Aldebarande a écrit:
Puisque tu cites Icare, j'ajoute Dédale, qui me vient d'emblée à l'esprit !
Dans ces conditions, il faut tout raconter, voilà ce que j’ai trouvé sur le net:
1) Icare était le fils de Dédale et d'une esclave crétoise.
2) L'Histoire d'Icare met en évidence la relation qu'il peut exister entre un père et son fils.
3) On raconte que le mythe prit naissance lorsque, Icare se trouva enfermé avec son père dans le Labyrinthe. Ce Labyrinthe avait, dit on, était construit par Dèdale, le père d'Icare.
4) L'Histoire dit que, tous les deux purent s'en échapper grâce à l'ingéniosité dont Dédale fît preuve. Regardant le ciel, il eu l'idée de vouloir imiter ce qui lui sembla être le symbole de la libération de toutes entraves : les Ailes qui font voler les oiseaux.
5) Ils se mirent alors à fabriquer des ailes, et grâce à de la cire qu'ils firent fondre, ils les attachèrent à leurs épaules. Puis, ils s'envolèrent.
6) Dèdale recommanda alors à Icare, de ne pas s'approcher trop près du soleil.
7) Mais Icare, prit par l'ivresse de l'immensité du ciel, s'envola de plus en plus haut et se dirigea vers le soleil.
8) Plus Icare se rapprochait du Soleil et plus la fatigue s'installa, les ailes, petit à petit, eurent du mal à battre à un rythme régulier.
9) La chaleur, devenant de plus en plus forte, fit fondre la cire qui entourait les épaules et les bras du jeune homme.
10) Les ailes se détachèrent, et Icare tomba dans la mer pour y mourir.
11) Depuis, cette mer, porte son nom.
Concernant, le point 2, voici une interprétation sur le plan psychanalytique (trouvé sur le net aussi):
Nous pouvons lire dans ce mythe, le conflit perpétuel qu'offre la Jeunesse à la Vieillesse, dans son affirmation.
Une affirmation qui est suscitée par la volonté de se détacher de "l'attraction parentale", dans la formation de l'Identité propre.
On pourrait présenter à cette interprétation l'expression : "voler de ses propres ailes" ; c'est à dire devenir "Autonome", en un sens général.
et un Tableau pour l’illustration, La Chute d’Icare de Hans Bol (1593)
Konstantin a écrit:
Beaucoup pensent d'ailleurs que l'"accident d'avion" de Gagarine n'en était pas un car il avait acquis un tel aura auprès du peuple (dont il était issu: fils de charpentier comme un autre révolutionnaire envolé lui aussi vers le ciel...) que les dignitaires du régime pouvait craindre qu'il en tire profit pour une carrière politique (sans être un héros national, voyez ce qui c'est passé plus près de nous autour du personnage de Coluche...)
En l’absence de preuves matérielles, il est difficile d’être aussi affirmatif.
Homme-oiseau nanti d'ailes artificielles, premier aéronaute de l'espace, shaman ou initié appelé à monter au ciel, l'homme-papillon qui se brûle au soleil, avorton volant, homme volatil et sublimé, utopiste manqué et créature surgie des jeux obscurs de morts célestes, Icare est tout cela en même temps. Parmi toutes les figures et les clés d'interprétation proposées par Jacques Lacarrière, chaque lecteur aura le choix : cette réflexion sur un mythe inusable est prétexte à un envol aussi savant qu'imaginatif.
« Avec beaucoup de méticulosité et d'astuce dans le décryptage, Lacarrière reprend les phases de ce projet fou, de ce défi : la fabrication des ailes, le plan de vol, le vol proprement dit (raconté par Icare en personne), la chute. C'est alors que s'impose l'interrogation majeure : pourquoi "le mythe d'Icare n'a-t-il cessé de faire des émules ? Pourquoi des dizaines, voire des centaines d'humains n'ont-ils cessé de l'imiter, malgré l'exemple désastreux de sa chute ? Il faut croire que la morale du mythe, pourtant fort claire, ne fut guère entendue. Le mythe doit sûrement contenir autre chose qu'une simple histoire d'orgueil et de cire fondue et c'est cette autre chose, cet appel à la joie de l'envol et à l'ivresse de l'azur, qui fit sa pérennité". L'essentiel du livre est consacré au mystère de cette pérennité, à la trace toujours vive et active dans le conscient et l'inconscient des hommes de ce désir de voguer dans les airs en dépit d'un échec inéluctable et mortel. Lacarrière s'attache donc longuement à l'après de la chute et à toutes les clés disponibles pour en forcer l'attrait. Naturaliste, onirique, symbolique, psychanalytique, ritualiste, alchimique, utopique, lexicale, chaque clé ouvre une porte. L'auteur, lui, les laisse toutes battantes, préservant ainsi l'insoumission d'Icare et ce qu'il nomme superbement le "vertige de son vol". » (extrait d’un article d'André Velter, Le Monde, 20 Août 1993)
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