Ariane 68 Sam 21 Juil 2018 - 18:37
Je vais reprendre du service, car visiblement personne n’a répondu à sa question pourtant toute simple : comment se met-on en crabe et à quoi cela sert.
En aviation tu as deux façons de perdre rapidement de l’altitude en cas d’urgence. La première, classique, mettre le manche en avant et donc agir sur les gouvernes de profondeurs (les petits ailleront horizontaux placés sur la dérive verticale -la queue- de l’appareil) qui vont faire plonger l’avion rapidement en le faisant plonger du nez. L’inconvénient : une prise rapide de vitesse, vitesse qu’il va falloir reperdre avant l’atterrissage.
Deuxième possibilité : se mettre en crabe. Là, c’est plus compliqué et plus difficile à mettre en œuvre. Il faut agir (à fond) en même temps sur la gouverne de direction (l’empannage vertical situé sur la queue de l’avion), donc sur le manche à balai, pour aller dans une direction, par exemple virer à droite, et en même temps agir sur le palonnier, donc les pédales (celle de gauche ici) du pilote qui agissent, elle, sur les ailerons situés sur les ailes, mais dans le sens opposé, là pour cet exemple à gauche. Ainsi le nez de l’appareil va à gauche et la queue à droite, d’où le fait qu’il va voler complètement de travers (comme un patineur ou un skieur qui va mettre ses skis de travers pour freiner alors que ses skis vont dans une autre direction). L’avantage : l’avion reste non seulement horizontal, mais il va perdre très vite de l’altitude mais sans accélération (« tombé », si on veut), et donc pas besoin de remettre les gaz quand on sort de cette configuration contrairement à la première solution puisqu’il « suffit » de relâcher le palonnier et le manche en même temps pour voler de nouveau tout droit. Sur les anciens appareils, avec le « manche à balai » conventionnel, cette manœuvre est difficile car elle demande beaucoup de force dans les bras et les pieds, qui plus est des forces contradictoires.
C'est cette deuxième solution qu'a tenté le pilote de la navette en exposant le côté droit face à la chaleur pour tenté de protéger l'aile gauche endommagée.
(Précisions : fortement handicapé suite à l’agression et l’opération à la colonne ratée subies y a quelques années, j’ai mis plus d’une heure d’effort pour écrire ce message, d’où le fait que je n’écris plus ici, mais cela me fait plaisir de prendre du temps pour expliquer une chose à un jeune qui va peu à peu apprendre sur sa passion).
J’espère avoir été assez clair dans mon explication et mon orthographe…
Cordialement