montmein69 a écrit: CapMars a écrit:
Alors bloquer une mission martienne pour un risque majoré de 5% j'ai un peu du mal à comprendre.
Pour ma part je n'ai pas parlé de "bloquer", d'autant que des sociétés privées sont partantes pour des missions sans retours, donc où les doses seront reçues "à vie" et pas seulement 500 jours pour une mission courte ou quelques années pour une mission longue.
Mais dans tous les cas de figure, il faudra se protéger, aussi bien pendant le voyage, que pendant le séjour dans les habitations, les lieux de travail, les véhicules, les sorties.
Donc assumer le coût que cela représente.
Bien sûr qu'il faut se protéger, mais il y a une différence entre une protection minimale conduisant à un coup marginal et une protection très efficace dont le coût est si important qu'il remet en cause la volonté même de l'investissement.
Il faut donc trouver le bon compromis. Mais sachant qu'il y aura déjà un gros effort budgétaire dans la phase de préparation pour faire baisser les risques associés aux différentes manoeuvres astronautiques, comme par exemple la descente et l'atterrissage, demander un gros blindage ou un gros système supplémentaire pour résoudre totalement le problème des radiations, c'est faire une pierre 2 coups pour être certain de tuer le projet :
1) On augmente la masse initiale de manière significative, ce qui complexifie beaucoup de choses, par conséquent augmente les risques astronautiques, ce qui implique une préparation encore plus longue avec encore plus de missions préparatoires échelonnées sur une période plus longue.
2) On augmente les coûts de manière très significative, sur une longue période, avec un très grand nombre de missions intermédiaires pour tester les systèmes spatiaux sans aucun retour scientifique significatif attendu avant longtemps.
Donc, si, même si tu ne parles pas explicitement de "blocage", cela conduit à un blocage. Aucun président n'a intérêt à investir dans un projet dont il ne verra pas la fin.
Enfin, pour terminer, je pense que l'expression "risque majoré de 5%" est inappropriée. Le risque d'échec de la mission dû aux radiations pendant le voyage est quasiment nul si on prend des précautions simples. C'est important de le rappeler, parce que dans l'imaginaire collectif, le risque est associé à la mission. Or, une telle mission est l'accomplissement d'une vie. Il y a beaucoup de gens qui sont prêts à un tel risque pour leur vie de retraité, simplement à cause de l'enjeu. Mais il faut tout de même être bien conscient qu'il y aura un risque d'échec de la mission de l'ordre de 1% pour plein d'autres raisons. Entre 1% de chance de mourir à 40 ans lors de la mission et 5% de chances de mourir après 60 ans longtemps après la mission, quel est le risque qui pose le plus de problèmes et que les candidats astronautes souhaiteraient réduire le plus ?
Le problème est bien là. Certains voudraient réduire le risque lié aux radiations de manière significative, alors que ce n'est pas la priorité des candidats astronautes. D'un point de vue éthique, c'est tout de même gênant, non ? Pourquoi n'y a-t-il pas plus de gens préoccupés par le seuil de 1% imposé actuellement par la NASA pour toutes les missions spatiales habitées ?
A+,
Argyre