Petite Crevette a écrit: lionel_fr a écrit:
Le souci est qu'on n'a jamais les rapports d'expérience.
Affirmation évidemment fausse.
https://www.nasa.gov/mission_pages/station/research/experiments/1115.html
Vous devriez dépenser plus d'énergie à vos recherches google plutôt qu'à faire des déclarations mensongères.
Document intéressant mais je me suis mal exprimé. Je me doutais qu'il y avait un rapport sur cette imprimante "nylon". Elle peut rendre d'immenses services en "téléchargeant" les pièces détachées plutôt que d'attendre des mois qu'elles soient livrées par un cargo. C'est un premier pas et ça change déjà beaucoup de choses. Les pièces détachées sont un problème crucial.
Néanmoins, cette première imprimante a les mêmes limites qu'une ultimaker du commerce à 2000 euros : Le matériau est fragile, même si on peut varier son élasticité, il est quasi impossible d'introduire de la fibre tressée (je sais qu'il existe de l'inclusion de fibre mais ce n'est pas pareil). Il faut aussi faire les finitions à la main, il faut poncer, fraiser, limer, ébarber...
Sur Terre , les fablabs proposent toujours le fraisage et la découpe laser en plus de l'impression 3D , las, le fraisage produit des particules qui finissent en poussière ici bas. En orbite, la poussière reste en suspension et peut se révéler mortelle si on la respire. La techno est quand même archaïque et si vous avez déjà fait un peu d'impression 3D , vous vous êtes sûrement heurté à la question : "qu'est-ce que je vais bien pouvoir imprimer d'intéressant ?" , une pince à sac ? Un porte briquet ? bon...
De fait, les réalisations sont limitées par la taille des objets et le (gros) travail de finition manuelle qui n'est pas forcément compatible avec la précision des pièces d'engins spatiaux, toujours inférieure au micron. Les extrudeuses nylon ont une résolution d'un demi millimètre ou plus (500 fois moins précis)
Bref, ça pose autant de problèmes que ça n'en résout et on continue à livrer de bonnes pièces détachées par cargo. Ce point n’apparaît pas dans le rapport qui est tellement formaté qu'on se demande pourquoi ils se sont cassés la tête avec cette machine !
Pourtant, c'est un sujet majeur.
Il existe des dizaines de technos d'impression mais beaucoup d'entre elles ont besoin de gravité pour fonctionner. Presque toute l'industrie se convertit à l'impression 3D et même des pièces de turbines d'avions militaires sont produites comme ça. Bien sûr, ce n'est pas du nylon, ce sont des alliages ultra pointus en poudre où un laser de puissance dessine chaque couche en chauffant la poudre qui fond et finit par former l'objet. On a les mêmes problèmes qu'avec le nylon, les finitions manuelles sont indispensables. Evidemment, l'industrie leur consacre des hectares d'ateliers et des machines en pagaille mais on ne peut rien reproduire dans l'espace. La poussière de fraisage/ponçage est classée très toxique et les travailleurs doivent porter des masques alors que les protections étanches sont très contraignantes.
Il ne faut pas en conclure que ça ne sert à rien. Juste que ce sera long avant de remplacer l'usinage terrestre et la livraison par cargo. Hell is in detail
A une autre échelle, la construction des structures habitables ouvre des perspectives tellement disruptives qu'on peut imaginer que l'humanité entière se retrouve , dans un futur lointain , hébergée par des telles structures. Ok, c'est mon job de designer qui me le fait dire mais ce truc peut vraiment nous faire voir les choses différemment et il suffit d'une poignée de robots pour ridiculiser les prévisions les plus audacieuses. Rien de tout ça ne suppose de découverte fracassante. C'est juste de l'innovation et du design...
Beaucoup de travail de conception et de bonne volonté...
EDIT : Après vérification, les dernières imprimantes nylon descendent à 10 microns de précision, c'est toujours insuffisant mais d'un facteur 10 au lieu de 500 ! Ca allonge aussi terriblement l'opération d'impression et augmente le risque d'inclusion de poussière ou bulle d'air. Enfin, ça ne dispense pas de finitions manuelles (ponçage...). Je n'imagine pas T. Pesquet s'activant avec du papier de verre dans un module fermé avec un masque à peinture sur la tête pendant 1 heure au moins pour obtenir une pièce de moindre qualité que celles usinées sur Terre. Par contre , un marsonaute n'aura peut-être pas le choix et devra le faire pour sauver son équipage , ça , ça reste possible