LVM Dim 5 Fév 2012 - 12:28
Eh non ! C'est en effet méconnaître l'une des caractéristiques premières (et historiques) du système Ariane : Arianespace est en effet le seul fournisseur de services de lancement au monde à facturer au kilo lancé en GTO (et non forfaitairement, comme le pratiquent ses concurrents ILS, Sea Launch, SpaceX ou encore CGWIC).
Pour les missions standard Ariane 5 ECA, Arianespace ne fait ainsi de l'argent que sur celles qui sont "optimisées" (i.e. à pleine capacité, soit 9,100 kg, si l'on se réfère à la dernière version du manuel utilisateur Ariane en date de juillet 2011, cf. http://www.arianespace.com/launch-services-ariane5/Ariane5_users_manual_Issue5_July2011.pdf). C'est en cela que la mission d'avril prochain, associant un satellite de masse moyenne (JCSAT-13 à 4,500 kg) et un petit (VinaSat-2, à 2,970 kg), soit une masse totale de charge utile emportée de 7,470 kg, sera particulièrement loin du compte, comme de nombreuses autres.
Cet état de faits est d'ailleurs reconnu très explicitement par Arianespace dans son dernier rapport annuel. C'est aussi l'une des raisons premières derrière les lourdes pertes affichées par l'opérateur européen en 2009 et 2010 (i.e. au moment où le dispositif EGAS avait cessé de produire ses effets), qui ne sont rien moins que structurelles. Sans les (très généreuses) aides institutionnelles dont il bénéficie, le système Ariane affiche une équation économique qui ne tient pas. Et cela n'est pas nouveau...