lambda0 a écrit:
Celà pourrait éventuellement avoir un sens économique si on se limite à quelques dizaines de kg de déchets ultimes produits par an par réacteur de 1000 MWe, à durée de vie assez longue (comparer le coût de lancement à la valeur marchande de l'électricité produite), pour environ 1 tonne de produits de fission et des transuraniens.
Il y a effectivement plusieurs aspects qui se combinent,
- la dangerosité en terme de rayonnement de ces déchets : cela nécessitera un confinement très efficace aussi bien pour le transport que pour la "mise sous coiffe" (on ne peut négliger les effets possibles de rayonnements ionisant intenses sur l'électronique du lanceur). Il faudra probablement "lancer du plomb" et comme les transuraniens sont eux-mêmes des éléments très denses ... on ne lancera pas beaucoup de déchets à la fois.
- les risques intrinséques d'un lancement spatial ... explosion possible du lanceur, possibilité de lancement avorté. Au cas où ... Il faudra prévoir d'éviter toute dispersion ... donc mettre d'autres boites autour des boites qui protégent les boites qui .....
- choisir une orbite qui éloigne le plus possible de la Terre ... donc cela consomme des ergols (même si on peut utiliser une assistance gravitationnelle) et si se rapprocher du Soleil parait le plus raisonnable en terme de "polllution minimale" ... cela n'a rien de vraiment facile.
- répercuter le prix du kg de déchets envoyé dans ces conditions .... je ne crois pas que cela permettra de produire de l'électricité à un tarif raisonnablement acceptable que ce soit sur le coin d'une table ou dans la spreadsheet du PDG d'EDF. Sauf à laisser aux industriels le bénéfice de l'exploitation commerciale, et aux Etats (donc aux contribuables) celui de financer la prise en charge des déchets (on a déjà cela avec pas mal de sites industriels abandonnés ou des décharges sauvages de déchets divers dont la réhabilitation est dévolue à la communauté)
Nécessite de toute façon de coûteuses installations de séparation, l'expédition dans l'espace ne résout rien de ce point de vue.
D'autant que quasiment tous les pays ont renoncé au retraitement (bon OK j'en connais un qui en fait sa spécialité et qui rapatrie à peu près tout ce qui se fait dans le monde occidental). Il ne faut pas oublier que ce retraitement est complexe et lui-même générateur de déchets supplémentaires qu'il faut traiter à leur tour (ou diluer et rejeter dans l'environnement)
Cet "expert" est-il vraiment si qualifié pour estimer qu'un lancement est moins risqué que le stockage géologique ?
Quoiqu'en dise les "experts" ... on n'a aucun recul sur le stockage TRES long des déchets. Non seulement sur la résistance sur de telles échéances (milliers d'années) des silos et même des couches géologiques. On ne sait même pas s'il y aura conservation d'une "mémoire" de tels sites d'enfouissement, des caractéristiques techniques etc ....
N'ayons pas la mémoire trop courte puisque pour des déchets industriels classiques l'expérience a tourné court ... au bout de seulement quelques années ..... alors des millénaires ... il ne faut pas rêver.
http://www.decharge34.com/eux/page71k1.html
La dernière phrase de l'article ne veut rien dire, peut-être encore un effet de traduction (enfin, j'espère).
Autre interprétation possible : une fois en orbite lointaine on envisagerait de disperser ces éléments en considérant qu'il y aurait une dilution gigantesque dans l'espace (donc finalement les atomes, les ions, ne seraient guère différents de ceux qu'on trouve dans le vent solaire)
MAis il est clair que si ITER voulait bien fonctionner et permettait de construire des centrales avec des déchets moins volumineux (ne pas se faire d'illusion ce ne sera pas "tout propre", il y aura de fortes irradiations donc des matériaux contaminés par le plasma en fusion ... dont on veut arriver à extraire la chaleur) on abandonnera la fusion qui est une technique présentant de nombreux inconvénients. Même si le greenwashing actuel ne fait que se focaliser sur le CO
2 et omet de parler du reste. :bounce1: