Francespace a écrit:
Encore une fois,oui à la coopération mais dans un but ambitieux : j'entends tout le monde sauter comme des cabris en parlant du long terme mais personne n'est capable de proposer un projet ambitieux et rationnel : à part grignoter inutilement l'argent des agences spatiales,rabaisser l'Europe spatiale et repousser l'exploration à une échéance encore plus lointaine,ce bidon n'a rien fait de concret. Par contre,vous avez raison sur un point : l'avenir de la conquête spatiale est bien entre les mains des politiques,malheureusement les mêmes qui nous gouvernent depuis 30 ans (et ceux partout dans le monde "occidental" bien que je déteste cette expression) ont abandonner l'ambitieux au profit de l'argent roi. L'économie actuelle permet elle ce grand bon en avant ? Non. Est il possible de mettre en place une économie d'investissements d'avenir ? Oui.
J'aimerais que vous considériez les nations qui réussissent dans
la conquête spatiale ou du moins qui montent (Chine,Brésil,Russie) : ce sont des nations indépendantes et fières,alors pourquoi devrions nous rejeter le sentiment national en Europe ? N'eu t-il pas permis à la France de lancer son programme spatial ? D'ailleurs,le patriotisme n'empêche pas d'être ouvert à la coopération,voyez le programme Ariane (dont la France fut le moteur) à condition qu'elle s'établisse intelligemment (voyez les fiasco industriels d'europa et de Galileo).
Enfin,puisque vous l'évoquiez, je reste persuadé que ce sont aux hommes et non a de bête (car oui,pardonnez moi cette expression,mais l'intelligence vient de l'indépendance de l'esprit ce que n'ont pas les,robonautes) machines de continuer l'exploration de l'espace.
Dans ces lignes, on trouve une forte interrogation sur les causes des non-décisions des gouvernants. Or, comme bien des fois, les questions contiennent les réponses. Exemple : pourquoi les pays comme la Chine, le Brésil et la Russie ont-ils une politique spatiale cohérente? parce qu'ils n'y mettent pas, en premier plan, les questions financières. Je ne dis pas "économiques" ou "budgétaires" mais bel et bien "financières". Dans une autre partie du Forum, l'excellent Astro-Notes demande quelle est la signification de EBIT; sigle financier qui suggère a priori les futurs choix politiques et industriels spatiaux.
Les poids comparés des infos financières (assurances, coûts induits, rentabilités, etc.) et des infos techniques (politique au vrai sens du mot, progrès scientifiques, techniques, éducatifs, etc.- sont en faveur, hélas, des premières. Faisons un tableau deux colonnes et voyons.
Aujourd'hui, on justifie trop les progrès en cours ou les projets par des considérations financières. Si JFK avait vécu aujourd'hui, le programme lunaire américain n'aurait pas lieu. D'ailleurs nous voyons la frilosité ambiante. Ce n'est qu'un seul exemple où la décision strictement humaine a été bénéfique au progrès (même si cette décision a été prise contre l'URSS et non pas pour le progrès lui-même).
Dans ce sens, il est naturel de suivre Patrick Baudry qui a toujours eu le sens de l'ouverture vers le progrès spatial; critiquant la navette, la station spatiale, le vol humain utilisé à tort et à travers. Courageusement (il est un peu 'tricard' dans certains cercles décisionnels du CNES, plus enclins au bling-bling qu'à la technicité de haut niveau) mais toujours avec nuance et détermination. J'ai pratiqué son Space Camp en région toulousaine; ce n'est pas franchement une négation de l'homme dans l'espace! JL Chrétien, moins prolixe, semble partager pas mal des ponts de vues spatiaux de Patrick Baudry.
Pour être bref, je pense qu'il est temps de sortir cette phrase à tout faire -mais juste : "L'exploration spatiale et ses programmes sont trop sérieux pour être confiés à des financiers et à des comptables. Laissons celà à des politiciens et à des stratèges." Je pense à Yves Sillard et au programme Ariane, lancé en son temps dans les conditions que l'on sait....
Bon we à tous.