Kostya Mer 3 Déc 2014 - 22:55
Space Opera a écrit:Ca, c'est plus un problème France-Allemagne qu'un problème d'ADS.
Ou alors un problème entre ADS France et ADS Allemagne :scratch: ?
Lunarjojo a écrit:L'Allemagne étant le premier contributeur de l'ESA, je la vois mal changer de fusil d'épaule. N’oublions pas qu'Hermès a été tué (à tort ou à raison) par nos voisins allemands.
Merci d'arrêter de colporter cette idée qui est archi-fausse et déjà maintes fois démentie car si l'Allemagne est le premier contributeur, c’est aussi la conséquence de l'abandon d'Hermès par nos décideurs Français et non par l'Allemagne dont la part dans Hermès ne permettait pas vraiment de torpiller le programme (ce ne sont pas uniquement les difficultés de la pile à combustible qui ont gravement plombé le budget d'Hermès ;) ).
Hermès a été tuée par l'incapacité de nos décideurs politiques (toutes nationalités confondues mais bien sûr principalement France et Allemagne, les deux grands contributeurs d'alors) de pouvoir amener l'Europe au niveau de budget spatial qui revient à son rang de première puissance économique mondiale. A partir de là, déshabiller Paul pour habiller Jacques devenait l'unique alternative possible si on ne voulait pas abandonner le vecteur au profit de la charge utile. C'est aussi simple que cela: la France était en sur-retour et il a donc fallu puiser sur les programmes où la France avait la part du lion. Maintenant, on peut simplement se demander pourquoi l'absence totale de vision à long terme a empêché nos dirigeants d'alors de simplement décider d'une augmentation de la part Française (mécaniquement, l'Allemagne aurait suivi) qui aurait fait de la France le premier contributeur au budget de l'ESA alors qu'actuellement, c'est l'Allemagne et depuis plus de 20 ans.
Je n'aime pas qu'on dise à tort que les Allemands ont tué Hermès car c'est archifaux: les dirigeants Allemands de l'époque s'en sont simplement tenus aux engagements pris auprès de l'ESA et ont effectivement refusé d'augmenter leur part dans Ariane5 et Hermès sachant que cela ne profiterait aucunement à leurs propres industriels (si on veut qu'il en soit autrement, c'est plutôt à la règle idiote du juste retour qu'il faut s'attaquer mais là, y'a du pain sur la planche :wall: ).
Je vois une similitude entre Grenade et ce qui vient de se passer à Cologne, c'est qu'au départ l'équation était comment financer Ariane (5 ou 6) sans pour autant abandonner d'autres programmes sachant que dans chaque programme, il y a un pays contributeur principal. A Cologne, les Allemands ont obtenu que la France n'abandonne pas l'ISS pour s'assurer un sur-retour sur Ariane6 et à Grenade, c'est hélas l'inverse qui s'est passé puisque la France était alors principal contributeur sur deux des 3 grands programmes de l'agence. Il a fallu faire un choix et ce sont nos décideurs (et non les Allemands) qui ont convenu d'abandonner Hermès au profit d'Ariane5 qui devenait, de fait, plus facile à développer (tout est relatif) par l'abandon de l'exigence man-rated (qui devenait d'ailleurs de plus en plus élevée à la lumière du drame de Challenger). N'oublions pas non plus que l'Allemagne a aussi subi les conséquences de l'abandon d'Hermès avec l'abandon du MTFF qui perdait alors toute raison d'être si aucune navette ne pouvait le desservir.
Donc se souvenir simplement que loin du mécano industriel, ce genre de conférence est toujours un exercice de costumière (qui de Paul ou de Jacques va se retrouver à poil?) et non un exercice de prospective mené par de grands visionnaires (il n'y en a plus dans l'Europe spatiale depuis bien longtemps déjà).
Dernière édition par Kostya le Jeu 4 Déc 2014 - 8:45, édité 1 fois