Kostya Lun 27 Juil 2009 - 22:54
Bien que n'étant pas un spécialiste de médecine spatiale (que si l'un d'eux lit que j'écris une bêtise, il crie et vienne la corriger), il me semble que toutes les expériences en orbite tournant autour de ces sensations ont montré qu'il existe une connexion entre l'oreille interne qui perçoit la gravité grâce au système dit "vestibulaire" (en gros des tubes avec du liquide et des petits cailloux sur des poils !), organe de l'équilibre, et les yeux, organe de la vue. La sensibilité de cet organe est variable d'un individu à l'autre (cela explique que l'on soit malade ou pas dans les transports) mais il est vrai que les niveaux de gravité subis en orbite sont bien en dessous de ce que la majorité des êtres humains sont capables de percevoir (des expériences ont encore lieu régulièrement en orbite pour déterminer ces seuils pour d'autres êtres vivants) mais on a tous plus ou moins le sens de l'équilibre et c'est pour cela qu'il y a des champions de surf, des funambules et d'autres qui ne peuvent monter sur un escabeau sans avoir le vertige. La perception que l'on peut avoir de la micro-gravité va aussi beaucoup dépendre de ce que l'on voit autour de soi.
Prenons deux exemples:
- dans un caisson d'isolation sensorielle dans l'obscurité totale, il peut arriver que l'on ressente un impression de chute perpétuelle comme celle de l'"apesanteur" (le terme est impropre et Vonfeld a expliqué pourquoi)
- idem dans un avion en vol parabolique, on a une forte impression de flotter dans l'air car on ne voit pas l'horizon mais dès que l'on peut l'apercevoir par le hublot, on se rend compte qu'on est en train de chuter et non de flotter
Les astronautes en orbite, en particulier en EVA, ont souvent sous les yeux notre bonne vieille terre et donc, l'impression de "vertige" est importante surtout pendant les premières heures: certains astronautes même très bien entrainés sont d'ailleurs malades pendant cette période d'adaptation. En fermant les yeux, ils retrouvent cette impression de chute perpétuelle mentionnée plus haut et perdent toute référence de verticale (sinon, en EVA, il voit bien que la Terre, c'est tout en bas...). Contrairement à la voiture, pour ne pas être malade, on leur recommande parfois de ne pas regarder dehors.
En conclusion, l'"impression d'apesanteur" ne dépend pas uniquement de l'altitude ou de la distance à un corps céleste mais aussi de la perception visuelle qu'on en a. Ce qui démontre qu'il ne s'agit dans tous les cas que d'une impression (l'anecdote relatée par JL Chrétien est bien là pour le prouver et les mesures d'accélération faites dans les stations le prouvent) puisque l'apesanteur parfaite n'existe pas.
Dernière édition par Konstantin le Mar 28 Juil 2009 - 7:00, édité 2 fois