Deux nonagénaires pour le cinquantième anniversaire d'Apollo 8 (pourvu qu'ils tiennent jusqu'en décembre).
Borman
L'article a écrit:Frank Borman est l’un des astronautes américains les plus illustres. Et pourtant, il n’est pas du tout passionné par l’espace.
Pour beaucoup d’entre nous, voyager dans l’espace est un rêve qu’on ne pourra jamais, jamais réaliser. Cependant, pour Frank Borman, un ancien astronaute de 90 ans, c’est en fait tout sauf ça.
Et pourtant, c’est un vieux de la vieille puisqu’il était le commandant de la mission Apollo 8 en 1968, qui devait préparer la conquête de la Lune un an plus tard par Apollo 11.
Dans une entrevue à cœur ouvert pour l’émission de radio This American Life, il a révélé qu’il n’avait jamais vraiment aimé les voyages dans l’espace. Il a expliqué qu’il était tout simplement désireux de battre les Russes pendant la guerre froide.
« J’y étais parce que c’était la guerre froide.
Je voulais participer à cette aventure américaine pour battre les Soviétiques. Mais c’est la seule chose qui m’a motivé.
Battre ces foutus Russes. »
Il a aussi expliqué qu’être en apesanteur n’avait rien d’exceptionnel :
« C’était peut-être intéressant pendant les 30 premières secondes. Puis on s’y habitue. »
La Lune l’a aussi laissé indifférent :
« Dévastation. Des cratères de météores. Pas de couleur du tout, seulement différentes nuances de gris. »
La seule partie de toute son aventure spatiale qu’il a trouvé intéressante était de contempler la Terre au-dessus de la Lune.
« Les choses les plus chères de ma vie étaient sur Terre
Ma famille, ma femme, mes parents.
Pour moi, c’était le point culminant du vol, d’un point de vue émotionnel. »
Pour couronner le tout, à son retour à la maison, il ne parlait pas de l’expérience qu’il venait de vivre avec sa femme ou sa famille – qui elle aussi semblait plutôt détachée de toute cette histoire d’ « espace ».
« La dernière chose que j’avais en tête était de raconter à quoi pouvait ressembler la Lune. Personne ne m’a demandé ! »
Borman s’est même vu offrir une autre chance d’aller dans l’espace, et de marcher sur la Lune, mais il a refusé. Il a quitté la NASA en 1970.
La course aux étoiles est désormais derrière lui, car il se consacre aujourd’hui aux soins de sa femme, atteinte de la maladie d’Alzheimer selon IFL Science.
Dans un dernier commentaire, il a déclaré avec humour :
« Je suis probablement la pire personne à aller sur la Lune. »
Nostromo a écrit:Borman c'est pas celui qui avait la chiasse pendant Apollo 8 ? Et dont le vomi et le caca flottaient dans le module de commande ?
Je peux comprendre que ça dégoûte de l'espace.
Nostromo a écrit:Borman c'est pas celui qui avait la chiasse pendant Apollo 8 ? .
wettnic a écrit:N'est-il pas le plus honnête de tous les Astronautes d'Apollo?
wettnic a écrit:N'est-il pas le plus honnête de tous les Astronautes d'Apollo?
Effectivement !wettnic a écrit:C'est certainement vrai. En ce qui nous concerne, je crois qu'on idéalise un peu le vol spatial. Une fois le vol achevé, on oublie les mauvais côtés: état nauséeux, manque d'hygiène, bruit incessant des ventilateurs et appareils électroniques et j'en passe. Il ne faut pas oublier que ces astronautes étaient des surhommes. Nous, les communs des mortels, arpenteurs du plancher des vaches, risquons de ne pas apprécier un vol spatial de longue durée. Je suis convaincu que le vol suborbital nous conviendrait bien mieux que le vol orbital. On y trouverait toutes les sensations auxquelles nous nous attendons. Un vol de longue durée en plus d'être 100x plus cher, ajouterait tous les inconvénients décrits plus haut. Et pour finir, je pose la question : qui aime voyager 20 heures de suite en avion de ligne ?
Hayabusa2015 a écrit:
De plus, pour quelqu'un qui n'aurait pas aimer l'espace, on se demande pourquoi il a accepté Apollo 8 apres les 15 jours éprouvants de Gemini 7.
wettnic a écrit:N'est-il pas le plus honnête de tous les Astronautes d'Apollo?
Lunarjojo a écrit:wettnic a écrit:N'est-il pas le plus honnête de tous les Astronautes d'Apollo?
Ou simplement le fait d'être un astronaute à cette époque impliquait de servir la soupe préparée par les communicants de la NASA. Ils se devaient de dire combien ils étaient fiers de participer à ce programme. On voulait des héros sans états d'âme.