Un collègue vient de m'envoyer cette autre illustration parue sur Aviation Magazine en 1971.
Le LRBA avait conçu, en même temps, un lanceur pour son satellite d'observation. Ce lanceur, de capacité intermédiaire entre Diamant et ce qui deviendra Ariane, s'appelait également Obélix. Au départ, il était prévu :
- un premier étage de 2 m de diamètre à moteur Viking,
- un deuxième étage Rita 2 (P6) provenant du programme MSBS,
- un troisième étage P1,8 développé dans le cadre du programme Hyper-Diamant.
En 1973, la situation avait évolué. Voici ce qu'on pouvait lire sur le S&V de mars 1973 :
" M. Michel Debré, à la mi-janvier, a fait savoir qu'il était partisan de la construction d'un satellite de reconnaissance et d'un lanceur léger au cours de la prochaine décennie. Il a même déjà ordonné l'étude d'un projet de satellite de reconnaissance et d'un lanceur
léger pour le lancer. Pour donner une idée des satellites de reconnaissance, ceux actuellement utilisés par les Américains et les Soviétiques se situent aux alentours de 500 kg. Dans cette optique, on a estimé que ce projet ne pourrait voir le jour avant le
Ve Plan quinquennal militaire qui débutera en 1980.
En ce qui concerne le lanceur de ce satellite de reconnaissance il pourrait bien en être autrement. Expliquons-nous.
Si le projet du L3S démarrait comme prévu en avril prochain, on pourrait dès 1977 procéder à deux essais des deux derniers étages du L3S, les « L35 » et « H6 ». Ces deux tirs d'essais devront permettre de qualifier pour le vol le dernier étage H6. Cet étage très
performant fonctionne à l'oxygène et à l'hydrogène liquide. Le moteur à basse pression met en oeuvre toute une nouvelle technologie explorée par la Société Européenne de Propulsion.
Personne en Europe n'a encore fait fonctionner dans des conditions réelles des moteurs «cryogéniques».
Par la suite, deux autres tirs d'essais de la fusée tout entière pourraient avoir lieu en 1979, qualifiant ainsi le L3S pour la mise en service opérationnelle dès 1980. Or il se trouve que si l'on ajoute le troisième étage de l'actuelle fusée Diamant B aux
deux étages supérieurs L35 + H6 du L3S, on obtient un lanceur dont la capacité de lancement (500 kg de charge utile sur une orbite à 500 km d'altitude sur une inclinaison moyenne) correspond parfaitement aux caractéristiques moyennes des actuels satellites militaires de reconnaissance. On voit donc tout de suite qu'avec des éléments de L3S, les militaires possèdent déjà leur lanceur. Quant au satellite, il existe, tant à l'Aérospatiale qu'à l'ex LRBA fusionné avec la SEP, des projets dans les cartons. "