roues à réactions, pas besoin de propulsion chimique, et je pense qu'il n'y avait pas de souci d'alimentation électrique.
Dernière édition par NicFit le Lun 15 Nov 2010 - 10:56, édité 1 fois