Papy Domi a écrit:@aRes Avec HERMES nous avons voulu croire que l'ère des navettes spatiales (et j'en ai fait partie) allait révolutionner l'accès à l'orbite. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Je ne sais pas si l'on a voulu copier les russes qui voulaient copier les américains mais ce qui est sûr c'est qu'avec ce projet l'Europe a mis la barre tellement haute que c'était irréalisable à l'époque et
aujourd'hui ce n'est plus dans "l'ère du temps". Je me souviens de deux choses. La première: j'avais au début des années 90, dans mes relations un colonel de l'Armée de l'Air qui me disait que ce projet "n'aboutira jamais" car beaucoup trop complexe à beaucoup de points de vue, (budgétaire évidemment, technologie que nous n'avions pas, dépendance des américains pour des composants et russes pour les sièges éjectables sans compter les discordes et tergiversations entre partenaires européens du genre "benjesoutienstonprojetsitudoutienslemien".
La deuxième chose et je crois me souvenir d'en avoir déjà parlé sur ce forum, c'était Albert Ducrocq qui "proposait dans les années 80 de mettre au point une capsule spatiale genre soyouz ou autre et qui aurait pu être lancé par une Ariane 4, c'était, semble t'il techniquement réalisable à l'époque. Hélas dans tout cela comme dans d'autres domaines il y a plus qu'un fossé entre les besoins et les décideurs que sont nos politiciens. Les européens devaient et c'est toujours le cas s'affranchir à tout prix des strapontins russes et américains et prendre notre indépendance dans ce domaine. Il n'est jamais trop tard. En cumul, quel est le coût total de l'envoi de tous les astronautes européens à ce jour. Quel serait aujourd'hui le différentiel entre ce coût et la mise au point d'un vaisseau spatial sans compter "l'aura, le regard et l'estime" que nous aurions eu de nos "partenaires".
Quand je dis qu'il n'est jamais trop tard, je pense à Boeing et Airbus. Boeing a construit et commercialiser des moyens et gros porteur bien avant qu'Airbus ne voit le jour. Pas de rapport? Si: volonté politique tout simplement même si cela ne paraissait pas évident à l'époque. En ce qui concerne la France seule, elle a construit un superbe avion dans les années 60 qui était la Caravelle. La France avait pris une bonne décision et l'un de mes plus beaux souvenirs fût qu'en 1964 j'ai pu voler à bord de cet avion, dans le poste de pilotage (j'avais une petite place à coté du radio) après le décollage et j'ai regagné mon siège près de mon père juste avant l'atterrissage. C'était un vol Paris-Orly Hambourg.
Je partage le propos, même si je rappelle qu'il y a un projet qui s'appelle le Dream Chaser.
L'Europe a raté une superbe opportunité de se faire du fric avec l'abandon de la navette américaine (ah, si nous avions eu une petite navette ou une capsule en 2010).
Il faut aller de l'avant.
Le soucis de l'Europe, c'est qu'elle n'existe pas. A l'exception de la monnaie unique.
L'ESA, avec le retour géographique et l'hégémonie de l'Allemagne, est comme l'Europe : sclérosé (suffit de voir comment on a vite fermé nos frontières avec la covid-19).
Pour que l'Europe accède à l'autonomie dans les vols habités, il faudrait fait comme la Chine ou l'Inde : ne pas faire de coopération.
Y aller seul (un pays doit bien être capable de faire aussi bien que Space X ou Boeing).
Cela commencerait par dissoudre l'ESA ou que le pays concerné se retire de l'ESA.
Malheureusement, l'Allemagne, se satisfait du rôle de petit toutou des Américains.
Les Italiens ont probablement la volonté, mais ne doivent pas s'en sentir capables.
Quant à la France ... c'est la déchéance. Il n'y a aucune volonté politique, autre que conserver les acquis à moindre frais.
D'ailleurs, il n'y aura aucune réaction, s'il n'y a aucun(e) ressortissant(e) français(e) lors de la prochaine sélection de l'ESA.
Pour revenir au sujet, j'espère que la France participera au projet Chino-russe.