Lunarjojo a écrit:
Pour ma gouverne, qu’appelez-vous échec de satellisation? Est-ce uniquement l'échec du lanceur qui n'envoie pas le satellite sur son orbite, ou est-ce aussi un satellite non mis à poste suite à une défaillance? Toujours dans la même veine, considérez-vous que les 40 satellites perdus par SpaceX rentrent dans cette catégorie? Car dans ma vision des choses, est échec tout satellite qui n'est pas placé à son poste.
Pour ce graphique, j'ai pris en compte tous les tirs orbitaux qui n'ont pas débouché sur une satellisation, quelque soit l'orbite atteinte, nominale ou non. Les échecs sont principalement dus aux lanceurs, mais il y a probablement au moins un cas où la responsabilité est partagée entre le lanceur et le satellite (problème de résonance sur un lancement chinois d'un satellite HS-601 au début des années 1990).
Je prends en compte les satellisations sur une orbite non nominale comme des anomalies, classées en deux catégories :
- satellisations sur une orbite qui doit être corrigée par la charge utile en utilisant ses propres ergols, ce qui réduit sa durée de "vie" en orbite,
- satellisations sur une orbite qui ne peut être corrigée par la charge utile, en raison d'une quantité d'ergols insuffisante ou de l'impossibilité de faire plusieurs allumages (cas ancien des moteurs d'apogée à poudre), rendant le satellite inexploitable.
Il y aussi les lancements qui endommagent le satellite, placé ou non sur la bonne orbite.
Comme il y a satellisation, je ne les compte pas dans les échecs de satellisation, faciles à recenser, mais dans la fiabilité des lanceurs (consultables dans un autre sujet), avec différents niveaux :
- lancement nominal
- charge utile exploitable mais dont la durée de "vie" en orbite a été réduite
- charge utile perdue (par l'absence de satellisation ou par la satellisation sur une orbite la rendant inexploitable)
Cela rend le travail de compilation plus lourd et plus complexe, mais à mon avis meilleur. Et je n'utilise pas la notion de "demi-échec", qui n'a pas de sens.
Je ne compte pas les satellites perdus par SpaceX ces derniers jours car le lancement a été réussi. Ils ont été injectés sur l'orbite visée et le problème s'est produit après le succès du lancement. Les charges utiles sont en cause, pas le lanceur. Ce ne sont donc pas des échecs de satellisation, même s'ils sont rentrés très rapidement dans l'atmosphère, en raison du choix d'une orbite d'injection très basse, en partie pour augmenter le nombre de satellites par lancement.
Quand une Ariane 4 avait lancé Telstar 402 mais qu'aucun contact n'avait jamais pu être établi avec le satellite en orbite, le lanceur avait été mis hors de cause et il ne s'agissait pas d'un échec de lancement ou d'un "demi-échec", mais d'une anomalie de la charge utile. C'est le cas pour les satellites Starlink, dont un grand nombre n'a pas pu sortir du mode de sauvegarde.
Il faut distinguer les anomalies dues aux lancements et celles dues aux charges utiles. Sur ces dernières, le travail de compilation est également intéressant mais plus compliqué.
Sur le fait que des satellites Starlink lancés la semaine dernière n'ont pas été mis à poste, je crois que c'est le cas pour presque tous les lancements de Starlink. La différence, certes de taille, est la proportion de satellites qui n'ont pu élever leur altitude jusqu'à l'orbite opérationnelle, une minorité habituellement et une majorité cette fois ci.