ATV: bilan, les joies, les craintes
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Sur ce bilan, j'aimerai bien connaitre les nouveaux objectifs, que c'est long, que c'est long, d'attendre Novembre
http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=5258
Quelques jours après l'amarrage de l'ATV à la Station Spatiale Internationale (ISS), les opérations de déchargement vont pouvoir commencer. Après s'être assuré de la qualité de l'air du module pressurisé, l'équipage de la Station a ouvert l'écoutille le 5 avril.
Mais, revenons sur cet exploit, avec Gérard Galet, le Responsable de l'équipe Véhicule au sein de l'ATV-CC. Il a en charge 15 ingénieurs qui assurent l'envoi des commandes et la surveillance de l'ATV ainsi que la gestion de ses consommables.
Exploit car l'ATV est l'engin le plus complexe jamais construit par l'Europe. On lui impose des contraintes de sécurité du vol habité mais sans pouvoir, contrairement à la navette, compter sur un équipage à bord pour gérer les pannes. Résultat, un automatisme jamais vu pour un engin spatial. Toute l'architecture de Jules Verne repose donc sur des logiciels conçus spécifiquement, dont un de Classe A. Une première pour l'Europe dans le domaine spatial.
Comme on a pu le voir en direct, son amarrage avec le module Zvezda s'est fait sans coup férir. Si quelques problèmes ont bien émaillé la mission, mais rien d'anormal pour un programme de cette envergure, saluons "le travail collectif mené par l'Europe, et notamment par les Etats membres de l'ESA, les équipes industrielles placées sous la maîtrise d'oeuvre d'Astrium, le personnel du CNES et de l'ESA, mais aussi par les partenaires de l'ISS et en particulier les Etats-Unis et la Russie". Comme l'a si bien fait remarquer Jean-Jacques Dordain, le Directeur général de l'ESA.
Les bonnes surprises !
Anxieux au lancement et dès les premiers pas de l'ATV dans l'espace, Gérard Galet (CNES) a vu ses craintes s'effacer pour "laisser place à un soulagement au regard du très bon comportement de l'ATV, un comportement en ligne avec les attentes, voire meilleur".
Les premières données reçues par le Centre de contrôle de l'ATV, à Toulouse (ATV-CC) ont rapidement montré "Un engin d'une stabilité remarquable, qui consomme un peu moins que prévu aux performances très bonnes, surtout au niveau dynamique du vol (guidage, contrôle à bord) et des senseurs de mesure très peu bruité".
Cette anxiété s'explique parce que l'ATV est un système très complexe en termes de nombre de senseurs, de boucles de contrôle à bord et de logiciels qui gère tout cet ensemble. Pour les équipes au sol, une des difficultés majeures en phase de préparation c'est la difficulté à simuler de vrais bruits de capteurs avec des simulateurs numériques. "On avait un peu peur d'avoir fait des simulations dans des cas un petit peu trop optimistes". En fait, c'est plutôt l'inverse. "On s'est plutôt entraîné sur des cas pessimistes en termes de performance".
Les mauvaises surprises !
Cependant, la mission ne s'est pas déroulée sans anicroche. Pour un programme de cet envergure, il y a là rien de surprenant et de dramatique.
Dès le lancement de l'ATV, les ingénieurs se sont rapidement rendu compte "qu'il y avait pas mal de soucis thermiques à bord de l'engin". Si dans un premier temps les équipes au sol ont eu du mal à cerner le problème, les premières images acquises depuis la Station ont rapidement montré ce qui s'était produit. Certaines couvertures de la protection thermique (l'enveloppe blanche qui recouvre l'ATV) se sont décollées pendant les phases de dégazage lors du lancement. Conséquences directes, les parois de l'ATV se sont refroidies perdant 1, voire 2 degrés, pour s'installer sous les 19°C (température nominale). Face à cette situation, il a fallu "très vite déterminer les conséquences pour l'ATV pendant la phase de vol et la phase attachée à la Station".
Les équipes au sol sont arrivées à la conclusion qu'il n'y aurait pas de conséquences trop graves dans les 2 cas. Seule petite contrainte, maintenant que l'ATV est attaché à la Station, il faut le "chauffer en permanence mais cela ne représente pas une dépense d'énergie significative. La consommation induite est marginale et le bilan énergétique de l'ATV reste tout de même positif".
Dans un premier temps, les équipes au sol ont pensé que des parois trop froides pouvaient générer un phénomène condensation d'humidité à bord. "Cela aurait pu être critique dans le sens ou l'ATV est ouvert sur le reste de la Station". Autrement dit "il peut condenser toute l'humidité de la Station dans son intérieur". Mais au final, "Ce problème avait été très largement surestimé et depuis, nous avons à présent la certitude que c'est un faux problème".
Notez que contrairement aux autres modules de la Station, l'ATV a la particularité de ne pas avoir de ligne de vie. L'absence de mains courantes rend donc impossible toutes EVA au-dessus de l'ATV. Ce choix s'explique notamment parce que l'engin n'a pas vocation à rester accroché en permanence à la Station.
Ce problème de couverture thermique sera remédié sur l'ATV-2. "Un nouveau design de la protection thermique est prévu et qui consistera par une augmentation des trous de dégazage et une meilleure sécurisation des fixations de ces couvertures".
Le second problème concerne toujours la thermique. "Des réglages thermiques parfois un petit peu trop serrés, notamment vis-à-vis de la propulsion" ont provoqué quelques frayeurs pendant le vol quand l'ATV nous a écarté des chaînes propulsives à bord, en provoquant des alarmes sur le système de propulsion, "liées à un seuil thermique inapproprié". Le problème a rapidement été identifié et corrigé.
Conclusion
"Piloter un tel engin est un privilège dont nous sommes fiers et heureux" conclut Gérard Galet et de finir "Merci à ce programme de m'avoir permis de construire et de vivre avec une telle équipe ce Véhicule, une si belle aventure, même si nous sommes encore loin de la fin qui sera psychologiquement terrible lorsque nous détruirons ce magnifique bébé".
http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=5258
Quelques jours après l'amarrage de l'ATV à la Station Spatiale Internationale (ISS), les opérations de déchargement vont pouvoir commencer. Après s'être assuré de la qualité de l'air du module pressurisé, l'équipage de la Station a ouvert l'écoutille le 5 avril.
Mais, revenons sur cet exploit, avec Gérard Galet, le Responsable de l'équipe Véhicule au sein de l'ATV-CC. Il a en charge 15 ingénieurs qui assurent l'envoi des commandes et la surveillance de l'ATV ainsi que la gestion de ses consommables.
Exploit car l'ATV est l'engin le plus complexe jamais construit par l'Europe. On lui impose des contraintes de sécurité du vol habité mais sans pouvoir, contrairement à la navette, compter sur un équipage à bord pour gérer les pannes. Résultat, un automatisme jamais vu pour un engin spatial. Toute l'architecture de Jules Verne repose donc sur des logiciels conçus spécifiquement, dont un de Classe A. Une première pour l'Europe dans le domaine spatial.
Comme on a pu le voir en direct, son amarrage avec le module Zvezda s'est fait sans coup férir. Si quelques problèmes ont bien émaillé la mission, mais rien d'anormal pour un programme de cette envergure, saluons "le travail collectif mené par l'Europe, et notamment par les Etats membres de l'ESA, les équipes industrielles placées sous la maîtrise d'oeuvre d'Astrium, le personnel du CNES et de l'ESA, mais aussi par les partenaires de l'ISS et en particulier les Etats-Unis et la Russie". Comme l'a si bien fait remarquer Jean-Jacques Dordain, le Directeur général de l'ESA.
Les bonnes surprises !
Anxieux au lancement et dès les premiers pas de l'ATV dans l'espace, Gérard Galet (CNES) a vu ses craintes s'effacer pour "laisser place à un soulagement au regard du très bon comportement de l'ATV, un comportement en ligne avec les attentes, voire meilleur".
Les premières données reçues par le Centre de contrôle de l'ATV, à Toulouse (ATV-CC) ont rapidement montré "Un engin d'une stabilité remarquable, qui consomme un peu moins que prévu aux performances très bonnes, surtout au niveau dynamique du vol (guidage, contrôle à bord) et des senseurs de mesure très peu bruité".
Cette anxiété s'explique parce que l'ATV est un système très complexe en termes de nombre de senseurs, de boucles de contrôle à bord et de logiciels qui gère tout cet ensemble. Pour les équipes au sol, une des difficultés majeures en phase de préparation c'est la difficulté à simuler de vrais bruits de capteurs avec des simulateurs numériques. "On avait un peu peur d'avoir fait des simulations dans des cas un petit peu trop optimistes". En fait, c'est plutôt l'inverse. "On s'est plutôt entraîné sur des cas pessimistes en termes de performance".
Les mauvaises surprises !
Cependant, la mission ne s'est pas déroulée sans anicroche. Pour un programme de cet envergure, il y a là rien de surprenant et de dramatique.
Dès le lancement de l'ATV, les ingénieurs se sont rapidement rendu compte "qu'il y avait pas mal de soucis thermiques à bord de l'engin". Si dans un premier temps les équipes au sol ont eu du mal à cerner le problème, les premières images acquises depuis la Station ont rapidement montré ce qui s'était produit. Certaines couvertures de la protection thermique (l'enveloppe blanche qui recouvre l'ATV) se sont décollées pendant les phases de dégazage lors du lancement. Conséquences directes, les parois de l'ATV se sont refroidies perdant 1, voire 2 degrés, pour s'installer sous les 19°C (température nominale). Face à cette situation, il a fallu "très vite déterminer les conséquences pour l'ATV pendant la phase de vol et la phase attachée à la Station".
Les équipes au sol sont arrivées à la conclusion qu'il n'y aurait pas de conséquences trop graves dans les 2 cas. Seule petite contrainte, maintenant que l'ATV est attaché à la Station, il faut le "chauffer en permanence mais cela ne représente pas une dépense d'énergie significative. La consommation induite est marginale et le bilan énergétique de l'ATV reste tout de même positif".
Dans un premier temps, les équipes au sol ont pensé que des parois trop froides pouvaient générer un phénomène condensation d'humidité à bord. "Cela aurait pu être critique dans le sens ou l'ATV est ouvert sur le reste de la Station". Autrement dit "il peut condenser toute l'humidité de la Station dans son intérieur". Mais au final, "Ce problème avait été très largement surestimé et depuis, nous avons à présent la certitude que c'est un faux problème".
Notez que contrairement aux autres modules de la Station, l'ATV a la particularité de ne pas avoir de ligne de vie. L'absence de mains courantes rend donc impossible toutes EVA au-dessus de l'ATV. Ce choix s'explique notamment parce que l'engin n'a pas vocation à rester accroché en permanence à la Station.
Ce problème de couverture thermique sera remédié sur l'ATV-2. "Un nouveau design de la protection thermique est prévu et qui consistera par une augmentation des trous de dégazage et une meilleure sécurisation des fixations de ces couvertures".
Le second problème concerne toujours la thermique. "Des réglages thermiques parfois un petit peu trop serrés, notamment vis-à-vis de la propulsion" ont provoqué quelques frayeurs pendant le vol quand l'ATV nous a écarté des chaînes propulsives à bord, en provoquant des alarmes sur le système de propulsion, "liées à un seuil thermique inapproprié". Le problème a rapidement été identifié et corrigé.
Conclusion
"Piloter un tel engin est un privilège dont nous sommes fiers et heureux" conclut Gérard Galet et de finir "Merci à ce programme de m'avoir permis de construire et de vivre avec une telle équipe ce Véhicule, une si belle aventure, même si nous sommes encore loin de la fin qui sera psychologiquement terrible lorsque nous détruirons ce magnifique bébé".
zx- Messages : 2650
Inscrit le : 02/12/2005
Age : 63
Localisation : Loir et Cher
Superbe rapport préliminaire Merci.
Finalement pour une première (européenne) et un engin aussi complexe, on a bien assuré quand même et montré à nos partenaires la qualité de notre industrie spatiale.
Finalement pour une première (européenne) et un engin aussi complexe, on a bien assuré quand même et montré à nos partenaires la qualité de notre industrie spatiale.
Dernière édition par Mustard le Sam 12 Avr 2008 - 12:05, édité 1 fois
Cela montre aussi combien on ne s'improvise pas constructeur d'engins spatiaux et que si l'Europe passe à des véhicules pilotés elle a fortement intérêt a le faire avec des partenaires rompus à cet exercice. Ce sont tous ces petits problèmes que les premiers cosmonautes ont rencontrés lors des premiers vols et qui progressivement, au fil des vols et des versions, ont été corrigés.
Le problème est encore accru pour la phase de rentrée où on n'a pas trop le droit à l'erreur...
Le problème est encore accru pour la phase de rentrée où on n'a pas trop le droit à l'erreur...
bas ...? pourtant l'ARD il a tres bien fonctionné non ?
yoann- Messages : 5781
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Je pense que dans notre négociation avec les russes, on est au top de notre crédibilité après les exploits de l'ATV... C'est donc maintenant ou jamais ! Les expertises se perdent assez vite si on laisse nos équipes se dissoudre !
patchfree a écrit:Cela montre aussi combien on ne s'improvise pas constructeur d'engins spatiaux et que si l'Europe passe à des véhicules pilotés elle a fortement intérêt a le faire avec des partenaires rompus à cet exercice. Ce sont tous ces petits problèmes que les premiers cosmonautes ont rencontrés lors des premiers vols et qui progressivement, au fil des vols et des versions, ont été corrigés.
Le problème est encore accru pour la phase de rentrée où on n'a pas trop le droit à l'erreur...
Je ne suis vraiment pas d'accord avec toi (pour l'intérêt fort du partenariat) !
Je m'explique :
1/ l'ESA est en train de capitaliser fortement sur entre autres Columbus / ATV / ARD / Ariane V
2/ Ce n'est pas parce qu'un modèle de vaisseau n°x fonctionne à merveille (Soyuz) que le modèle x+1 (ACTS ou autre) fonctionnera mieux, on ne peut le garantir à 100%
3/ les chinois ont fait les choses dans leur coin avec quand même une certaine autonomie même si les russes leur ont donné un sacré coup de main, ils n'avaient pas loin de là l'expérience de l'ESA dans les vols habités
Je ne vois le partenariat avec les russes que deux avantages : financier et contractuel dans le sens ou les russes partageront la facture que certains politiques trouveraient salée et que si on s'engage avec eux la dedans, l'annulation serait extrêmement difficile... Il est certain que nous profiterions de leur expérience, mais je reste partisan du fait que nous pourrions nous en sortir très bien tout seul...
Commander Ham- Messages : 825
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Localisation : Mars Base Camp 01
Bah peut-être mais les chinois même très volontaires, même avec beaucoup d'argent, ne sont pas vraiment capables de développer un projet de vols habités autonome: leur vaisseau est très proche du soyouz dans la majeur partie de sa technologie. Ils ont assez peu innové. Ils sont sans doute capables de faire des choses très bien mais ils ne le font pas vraiment actuellement. Ils vont en fin d'année tout juste réaliser une sortie dans l'espace...
L'Europe réussit son ATV mais là aussi une partie du matos (le système d'arrimage) est rodé par des dizaines d'accouplements (!) réussis par les russes antérieurement. Ce n'est pas tant que l'Europe ne pourrait pas le faire, ses compétences technologiques sont avérées et modernes mais ce qui manquerait c'est le temps (et l'argent sans doute aussi) pour les essais. Avec du matériel non habité on peut réussir des choses en tentant le coup sans trop d'essais. Avec des hommes à bord... c'est autre choses! Qualifier fusées, pas de lancement, vaisseau pour les vols habités, sans expérience, je vois ça difficile à moyen terme pour l'Europe en solitaire.
L'Europe réussit son ATV mais là aussi une partie du matos (le système d'arrimage) est rodé par des dizaines d'accouplements (!) réussis par les russes antérieurement. Ce n'est pas tant que l'Europe ne pourrait pas le faire, ses compétences technologiques sont avérées et modernes mais ce qui manquerait c'est le temps (et l'argent sans doute aussi) pour les essais. Avec du matériel non habité on peut réussir des choses en tentant le coup sans trop d'essais. Avec des hommes à bord... c'est autre choses! Qualifier fusées, pas de lancement, vaisseau pour les vols habités, sans expérience, je vois ça difficile à moyen terme pour l'Europe en solitaire.
La technologie spatiale suivra la même évolution que celle de l'aéronautique qui dépend de moins en moins de critères nationaux (sauf pour le militaire évidemment )...par contre malgré tout ce que l'on raconte sur la finance internationale, les sous , il faut aller les chercher dans les caisses de chaque pays . En ce qui concerne le budget européen , ce n'est plutôt qu'un pot commun , résultat de vases communicants ( plus ou moins ;) ) des nations européennes...et ce n'est pas demain que les impôts et la TVA seront prélevés au niveau européen.
Il me semble que dans la situation actuelle de l'Europe la coopération n'est pas nécessaire pour des raisons techniques, mais que pour les objectifs et les engagements que l'on se fixe soient tenus...et ne dépendent pas des lubies d'un nouveau ministre qui se croyant plus génial que ses prédécesseurs fasse " table rase du passé " ...et la laisse ainsi sans rien remettre dessus ( toute ressemblance avec des événements passés avec une mini navette qui aurait du s'appeler Icare plutôt qu'Hermès est purement fortuite :blbl: )
Donc c'est le moment de réfléchir sérieusement à la coopération de l'Europe spatiale avec d'autres états car l'ATV représente une avancée technologique indéniable qu'il ne faudrait pas laissée tomber.
Il me semble que dans la situation actuelle de l'Europe la coopération n'est pas nécessaire pour des raisons techniques, mais que pour les objectifs et les engagements que l'on se fixe soient tenus...et ne dépendent pas des lubies d'un nouveau ministre qui se croyant plus génial que ses prédécesseurs fasse " table rase du passé " ...et la laisse ainsi sans rien remettre dessus ( toute ressemblance avec des événements passés avec une mini navette qui aurait du s'appeler Icare plutôt qu'Hermès est purement fortuite :blbl: )
Donc c'est le moment de réfléchir sérieusement à la coopération de l'Europe spatiale avec d'autres états car l'ATV représente une avancée technologique indéniable qu'il ne faudrait pas laissée tomber.
Giwa- Donateur
- Messages : 12838
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Age : 81
Localisation : Draguignan
Ce raisonnement sur les équipes qui se perdent me semble un peu curieux.
La responsabilité de l'ATV est transférée chez nous - je veux dire en Allemagne - à Brême à partir de maintenant. Comme je n'imagine pas un déménagement en masse d'ingénieurs français vers notre belle ville hanséatique, l'équipe qui a conçu l'ATV en France fera autre chose par définition. Donc il n'est pas question d'éviter "qu'elle se perde".
La responsabilité de l'ATV est transférée chez nous - je veux dire en Allemagne - à Brême à partir de maintenant. Comme je n'imagine pas un déménagement en masse d'ingénieurs français vers notre belle ville hanséatique, l'équipe qui a conçu l'ATV en France fera autre chose par définition. Donc il n'est pas question d'éviter "qu'elle se perde".
jassifun- Messages : 4957
Inscrit le : 07/06/2007
Age : 37
Localisation : Baden Baden
jassifun a écrit:Ce raisonnement sur les équipes qui se perdent me semble un peu curieux.
La responsabilité de l'ATV est transférée chez nous - je veux dire en Allemagne - à Brême à partir de maintenant. Comme je n'imagine pas un déménagement en masse d'ingénieurs français vers notre belle ville hanséatique, l'équipe qui a conçu l'ATV en France fera autre chose par définition. Donc il n'est pas question d'éviter "qu'elle se perde".
Je vais essayer d'expliquer un peu :
- La responsabilité est transférée, pas l'équipe de conception. Donc par conséquent le savoir de conception de l'ATV restera dans les équipes aux Mureaux.
- Le développement d'Ariane V, c'est fini
- Le développement de l'ATV, c'est fini
- Le développement du M51, c'est fini
- L'avion spatial d'Astrium, c'est dans les cartons et si ça se trouve, il n'en sortira jamais
Bref, il n'y a plus de grand projet aux Mureaux...
Et pour finir, il y a eu déjà des suppressions de poste et des charrettes de prestataires débarquées...
Le problème c'est que si un grand projet n'est pas lancé dans les mois qui viennent, le savoir aux Mureaux va devenir peu à peu des phrases dans des classeurs et des bits dans des CD, et plus personne pour savoir comment cela marche.
Et cela, j'ai l'impression que les dirigeants politiques ne s'en rendent vraiment pas compte.
Commander Ham- Messages : 825
Inscrit le : 06/03/2007
Age : 42
Localisation : Mars Base Camp 01
patchfree a écrit:Ce n'est pas tant que l'Europe ne pourrait pas le faire, ses compétences technologiques sont avérées et modernes mais ce qui manquerait c'est le temps (et l'argent sans doute aussi) pour les essais. Avec du matériel non habité on peut réussir des choses en tentant le coup sans trop d'essais. Avec des hommes à bord... c'est autre choses! Qualifier fusées, pas de lancement, vaisseau pour les vols habités, sans expérience, je vois ça difficile à moyen terme pour l'Europe en solitaire.
"mais ce qui manquerait c'est le temps (et l'argent sans doute aussi)"
J'écrirais:"Mais ce qui manquerait, c'est l'argent (et le temps sans doute ici)"
Techniquement, l'Europe est tout à fait capable de construire un engin habité en de l'envoyer en orbite. Politiquement, c'est une autre histoire. Les mésaventures récentes d'un projet uniquement européen (n'oublions pas que l'ATV fait partie de la négociation sur la construction de l'ISS, donc issue d'accords trés difficilement regénociables), à savoir Galiléo, sur des budgets de beaucoup inférieurs à celui d'une capsule habitée, montrent sans aucun doute qu'il sera difficile pour l'Europe de s'engager, fut-ce avec les Russes, sur un programme onéreux. Les Etats-Unis sont un pays, la Russie, la Chine, l'Inde aussi, pas l'Europe.
Cordialement
Lunarjojo- Donateur
- Messages : 3318
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Age : 71
Localisation : Epinal
Le probleme, le temps que des compétences se transferent en allemagne ou ailleurs, il faudra bien 3-5 ans, si la France se retire
et demonte toutes ses équipes expérimentées et que l'europe reprend le relai, la plupart des projets finiront dans les tiroirs par
manque de financement.
l'ESA avait des projets et ils ont été menés a terme avec ceux qui voulaient une conquete spatiale.
Malgres mon imagination et ma passion, Quand je vois Galileo, avoir des projets d'envergure me semble bien compromis, ca se finira dans des
petits projets de patenariat avec les russes ou les américains.
Quand aux vols habités, je suis pessimiste, j'espère me tromper. Il faudrait qu'ariane continue à être développer pour le vol humain qualifié, si Ariane V n'evolue plus, la concurence aura tot fait de rattrapper son retard sur le plan commercial. Hors ils ont arrêtés les developpements d'ariane V, ca resume tout.
A moins d'un miracle, on s'achemine vers la cloture des projets et à vivre sur les acquis.
et demonte toutes ses équipes expérimentées et que l'europe reprend le relai, la plupart des projets finiront dans les tiroirs par
manque de financement.
l'ESA avait des projets et ils ont été menés a terme avec ceux qui voulaient une conquete spatiale.
Malgres mon imagination et ma passion, Quand je vois Galileo, avoir des projets d'envergure me semble bien compromis, ca se finira dans des
petits projets de patenariat avec les russes ou les américains.
Quand aux vols habités, je suis pessimiste, j'espère me tromper. Il faudrait qu'ariane continue à être développer pour le vol humain qualifié, si Ariane V n'evolue plus, la concurence aura tot fait de rattrapper son retard sur le plan commercial. Hors ils ont arrêtés les developpements d'ariane V, ca resume tout.
A moins d'un miracle, on s'achemine vers la cloture des projets et à vivre sur les acquis.
zx- Messages : 2650
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Age : 63
Localisation : Loir et Cher
zx a écrit:
A moins d'un miracle, on s'achemine vers la cloture des projets et à vivre sur les acquis.
Oui c'est à craindre. Je ne sens pas une volonté politique ferme, ce serait plutôt le contraire. Et l'Europe ne semble pas vraiment sortie d'une certaine conception "guerre froide" et hésite à coopérer avec la Russie en particulier. Pourtant un projet vol habité avec le partage de l'initiative (et il y a de quoi entre la capsule de retour, le bloc de propulsion, la fusée) aurait vraiment de la gueule.
Pas encore tout à fait du "low cost", mais bon, l'important est que ça marche...
http://pix.nofrag.com/1/5/9/59ad032d57f3fcfe957c22c28ea72.png
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lambda0- Messages : 4877
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Age : 57
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Ce qui m'impressionne le plus, c'est le prix du lancement 300ME, ca fait beaucoup.
y'a peut etre des economies à faire. :?:
26 ME pour un lancement russe.
ou ils comptent pas pareil, ils ont inclus/exclus des choses du total.
y'a peut etre des economies à faire. :?:
26 ME pour un lancement russe.
ou ils comptent pas pareil, ils ont inclus/exclus des choses du total.
zx- Messages : 2650
Inscrit le : 02/12/2005
Age : 63
Localisation : Loir et Cher
En fait, c'est 180 MEUR pour le lanceur et 150 M pour l'ATV.
Comparer aussi le coût de lancement avec le HTV, pour une masse similaire.
(mais il manque quelques chiffres, faudrait recouper tout ça avec une autre source).
A+
Comparer aussi le coût de lancement avec le HTV, pour une masse similaire.
(mais il manque quelques chiffres, faudrait recouper tout ça avec une autre source).
A+
lambda0- Messages : 4877
Inscrit le : 22/09/2005
Age : 57
Localisation : Nord, France
Un article sur flashspace, vivement Novembre, que c'est long, que c'est long :bounce:
http://www.flashespace.com/html/juin08/24_06_08.htm
"L'ATV bien plus versatile qu'on le pense !"
Bientôt 4 mois que l'ATV Jules Verne est intégré à la Station et, le moins que l'on puisse dire, c'est que son utilisation dépasse de beaucoup ce pourquoi il a été conçu. Les astronautes l'adorent, la NASA, pourtant si critique, salue la performance européenne et, en concertation avec l'Agence spatiale européenne a décidé de prolonger sa mission de quelques semaines.
Le décrochage et la destruction dans l'atmosphère terrestre sont maintenant prévus en septembre.
Véritable élément d'infrastructure de la Station spatiale, l'ATV ne sert pas seulement à rehausser l'orbite de la Station et à la ravitailler. Avec un volume de 48 mètres cubes l'équipage l'a très vite squatté. Les astronautes l'utilisent comme salle de bain pour que l'humidité n'aille pas ailleurs d'autant qu'un de ses réservoirs vides à été utilisé pour condenser l'humidité de la Station et récupérer ainsi 110 litres d'eau ! Ils s'en servent également comme chambre à coucher car c'est très certainement l'endroit de la Station le moins bruyant.
Enfin, il a été utilisé par Yi So-yeon, la première astronaute sud-coréenne, pour réaliser des expériences en nanotechnologies durant ses onze jours de voyage (avril 2008).
Après avoir rehaussé l'orbite de la Station une première fois fin avril, il a de nouveau été mis à contribution pour pousser la Station après l'intégration des 2 modules japonais du laboratoire scientifique Kibo qui ont alourdi la structure de plus de 20 tonnes.
Ministérielle de novembre 2008
Pour l'Agence spatiale européenne ce succès technique qui se transforme en succès d'estime tombe à pic à quelques mois de la Session du Conseil de l'ESA au niveau ministériel qui doit se tenir à la fin de l'année et qui verra les ministres en charge des affaires spatiales des Etats membres décider des orientations futures de l'Agence.
Dans le cas d'une évolution de l'ATV, qui ne fait plus aucun doute, cela tombe surtout à pic pour les industriels européens qui font déjà du lobbying auprès de leur délégué respectif pour pousser leurs projets. On pense aux 2 poids lourds du secteur, Astrium et Thales Alenia Space.
Position française
Notez que la position française, qui se décide souvent au CNES, est difficile à décrypter tout simplement parce que des entreprises françaises sont présentes au capital de ces 2 groupes. Une réponse aux questions suivantes devraient nous éclairer mais gardez à l'esprit que si les responsables de l'Agence et les industriels sont pragmatiques les responsables politiques européens ont des contraintes budgétaires à faire valoir.
- Est-ce que la France a accordé ses violons avec l'Allemagne ? ou avec l'Italie ?
- Est-ce qu'elle choisira de continuer le développement d'Ariane, avec l'étage supérieur ESC-B qui a été mis en stand-by ?
- Va-t-elle pousser pour un ATV Evolution ?
- Quelle est sa position de repli ?
http://www.flashespace.com/html/juin08/24_06_08.htm
"L'ATV bien plus versatile qu'on le pense !"
Bientôt 4 mois que l'ATV Jules Verne est intégré à la Station et, le moins que l'on puisse dire, c'est que son utilisation dépasse de beaucoup ce pourquoi il a été conçu. Les astronautes l'adorent, la NASA, pourtant si critique, salue la performance européenne et, en concertation avec l'Agence spatiale européenne a décidé de prolonger sa mission de quelques semaines.
Le décrochage et la destruction dans l'atmosphère terrestre sont maintenant prévus en septembre.
Véritable élément d'infrastructure de la Station spatiale, l'ATV ne sert pas seulement à rehausser l'orbite de la Station et à la ravitailler. Avec un volume de 48 mètres cubes l'équipage l'a très vite squatté. Les astronautes l'utilisent comme salle de bain pour que l'humidité n'aille pas ailleurs d'autant qu'un de ses réservoirs vides à été utilisé pour condenser l'humidité de la Station et récupérer ainsi 110 litres d'eau ! Ils s'en servent également comme chambre à coucher car c'est très certainement l'endroit de la Station le moins bruyant.
Enfin, il a été utilisé par Yi So-yeon, la première astronaute sud-coréenne, pour réaliser des expériences en nanotechnologies durant ses onze jours de voyage (avril 2008).
Après avoir rehaussé l'orbite de la Station une première fois fin avril, il a de nouveau été mis à contribution pour pousser la Station après l'intégration des 2 modules japonais du laboratoire scientifique Kibo qui ont alourdi la structure de plus de 20 tonnes.
Ministérielle de novembre 2008
Pour l'Agence spatiale européenne ce succès technique qui se transforme en succès d'estime tombe à pic à quelques mois de la Session du Conseil de l'ESA au niveau ministériel qui doit se tenir à la fin de l'année et qui verra les ministres en charge des affaires spatiales des Etats membres décider des orientations futures de l'Agence.
Dans le cas d'une évolution de l'ATV, qui ne fait plus aucun doute, cela tombe surtout à pic pour les industriels européens qui font déjà du lobbying auprès de leur délégué respectif pour pousser leurs projets. On pense aux 2 poids lourds du secteur, Astrium et Thales Alenia Space.
Position française
Notez que la position française, qui se décide souvent au CNES, est difficile à décrypter tout simplement parce que des entreprises françaises sont présentes au capital de ces 2 groupes. Une réponse aux questions suivantes devraient nous éclairer mais gardez à l'esprit que si les responsables de l'Agence et les industriels sont pragmatiques les responsables politiques européens ont des contraintes budgétaires à faire valoir.
- Est-ce que la France a accordé ses violons avec l'Allemagne ? ou avec l'Italie ?
- Est-ce qu'elle choisira de continuer le développement d'Ariane, avec l'étage supérieur ESC-B qui a été mis en stand-by ?
- Va-t-elle pousser pour un ATV Evolution ?
- Quelle est sa position de repli ?
zx- Messages : 2650
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Un autre lien très positif:
http://www.futura-sciences.com/fr/sinformer/actualites/news/t/astronautique/d/latv-simple-cargo-spatial-devoile-des-charmes-insoupconnes_15986-1/
http://www.futura-sciences.com/fr/sinformer/actualites/news/t/astronautique/d/latv-simple-cargo-spatial-devoile-des-charmes-insoupconnes_15986-1/
shipster- Messages : 59
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