Voyager a écrit:
Oui bien sûr mais surtout de son existence même. Les dépassements en coûts et délais devenant insupportables peuvent mener éventuellement à son abandon. D'ailleurs, je pense que si l'on devait donner un conseil à la NASA, ce serait de laisser tomber ce programme décidément mal engagé. Il faut se souvenir que dès le début, cet "assemblage de récup" faisait déjà sourire et était l'objet de fortes critiques
En 2005 , lorsque la NASA a demandé une étude d'architecture des systèmes d'exploration elle a conclu que jusqu'à neuf lancements Atlas ou Delta seraient nécessaires pour une seule mission lunaire, alors qu'une fusée lourde pourrait faire le travail plus efficacement. Cela a conduit à Ares V, qui a été annulé et remplacé par le SLS en 2010. Le concept d'un lanceur lourd paraissait assez logique: pensez au nombre de lancements de fusées, de navettes et de sorties dans l'espace nécessaires à la construction de la Station spatiale internationale.
Le SLS a des capacités qui manquent aux autres lanceurs. Il peut transporter des charges utiles plus lourdes, et ce même dans sa configuration initiale du bloc 1A. De plus, il peut transporter des charges utiles bien plus grande avec sa coiffe de 10m de diamètre. Le Lunar Orbital Platform-Gateway aura des modules bien plus large que que les module de l'ISS. Orion est le seul vaisseau spatial en mesure de rejoindre la future station lunaire. La décision de la NASA de construire le LOP-G et de retourner en orbite lunaire
justifie à elle seule la continuation du programme Orion et SLS.
On peu aussi rajouter que lorsque le congrès américain a passé son projet de loi pour le SLS en 2010 , SpaceX avait lancé sa Falcon 9 qu'une seule fois et avait raté 3 des cinq lancements de la F1. À ce moment, les politiciens étaient trop occupés à débattre à savoir s'ils seraient assez confiant pour remettre entre les mains des compagnies privées le ravitaillement de l'ISS après le retrait de la Navette Spatiale.
Le Congrès, en particulier, soutient le SLS non pas parce qu'il le considère comme la seule option pour mener à bien l'exploration spatiale humaine, mais parce qu'il répond aux besoins de ses mandats en termes de contrats et d'emplois. Le programme SLS soutient 13 000 emplois en Alabama, génère 2,4 milliards de dollars par an dans l'économie, et représente des dizaines de millions de dollars en taxes locales et nationales. Le centre spatial Stennis au Mississippi et l'installation de montage Michoud en Louisiane s'appuient également sur le SLS et pompent des millions dans leurs économies locales. Le centre spatial Johnson au Texas obtient beaucoup d'argent grâce à Orion, et le Kennedy Space Center de Floride dépend de SLS et d'Orion pour le financement des ses systèmes au sol. Même le Glenn Research Center et le Langley Research Center y contribuent. En fait, SLS et Orion ont des fournisseurs dans tous les états.
Toute proposition de transférer le financement de la NASA en Californie, par exemple où se trouve le siège de SpaceX, serait un non-sens politique. Des endroits comme le Marshall Space Flight Center ne vont pas changer leurs identité et leurs vocations du jour au lendemain. Le MSFC construit des fusées pour la NASA depuis l'époque de Wernher Von Braun et ils ne vont pas abandonner cette vocation sans se défendre et se battre juste parce que SpaceX ou BO ont fait décoller des fusées
Il faut arrêter de dire que le SLS ne volera pas car il est certain que cela n'arrivera pas. C'est oublier de prendre en compte certains facteurs essentiels autre que la disponibilité de lanceur meilleur marché.
ReusableFan a écrit:
Comme déjà évoqué ici, ce n'est pas un choix de la NASA que de faire le SLS, mais un choix du Congrès pour des raisons politiques (emplois, usine, etc.).
L'équilibre politique ne permet pas un abandon à court-terme.
Mais des succès du BFR et de Blue Origin pourrait à terme faire pencher la balance.
Les chances de survie du SLS se situera entre le succès de la fusée elle-même et le succès des lanceurs des compagnies privé. Si le programme SLS reste dans les temps, effectue des missions sans encombre et trouve un moyen de réduire les coûts, les chances de survie seront en sa faveur. Lorsque les nouvelles fusées de SX et BO seront opérationnelles ses chances de survie diminueront. BFR ne sera pas opérationnelle avant au moins 10 ans alors le SLS aura tout les années 20 devant elle pour construire le LOP-G.
Il y aura très certainement un moment ou le programme ne sera plus défendable politiquement et qui entraînera l'arrêt du programme comme feu la Navette Spatiale mais je crois qu'il y aura au moins une dizaine de missions.
EDIT: pardonnez moi pour le HS mais je ne suis plus capable d'entendre ou de lire que le SLS ne volera pas.