zx Dim 4 Mai 2008 - 18:31
Après la Lune, Mars ?
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http://www.france-info.fr/spip.php?article127655&theme=29&sous_theme=33
A l’heure où Phoenix, une nouvelle sonde américaine, s’apprête à atterrir sur Mars, les agences spatiales internationales s’interrogent sur le voyage humain vers la planète rouge.
Pour la Nasa, l’agence spatiale russe (RKA) et l’agence spatiale européenne (ESA), la suite logique du programme spatial actuel devrait voir un équipage humain débarquer sur Mars entre 2030 et 2040. L’armada de sondes qui visitent actuellement la petite sœur de la Terre préfigure les vaisseaux habités qui l’aborderont un jour… Sauf que si il est aisé d’envoyer là-bas un robot à 300 millions d’euros, il sera plus difficile de financer un programme d’astronautes martiens à 300 milliards. Le coût pharaonique du voyage a déjà été jugé deux fois rédhibitoire par l’administration américaine : l’un après l’autre, les présidents Bush, père et fils, ont renoncé à l’expédition au profit d’un sage retour vers la Lune, au prix un peu plus plus raisonnable de 100 milliards d’euros. Au-delà du coût d’une telle mission, les scientifiques et ingénieurs s’interrogent sur sa faisabilité même : la Lune se trouve à 3 jours de trajet de la Terre, Mars, à six mois de voyage ! L’aller-retour vers la planète rouge prendrait, au rythme technologique actuel, près de deux ans… Une durée incompressible, que seule une nouvelle technologie, basée sur la fusion nucléaire, pourrait raccourcir. Un fantasme d’ingénieur qui ne se réalisera pas avant des lustres. Composer avec cette durée, voilà donc le défi posé aux scientifiques, aux ingénieurs et surtout aux… psychologues, puisqu’aujourd’hui, c’est cette composante psychologique qui est, pour les spécialistes spatiaux, le point dur du programme martien !
En effet, un équipage lancé vers Mars serait confronté à une situation inédite dans toute l’histoire de l’humanité : quitter la Terre, au sens le plus profond du terme. Batifoler dans la station spatiale internationale, gambader sur la Lune, sont certes des exploits humains hors norme, mais la Terre, la consolante et rassurante présence de ses habitants, restent toujours là, en arrière-plan : qu’un pépin technique ou médical mette en danger une mission, l’équipage peut être rapatrié en 3 heures ou 3 jours, au maximum. Mais Mars ? Une fois le voyage lancé, rien ne peut l’arrêter, rebrousser chemin n’est pas possible, une assistance est impossible, de quoi dérouter le héros le plus aguerri, le mieux entrainé. Le pire risque du voyage, selon les psychologues ? L’ennui ! N’ayant rigoureusement rien à faire dans leur vaisseau, qui, comme une sonde, sera totalement autonome, les astronautes risquent de se retrouver isolés, entre Terre et Mars, dans le vide effrayant de l’espace, sans la moindre activité…
Pour faire face à l’inconnu, les agences ont décidé de lancer des programmes de simulations : la Russie s’apprête à enfermer six volontaires dans une lugubre maquette de station martienne pour 500 jours. Les scientifiques ont du temps devant eux pour simuler le voyage vers Mars : celui-ci ne sera pas tenté avant une vingtaine ou une trentaine d’années.