Argyre Dim 10 Juin 2018 - 17:40
L'atterrissage sur Mars implique un bouclier thermique, bien entendu, mais si on procède à l'insertion en orbite martienne par aérocapture, il faut déjà un bouclier, même si ce n'est pas tout à fait les mêmes besoins en terme de taille.
Quoi qu'il en soit, si on va sur Mars, le DeltaV restant après freinage atmosphérique est faible. Mieux, si on veut remonter en orbite, on peut exploiter les ressources locales pour constituer le carburant du véhicule de remontée (H2, O2 et CO2 extraits respectivement de l'eau et du gaz carbonique atmosphérique pour constituer CH4+O2).
Mieux, on peut exploiter H20 et CO2 pour les besoins de l'habitat, pour les plantes si on en a et pour le carburant des véhicules de surface.
De manière logique, plus on reste longtemps sur Mars, plus ça vaut le coup d'y aller, parce que la masse des ressources locales exploitées pour les besoins de vie finit par excéder le poids du bouclier thermique (ou de la partie supplémentaire) et des systèmes de propulsion pour la descente et remontée qui ne sont pas nécessaires pour accéder à Phobos. La question fondamentale est : quelle est la charge supplémentaire à amener de la Terre si on va à la surface de Mars et quellle est la charge en moins par jour et par personne si on exploite les ressources de Mars pour les besoins de vie. Evidemment, c'est plus compliqué si on considère qu'on peut aussi exploiter l'O2 des roches de Phobos, voire plus, mais ce serait tout de même un ordre de grandeur plus compliqué et moins efficace. On peut même aller encore plus loin et se poser la question de l'éthique d'un processus d'excavation de ce satellite de seulement 11 km de diamètre, car pour récupérer quelques dizaines de tonnes d'O2 et réaliser des habitations troglodytes pour se protéger des radiations, j'imagine qu'il faudrait lui infliger quelques balafres.
Et au fait, à la question fondamentale précédente, même si c'est pour 10 ans et 10 personnes que ça devient rentable d'aller sur Mars, la différence n'étant pas si importante en termes de masse à envoyer vers Mars, l'idée d'aller sur Phobos comme étape préliminaire ne me parait pas vraiment pertinente. C'est un peu comme si on conseillait à Samuel de Champlain de s'établir à Saint-Pierre et Miquelon plutôt qu'à Québec ...