En ce qui concerne le canon, il n'est pas nécessairement électromagnétique. Il y avait un projet, Quicklaunch, dérivé de recherches américaines (projet SHARP) sur les canons à gaz, visant à construire un canon kilométrique immergé dans l'océan, et fonctionnant sur le dihydrogène comme fluide de travail ; il avait pour objectif de mettre en orbite une charge utile. Bon, comme on peut s'en douter, le projet a capoté (par ailleurs l'inspirateur du projet SHARP, Gerald Bull, a eu une vie sulfureuse que je vous laisse découvrir
).
On ne joue pas facilement avec les gros canons car il est facile de les transformer en armement...
Henri a écrit:Quand c'est quelques kg bien encapsulés pour résister à une rentrée atmosphérique, et ce une fois tous les 10 ans, ça n'a rien à voir en termes de probabilités que les choses aillent mal avec des dizaines de tonnes par semaine qui pour la même encapsulation impliquerait l’injection d'une masse 5 ou 10 fois plus élevée...
[...]
Enfin le coût de l'opération rendrait à la louche l'énergie nucléaire 10 000 fois plus chère par MWh qu'aujourd'hui (allez 100 fois avec un système de transport spatial intégralement réutilisable)...
En prime, mais là il faudrait faire le calcul, je subodore que l'énergie consommée pour se débarrasser de cette manière des déchets nucléaires serait plus importante que l'énergie qui de par sa production a généré les déchets en question...
Ah, tout dépend ce dont on veut se débarrasser. Il est clair que l'on ne va pas s'ennuyer à balancer dans le soleil des gants seulement "peut-être contaminés" ou des tonnes de béton à peine radioactifs... autant viser ce qui est le plus difficile à gérer.
Il y a une classe de déchets radioactifs, les actinides mineurs (notamment américium, curium, neptunium), qui sont compliqués à gérer : longue durée de vie (plusieurs millénaires avant que leur radioactivité décroisse jusqu'à celle du minerai de base), très forte radiotoxicité - et pas vraiment valorisables aujourd'hui en tant que combustible comme l'est plutonium. Et la production française atteinte un monumental... 2,5 tonnes par an (40 mg par an par Français). Autrement dit, avec un foisonnement de ~10 pour prendre en compte le colis et le véhicule partant depuis le LEO, c'est 1 Ariane 5 par an. Pas de quoi ruiner l'industrie
[peut-être qu'au final il vaudrait mieux les mettre en parking en MEO : peut-être les générations futures trouveront une utilité à ces déchets, par exemple comme source de chaleur pour faire fondre la glace de lunes lointaines et gelées]
Bon soyons clairs, je me fais l'avocat d'une démarche qui ne sera probablement jamais mise en oeuvre pour tout un tas d'excellentes raisons, mais cela n'interdit de se laisser aller à imaginer à quoi cela pourrait ressembler :scratch: .
Concernant la propulsion, il y a d'autres possibilités :
* voile solaire à vent solaire (une corolle de câbles utilisant le flux de protons provenant du Soleil),
* Câble électrodynamique. Cette dernière solution est simple notamment lorsque le camion-poubelle se rapproche du Soleil : un long câble dans lequel circule un courant électrique et produisant une force de Lorentz de par le déplacement du véhicule le long de son orbite dans le champ magnétique solaire. A partir de quand le champ magnétique du Soleil serait suffisant pour produire une poussée (une traction :o ) qui ne soit pas insignifiante ? Un petit exercice de calcul intéressant en perspective :face:. D'autant plus qu'un câble stabilisé par le gradient de gravité pourrait être constitué d'un matériau conducteur mais très réfractaire, sans doute plus solide qu'une voile solaire.