S’il se confirme que l’orbite est nominale et que la charge utile est en parfait état, SpaceX signe son 33ème succès consécutif depuis janvier 2017, ces succès ayant été accomplis en moins de 20 mois donc, dans un contexte d’innovation technologique, et par conséquent de prise de risques permanent.
Ce vol est le soixantième de la Falcon 9.
Il est donc à observer que SpaceX a réussi plus de lancements de Falcon 9 depuis l’échec d’Amos 6 qu’il n’en avait effectué avant.
S’agissant du programme des lancements de 2018, SpaceX ne prend pour le moment pas de retard par rapport au rythme de deux tirs par mois, malgré le contexte estival. Nous en sommes au 15ème lancement de SpaceX pour 2018 et au 14ème tir de la Falcon 9 depuis le 1er janvier.
Pour la 1ère fois, il y a une perspective solide qu’un 1er étage qui a volé deux fois revole une troisième fois.
Par rapport à tout ce qui a été fait dans le monde jusqu’à présent, ce bilan est très positif. Mais qu’en est-il par rapport aux ambitions de SpaceX ? Impossible de le savoir à ce stade, Musk lui-même n’a pas encore tous les éléments pour en juger.
A priori, ça se présente bien. Mais le diable est dans des détails du genre micro fissures dans des turbopompes, gros composant que l’on croyait pérenne et qu’il faudrait remplacer, nombre d’heures de travail de vérifications sur le 1er étage et sur l’enregistrement des télémesures pour faire parler la bête sur sa potentielle longévité.
Prochaine étape à suivre : de retour au port, les équipes réussiront-elles facilement à faire rétracter les pieds ?
Les trois enjeux de fond sont évidemment : le 1er étage de la Falcon 9 Block 5 pourra-t-il vraiment voler dix fois sans maintenance lourde ? Les coûts de la maintenance légère entre ces dix vols pourront-ils être suffisamment réduits pour dégager la marge permettant de financer le projet BFR/BFS ? Et de quelle façon peaufiner le « produit » Block 5 en améliorant et en ne réduisant pas la sécurité pour le vol habité d’avril prochain ?
Le vol habité, c’est dans 8 mois, et les politiques vont mettre la pression compte tenu de l’enjeu du maintien de la présence américaine dans l’ISS. Il y a aussi la concurrence de Boeing. Qui fera voler des humains en premier ?
L’astronautique, ce n’est pas que de la technique, c’est aussi le sang-froid et les nerfs du chef.
Petite Crevette
Nombre de messages : 246 Age : 50 Localisation : on the surface of the red planet Date d'inscription : 04/10/2016
Oui, je trouve dommage que spacex utilise spécifiquement le terme "Geostationary Transfer Orbit" dans leur communiqué alors qu'en réalité ce sont des "High Elliptical Orbit". Un jour, ils largueront une charge à une apogée de 15 000km et diront qu'ils l'ont lancé sur une GTO, ça n'a pas de sens.
Wakka Admin
Nombre de messages : 19499 Age : 59 Localisation : Orvault 44 Date d'inscription : 10/07/2008