Re: Juno - Mission en orbite jovienne

**David L.** Modérateur Messages : 32299 Inscrit le : 16/08/2009

Io, avec une éruption volcanique, vu par la sonde Juno le 21 décembre 2018 :

https://www.swri.org/press-release/light-from-volcanoes-io-juno-jupiter-moon

avec panache ou sans ?

https://www.sciencesetavenir.fr/espace/systeme-solaire/juno-un-panache-volcanique-apercu-sur-io_130589

la mission se poursuit sereinement

https://www.sciencesetavenir.fr/espace/systeme-solaire/jupiter-juno-continue-son-exploration-et-devoile-ovale-ba_130919

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Fabien0300 a écrit:

C'est justement une des questions à laquelle Juno doit répondre :

- Est-ce que Jupiter s'est créée comme une étoile ? C'est-à-dire par effondrement gravitationnel d'une partie de la nébuleuse présolaire sur elle-même

- Ou est-ce que Jupiter s'est créée comme une planète ? C'est-à-dire par accumulation de gaz autour d'un gros planétoïde ?

Quelle que soit la réponse, ça ne changera en rien le statut de planète que possède Jupiter puisque comme dit montmein69 elle n'est pas assez massive pour enclencher la fusion de l'hydrogène.

Mais on peut raisonnablement penser, selon l'état actuel des connaissances, que certaines étoiles binaires que nous observons se soient formées comme des planètes puis ont accumulé assez de matière pour s'allumer. On peut même penser que certaines étoiles, trop peu massives, ne s'allument jamais. Ce qui donnerait plein de systèmes solaires avec une grosse jupiter au milieu à la place de l'étoile. Bref, Juno... Aide nous !

Franchement c'est pas comme si Galileo n'avait pas assez fourni de données pour qu'on sache pourtant très bien que Jupiter est composé d'un noyau rocheux hautement probable de 14 000 km de diamètre et qu'en fait tout ça ... Ne sont des questions qui ne se posent plus vraiment en planétologie a moins de jeter a la benne des missions passées qui ont couté un bras et qui auraient du sceller tout débat a ce propos !

Au point qu'il me parait hautement suspicieux qu'on attende quoique se soit de Juno a ces sujets la, si ce n'est plutot des précisions qui ne remettront certainement pas en cause ce qu'on est sensé déja savoir

Et le sujet est encore + tendancieux que de le rapprocher des discussions autour des naines brunes et de leur fameuse masse limite de 13 masses joviennes dont on se demande bien en quoi ça concerne Jupiter et son énorme pet de lapin manquant de 12x sa propre masse, sans oublier que cette fameuse limite basse concerne probablement des objets sans noyau rocheux au centre pour ne pas polluer la possibilité de fusion dans la zone la + chaude et que dans le cas de Jupiter il faudra surement monter cette limite basse bien + haut

N'est on pas sur qu'en fait ces questions ce sont pas plutot des fantasmes de médias sur des questions que la planétologie a probablement tout sauf envie de revenir dessus ?

Attention car 2001 et les mégalithes ne sont pas bien loin ...

Moi il me semblait que Juno voulait surtout revenir sur le manteau d'hydrogène métallique et que le reste, on se demande bien qui a rajouté ces questions ?

Argonaute a écrit:Franchement c'est pas comme si Galileo n'avait pas assez fourni de données pour qu'on sache pourtant très bien que Jupiter est composé d'un noyau rocheux hautement probable de 14 000 km de diamètre et qu'en fait tout ça ...

Pourtant Juno remet peut-être ce modèle en cause en expliquant que le noyau rocheux aurait pu se dissoudre dans la planète :

https://trustmyscience.com/etrange-effet-dynamo-champ-magnetique-jupiter/

Savoir si Jupiter s'est formée comme une planète ou par effondrement d'une partie de la nébuleuse solaire fait partie des objectifs principaux de la mission sur le site de la NASA :

NASA a écrit:Les théories sur la formation du système solaire commencent toutes par l’effondrement d’un nuage géant de gaz et de poussières, ou nébuleuse, dont la plupart ont formé le soleil naissant. Comme le soleil, Jupiter est principalement constitué d'hydrogène et d'hélium. Il doit donc s'être formé tôt, capturant l'essentiel des matériaux laissés après la formation de notre étoile. Comment cela s'est-il passé, cependant, n'est pas clair. Un noyau planétaire massif s'est-il d'abord formé et a capté gravitationnellement tout ce gaz, ou une région instable s'est-elle effondrée à l'intérieur de la nébuleuse, déclenchant la formation de la planète? Les différences entre ces scénarios sont profondes.

[...]

Juno mesurera la quantité d’eau et d’ammoniac dans l’atmosphère de Jupiter et déterminera si la planète a réellement un noyau solide, résolvant directement l’origine de cette planète géante et donc du système solaire.

https://www.nasa.gov/mission_pages/juno/overview/index.html

Argonaute a écrit:Ne sont des questions qui ne se posent plus vraiment en planétologie a moins de jeter a la benne des missions passées qui ont couté un bras et qui auraient du sceller tout débat a ce propos !

Il ne s'agit pas de jeter à la benne les missions passées. Au contraire, c'est grâce aux résultats de Galileo que Juno a pu voir le jour. Ces missions se complètent. Galileo a observé les couchent superficielles de Jupiter ainsi que le Système Jovien alors que Juno est conçue pour comprendre la structure interne de la planète (c'est un peu le Insight de Jupiter ^^)

Argonaute a écrit:Et le sujet est encore + tendancieux que de le rapprocher des discussions autour des naines brunes et de leur fameuse masse limite de 13 masses joviennes dont on se demande bien en quoi ça concerne Jupiter et son énorme pet de lapin manquant de 12x sa propre masse, sans oublier que cette fameuse limite basse concerne probablement des objets sans noyau rocheux au centre pour ne pas polluer la possibilité de fusion dans la zone la + chaude et que dans le cas de Jupiter il faudra surement monter cette limite basse bien + haut

Nous ne pouvons pas encore explorer de naine brune. Et le truc qui y ressemble le plus que nous avons sous la main c'est Jupiter (pas le Soleil). Donc oui, même si Jupiter est loin d'être une naine brune, Juno permettra aussi d'en apprendre plus par extrapolation sur ces astres ainsi que sur les super-jupiter que nous observons un peu partout

Tristan Guillot, chercheur à l'université de Nice a écrit:La découverte de Juno a des implications pour d'autres mondes dans notre système solaire et au-delà. Nos résultats impliquent que la région externe en rotation différentielle doit être au moins trois fois plus profonde dans Saturne et moins profonde dans les énormes planètes géantes et les étoiles naines brunes.

Nuages de Jupiter vus par Juno le 7 février 2019 à 13h38 GMT, d'une distance de 12 195 km, à l'occasion du 11^e survol :

https://images.nasa.gov/details-PIA21981.html

C'est pour le moins une surface très tourmentée ! :eeks:

Les nuages de Jupiter vus par Juno le 12 février 2019 à 20h20 GMT, d'une distance de 13 000 km, à une latitude de 55°N :

https://www.nasa.gov/image-feature/jpl/dramatic-jupiter

Jupiter, vu par Juno le 12 février 2019 à 17h25 GMT, d'une distance de 8000 km, durant le 18^e survol :

https://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA22945

Brave pollution ! :iout:

Jupiter vue par Juno, le 12 février 209 entre 17h59 et 18h39 GMT, d'une distance de 26 900 à 95 400 km, durant le 17^e survol :

https://www.nasa.gov/image-feature/jpl/jupiter-marble

Nous avons l'habitude de voir beaucoup de photos spatiales, mais celle-ci est particulièrement belle.

Au-delà de la dimension scientifique, et de celle de l'esthétique, cette photo ouvre une porte sur la spiritualité. On y retrouve un peu l'ambiance de 2001 l'Odyssée de l'Espace.

Le génie d'Arthur C. Clarke et de Stanley Kubrick est d'avoir su suggérer dans leur livre et film l'idée : des paysages aussi polymorphes et étranges sont des échantillons d'un univers trop extraordinaire pour être perçu par le seul regard de l'homme. C'est donc que d'autres intelligences ont peuplé et survivent encore dans l'immensité du vide de l'espace.

Raisonnement se situant bien sûr plus sur le registre de la métaphysique que sur celui de la science.

Parfois, il m'est arrivé de me demander si cette ambiance suggérée par les livres d'Arthur C. Clarke n'était pas altérée par la réalité des corps du système solaire représentée par les photos spatiales… Des photos belles et scientifiquement intéressantes mais ne portant pas la même poésie ?

Cette dernière photo prise par la sonde Juno semble cette fois nous répondre le contraire.

Ce n'est pas demain que des astronautes observeront Jupiter et ses lunes. Mais en regardant cette dernière photo postée par David L., je suis amené à penser que quand cela arrivera, ils éprouveront peut-être la même fascination tranquille que le héros de Clarke, David Bowman, perdu dans l'infini, seul dans un vaisseau sinistré, et écoutant avec sa radio les émissions de la magnétosphère jovienne.

Cette photo peut donc mériter d'être mise en fond d'écran sur nos ordinateurs.

Oui, en tous cas la photo est superbe, bon choix de David L.

David L. a écrit:Jupiter vue par Juno, le 12 février 209 entre 17h59 et 18h39 GMT, d'une distance de 26 900 à 95 400 km, durant le 17^e survol :

https://www.nasa.gov/image-feature/jpl/jupiter-marble

Magnifique en effet :cheers:, mais il faut quand même noter la surévaluation des proportions des formations par rapport au diamètre jovien, en particulier la tache rouge, à cause de l'effet "fisheye" de la JunoCam opérant trop près de la planète ...

44 années auparavant, le photopolarimètre à balayage embarqué sur Pioneer 11, stabilisé par spin comme Juno, montrait déjà les zones polaires particulièrement tourmentées :

Juno - Mission en orbite jovienne - Page 13 D2gjYEWXgAUmCpX

Juno - Mission en orbite jovienne - Page 13 D2gjYEWXgAUmCpX

https://twitter.com/tsplanets/status/1110176239485095937

Vous avez dit champs magnétiques ?

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/structure-interne-jupiter-jupiter-sonde-juno-decouvre-changements-son-champ-magnetique-72756/