dominique M. a écrit: Argyre a écrit:[.. je viens de refaire la page consacrée aux radiations :
...
Ton article - nécessairement synthétique - me parait bien optimiste
Les éruptions solaires, par exemple, ne sont prévisibles que dans un temps extrémement court, et le temps pour donner l'alerte est encore réduit par la durée des communications (les équipages devraient se mettre à l'abri en mins d'une demi heure!) Je te rappelle qu'un équipage Apollo serait mort avec un peu moins de chance, c'est à dire si l'expédition était tombée pendant l'éruption solaire entre A16 et A17.
Admettons pour commencer qu'il y ait une éruption solaire et que celle-ci éjecte son flux de protons précisément dans la direction de la Terre. Combien de Sieverts auraient-ils reçu ? Si c'est pendant le voyage, il y a la protection du vaisseau et des différents appareils, je ne pense pas qu'ils auraient reçu plus d'1 Sievert. A la surface de la Lune, c'est plus problématique. A priori, l'équipage n'aurait pas été mort, il aurait seulement subi une irradiation non négligeable qui aurait nécessité des soins sur Terre et surtout un suivi médical de plusieurs années pour d'éventuelles séquelles.
dominique M. a écrit:
Les moyens de protections que tu évoquent sont très, très, très loin d'être acquis .... et même actuellement quasi nuls (la sélection par l'âge, la race -non éthique- et le sexe, antécédents familiaux);
Je ne fais que citer la NASA. En ce qui concerne l'eau, c'est une protection connue de longue date et il y en aura beaucoup pour un voyage vers Mars, donc on peut considérer que c'est un bouclier acquis ! En ce qui concerne la sélection, tu as parfaitement raison et d'ailleurs la NASA ne cite que des pistes de recherche.
dominique M. a écrit:la seule protection existante serait celle du bouclier comme tu l'évoques mais quasi irréaliste au jour d'aujourd'hui compte tenu des contraintes de masse.
On est d'accord si on parle de protection maximale.
dominique M. a écrit:
En fait la seule mesure efficace à ce jour est la réduction de la durée du voyage .... mais il y a des progrès à faire en terme de propulsion ....
Même avec une division par 2 de la durée du voyage, cette réduction ne serait pas si importante, on reste en vérité sur le même ordre de grandeur.
dominique M. a écrit:
Par ailleurs, aucune agence "gouvernementale" ou fonctionnant sur des fonds publiques n'accepterait le sur risque que tu évoques dans ta conclusion.
Sur ce point précis, en revanche, je ne suis pas d'accord. Premièrement, dans le rapport de la NASA, il n'est à aucun endroit indiqué que ce risque est inacceptable. Eventuellement, la NASA pourrait préconiser un voyage uniquement en période d'activité solaire importante afin de minimiser les effets de radiations galactiques. Mais, plus important, comme on peut le lire sur le site, les risques liés aux radiations sont faibles. A aucun moment il n'est question d'une quelconque blessure ou handicap immédiat lié à une irradiation, les effets, s'il y en a, ne peuvent être observés que plusieurs années plus tard. Concrètement, il y a 100% de chances de survivre pendant la mission, 95% de chances de vivre ensuite comme si de rien n'était et seulement 5% de chance de développer un cancer 10 à 15 ans plus tard. Tiens, si tu veux, tu peux initier un sondage pour voir combien de personnes sur ce forum seraient dissuader de faire un voyage vers Mars avec de tels risques.
En vérité, les vrais risques sont ceux du décollage, de l'atterrissage sur Mars et du redécollage et de l'atterrissage sur la Terre. Il est probable qu'on ne descendra pas en dessous des 5% de probabilité d'un échec à ce niveau là avec mort immédiate comme conséquence, surtout pour la première mission. Est-ce que de tels risques ont empêché les premiers vols spatiaux habités ?
dominique M. a écrit:
Aucun suivi médical après le retour ne peut minimiser le risque de survenue d'un cancer, il peut au mieux le détecter plus tôt, ce qui n'est pas du tout pareil.
Oui, mais il est très important de détecter un cancer au plus tôt, car dans ce domaine, plus la détection se fait tôt et plus les chances de traitement ont une probabilité de succès élevé. On soigne en effet de plus en plus de cancers, mais l'efficacité des soins dépend en grande partie du retard au diagnostic.
dominique M. a écrit:
et ta dernière phrase me laisse ....pantois ;) ;) ;) ... car tout reste à faire!
Après relecture, je conçois que cette phrase puisse choquer. Je persiste néanmoins à penser que les vrais risques sont ailleurs et que les données présentées sur mon site suggèrent qu'il n'y a pas besoin de développer ou d'attendre une technologie révolutionnaire pour entreprendre un voyage vers Mars.
A bientôt,
Argyre
ps : merci pour ces critiques constructives