Bonjour,
J'ai visionné une nouvelle fois la dernière conférence de Musk sur sa vision de Mars.
Un seul vaisseau serait utilisé pour toute la mission. Donc on s'y on retient l'hypothèse d'un équipage de 6 personnes et le scénario 910 jours, le vaisseau s'arrache de l'atmosphère terrienne avec 80 à 100 t de charges utile, effectue 180 jours de voyage, parvient à freiner à l'arrivée de Mars, traverser sa mince atmosphère et se poser sur plate forme construite sur un sol sableux et glacé, pas forcément très stable ni plan d'ailleurs. A partir de là, le vaisseau "stationne" 550 jours, avec un minimum de maintenance je suppose, aux termes desquels le plein est à nouveau effectué à partir des 2 ou 4 cargos qui auront été préalablement envoyés. Notre vaisseau de transport, avec à son bord 6 êtres humains, dénutris et probablement malades, et une charge utile de 80 t environ, parvient à s'arracher de l'attraction martienne, ce qui suppose qu'il atteigne 4.1 km/s. Une fois "échappé", il accélère de 2.3 km/s et débute son retour de 180 jours. Une fois arrivé à proximité de Terre, il doit freiner sur les couches denses de l'atmosphère et parvenir à se poser.
Je ne suis qu'un amateur, ayant étudié la mécanique, l'électronique et la physique, il y a bien longtemps. Mais ce scénario me fait penser à "Objectif Lune / On a marché sur la Lune".
Enfin, bref, je lui souhaite de réussir. Après tout il parvient à recruter des collaborateurs motivés et brillants. Ca aide.
Pour revenir sur le sujet, jamais un être humain n'aura été confronté à de tel niveau de stress.
Je m'intéresse beaucoup à Concordia, la base franco-italienne en antarctique. A ce que j'ai pu lire et écouter, les hivernages ne sont pas une partie de plaisir. La nuit, la promiscuité, le froid, l'isolement sont propices aux frictions.
Nous avons également de bons exemples avec les sous mariniers.
Avec Mars, l'équipage sera totalement livré à lui-même : l'éloignement, la promiscuité, le danger permanent, les durées de communication avec la Terre, une panne du système vital, le manque d'hygiène, la nuit, la durée de chaque transfert Terre – Mars (180 jours), l'impossibilité d'avorter la mission, la dégradation des fonctions cognitives et vitales (cardiologie, pneumologie, gastrologie, urologie et néphrologie) liées aux moindres pesanteurs, aux dérèglements du rythme circadien, à la malnutrition, à l'air recyclé, ...
Même avec un dépistage lors des phases de sélection, on ne pourra jamais connaître les seuils déclenchant un effondrement psychiques, car je le rappelle, jamais un être humain n'aura été confronté à de tels niveaux de stress.
Ils auront bien entendu des protocoles de soin médicamenteux à l'appui de leur intégrité psychique, mais rien ne remplacera la présence d'un professionnel, un psychiatre en thérapie cognivo comportementaliste, pour le dépistage rapide et l'orientation des soins.
S'agissant des autres compétences, il me semble qu'elles devront répondre à la maintenance de systèmes certes perfectionnés mais surtout fiables, solides et éprouvés. Tuyauterie, étanchéité et boulons pour résumé.
Reste que le décollage de Mars, me pose un problème.