Les programmes spatiaux de la Russie, l’Inde et la Chine prennent leur envol 2 janvier 2009 - 19:34
2 janvier 2009 (LPAC) — Alors que l’Europe et les Etats-Unis s’engluent dans un crash financier sans fin dont ils ont construit pas à pas les conditions depuis une trentaine d’années, la Russie, l’Inde et la Chine redoublent d’ardeur dans leurs programmes de conquête spatiale.
Commençons par l’Inde. Le 8 novembre dernier, Chandrayaan-1, une mission spatiale de l’Indian Space Research Organisation, a mis pour la première fois en orbite un satellite autour de la Lune. Les principaux objectifs scientifiques de cette mission sont de cartographier la surface lunaire, d’analyser sa composition minéralogique, de chercher notamment la présence d’isotopes radioactifs qui permettront aux chercheurs de mieux connaître les origines de la lune, d’observer la glace d’eau dans les régions polaires qui sont en permanence dans l’ombre, de créer des cartes 3D de certaines régions lunaires et d’analyser des anomalies magnétiques à sa surface.
En 2008, l’Inde a aussi construit son premier satellite pour un client étranger, Eutelsat, un consortium européen.Au-delà de ses propres missions, ce pays lancera en 2009 des satellites pour Singapour, l’Italie, l’Algérie et les Pays Bas. Parmi les autres missions ambitieuses de ce pays,mentionnons le lancement d’un rover sur la Lune en 2012 et d’un véhicule spatial sur Mars en 2013. Mieux encore, en 2015, l’Inde prévoit d’envoyer des spationautes en orbite terrestre.
Le programme spatial russe a été aussi très ambitieux en 2008 avec 27 lancements et 39 prévus au total en 2009. Le 29 janvier devrait avoir lieu le lancement de Coronas-Foton (Complex Orbital Near-Earth Solar Activity satellite), un satellite conçu pour l’observation de l’activité solaire proche de la terre dont les principaux objectifs sont d’étudier 1) l’activité solaire, notamment les taches solaires, les éruptions, les éjections de plasma, afin de prévoir ces phénomènes ; 2) le transfert d’énergie depuis le noyau solaire vers sa surface, l’accumulation d’énergie dans la haute atmosphère, et son émission lors de phénomènes solaires transitoires ; 3) les propriétés des rayons cosmiques solaires, accélérés lors des éruptions et d’autres phénomènes, les conditions de leur apparition, leur propagation
dans le champ magnétique interplanétaire et leurs effets sur la magnétosphère terrestre ; et 4) les phénomènes sismiques à l’intérieur du noyau solaire à partir de l’observation des oscillations globales.
Enfin, la Chine finit son année avec un nouveau record de 11 lancements, dont le plus spectaculaire fut le lancement en Septembre du vaisseau spatial habité Shenzhou-7 – littéralement
« vaisseau divin » — qui permit à un des trois taïkonautes du vaisseau de faire une sortie dans l’espace.
Notons enfin une tentative, très modeste il est vrai, de l’Europe de sortir de son coma spatial avec la décision des 27, en décembre dernier, d’accorder 10 milliards d’euros à certains projets plus ambitieux :
- renforcement de la participation européenne à la station spatiale internationale ;
- amélioration d’Ariane 5 qui devrait pouvoir emporter des satellites de 12 tonnes (contre 9 tonnes actuellement) ;
- le projet Exomars qui enverra un robot sur Mars capable de forer à 2 mètres de profondeur.
La NASA américaine fait face, quant à elle, à une crise existentielle que le nouveau président devra resoudre.
http://www.solidariteetprogres.org/article4981.html