Comme promis, voici un passage du document sur lequel je travaille depuis des mois. (SpaceX : le dossier investigation).
Sujet : Objectif Lune.
Dans un document publié sur le site du CFR, Concil of Foreign Relations, qui contient une retranscription intégrale de la Conférence sur le théme : Le Futur du Spatial, qui date de novembre 2015. Un certain nombre d’experts discutent des dernières innovations en matière de technologie spatiale, des perspectives d'une mission humaine sur Mars et de l'importance de maintenir le leadership américain dans l'exploration spatiale. Il y a Lee Brenner (Microsoft), Lori Garver (ancien N°2 de la NASA), qui est actuellement diirectrice Générale de l'Air Line Pilots Association, ancienne administratrice adjointe de la NASA. Il y a également John Logsdon, professeur émérite de Sciences politiques et d'affaires internationales de l'Elliott School of International Affairs, et spécialiste de longue date de la politique spatiale à Washington D.C. ; et Charles Miller, président de NexGen Space, LLC.
Dans cet échange, certains passages et déclarations de ces intervenants sont très intéréssants à plus d’un titre. Je traduis quelques passages :
Dans ce document, Charles Miller (NexGen Space) parle d’une étude réalisée par son entreprise pour la NASA, et ce travail touchait particulièrement l’exploration (ou l’exploitation) de la Lune. Plusieurs anciens ingénieurs de la NASA à la retraite ont participé à cette étude, il s’agissait de savoir si nous pourrions retourner des humains sur la Lune en utilisant des partenariats commerciaux, ils ont également travaillé sur « L’Autorité International pour la Lune » (traduit de International Lunar Authority) –et c’est là que ça devient très intéréssant !- Charles Miller déclare à ce sujet : « Et il y a, vous savez, des avantages géopolitiques importants à cela aussi, mais c'est sur cela que NexGen Space travaille ».
Charles Miller déclare également qu’il y a des investissements stratégiques. Il y a les philanthropes-capitalistes, mais il y a aussi des fonds d’investissements (capital-risque) qui veulent investir dans le spatial. Pour Miller, il est possible d’ouvrir des espaces (dans le secteur spatial US) grâce à un partenariat entre le meilleur du gouvernement et le meilleur de l'industrie privée. Dans cette étude, les travaux démontraient qu’il était possible de mettre une base permanente sur la Lune pour l'industrialiser, pour extraire depuis le sol lunaire du carburant, et cela est possible dans le cadre du budget actuel de la NASA, mais cela nécessiterait simplement que nous modifiions la façon dont nous utilisons l'espace. (texte traduit).
Dés 2015, la prochaine frontiere c’est la Lune et le partage des ressources lunaires, un rapport de force de nature géopilitique d’installait déjà pour le partage des territoires et ressources sur la Lune. Charles Miller déclare également « qu'il y a une grande opportunité géopolitique pour retourner sur la Lune. À l'heure actuelle, la NASA se concentre sur Mars à l'exclusion de la Lune, mais tous nos partenaires internationaux veulent aller sur la Lune. ». En parlant de l’exploration spatiale, le second intervenant, Lori GARVER declare : « nous ne le faisons pas parce que quelqu'un a grandi en voulant le faire. Nous le faisons dans un but géopolitique » / “We don’t do it because someone grew up wanting to do it.We do it for a geopolitical purpose.” Lori Garver. Pour John Logsdon, il évoque le sujet des droits de propriété (sur la Lune, ou les territoires, ou ressources), les propos sont assez clairs : " Les États-Unis, par le biais de leur législation, ont déclaré unilatéralement des droits de propriété dans l'espace. Il n'y a pas de traité des Nations Unies ni aucun autre accord international sur les droits de propriété. C’est une action unilatérale. "
Selon une autre source (Site ABC.net.au), daté du 15 mai 2020, on apprend que la NASA a ouvert la voie à un débat mondial sur les principes de base régissant la façon dont les humains vivront et travailleront sur la Lune, établissant ainsi les principes d'un pacte international pour l'exploration de la Lune appelé les Accords d'Artemis. Les accords visent à établir des zones de sécurité qui entoureraient les futures bases lunaires pour empêcher ce que la National Aeronautics and Space Administration (NASA) des États-Unis appelait les "interférences nuisibles" de pays concurrents ou d'entreprises opérant à proximité. Ils permettraient également aux entreprises de posséder les ressources lunaires qu'elles exploitent, un élément crucial pour permettre aux opérateurs (ou partenaires de la NASA) de convertir la glace d'eau de la Lune en carburant pour fusée ou d'extraire des minéraux lunaires pour construire des plates-formes d'atterrissage. Le Congrès américain a adopté une loi en 2015 autorisant les entreprises à posséder les ressources qu'elles exploitent dans l'espace, mais aucune loi de ce type n'existe dans la communauté internationale. En réponse à des informations selon lesquelles le gouvernement américain rédigeait les accords, le chef de l'agence spatiale russe Dmitry Rogozin a critiqué Washington pour avoir exclu la Russie des premières négociations sur le pacte d'exploration spatiale.
Sources : https://www.cfr.org/event/future-space
https://www.abc.net.au/news/2020-05-16/star-trek-not-star-wars-nasa-principles-moon-exploration-pact/12255448
Document sur la " International Lunar Authority". Lewis Pinault, University of Hawaii, USA.