Le rayonnement cosmique, c'est tout un sujet plus que complexe avec de nombreuses variables...
J'en avais parlé sommairement dans un article pour "Espace et Exploration" que j'avais écrit en collaboration avec le docteur Dominique Moniez alias Dominique M
"Le rayonnement cosmique
Ce ne sont pas des ondes électromagnétiques, mais des flots de particules arrivant de l’espace (en dehors de notre système solaire), parfois à des vitesses relativistes. Contrairement aux éruptions solaires, le rayonnement cosmique galactique est permanent et à peu près isotrope, c’est-à-dire qu’il est quasiment le même dans toutes les directions, ne privilégiant donc aucune source particulière. D’après des données obtenues via les sondes soviétiques au début des années 1960, leur densité varie de 2 à 4,5 particules/cm²/s.
L’équipage est certes exposé à de très petites doses, mais de manière continue pendant toute la durée du vol. La dose reçue dépend aussi de l’activité de notre étoile. Comme nous l’avons vu plus haut, l’atmosphère du Soleil laisse échapper en permanence un flux de particules qui remplit tout le milieu interplanétaire, que l’on appelle le vent solaire.
Ses caractéristiques, notamment magnétiques, varient avec l’activité de notre étoile et induisent un champ qui écarte le rayonnement cosmique du système solaire. Par exemple, le rayonnement cosmique galactique atteignant la Terre est plus faible lorsque l’activité solaire est forte. La variation de la quantité de rayons cosmiques reçue par notre planète est approximativement de 20 % entre les maximum et minimum de l’activité solaire qui suit un cycle d’environ onze ans. Il est donc possible de prévoir sur plusieurs années l’exposition au rayonnement cosmique galactique. Ce rayonnement est constitué essentiellement de noyaux atomiques, les nucléons, et de particules de haute énergie. Sa composition se répartit de la manière suivante : noyau d’hydrogène (protons) 85 % ; noyau d’hélium (particule alpha) 12,5 % ; noyau d’atomes plus lourds (fer, nickel) 1 % ; électrons 1,5 %. Une des manifestations du bombardement par les rayons cosmiques est le phénomène de flash lumineux, observé pour la première fois lors des missions Apollo. Lorsque des particules frappent leur rétine, les astronautes voient des éclairs lumineux, même les yeux fermés. Lors d’Apollo 11, Aldrin a ainsi noté un éclair par minute.
Les effets des rayonnements sur le corps humain
Le danger réside dans le fait que ce rayonnement émet suffisamment d’énergie pour modifier ou briser les molécules d’ADN, ce qui peut endommager ou tuer une cellule. Il peut en résulter de graves problèmes de santé à long terme :
● Par interaction avec la molécule d’ADN, modifiant sa structure par ionisation. C’est l’effet direct.
● Par ionisation des molécules d’eau (H2O) contenues dans notre corps qui absorbent une grosse quantité de radiation, donnant pour résultat des radicaux libres. Ceux-ci sont des molécules particulièrement toxiques qui interagissent avec des éléments de nos cellules. Ces radicaux libres peuvent détruire des cellules saines, et provoquer des modifications structurelles des molécules d’ADN. C’est l’effet indirect.
Une cellule ainsi endommagée peut devenir cancéreuse ou bien non fonctionnelle. Le système immunitaire tente alors de rétablir les dommages, ce qui est dans la majorité des cas efficace, à condition qu’un seul des deux brins d’ADN soit atteint. En revanche, si les deux brins sont touchés, la réparation s’avère alors impossible et on aboutit à la mort cellulaire. En cas de modification chimique ou de mutation, toute réparation devient impossible. Il peut en résulter le développement d’un cancer ou la transmission d’une mutation génétique. Les vols spatiaux en orbite basse ainsi que les vols lunaires Apollo n’ont pas fourni assez de données et de recul pour appréhender véritablement ces phénomènes.
À noter que, dans des cas graves, on peut avoir recours à des moyens de protection chimique. Les spécialistes ont en effet mis au point des produits pharmacologiques qui, comme des expériences pratiquées sur des animaux l’ont montré, constituent une défense efficace contre les effets nocifs des radiations ionisantes. Ces produits réduisent l’effet d’une irradiation au niveau moléculaire en piégeant les radicaux libres ou en prévenant le transfert des électrons.
Une deuxième approche pour le futur consisterait à favoriser la récupération cellulaire. La thérapie génique, consistant à faire pénétrer des gènes dans les cellules ou les tissus d’un individu pour traiter une maladie, pourrait être une piste de recherche intéressante."